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III- APPROCHE METHODOLOGIQUE

L’approche est basée sur un raisonnement hypothético-déductif, avec pour point de départ les enquêtes exploratoires qui ont aboutie à la formulation d`hypothèses à partir des questions de recherches conformément à la charte commune des mémoires du projet PIRVE.

Les explications sont recherchées par déduction et utilisation d’outils méthodologiques appropriés et de la « Matrice de typologie et de caractérisation des risques naturels en milieu Urbain » élaborée dans le cadre du projet PIRVE et disponible en Annexes. Il s’est agit plus concrètement d’analyser, à partir de la littérature disponible, des enquêtes plus approfondies basées sur l’analyse de documents et des entretiens semi directifs tant avec les acteurs privés, institutionnels (personnes ressources locales responsables des démarches de mise à l’ordre du jour des enjeux de vulnérabilité et de développement durable dans les politiques locales de la ville) qu’avec les populations sinistrées.

III.1. Collecte des données

III.1.1. La recherche documentaire

La première phase a consisté à l’exploitation des documents internes et travaux de la Communauté Urbaine de Douala (CUD), nous avons eu accès à une documentation importante sur les études, les démarches d’atténuation et les travaux d’assainissement réalisés dans la ville (Compte rendu, rapports de mission, consultations, archives administratives). Dans la deuxième phase, l’analyse de la littérature scientifique existante, notamment des documents écrits, site web, articles de presse et journaux mais aussi des bases de données existantes et des documents audiovisuels (présentations, rapports, articles, support de séminaires, CD et DVD).

III.1.2. Les travaux de terrain

Notre travail a permis la construction d’une base de données d’origines diverses, certaines ont été collectées via des enquêtes, des observations directes (observation participante), des levées GPS (Garmin® version 5.0), des mesures de terrain et des entretiens semi directifs au moyen d’un guide d’entretien auprès des acteurs publiques locaux, des organisations non gouvernementales, mais également au cours de réunions publiques (Journées de dialogues) et des ateliers de travail (focus group) auxquels nous avons participé, organisés dans le cadre de l’élaboration de l’agenda 21 local.

Notre choix s’est porté d’une part sur ces acteurs privés et institutionnels pour leur connaissance et leur compétence supposée ou reconnue en la matière de gestion des risques, du choix, de la planification et de la réalisation (maîtrise d’oeuvre et/ou d’ouvrage) des actions stratégiques tant au sein de la Communauté Urbaine de Douala que des ONGs. Donc susceptibles de disposer d’informations fiables et pertinentes sur les initiatives et politiques locales en matière de développement durable. Ces personnes ont ainsi été sélectionnées afin de nous aider à mettre en lumière des aspects stratégiques auxquels nous n’aurions certainement pas pensé a priori, mais également pour avoir des opinions et des points de vue connexes et complémentaires sur la question. Dans le but de d’apporter au final un éclairage critique sur l’efficacité des stratégies et des actions intégrées dans les politiques locales de développement durable mises en place.

D’autre part, les sinistrées et les habitants des zones vulnérables ont également contribués à la collecte des données parce que chargés de souvenir explicites et tout aussi pertinents des évènements catastrophiques passés ayant parfois échappés ou n’ayant pas été pris en compte dans la collecte initiale des informations y afférentes. Ces derniers constituent globalement des témoignages vivants de situations vécues. Le tableau 1 récapitule l’ensemble des acteurs privés et institutionnels rencontrés.

Tableau 19 : Récapitulatif des entretiens semi directifs

Les astérisques (*) signifient que plusieurs entretiens ont été réalisés avec cette personne.

Les travaux de terrain ont été réalisé essentiellement sur certains sites de la ville choisis sur la base de leurs antécédents en matière de risques naturels (catastrophes vécues), du fait qu’ils sont pour certains déclarés zones à risques par la Communauté Urbaine (Ngongué, route Makèpè St Tropez à Makèpè Missokè, Amont du Kondi, Kotto Mosquée) et sur le fait que ces derniers comportent à notre sens un caractère assez représentatif de la situation qui prévaut sur l’ensemble des espaces vulnérable de la ville. D’autre part, un souci de représentativité par Commune d’arrondissement a été considéré, de manière à étudier pour chaque Commune d’arrondissement au moins un site à risque. Ces travaux se sont déroulés dans la période allant de Juillet à Décembre 2010. Avec une période d’intensification des travaux du 22 au 24 Septembre 2010, grâce au soutien logistique de la Communauté Urbaine. Le tableau 2 présente les principaux sites visités lors des travaux de terrain.

Tableau 20 : Récapitulatif des sites de travaux de terrain

Les astérisques (*) désignent les sites où des entretiens ont été réalisés avec les populations.

III.1.3. La Matrice de typologie et de caractérisation des risques urbains

L’exercice requiert de compléter une matrice assortie d’une fiche d’interprétation des divers attributs qu’elle comporte. Elle vise à donner les résultats suivants :

– L’identification les zones de problèmes majeurs eu égard de la gestion des risques naturels comme une étape préliminaire vers l’identification des priorités d’action.
– Générer une prise de conscience au sein des représentants du gouvernement local et autres parties prenantes des facteurs importants contribuant aux vulnérabilités territoriales et à la gestion des risques naturels.
– Aider le gouvernement local et autres parties prenantes à faire intuitivement le lien entre la gestion des risques naturels et la gouvernance urbaine.

Conçue pour offrir un aperçu de toutes les questions et activités importantes qui pourraient affecter la ville, cette matrice est divisée en 11 catégories d’attributs répartis en six grands domaines :

A-B : Description de la ville
C-E : Gouvernance et gestion
F : Qualité du bâti
G-H : Impacts politiques et économiques
I-J : Risques naturels
K : Impacts des changements climatiques

Enfin, l’évaluation quelle fournie nous offre des connaissances importantes pour définir les priorités d’actions. Les attributs qui contribuent à faire passer ville à l’état de « point chaud » incluent les éléments suivants :

– Exposition modérée à forte à un ou plusieurs risques naturels.
– Vulnérabilité moyenne ou élevée observée au cours des désastres passés.
– Vulnérabilité locale aux risques naturels modérée à forte
– Plan de développement urbain ou de croissance faible ou inexistant.
– Faible respect ou adéquation avec le plan de développement urbain ou de croissance
– Faible qualité du stock de construction.
– Forte densité de population.
– Forte proportion de population dans les occupations informelles.
– Absence de système de réponse global aux risques.
– Poids économique et/ou politique significatif dans le contexte régional ou national.

III.2. Traitement et exploitation des données

La deuxième phase a consisté au traitement et l’exploitation des données et informations recueillies sur le terrain. Suivant la nature des informations et données récoltées, nous avons dressé des tableaux, des graphiques et planches photographiques afin de mieux faire ressortir les résultats obtenus. En ce qui concerne le traitement des informations livresques, nous avons établi des fiches de lecture par auteur et par ouvrage. Enfin pour la rédaction, le traitement des données, l’application des graphiques et tableaux, le logiciel Microsoft Office (Word et Excel) version 2007 a été utilisé.

La cartographie à été réalisé grâce aux logiciels ArcMap® 9.2 de la suite ArcGis® version 9.0 et CorelDraw 12, par le biais du cabinet NUMERIX, spécialiste SIG, d’analyse et traitement d’image satellites. Elle a été réalisée en partie sur la base d’un modèle numérique de terrain (MNT). Il s’agit d’un DEM ASTER échantillonné à 15 m. Un MNT ou DEM (Digital Elevation Model) est une représentation en mode Raster d’une surface continue, qui référence la surface de la Terre ou une de ses parties. La précision de ses données est déterminée essentiellement par la résolution qui est la distance entre les points d’échantillonnage.

La cartographie des zones à risques ne présentent pas la totalité des zones a risques. Nous n’avons pas pu obtenir la totalité des données nécessaires à la réalisation d’une cartographie exhaustive tant lors de nos travaux de terrain qu’a l’Observatoire Urbain (Service SIG de la Communauté urbaine de Douala). Les informations représentées sont celles qui ont fait l’objet des révélés de terrain (Levées GPS). Ces derniers indiquent les sites ayant fait l’objet des catastrophes, ils sont pour certains déclarés zones à risque par la Communauté Urbaine et présentent un caractère assez représentatif de la situation qui prévaut sur l’ensemble des espaces vulnérables de la ville. De ce fait, eu égard l’ampleur réelle de ces phénomènes, cette cartographie comporte une faiblesse quant à son niveau de représentativité. Ce manquement ne discrédite cependant pas le caractère expressif de cette cartographie car l’analyse du MNT fournie une lecture qui nous permet d’extrapoler et d’identifier les sites potentiellement pourvoyeurs de risque à l’échelle de chaque arrondissement.

La cartographie des zones inondables a pour objectif de faire connaître les zones à risques d’inondation. Cette cartographie s’appuie majoritairement sur la méthode hydro géomorphologique. C’est une approche issue de la géomorphologie appliquée mise au point dans les années 1980 par des experts, des scientifiques, et des bureaux d’études privés qui étudie le fonctionnement naturel des cours d’eau en analysant la structure des vallées et utilisée pour le diagnostic des zones inondables. Elle est reconnue et validée depuis 1996 par diverses institutions chargées de la prévention des inondations, et codifiée à travers un guide méthodologique(6). Pour identifier et délimiter les zones inondables, notre méthode s’appuie sur deux principaux critères : La morphologie et l’altitude. Les zones concaves et inférieures à 10 m d’altitude sont considérées comme zones inondables. Mais, à partir du MNT on remarque que le fleuve Wouri sera compris dans les zones inondables. Donc, les zones inondables sont celles comprises entre 0.5 et 10 m d’altitude. Il s’agit donc d’inondabilité au sens géomorphologique du terme (sans tenir compte des aménagements).

Cette approche dispose de nombreux atouts qui la rendent intéressante dans le cadre de ce travail: Elle fournit une cartographie exhaustive et homogène de l’emprise maximale des zones potentiellement inondables sur l’ensemble des bassins versants. Elle permet de délimiter les zones exposées à des inondations fréquentes ou rares et celles qui ne seront jamais submergées, exception faite en cas d’évènements pluvieux exceptionnels. Permettant ainsi d’identifier les zones qui peuvent être urbanisées sans danger d’inondation, car elle s’appuie sur des structures topographiques visibles.

D’autres indices tels que l’historique des inondations auraient fourni une aide non négligeable. Car la connaissance des crues historiques constitue l’un des volets fondamentaux du diagnostic de l’aléa inondation. Elle serait complémentaire à la cartographie hydrogéomorphologique. Mais alors, la disponibilité des données historiques étant très lacunaire, l’exhaustivité de l’information reste à rechercher.

III.3. Difficultés rencontrées

Plusieurs difficultés ont parsemé ce travail. En ce qui concerne la recherche documentaire, il y a une insuffisance notoire d’écrits officiels sur l’historique des catastrophes liés aux risques naturels, la non publication ou l’inaccessibilité de certaines informations relatives aux activités des services de la Protection Civile, notamment les Sapeurs pompiers et le SAMU.

Durant la phase d’enquête, les difficultés étaient liées à l’étendue de la zone d’étude et l’impossibilité de rencontrer certaines personnes ressources, en l’occurrence les autorités des délégations régionales du MINEP, du MINDUH, du MINEE et du MINVIL et certains acteurs locaux. Quant aux enquêtés, il est arrivé que nos interlocuteurs soient imprécis dans leurs réponses, compte tenu de l’antériorité de certains évènements vécus. Toutefois, il convient de noter la disponibilité et la bonne collaboration de certains d’entre eux. La cartographie de synthèse de la vulnérabilité a posé bien de problèmes. La première difficulté réside dans sa réalisation graphique. En plus d’une lecture difficile (analyse et interprétation) la cartographie de synthèse contraint à privilégier certaines informations et faire fi d’autres, susceptible de compliquer l’établissement d’une relation entre elles, compte tenu de leur diversité.

6 Cartographie des zones inondables, Approche hydrogéomorphologique. Editions Villes et Territoires. METTMATE. 1996.

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