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III- Choix des variables et Méthodologie d’estimation

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1- Choix des variables

a- Indicateurs de la bonne gouvernance

Les indicateurs de la bonne gouvernance sont nombreux et diffèrent selon les agences de notation. Dans ce papier, nous présentons « les indicateurs de gouvernance selon leurs aspects administratif et politique. Le premier aspect est présenté par trois indicateurs qui sont la qualité de la bureaucratie, la corruption et droits de propriété. Le deuxième aspect est présenté par les indicateurs stabilité politique et liberté civile(7) ».

La gouvernance à aspect administratif (gouvernance publique) :

Elle est présentée par les indicateurs suivants : la qualité de la bureaucratie, la primauté de la règle de droit et la corruption. Les trois indicateurs sont fournis par « Political Risk Services, Internationales Country Risk Guide(8) ».

* Indicateur de la qualité de la bureaucratie :

Cet indicateur évalue la qualité des services fournis par l’administration publique (délai de livraison, les mécanismes de résolution des conflits). Il est compris entre (0,6) : 0 signifie que la qualité de la bureaucratie est mauvaise (corrompue), 6 : la qualité est bonne et l’administration est efficace.

*Indicateur de la primauté de la règle du droit (Rule of law named « law and Order Tradition » in ICRG)

Cet indicateur renseigne sur la présence des institutions qui préservent le droit de la propriété privée, qui assurent un rôle équitable et consistant de la loi pour protéger, respecter et renforcer ce droit. Cet indice est compris entre 0 et 6. Si c’est 0 : le système judiciaire non prévisible et si c’est 6 : système judiciaire équitable, institutions politiques saines.

Quant aux institutions politiques, elles ont fait l’objet d’un travail de classification considérable de la part de D. Kaufmann et de la Banque Mondiale depuis plusieurs années : le programme « Governance matters » fixe ainsi six indicateurs institutionnels dans le domaine politique :

* La stabilité politique et la violence (Political Stability PS) :
* Expression et responsabilité démocratiques, (Voice and Accountability, VA)
* L’efficacité de la gouvernance publique (Government effectiveness GE) :
* La qualité de la règlementation administrative (Quality of Regulation RQ) :
* La qualité des procédures légales, Etat de droit (Rule of law, RL) :
* Le contrôle de la corruption (Control of Corruption, CC) :

Les indicateurs macroéconomiques

Par ailleurs, nous avons constitué une base de données proprement macroéconomique, à l’aide des séries macroéconomiques internationales disponibles dans « World Development Indicators » (WDI 2006). Nous avons retenu dans notre étude différents indicateurs de performance macroéconomique tels que :

_ PIB g/ téte: C’est le logarithme du PIB réel par habitant. A partir de cette variable nous calculons la variable expliquée, à savoir le taux de croissance réel par tête, en soustrayant le logarithme du PIB à l’instant (t-1) au logarithme du PIB de l’instant (t).

_ Icg_qog : C’est le logarithme du niveau de consommation du gouvernement en pourcentage du PIB.

_ lpop: Cette variable correspond, au logarithme du nombre de la population totale du pays (i) à l’instant (t).

_ Ouv: A l’instar de Berthélemy et Varoudakis (1998)(9), on introduit le logarithme du coefficient d’ouverture commerciale, mesuré par la somme des importations et des exportations en pourcentage du PIB. Une ouverture commerciale accrue accélère la croissance économique et par conséquent le signe attendu de cette variable est alors positif.

_ KH: C’est le stock de capital humain, mesuré par le ratio d’inscription à l’enseignement tertiaire.

_ linvest: C’est le logarithme des investissements domestiques mesuré par le pourcentage de la formation brute du capital fixe par rapport au PIB.

c- L’indicateur institutionnel :

– IQG: indice de qualité de gouvernance : « ICRG indicator of qualty of govermenemt: The mean value of ICRG variables “Corruption”, law and order” and bureaucracy quality”.

. Statistiques descriptives de l’IQG

Après le calcul de l’indice de la qualité de la gouvernance, nous allons présenter des statistiques descriptives de cet indicateur synthétique :

Statistiques descriptives de l’IQG

L’indice de la qualité de la gouvernance, qui est un facteur important pour la croissance d’un pays, est composé essentiellement des six indicateurs réalisés par Kaufman D. Kraay A.et Mastruzzi M. (2003), qui sont :

* Les capacités revendicatives et d’expression, (VA).
* La stabilité politique et la violence (PS) ;
* L‟efficacité de l’action publique (GE) ;
* La qualité de la règlementation (RQ) ;
* La qualité des procédures légales (RL) ;
* le contrôle de la corruption (CC) ;

Au totale, l’indice de la qualité de la gouvernance est calculé par :

Indice de la qualité de la gouvernance

Avec a, b, c, d et e représentent les proportions liées à l’importance de chaque indicateur dans la mesure de l’indice de la qualité de la gouvernance.

– Si l’IQG est supérieur à 50, alors on peut conclure que le pays est caractérisé par une bonne gouvernance.
– Si l’IQG se trouve entre 40 et 50, on dit que le pays a une moyenne gouvernance (modeste gouvernance).
– Si l’IQG est inférieur à 40, alors un tel pays a une faible gouvernance (mauvaise gouvernance).

2- Echantillon, période d’étude et modèle

– Echantillon, période d’étude

Notre échantillon est composé de vingt pays en constituant une base des données proprement macroéconomiques internationales disponibles dans « CD de banque mondiale 2007 et institutionnelle de CODEBOOK : International country Risk Guide-The PRS de Teorell, Jan, Sören Holmberg & Borothstein(2007).

– Le modèle d’Arellano et Bonde (1991)

Le modèle d’Arellano et Bonde (1991)

Avec :

• yi,t: Le taux de croissance du PIB par tête à l’ instant t.
• ki ,t : Le vecteur des variables stand ardes de la croissance à l’instant t.
• zi,t : Le vecteur des variables institutionnelles de la croissance à l’instant t.
• et sont respectivement les facteurs inobservables et identifiables qui affectent tous les pays de l’échantillon à l’instant t.

• La deuxième équation est définie par : xi,t = (ki ,t , zi,t )’ et β = (Φ, φ).

3- Analyses descriptives :

a- Statistiques descriptives des variables

Les statistiques descriptives de la variable endogène et des variables explicatives ainsi que les corrélations entre les différentes variables sont présentées dans les tableaux suivants :

Tableau 1 : Statistiques descriptive des données

Statistiques descriptive des données

En vue de détecter une éventuelle relation entre les différentes variables, nous allons présenter les différents coefficients de corrélation dans le tableau suivant pour tester la corrélation entre ces variables.

– Un coefficient de corrélation élevé (proche de 1 en valeur absolu) indique une forte corrélation entre les variables utilisées.
– Un coefficient de corrélation faible (proche de 0) indique une faible corrélation entre les variables utilisées.

Tableau 2 : les corrélations entre les variables

Les corrélations entre les variables

Généralement, les valeurs qui sont supérieurs ou égale à 0.5 indiquent que les variables sont fortement corrélés positivement ou négativement selon l’effet de variable en considération sur l’autre.

D’après le tableau qui représente les différents coefficients de corrélation, on remarque une forte corrélation positive entre IQG et Kh de (0.6977), et d’autres corrélations qui sont faiblement corrélés par exemple PIB_tête et lpop de (0.1211). Aussi, il existe des corrélations négatives entre les variables dépendants et indépendantes.

4- Estimations

L’impact des variables structurelles et institutionnelle sur la croissance économique dans les différentes régions tout en mettant l’accent sur la région OCDE et ceci moyennant une étude en données de panel dynamique pour l’équation classique de croissance sur un échantillon de 20 pays pendant la période 1998-2006.

* Présentation des résultats

Nous procédons, tout d’abord, par l’estimation de l’équation de croissance de base incluant les variables explicatives habituellement utilisées dans les travaux antérieurs avec notamment les variables lpop , l investi , Kh et louv

Ensuite, nous allons introduire dans les régressions une variable suivante : indicateur de la gouvernance (IQG), puis nous introduisons les variables synthétiques (IQGKh,).

Enfin, nous introduisons aussi les autres variables synthétiques à savoir CC, et CC-OCDE pour avoir quel l’effet de cette variable instrumentale sur le modèle et sur les résultats obtenues.

Tableau 5 : Effets des variables structurelles, institutionnelle et du capital humain sur la croissance économique de la région 0CDE

Effets des variables structurelles, institutionnelle et du capital humain sur la croissance économique de la région 0CDE

. La variable dépendante est le taux de croissance du PIB réel par tête.
. Les termes entre parenthèses correspondent à t-Student .
. ***, **, * : significatif à un seuil de 1%, 5% et 10% respectivement.

5- Interprétation des résultats :

a- Régression pour la totalité de l’échantillon :

Tout d’abord, nous remarquons que toutes les variables utilisées dans l’estimation de l’équation standard de la croissance économique ont toutes des signes qui corroborent avec la littérature théorique et elles sont en général significatives : le capital humain (KH), l’ouverture commerciale (louv) sont positivement corrélés avec la taux de croissance de PIB par tête et significative respectivement de 1% et l’investissement domestique (linvest) est positivement corrélé avec la taux de croissance de PIB par tête et significative de 5% .

Pour les deux variables le logarithme de la population (lpop) et la consommation du gouvernement (Icrg_qog), ils sont négativement corrélés avec la croissance économique et non significative pour la population et significative de 5% pour la consommation du gouvernement. L’effet du niveau de la consommation gouvernementale sur la croissance économique est négatif, ce qui corrobore avec les résultats de Barro et Sala-i-Martin (1995).

Ensuite, nous avons introduit l’indice de la qualité de la gouvernance (IQG),nous remarquons que cet indice a un effet positif (0.01%) et significatif de 10% sur la croissance économique, ce qui confirme les travaux de Kaufman D., Kraay A.et Mastruzzi M. (2003)(10).

Pour les variables macroéconomiques, elles restent significatives sauf la population qui a un effet négatif et non significatif sur la croissance économique.
Puis, nous avons inclut l’indice de la qualité de la gouvernance par région pour voir ses différents effets.

Premièrement, nous constatons que l’introduction de l’(IQG), a un effet positif de 0,34% sur la croissance économique et significative de 5%. Alors que son effet par région est positivement corrélé à la croissance économique et significative de 10% respectivement pour les pays de l’OCDE, l’effet de l’IQG sur la croissance est significatif.

Pour les coefficients des variables macroéconomiques, ils ont le signe prévu, positif pour les variables, louv, linvest, KH et aussi positif pour les variables (Icrg_qog) et lpop.

Les paramètres associés au capital humain KH et lpop ne sont pas significatifs. En fait, dans plusieurs travaux utilisant une approche en données de panel, l’effet direct du capital humain sur la croissance est difficilement constaté, l’effet du capital humain sur la croissance n’est pas très robuste.

D’ailleurs, nous remarquons que l’effet de l’IQG sur la croissance économique pour tous les pays de la zone OCDE devient positif. Alors, l’effet de l’IQG est positif de 0,2% et significative de 10%.

Nous constations, aussi lorsque nous introduisons la variable synthétique IQGKh qui mesure l’impact de la qualité de la gouvernance sur le capital humain ainsi que sont effet indirect sur la croissance économique. Nous constatons un effet significatif de cette variable IQGKh sur la croissance économique, la gouvernance a un effet direct positif de 0,24% sur la croissance économique et significative de 5%, alors que son effet indirect est positif et significatif.
D’après les résultats, nous remarquons que l’IQG a un effet direct positif de 0,46% sur la croissance et significative de 1%, alors que l’effet indirect de la variable synthétique IQGKh sur les différentes régions a un effet positif et significatif de 5% pour les pays de OCDE.

7 MTIRAOUI Abderraouf (2013) : « Qualité institutionnelle, capital humain et croissance économique »
8 www.prsgroup.com
9 Berthélemy et Varoudakis (1998) : »L’interaction ouverture économique – capital humain dans le processus de croissanceéconomique”
10 Kaufmann, d., Kraay, A, et Mastruzzi, m., 2003, ‘governance matters vii: aggregate and individual governance indicators, 1996-2007’, world bank policy research working paper no. 4654

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