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Résumé

La vie vaut bien plus que nos habitudes…

La prise de conscience de la dégradation de l’environnement dont une majeure partie est indubitablement liée à des origines anthropiques ; l’augmentation du prix du pétrole ; le réchauffement climatique ; le relais de cette prise de conscience « environnementale » par les médias ; le développement économique « vert » ; l’intégration du concept du développement durable dans la manière de gérer nos sociétés, via les agendas 21, contribuent, depuis quelques mois, à un engouement subit pour le véhicule électrique (V.E.) au niveau mondial.

Pourtant, le V.E. n’est pas une invention récente, il a accompagné l’histoire de l’automobile dès les premiers mouvements de roue !

Et les fabuleux concepts de changement de batteries de traction des V.E. en quelques minutes ou de stations de recharge électrique, qu’on nous présente aujourd’hui comme novateurs, existaient déjà à la fin du XIXe siècle !

Dans un monde de plus en plus urbain, où les distances ne se comptent plus vraiment en kilomètres mais en temps, le V.E. a toutes les raisons « logiques » de s’imposer et d’enfin reprendre, tout du moins, sa place citadine que lui avait spoliée le véhicule à carburant fossile (V.C.F.).

Cependant, cette logique renaissance du V.E. sera toujours perturbée par les divers groupements d’intérêts tels que les lobbies des industries pétrolières, des constructeurs de V.C.F. (réfractaires au changement et installés dans un modèle économique suranné), des pays producteurs de pétrole , et d’autres, comme elle a pu l’être auparavant…

Et c’est ainsi que devant le peu de documentation réellement consacrée au V.E., j’ai mené mon travail de mémoire en choisissant une démarche exploratoire. Elle m’a paru la plus appropriée.

J’ai alors articulé mon mémoire en quatre parties :

– la première partie fait office d’introduction et est dédiée à l’histoire du V.E., de sa « naissance », au milieu du XIXe siècle, jusqu’à la tentative française, à la fin du XXe siècle, de relancer le V.E. à une échelle nationale, pour les particuliers et les entreprises, en milieu urbain ;

– une deuxième et courte partie présente ma question, les raisons de la méthodologie choisie ainsi qu’un préambule que j’ai jugé nécessaire ici.

– la troisième partie est consacrée au face-à-face « V.C.F. – V.E. » dans le contexte du développement durable. Outre les enjeux intrinsèques au développement durable, j’ai choisi d’approfondir plus particulièrement les enjeux de santé publique (avec une approche autant sociale qu’économique), enjeux qui me semblent primordiaux au regard de la problématique. On verra pourquoi, d’ailleurs, la mise en place rapide d’une politique urbaine en faveur du V.E s’avère nécessaire tant le bruit mais surtout les gaz d’échappement des V.C.F. se révèlent hautement délétères ;

– La quatrième partie propose donc des types de mesures possibles à mettre en œuvre pour une politique de transport en faveur du V.E. dans les agglomérations, en essayant de ne pas reproduire les erreurs de la tentative française des années nonante.

Ce travail m’a finalement amené à une conclusion non-préméditée et sans équivoque : la nécessité de favoriser au plus vite le développement du V.E. en agglomération !

Cependant, j’attire l’attention dans cette conclusion que ce recours urgent au V.E. en agglomération ne résout pas directement le problème de trafic et d’engorgement des villes. Il permettra seulement d’avoir des embouteillages « propres » et donc non dommageables pour la santé publique, ce qui n’est pas rien !

La gestion du trafic des véhicules particuliers et utilitaires en ville s‘accompagnera, indéniablement, de nécessaires péages urbains et de nécessaires limitations de trafic, le tout accompagné d’un renforcement des transports collectifs (chaussées dédiées, maillage plus dense pour les flux radiaux mais aussi pour les flux périphériques, etc.).

Cette conclusion me permet aussi de souligner que si le V.E. peut être un des symboles du développement durable, il peut néanmoins voir son développement freiné voire annihilé par le pouvoir tacite, mais bien réel, des lobbies, notamment dans les pays occidentaux, ce qui pourraient d’ailleurs favoriser les pays « émergents » qui, eux, ont déjà parié sur l’industrie du V.E….

Même si les ONG, et les représentants de la société civile arrivent, peu ou prou, à se faire un peu plus entendre, les groupements d’intérêts économiques et privés ont pris une place non-négligeable dans notre société et souvent même au détriment de la démocratie.

Ils ne représentent qu’une minorité de citoyens mais leurs méthodes de manipulation, dont l’objectif n’est que l’intérêt financier à court terme, arrivent à changer les lois dans nos démocraties ! Cet amer constat m’amène à citer Pétrone, auteur latin du 1er siècle après J.C., qui, dans Satiricon, fait demander à l’un de ces personnages : « à quoi servent les lois où seulement l’argent règne ? »…

Soulignons, à titre d’exemple, qu’à Bruxelles, à côté du parlement européen, un bâtiment abrite désormais les divers lobbies. On ne peut que s’alarmer de la place qu’ils prennent dans nos démocraties et notamment au regard d’une décision prise récemment au sein de l’UE. En effet, si 70% des citoyens européens sont opposés à la culture d’OGM en Europe, une des premières préoccupations de la nouvelle commission européenne a été d’autoriser, en avril 2010, la culture de certains OGM sur le sol européen afin de contenter certaines firmes !

La boîte de Pandore a donc été grande ouverte…

Si ce mémoire m’a amené à mettre en exergue l’urgence de la substitution du V.C.F. par le V.E. en agglomération, et conséquemment l’urgence de l’application du concept de développement durable dans nos sociétés, il m’a permis d’appréhender le poids des lobbies et leurs méthodes de propagande afin de manipuler tacitement l’opinion publique en démocratie au détriment du bien commun.

C’est à la fois choquant quant à l’essence même de nos démocraties et quant à l’attitude de certains de nos représentants politiques, et alarmant quant à l’avenir de nos démocraties !

C’est pourquoi la mise en place, rapide (entre 2010 et 2012), d’une politique audacieuse en faveur du V.E. associée à un développement tout aussi rapide, sera non seulement salvateurs dans nos agglomérations mais apparaîtra aussi comme un indicateur de la bonne santé de nos démocraties…

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