La théorie objective de l‟aléa est marginalement retenue par la doctrine et la jurisprudence (chapitre 1). Cependant, cette notion n‟a jamais réellement disparue des tribunaux et quelques auteurs continuent de prôner l‟inassurabilité du risque putatif. Certaines décisions récentes peuvent également nous faire penser que la notion objective de l‟aléa serait en passe de redevenir la […]
Dans une conception stricte de l‟aléa, l‟incertitude doit concerner l‟ensemble des éléments du risque. Dans une conception plus assouplie de l‟aléa, l‟application du risque composite induit la présence d‟un aléa dès lors qu‟un seul des événements est incertain. Le risque est tout à fait admis par la jurisprudence même s‟il reste trop peu usité. Cependant, […]
Il existe certaines polices dans lesquelles le risque comporte plusieurs éléments. Un élément initial ainsi que ses conséquences. Selon l‟expression de Jérôme Kullmann, le risque est alors « composite ». Dans ces risques constitués de plusieurs événements, l‟incertitude se mesure moins aisément que dans les risques constitués d‟un unique événement. La question se posant est […]
La théorie du risque composite qui a été dégagée par Jérôme Kullmann à permis à la jurisprudence de motiver certaines de ses décisions en invoquant l‟aléa judiciaire. Cependant, la théorie du risque composite ne fait pas l‟unanimité des juges et est supplantée par la théorie du risque putatif (section 1). Les notions de risque composite […]
La Loi Evin prévoit des règles très spécifiques en matière d‟assurance de groupe à adhésion obligatoire, admettant de ce fait l‟assurabilité d‟un risque déjà potentiellement réalisé mais ignoré (§1). Cette loi est de ce point de vue critiquable puisqu‟elle va jusqu‟à admettre l‟absence de nécessité d‟aléa (§2). §. 1 Assurabilité du risque putatif et fonctionnement […]
La jurisprudence, plus clairvoyante que jamais a très justement énoncé que « le bien portant est un malade qui s’ignore » (70). En effet, le problème se posant en l‟espèce est l‟impact de la connaissance de son état pathologique par le souscripteur au jour de la souscription du contrat d‟assurance. Le décès, l’incapacité ou l’invalidité […]
En assurance de personne, la subjectivisation de l‟aléa joue un rôle important en matière de garantie invalidité en assurance maladie (section 1) et dans les contrats à adhésion obligatoire à une assurance de groupe souscrite dans le cadre de la Loi Evin (section 2). Il est possible qu‟aucun élément dans la vie du malade ne […]
C‟est en assurances de choses que la jurisprudence offre le moins d‟exemple en matière de risque putatif. En effet, il n‟existe pas de cas aussi topique que dans les assurances de responsabilité ou de personne. Cependant, les décisions de la Cour de cassation affirment son assurabilité en visant l‟article L. 121-15 du Code des assurances. […]
Notre intérêt se porte sur l‟hypothèse de la souscription de la police dommage ouvrage. L‟assurance « dommage-ouvrage » est une assurance « couvrant la réparation de certains dommages subis par des bâtiments et rendue obligatoire par les articles L. 242-1 et suivant du Code des assurances »(67). Cette assurance a pour objet de garantir en […]
Un différend comporte en lui-même de nombreux aléas, en effet on ne peut savoir à l‟avance à quel résultat on aboutira et on ignore quelle sera l‟importance des moyens mis en oeuvre pour obtenir sa solution. L‟assurance protection juridique ne couvre que le second aléa. L‟assurance de protection juridique prend la forme d‟un contrat au […]
Le sinistre se définit comme la réalisation du risque contractuellement garanti. Il est nécessaire de déterminer le sinistre, puisque cela va influer sur son éventuelle couverture par l‟assureur. En effet, pour être garanti, le sinistre doit se situer entre la prise d‟effet du contrat et sa résiliation. Lorsqu‟il s‟agit d‟un risque simple, la détermination du […]
La théorie subjective de l‟aléa a été retenue par les tribunaux pour s‟appliquer aux assurances de dommages. Néanmoins, cette notion ne fait pas l‟unanimité des tribunaux et son application est plutôt contrastée en assurance de choses (section 4). Grâce aux impulsions données par le législateur, l‟assurabilité du risque putatif a permis de réelles avancées en […]
La jurisprudence tend à généraliser la subjectivisation de la notion d‟aléa aussi bien en assurance de dommage (chapitre 1) qu‟en assurance de personne (chapitre 2). Dès lors, devrait apparaitre une application uniforme de la notion d‟aléa. Cette jurisprudence s‟explique notamment par le fait que le législateur a pris de nombreuses dispositions retenant la théorie du […]
La doctrine moderne et la jurisprudence actuelle tendent à une subjectivisation de la notion d‟aléa. Cette vision de l‟aléa s‟est généralisée tous domaines confondus (titre 1). Après un bref retour de la notion objective de l‟aléa en 2001, les tribunaux opteraient donc pour une assurabilité du risque putatif. Cependant, s‟il existe certains domaines assurables où […]
L‟ignorance de la disparition du hasard est suffisante pour permettre à l‟aléa de fonctionner. Il suffit en effet que l‟aléa existe dans l‟esprit des parties pour qu‟il soit effectif. Dès lors, plus qu‟une opération réelle et concrète, l‟opération d‟assurance est avant tout psychologique, ce qui permet de retenir une vision subjective de l‟aléa. En effet, […]
L‟opération de datation du sinistre n‟est pas systématiquement évidente malgré les supports scientifiques des experts mis à la disposition des parties. L‟aléa ne rempli pas seulement cette fonction de datation mais va conduire à déplacer en avançant ou reculant la période de garantie. La volonté des parties n‟est alors pas nécessairement prise en compte et […]
On peut s‟interroger quant à l‟intérêt pouvant exister dans la reconnaissance de l‟assurabilité du risque putatif. La subjectivisation de la notion d‟aléa permet une protection accrue du consommateur (section 1) et se justifie essentiellement par le caractère psychologique de l‟aléa (section 2). Retenir une vision subjective de l‟aléa est donc permis puisque conceptuellement acceptable et […]
Les tribunaux admettent désormais l’assurabilité du risque putatif, que ce soit directement ou indirectement en constatant que les parties avaient connaissance de la réalisation du risque au jour où elles ont contracté pour constater une nullité pour absence d‟aléa. A contrario cela signifie qu‟en cas d‟absence de connaissance de la réalisation du risque par les […]
C‟est une évidence : « le passé est réputé connu et le futur réputé inconnu »(37) . En effet, ce qui c‟est déjà passé s‟est réalisé et est devenu un fait. Une fois que l‟événement redouté s‟est factualisé, il est inéluctable, et il n‟est plus possible de revenir en arrière. De même, il est impossible […]
L‟enjeu de la reconnaissance de la notion de risque putatif va porter sur son éventuelle assurabilité (§2). En effet, reconnaitre l‟existence du risque putatif et son assurabilité revient à reconnaitre la subjectivisation de l‟aléa. La notion de risque putatif doit donc être définie (§1). Le droit civil reconnait largement l‟événement putatif (§3), que cela soit […]
La notion subjective de l‟aléa consiste à prôner l‟assurabilité du risque putatif. La notion de risque putatif est donc la pierre angulaire de la subjectivisation de l‟aléa : reconnaitre son assurabilité revient à retenir une vision subjective de la notion (section 1). La doctrine majoritaire retient désormais l‟assurabilité de ce risque putatif entrainant de fait […]
Bien qu‟elle fût autrefois consacrée, la conception objective de l’aléa en vertu de laquelle il ne peut y avoir assurance, dès lors que le risque est objectivement réalisé, quand bien même l’assuré l’ignorerait-il, est devenue aujourd’hui assez marginale. Le droit positif retient essentiellement la subjectivisation de l‟aléa en admettant l‟assurabilité du risque putatif (chapitre 1). […]
Certes, la loi n’édicte formellement l’assurabilité du risque putatif qu’en matière maritime et non en matière terrestre. Mais la rédaction de l’article L. 172-4 du Code des assurances permet de démontrer que le législateur lui-même considère que le risque déjà réalisé est techniquement assurable. En effet, pour les opérations maritimes, l‟assurabilité du risque putatif a […]
En droit civil, la faute intentionnelle est définie comme « la faute commise avec l’intention de nuire à autrui, plus généralement avec celle de causer un dommage »(29). La Cour de cassation interprète cette notion de façon très restrictive puisque l‟assuré doit avoir à la fois commis volontairement la faute et avoir recherché le dommage. […]
Le risque suppose la possibilité de réalisation de l‟événement, de fait, le risque doit être un événement futur. Admettre l‟assurabilité du risque déjà réalisé mais encore inconnu des parties provoque une ouverture dans laquelle les fraudeurs n‟auront pas de mal à s‟engouffrer. La fraude à l‟assurance est un véritable fléau auquel les assureurs tentent de […]
Les arguments avancés par les auteurs dans le cadre d‟une objectivisation de la notion d‟aléa sont essentiellement textuels. C‟est au regard de la loi de 1930 et des grands principes civilistes et assurantiels que les auteurs prônent une inassurabilité du risque putatif. Cependant, il existe d‟autre raisons poussant à retenir une telle notion. En effet, […]
S‟il existe un tel débat autour de la notion d‟aléa en droit des assurances c‟est avant tout car l‟instrument juridique de référence qu‟est le Code des assurances ne permet pas de trancher avec certitude pour l‟une ou l‟autre notion. Il semble néanmoins que le législateur ait envisagé une notion objective de l‟aléa. Si le doute […]
S‟interroger quant à l‟assurabilité du risque putatif revient à se poser la question suivante : l‟aléa doit il matériellement exister lors de la conclusion du contrat ou suffit-il qu‟il existe uniquement dans l„esprit des parties, permettant ainsi l‟assurance d‟un sinistre déjà survenu mais ignoré des parties ? La doctrine ancienne considérait qu‟un risque déjà réalisé […]
Pendant longtemps, la doctrine a retenu l‟inassurabilité d‟un événement déjà réalisé. En effet selon cette doctrine l‟assurance n‟a pas vocation à garantir un risque déjà réalisé, quand bien même les parties l‟avaient ignoré au jour de la souscription du contrat (section 1). Cette conception objective de l‟aléa reposait essentiellement sur un argument de texte qui […]
Initialement, une notion totalement objective de l‟aléa a été retenue. Cela induit la non reconnaissance du risque putatif, et donc l‟inassurabilité d‟un sinistre passé même inconnu des parties, dès lors qu‟il s‟est réalisé avant la souscription du contrat d‟assurance. Toutes les sources du droit, le législateur, la doctrine, ainsi que la jurisprudence ont à un […]