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1.2. Les typologies textuelles :

Chaque texte ou chaque séquence de texte à un objectif principal que l’on appelle
sa fonction. C’est l’intention de l’auteur qui détermine le type de texte.

Le type de texte dépend en effet de ce que l’auteur veut que son lecteur fasse,
réalise, imagine, etc.

Il existe différentes classifications textuelles ; Werlich distingue cinq types de textes(1) :

– Le texte descriptif, qui présente des arrangements dans l’espace

– Le texte narratif, concentré sur des déroulements dans le temps

– Le texte expositif, associé à l’analyse et à la synthèse de représentations
conceptuelles

– Le texte argumentatif, centré sur une prise de position

– Le texte instructif (ou prescriptif, exhortatif), qui incite à l’action.
Jean Michel Adam différencie Huit types textuels :

– Le texte narratif :

Type de texte dans lequel on décrit une action, imaginaire ou réelle, présente ou
passée, dans laquelle on met souvent en évidence un déroulement temporel, mais aussi
causal. Le texte narratif repose sur la notion de chronologie. A titre d’exemple, on peut
citer parmi le texte narratif :

Le reportage, le fait divers, le récit, la BD, le roman, la nouvelle, le conte.

– Le texte descriptif :

C’est un type de texte dans lequel on décrit un état, parmi les textes descriptifs on
peut citer :

La description, le portrait, le guide touristique, l’inventaire.

– Le texte explicatif :

Dans le texte explicatif, l’auteur cherche à expliquer, à faire comprendre une idée.
On appellera souvent ces textes des documents. Le résumé en fait partie, tout comme
le compte rendu de visite, la présentation d’une idée, d’un objet et documents des
manuels scolaires, des magazines,…

– Le texte argumentatif :

Etant donné que notre recherche se base essentiellement sur le texte argumentatif,
nous allons donc le détailler plus que les autres types.

+ L’argumentation.

L’argumentation est l’usage du langage, dans le but de faire passer son message, et
de convaincre l’interlocuteur sur un sujet donné, à l’aide de différents procédés, et à
l’aide des connecteurs argumentatifs.

+ Les pôles de l’argumentation(2)

+ Le pôle démonstratif

La démonstration est l’art de convaincre par la rigueur du raisonnement à
partir de faits vérifiables.

+ Le pôle persuasif

La persuasion est l’art de convaincre par la séduction à partir des besoins,
des désirs et des opinions (on ne démontre rien).

+ Les procédés de l’argumentation :

La production argumentative privilégie un certain nombre de techniques :(3)

+ Les affirmations des constats :

Ils donnent à la réflexion une fermeté et une certitude.

+ La démonstration logique :

Utilisé (procédé) pour démontrer quelque chose en faisant appel à la logique, à un
raisonnement convainquant, elle se fait à l’aide des connecteurs causaux, le rapport de
conséquence, d’opposition de concession, etc.

+ Le recours à l’image :

Produit souvent dans la poésie, cette procédure consiste à utiliser une figure de style
pour convaincre.

+ L’orientation de l’argumentation :

L’argumentation doit suivre une orientation régressive ou progressive des arguments
de façon à persuader le lecteur.

+ La modalisation des arguments :

La modalisation des arguments consiste à attribuer une affirmation trop péremptoire,
ce qui rend l’argumentation plus objective et plus policée.(4)

+ L’ironie :

C’est une figure de style qui consiste à affirmer le contraire de ce qu’on avance.

+ Les connecteurs argumentatifs :

L’étude de l’argumentation ne peut avoir lieu sans prendre en compte les mots de
liaison, ou les « mots du discours »(5), ou simplement les connecteurs argumentatifs.

Ces mêmes connecteurs servent à relier deux ou plusieurs énoncés, les énoncés auront
chacun un rôle argumentatif. Ils permettent, en effet, de raccorder deux unités
sémantiques tout en conférant un rôle argumentatif aux énoncés qu’ils mettent en
relation.

D’après Anscombre et Ducrot, les connecteurs argumentatifs joignent les énoncés
et les énonciations : « une des particularités des connecteurs argumentatifs, c’est qu’à
la différence des connecteurs logiques, ils permettent de lier non seulement des
propositions à des énoncés mais aussi des énonciations à des propositions, des
éléments de la situation extralinguistique »(6), c’est-à-dire des éléments « implicites »
et des éléments « explicites ».

On peut classer, suivant Ducrot et Anscombre, les connecteurs argumentatifs par
catégories sémantiques :

– La conjonction de coordination : mais, car…

– La conjonction de subordination : parce que, puisque…

– Les adverbes : certes, donc…

– Des syntagmes prépositionnels : en effet, en fait…

– Des syntagmes nominaux : somme toute…

En plus des connecteurs argumentatifs, Ducrot parle d’un certain nombre de
morphèmes servant à donner un lien à l’acte d’argumentation, il s’agit en effet de ce
qu’il appelle, « opérateurs argumentatifs ». Ces derniers sont définis comme étant des
morphèmes qui, appliqués à un contenu, transforment les potentialités argumentatives
de ce contenu.

On peut reconnaitre les connecteurs argumentatifs par les critères suivants :

a- Il s’agit, en premier lieu, de dégager la distinction dans la description du
connecteur son environnement matériel, des variables argumentatives qu’il
articule.

b- Les variables argumentatives reliées par les connecteurs peuvent réaliser des
fonctions argumentatives différentes :

– Distinguer entre prédicat à deux places et prédicat à trois places.

– Distinguer entre les connecteurs introductifs d’arguments (car, d’ailleurs,
même, mais) et connecteurs introductifs de conclusion (donc, décidément,
quand-même, finalement).

Lorsque le connecteur est un prédicat à trois places, il est important de distinguer
les connecteurs dont les arguments sont Co-orientés (décidément, d’ailleurs, même) de
ceux dont les arguments sont anti-orientés (quand-même, pourtant, finalement, mais).

1 BENAHMED H., Evaluer l’orthographe dans l’expression écrite de type narratif, dans une classe de
première année moyenne. -Analyse pédagogique-, thèse de Magister, septembre 2007, page 19.
2 MEYER B., Maitriser l’argumentation, ARMAND COLIN, Belgique, 2004, page 23.
3 MEYER B., déjà cité, page 24.
4 Ibid., page 25.
5 Ducrot O., Les mots du discours, les éditions MINUIT, Paris, 1980.
6 Ducrot et Anscombre J.-C., L’argumentation dans la langue, éditions MARDAGA, Paris, 1983.

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