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1) L’Armée rouge

C’est durant la guerre civile russe (1917-1921), que le terme de « guerre révolutionnaire » prend tout son sens. Elle oppose deux forces principales : d’un côté les « Blancs », c’est-à-dire les généraux tsaristes, désireux de restaurer l’autorité monarchique en Russie, de l’autre les « Rouges », c’est-à-dire les bolcheviks, partisans de l’abolition définitive de la monarchie et du remplacement de cette dernière par un système soviétique. De ce contexte brièvement dressé, naît la nécessité pour les bolcheviks de se donner les moyens de riposter militairement à la menace de contre-révolution enclenchée par les troupes blanches du général Anton Ivanovitch Denikine (1872-1947), qui est chef d’état-major dans les armées de la Russie impériale pendant la guerre civile russe. Cette nécessité de se défendre, de défendre les idéaux de la Révolution d’Octobre, coïncide avec la création d’une Armée rouge, dès le début de l’année 1918 : « Les premières tentatives des généraux tsaristes -qui allaient devenir les « blancs » – au début de 1918, pour engager la lutte armée, les amères leçons apprises au moment de Brest-Litovsk commandaient aux bolcheviks la constitution d’une armée capable de défendre le régime issu de la révolution »146. Empreinte d’idéologie, cette armée est avant tout façonnée par des communistes, et ils sont indispensables : « Le communiste, l’ouvrier communiste, constitue l’élément irremplaçable qui sert de fondation à l’Armée rouge »147. En plus de l’indispensabilité qu’ils assurent à la fondation de cette Armée rouge, les communistes « cimentent » cette armée du peuple. Par conséquent, le rôle qui est le leur assure à ces derniers une place véritablement prépondérante au sein de cette armée : « Les communistes sont ainsi à la fois le ciment et le cœur de l’Armée rouge. Ce sont eux qui développent dans ses rangs ce qu’il n’hésite pas à appeler un « nouveau bien religieux entre les hommes sous la forme de l’esprit de solidarité » et qui l’en imprègnent »148. 62

Cette armée, nous dit Trotski, doit avoir un caractère de classe net : « L’armée de la dictature du prolétariat doit, conformément au programme du parti « avoir un caractère de classe net, c’est-à-dire se composer exclusivement de prolétaires et de paysans appartenant aux couches pauvres semi-prolétariennes de la population des campagnes »149.

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