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Chapitre II : Quels sont les risques pour les assureurs?

La création d’un contrat de type Variable Annuities demande des ressources importantes. Aussi bien sur le plan technique que sur le plan matériel. Le produit demande une forte technicité tant technique qu’informatique afin de réaliser les couvertures nécessaires. Ces deux éléments représentent des investissements importants en plate-forme financière et informatiques pour les compagnies.

En plus de ces investissements importants, les assureurs doivent faire face à différents risques qui peuvent leur couter très cher.

Cela explique en partie le nombre réduit d’acteurs sur le marché ; en effet, seuls les grands assureurs d’envergure mondiale peuvent investir aussi largement et prendre de tels risques pour proposer des contrats Variable Annuities à leurs clients.

I. Une longévité qui ne cesse d’augmenter

Source : Risque Longévité – actuariat ; FFSA : Longévité & vieillissement, risques et opportunités ; FFSA : risque de longévité

L’un des risques majeur pour un assureur en Variable Annuities est le versement d’une rente à vie. Le risque d’une longévité de plus en plus grande est d’autant plus important que les populations concernées par ces contrats font parties de catégories sociaux professionnelles supérieures avec une espérance de vie plus longue du fait d’un meilleur accès à la médecine.

Le risque de longévité est lié à deux types de risques que sont le risque de variations aléatoires et le risque de tendance.

– Risque de variation aléatoire : Il correspond au risque que le taux de mortalité de chaque individu soit différent de celui escompté, puisque certains mourront avant l’âge de leur espérance de vie et d’autres après.

– Risque de tendance : Il correspond au risque que la longévité continue de croitre du fait de l’amélioration du mode de vie ou que des découvertes médicales permettent de repousser encore les frontières de la vie.

Le risque de variation aléatoire peut être géré par les entreprises privées si elles les mettent en commun et limitent la variabilité du risque grâce à la loi des grands nombres. Le risque de tendance, quant à lui, ne peut bénéficier du mécanisme de la mise en commun, car au contraire une mise en commun de ce type n’aurait d’autre effet que d’augmenter le risque de tendance. Pour couvrir ce risque de manière efficace, les sociétés privées ont besoin d’instrument de couverture adapté.

Le risque de longévité représente donc un risque majeur pour les assureurs, puisque leurs engagements mondiaux s’élèvent à hauteur de vingt-cinq trillions de dollars. Et dans certains cas de très grande longévité, le coût subi par l’assureur pourrait être plus élevé que le montant des versements versés par l’assuré, c’est-à-dire que le montant total des rentes versées par l’assureur pourrait être supérieur aux sommes investies par l’assuré.

Si la longévité, comme c’est probable, s’accroissait de manière durable, les assureurs viagers assisteraient à un déséquilibre croissant de leur portefeuille au profit des assurés. Si, dans le même temps, la demande de rentes viagères augmentait, elle entrainerait la concentration de risques importants sur un petit nombre d’assureurs.

II. Le cout de l’effet cliquet et de la revalorisation en période de baisse des marchés

Source : FFSA – Variable Annuities controversés ?

Pendant la première phase du contrat Variable Annuities, nous avons vu que l’épargne atteinte était garantie contre la baisse des marchés grâce à un effet cliquet, et qu’un taux minimum de revalorisation de l’épargne pouvait être appliqué.

Durand la seconde phase du contrat, le capital n’est plus revalorisé en cas de chute des marchés, mais l’effet cliquet est toujours appliqué dans certains contrats.

Source : Simulation Ag2r La Mondiale

Les effets « cliquet » représentent un risque pour l’assureur, qui sera proportionnel au degré de risque du support : plus le support sera dynamique, plus le risque couru par l’assureur sera grand.

Ce risque se réalise à chaque fois que les marchés chutent, c’est ce qui s’est passé aux Etats-Unis en 2008 pour un bon nombre d’assureurs qui ont connu de lourdes pertes.

En effet, ces derniers avaient tarifé leurs garanties en fonction des historiques des marchés, alors que les coûts réels avaient fait un bond à cause de la crise de 2007. Les pertes générées ont été amplifiées par leur décision de ne pas couvrir tous les risques financiers.

III. Quelles sont les conséquences entrainées ?

A. Respect des normes de solvabilité

Source : Le nouvel économiste ; Finance et Stratégie : Quel avenir sous solvabilité 2 ; Ag2r La Mondiale – Offre Epargne sous Solva 2

Les garanties proposées dans les contrats Variable Annuities permettant des revenus à vie et limitant les risques de baisse des marchés boursiers génèrent, comme nous venons de le voir, des risques important pour les assureurs.

Solvabilité II impose aux assureurs des règles comptables et prudentielles afin qu’ils couvrent leurs engagements avec des fonds propres adéquats.

Dans le cas des Variable Annuities, la mise en place d’une couverture suffisante est impossible au vu de la longueur des périodes à couvrir.

La capacité à commercialiser un produit aussi complexe repose sans doute sur la possession de modèles internes. Or ces modèles ne sont que peu accessibles aux plus petits assureurs. On l’a déjà dit plus haut : le produit Variable Annuities sera sans doute réservé aux plus gros assureurs, et sera peut être le premier produit “mondial” dans l’industrie de l’assurance.

B. Quel terrain d’entente entre assurés et assureurs ?

Source : FFSA – VA controversé ?

Un article de la FFSA a étudi é quel serait le prix maximum que seraient prêt à payer les assurés pour un contrat Variable Annuities et l’a comparé au tarif minimum que les assureurs devraient tarifer leurs contrats pour ne pas perdre d’argent en fonction du profil des supports choisis par les assurés.

Le graphique met en évidence que le coût des garanties augmente en même temps que le niveau de risque du support sélectionné. Pourtant, de nombreux assureurs appliquent une tarification unique, que les supports choisis soient sécuritaires ou au contraire dynamiques.

Dans la zone rose, le tarif appliqué est plus cher que ce que les assurés seraient prêts à payer. Il correspond aux fonds de nature peu risquée. La zone grise, elle, correspond au fonds dynamiques, pour lesquels la tarification unique est en dessous de ce que la garantie coûterait réellement à l’assureur. Enfin, la zone blanche correspond aux supports dont la volatilité est comprise entre 10 et 14 %, pour laquelle la tarification unique est aussi bien profitable pour l’assuré que pour l’assureur.

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