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I.3.3 Analyse de la marche pathologique

I.3.3.A Problèmes rencontrés

A partir du moment où la station debout est limitée, voire impossible dû à diverses étiologies, la marche sera altérée. En terme de vitesse d’exécution de distance parcourue, d’endurance et donc de réelle perte d’efficacité.

Gaviria & Coll (1994) se sont intéressés à la marche de la personne hémiplégique. Ils trouvent une diminution significative de la cadence moyenne, de la longueur du pas et de la vitesse moyenne de marche. Ils citent les travaux de Brandstater & al, qui jugent la vitesse de marche, être un indicateur sensible du stade de récupération chez l’hémiplégique. Gaviria & al, (1994) mettent aussi en évidence une différence de durée de l’appui monopodale et une augmentation du temps d’appui du coté non hémiplégique associée à une diminution de ce temps d’appui du coté hémiplégique.

I.3.3.B Paramètres cinématiques

Les déficiences de l’appareil locomoteur entraînent une augmentation de la dépense énergétique au cours de la marche (Casillas, 1994). Ceci peut être à l’origine d’une saturation des capacités aérobie de l’individu, ce qui réduit son autonomie de déplacement.
L’adaptation spontanée est la diminution de la vitesse de marche.

I.3.3.C ICP

Concernant l’ICP lors d’épreuve de marche avec des sujets pathologique (sujets présentant des troubles de la locomotion), Vézirian & al (2002) constatent une augmentation cinq fois supérieur pour des sujets jeunes et sains parcourant une distance de 120 mètres en béquillage unipodal par rapport à ces mêmes sujets parcourant sans aides techniques, la même distance. Il remarque donc que la déambulation avec cannes n’est pas un choix anodin, il est alors important de vérifier la capacité cardiorespiratoire de la personne à supporter un tel effort. Les études de Sallard & Malor ainsi que Nene & Jennins, citées par Vézirian, (2002), mettent en lumière un coût énergétique très important au vue des valeurs respectives d’ICP souvent supérieures à 1 et proche de 4 lors de tentatives de marches avec appareillage pour des paraplégiques.

On peut aussi considérer que l’évolution de l’ICP comme indice de fin de travail sur un exercice. Si l’ICP se stabilise à un plateau donné, c’est peut-être le moment de changer les paramètres de l’exercice ou opérer une transition dans les activités proposées : diminuer la profondeur de l’eau, augmenter la vitesse du tapis, etc.

I.3.3.D Appareillage et rééducation

Par un ensemble de stimulation électrique et un appareillage adapté (Gallien, 1994), les personnes paraplégiques et/ou paraparésiques sont capables de parcourir quelques centaines de mètres. Cependant les travaux de Mathé en 1994, montrent que l’utilisation de ce genre d’appareil est très encombrant et qu’il est plus facile, rapide et moins fatiguant de se servir d’un fauteuil roulant.

Chez l’hémiplégique, si l’équilibre n’est pas acquis, toutes sortes d’aides techniques comme des cannes anglaises, de tripodes existent afin de suppléer le membre touché. On retrouve souvent chez l’hémiplégique un pied ballant ou tombant (Pélissier & Asencio, 2000). Le pied rentre en contact avec le sol en premier avec l’avant pied et non avec le talon, un releveur en plastique se positionnant sous le pied peut suppléer ainsi la perte d’efficience des releveurs musculaire de la jambe lésée.

La rééducation à la marche se fait essentiellement sur tapis roulant au sein de l’ESPOIR, car les thérapeutes peuvent agir directement sur les membres, et de ce fait corriger les mouvements parasites ou rediriger la patient vers un schéma moteur plus efficace et moins contraignant. Ce travail est également proposé pour des patients présentant des polytraumas des membres inférieurs ou des prothèses, néanmoins cela sous-entend une remise en charge de la masse corporelle à 100% et indolore. Le travail en balnéothérapie permet de contourner le problème s’il n’y a pas de contre-indication à l’eau (problème cutané, cicatrisation ou phobie). Cependant la balnéothérapie ne permet pas (ou peu) de détecter les problèmes et de les corriger du fait du manque de visibilité dans l’eau.

Afin de travailler la marche chez des personnes ayant des faiblesses musculaires et des pertes de coordination, la marche suspendue peut être une solution. Sur un tapis de marche, le patient porte un baudrier sur lequel vient s’attacher des harnais placé au dessus de la tête, le tout est accroché à une structure en métal portant partiellement le patient sur le tapis. Le poids porté par la structure est réglable. Ces nouveaux outils tels que le HapticWlaker® (Schmidt, H. & al, 2007) et le Lokomat® (Duncan, P.W. & al, 2007) permettent une augmentation de la vitesse d’exécution lors de la marche, de meilleurs schémas moteur, mais nécessite une assistance manuelle importante.

Ce sont des outils très coûteux et nécessitent une prise en charge individuelle du patient. Une prise en charge en balnéothérapie permet de gérer la marche de plusieurs patients dans l’eau et la remise en charge du poids corporelle peut être géré sur les mêmes bases que ces outils de marche suspendue.

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