Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

Section 2- une séduction nécessaire des entreprises

ADIAL

128 L’une des raisons principales de la souscription par l’entreprise de garantie collective est la volonté de fidéliser au maximum ses salariés. La prévoyance complémentaire est, en effet, un outil efficace de fidélisation car elle constitue pour le salarié une « valeur ajoutée psychologique» au salaire classique. Ainsi, le salarié juge qu’une bonne complémentaire santé est un élément mettant l’entreprise en valeur. Les avantages dont tire le salarié sont « palpables ». Il pourra en bénéficier s’il tombe malade. La retraite complémentaire présente également pour le salarié ce caractère car les prestations sont, certes lointaines, mais certaines lors de sa retraite. En revanche, la dépendance regroupe les deux faiblesses de la complémentaire-santé et de la retraite c’est à dire incertitude des prestations et échéance éloignée. De plus, la dépendance est un risque encore mal connu et les salariés peuvent ne pas comprendre l’intérêt d’une telle garantie.

129 Les entreprises peuvent également douter de l’intérêt qu’elles peuvent en retirer car elles devront cotiser pour un risque qui se réalisera que vingt ou trente ans après que les salariés auront quitté la vie active. L’outil de fidélisation est donc moins visible et viserait prioritairement les salariés les plus expérimentés ou les plus sensibilisés ce qui est à contre-emploi avec les tendances contemporaines de la gestion des ressources humaines, qui visent à attirer vers les entreprises les trentenaires. Enfin, les entreprises ont tendance à recentrer la couverture de leur risque111. Cette évolution est en partie liée aux évolutions comptables qui impliquent de provisionner les engagements sociaux. Ce phénomène qui se constate dans le champ de la couverture santé, n’est évidemment pas favorable aux couvertures moins traditionnelles comme la dépendance112.
130 Les bénéfices sont donc incertains, à la fois, pour le salarié et pour l’entreprise. Il faudrait alors peut être restreindre la garantie dépendance aux salariés de plus de 40 ans à l’exemple du système mis en place à Singapour. Mais historiquement, l’intérêt des complémentaires-santé et retraite n’était pas si évident à leur création. Il a fallu une prise de conscience et un changement des mentalités pour qu’elles entrent dans les moeurs de l’entreprise et qu’elles connaissent l’engouement actuel. Monsieur Martinie, directeur du développement à l’OCIRP, est convaincu que dans une vingtaine d’années les produits dépendance auront trouvé leur place dans le package de base de l’entreprise. Cependant, une promotion active est nécessaire de la part des pouvoirs publics mais également des entreprises où les syndicats et les comités d’entreprises pourraient constituer des relais efficaces (§1). Mais cette recherche de fidélisation n’est pas l’unique moteur de la souscription massive de contrats collectifs car elle a un cout. Ainsi, des incitations financières peuvent faciliter la décision de souscrire un tel contrat en diminuant sa charge (§2).

Retour au menu : LES GARANTIES COLLECTIVES DEPENDANCE A DESTINATION DES ENTREPRISES