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Annexe 6 E : Entretien E5

Lundi 9 avril 2013117h04
École Willingdon

A : Enquêteur
P : Madame P

1 A : J’aimerais bien commencer par vous déjà, puis connaitre un peu plus votre parcours. Alors, vous habitez Montréal depuis longtemps ?

2 P : Depuis 89 en fait. Et je viens de… Je suis née à Red.Deer75,.Aberta, mais je vivais à Toronto de… de l’âge de 4 ans jusqu’à… en tout cas, jusqu’à ce que j’aille… 20 ans à peu près. Donc, la plupart du temps, j’ai habité à Toronto. Et puis, je suis venu ici à Montréal parce que j’avais appris le français en France. Pendant 2 années, je suis allée pour apprendre le français.

3 A : Avant de venir à Montréal.

4 P : Oui, c’est ça. Puis j’aime… j’aimais… j’aimais la langue. Puis j’avais… quelques amis, parce que je suis allée à… l’Université de… Western, Ontario, in.London,.Ontario76. J’avais fait des amis à Montréal. Alors, j’avais décidé de venir à McGill, pour être enseignante comme vous (rire). Mais mon background77,.c’était plutôt… j’ai pris un bac78 en économie… à Western. Fait que… McGill voulait que j’enseigne 5ème année en économie. Puis alors, j’ai commencé le cours, puis… j’ai pas… j’ai pas aimé… la clientèle. Sauf que, bon là, j’avais un appartement, j’avais des amis, j’avais un travail, après ça un chum79, après ça un mari, après ça un enfant, alors je suis toujours resté (rire).

5 A : D’accord. Et qu’est-ce qui vous a amené au début … ? Donc, vous êtes venue avec vos parents, j’imagine en Ontario. Donc vous êtes née, vous me dites…

6 P : Bah moi je suis née à Red Deer, Aberta.

7 A : Alberta. Et ensuite, vous êtes arrivée vers 20 ans…

8 P : 4 ans. A 4ans, je suis arrivée à Toronto.

9 A : 4 ans 4 ans. A Toronto. Et ensuite… avant d’aller à Montréal, vous avez été en France…

10 P : Deux périodes d’un an. Puis j’ai pris un certificat en français là-bas.

11 A : Et pourquoi vous vouliez apprendre le français ?

12 P : … (rire) Je sais pas vraiment Je sais pas. J’avais une amie qui avait fait comme un stage… Bah en partie parce que j’aimais Montréal, puis je savais que c’était bilingue, puis j’avais des amis ici. Mais aussi en partie parce que j’avais appris qu’il y avait une de mes amies qui avait fait un stage… ce que j’ai fait d’ailleurs… au pair, en France. Alors ça pour moi c’était un moyen de travailler… de voyager, et en même temps gagner des sous. Donc je suis allée en France pour un an comme jeune fille au pair. Et puis, je suis allée à l’école en même temps.

13 A : D’accord. Et pourquoi vous aviez ce désir d’aller… Votre objectif, c’était de vivre à Montréal, c’est ça ?… Pour sa culture bilingue ?

14 P : Bah, c’était pas… non. Avant d’aller en France, non. Non. Non, c’était juste comme des idées… Tu sais, c’était un peu flou là… Je voulais voyager. Ça me semblait une bonne manière de voyager sans dépenser trop de sous. Et puis, en même temps, d’arriver à apprendre le français en même temps.

15 A : Et votre apprentissage du français… Donc c’était d’abord en France ? Ou vous l’avez déjà un peu appris en Ontario.

16 P : Très peu (rire). Pas assez pour tenir une conversation non (rire).

17 A : C’était des petits cours…

18 P : Oui, c’est ça. quelques petits cours ici et là, mais vraiment pas assez pour faire une conversation.

19 A : Mais juste ces petits cours que vous aviez, est-ce que vous aimiez ça, déjà ?

20 P : … Oui…. Étrangement, c’était ma pire note (rire)

21 A : Votre pire note

22 P : Oui, et bon, je sais pas pourquoi. C’est le seul cours que j’ai failli lâcher à un moment donné. Parce que, vraiment, quand on avait en français en Ontario, vraiment, on voyait pas l’utilité.

23 A : qu’est-ce que ça représentait pour vous le français à cette époque-là ?

24 P : Bah, c’était juste un cours qu’il fallait qu’on le prenne. C’est vraiment juste ça.

25 A : C’est obligatoire.

26 P : Oui…

27 A : Mais ça vous a pas empêché de vouloir apprendre le français en allant en France.

28 P : Non, c’est ça, non. C’est… c’est devenu quelque chose que je voulais faire, juste… parmi les amis qui faisaient, tu sais, des choses différentes, similaires dans…

29 A : Et alors donc, à cette période en France, le français, qu’est-ce que ça… Ça s’est passé comment l’apprentissage du français ?

30 P : Ah bah super bien. J’étais jeune fille au pair. Mais finalement, moi j’ai travaillé juste les soirées, puis j’allais à l’école pendant la journée. Alors c’était super, j’avais juste… un enfant de 16 ans, puis un enfant de 12 ans… Et puis c’était en autre pour aider celle de 16 ans à parler anglais mieux… Les enfants, ils parlaient pas anglais. Et le père était bilingue, alors c’était un père qui était récemment séparé, alors il avait besoin de quelqu’un pour… être là avec les amis tout simplement. Alors, je faisais le souper, puis je regardais la télé avec aux autres. C’est tout ce que je faisais (rire) Alors c’était vraiment bien. Et puis, après ça, bah j’avais pas appris vraiment beaucoup de français parce que j’étais pas dans un bon cours. Je me suis mal inscrit. Je me suis inscrit à la Sorbonne, mais pour le… phonetics80 (rire). J’avais pas… C’était pas le bon cours pour moi, tu vois (rire). Et puis, bon, après ça, je suis retournée par ici, ben… en Ontario. Puis j’ai travaillé un an. Puis, j’ai décidé de retourner. Mais là c’était un peu plus structuré. J’ai pris un an vraiment de… Ça représentait comme une 3ème année à l’université. Puis c’était Aix en Provence. J’ai pris l’Université Aix-Marseille. Donc, j’ai pris un an à l’université, mais c’était en français, mais, à mon niveau. Mais c’était vraiment des cours… d’histoire français… poésie, tout ça.

31 A : Et donc, ça c’était bien.

32 P : Oui. Là, là ça y est, j’avais mon certificat. Puis, après ça, j’ai décidé que je voulais revenir à Montréal, pour venir à Montréal pour garder mon français en fait.

33 A : D’accord. Et, malgré tout, j’essaie de savoir qu’est-ce qui vous a motivé au début, d’apprendre le français. Parce que, vous me dites, les cours, bon, en Ontario, c’était obligatoire…

34 P : Bah, je pense, c’est plutôt des amis. J’avais une amie qui… dans l’époque, 14 ans, elle voulait devenir le… premier ministre du Canada (rire)… Fais que, elle, elle voulait apprendre le français, parce que c’est nécessaire si tu veux être premier ministre, politique, en tout cas (rire) Elle est devenue professeure en anglais, mais en tout cas… Bah, tu sais, c’est toutes les petites choses. Elle, c’était un petit intérêt pour ça… Alors, je… je prenais toujours des cours en français… Mais, après ça, c’est parce que… Western. Ontario,. University.of.Western.Ontario, j’avais des amis de Montréal. Entre autre, ma copine de chambre, pendant 3 ans, elle était d’ici. Alors, mon premier chum venait de Westmount81, tu sais (rire). C’était des petits liens comme ça.

35 A : Et elle vous parlait de Montréal j’imagine cette amie-là ?

36 P : Oui, oui. Et je suis venue rendre visite, puis j’ai beaucoup aimé.

37 A : qu’est-ce que vous aimez à Montréal ?

38 P : Woua C’est … cosmopolite ? Et le fait d’avoir deux cultures, ça… pour moi, ça ouvre beaucoup de… de possibilités, tu sais, de culture, de… juste de tout là… Ça ouvre d’autres possibilités au niveau…

39 A : Au niveau culturel…

40 P : Culture, artistique… et tout…. C’est sur ça complique les choses. Je me rappelle quand je… (rire) quand je suis retournée… Des fois quand je retourne en, pas maintenant, mais au début quand j’étais ici, puis je retournais en Ontario pour rendre visite à ma famille, moi je trouvais ça tellement plus facile parce que… j’avais pas besoin de… de penser. Maintenant, même que j’ai… j’ai quand même un accent, mais j’ai pas besoin de penser à quel mot que je vais dire… Oui, c’est ça.

41 A : Oui, votre français maintenant, enfin je veux dire, il est… fluide. qu’est-ce que vous pensez de votre français par exemple ?

42 P : … Oui, bah… Ça dépend. Présentement, je viens de commencer un travail qui plus en anglais, malheureusement. Mais, normalement, je… je travaille à 90% en français.

43 A : Ha d’accord. Oui, vous êtes professeur aujourd’hui ?

44 P : Non, non, mais je travaille dans les bureaux. Adjoint administratif.

45 A : Et c’est plutôt, en général, c’est plutôt en français. Vous travaillez en français.

46 P : Oui, oui. 90% à peu près là.

47 A : Mais votre mari, il est de quelle origine ?

48 P : Ha bah là j’ai plus de mari, ça fait longtemps, depuis que mon enfant est très jeune. Mais lui… mon ex-conjoint est francophone. Il était né ici, mais des parents de France. Il était conçu l’année après qu’il soit arrivé ici. Donc, il avait plutôt un apprentissage européen, si tu veux.

49 A : Et lui, il était du Québec. Il est né au Québec.

50 P : Il est né ici. Mais, ces parents arrivaient de France à peine, donc… Lui, il a fait ses… son école… elementary. school. in…. french.and.his.high. school. in.English82.. Le père de mon garçon, donc il était bilingue quand même. Mais on parlait français à la maison.

51 A : Alors le français, est-ce que vous pourriez me donner deux mots qui pourraient… représenter le français pour vous ? Deux adjectifs qui vous viennent ?

52 P : … J’aurais dit au niveau de langue richesse… Tu sais au niveau du vocabulaire, c’est très riche, les détails d’explication, bon… Richesse… Au niveau de langue vous voulez dire ?

53 A : La langue, la culture si vous voulez… Oui…

54 P : Poésie, je pourrais dire peut être. Poésie, richesse.

55 A : Et au niveau de l’anglais, est-ce que vous pourriez faire la même chose ?

56 P : …c’est plate83 (voix basse, puis rire). C’est plate (rire). Ha bah… Succinct. I. guess. I.would. say84. Efficace (en tapant sur la table), succinct….

57 A : Mais vous vous considérez comme anglophone ?

58 P : Oui, oui, je suis, oui, oui, c’est sûr.

59 A : C’est votre langue première, l’anglais.

60 P : Oui, oui.

61 A : Le français, c’est votre langue seconde j’imagine.

62 P : Oui.

63 A : Et puis vous avez d’autres langues que vous parlez encore ?

64 P : Par la suite, j’ai appris l’espagnol. Alors, j’ai pris un certificat aussi d’espagnol. Ça fait 10 ans que je l’ai pas utilisé, mais en tout cas (rire)… Je pourrais tenir une conversation.

65 A : Et pourquoi vous dites “l’anglais, c’est plate” ?

66 P : … bah, peut-être parce que je suis anglophone. Alors pour moi, c’est quelque chose… plate parce que c’est… c’est normal (rire). Je sais pas. Mais c’est sûr que en anglais, peut être que je me trompe, mais, il y a moins de mots descriptifs. Non ? Il y en a… Je sais pas s’il y a autant de vocabulaire.

67 A : C’est une bonne question oui. Vous pensez ça oui.

68 P : C’est juste parce que c’est peut-être plus simple que… Ça devient moins compliquer. Ça devient moins…

69 A : Vous aimez ça, vous dites en français “la richesse” du français.

70 P : Oui.

71 A : que l’anglais, il serait moins riche ?

72 P : C’est comme en venant, j’ai pensé à ça. J’ai dit : “Bah, pourquoi j’aime Montréal ? » Tu sais, parce que là maintenant j’aime Montréal. Je veux pas quitter, à moins que j’aille… je voyage ailleurs. Mais, au Canada, d’après moi, j’irai pas nulle part d’autre. Mais… parce que ma famille est encore tout en Ontario. Mais, je dis : “Pourquoi j’aime Montréal tant ?”. Et puis, je dis : “A Toronto, c’est plate”. C’est vraiment, c’est comme, pour moi, c’est… Je pourrais plus vivre à Toronto, parce que je trouve que Montréal, il y a tellement beaucoup de choses à offrir.

73 A : Et… Montréal a plus de choses à offrir. C’est ça. Mais, quand vous êtes arrivée à Montréal la première fois, vous avez retrouvé vos amis, c’est ça ?

74 P : Bah, quand je suis venu en fait, j’avais pas vraiment d’amis. J’avais pas gardé de contact avec les amis non. Je suis vraiment allée à l’université, comme ça. Et puis… après ça, bah c’est sûr que j’ai fait des amis.

75 A : Mais, est-ce que vous aviez avant de venir à Montréal des… idées sur ce que ça… ce que c’était… le Québec ? Vous connaissiez déjà un petit peu ?

76 P : Non, pas vraiment.

77 A : qu’est-ce que vous pensiez ?

78 P : Moi, j’avais pas vraiment pensé à… ce que ça peut être le Québec, non. Non, je savais pas c’était quoi. Moi, c’était juste parce que je voulais venir à McGill, mais je voulais parler français. C’était pas plutôt pour Montréal comme telle, ou pour Québec comme tel, parce que… bien que j’aille visiter, tu sais, c’était pas vraiment… ce lien-là qui me…

79 A : D’accord. Et, mais alors quand vous êtes arrivée, vous vous êtes installée, comment ça s’est passé ?… L’installation à Montréal, est-ce que vous avez rencontré des difficultés particulières ?

80 P : … Non, pas vraiment. Pour… pour avoir mon premier appartement, j’ai dû me faire cosigner par quelqu’un, parce que j’avais une amie qui habitait pas ici. En tout cas, elle a signé avec moi parce que j’avais pas de travail. Mais, non, après ça… quand j’ai laissé l’école, j’ai… commencé à travailler.

81 A : Mais alors vous parliez déjà, vu que vous veniez de France, vous parliez français…

82 P : …C’est vraiment oui.

83 A : Et ça vous a aidé pour vous intégrer.

84 P : Bah oui, pour le travail, il faut absolument avoir… Tu sais, j’entends dire qu’il y a des travaux que tu peux… Comme maintenant, je travaille presque tout en anglais Mais si je parlait pas français, ils m’auraient pas embauché, tu sais. Fait que… Bah, justement, j’ai souvent eu des travaux parce que… j’avais mon anglais (rire). Tu sais, comme… Parce que je parlais quand même bien français, mais… je suis bilingue vraiment, donc…

85 A : Oui, c’est ça. Le fait de connaitre ces deux langues, ça vous a avantagé au niveau professionnel. Est-ce que vous voyez d’autres avantages aussi ? quand vous être arrivée ici, de connaitre les deux langues ?

86 P : Oh, bah, absolument. C’est que, on s’ouvre… à tout le monde. Si on parle juste une langue… on met de côté la moitié de culture, la moitié de tout en fait, toutes les possibilités… toute les… richesses, tu sais, des deux cultures différentes.

87 A : Et aujourd’hui, est-ce que vous avez un regard sur la culture Québécoise ? qu’est-ce que…

88 P :Woua Il faut dire que je suis devenue un peu… paresseuse, parce que… à la maison, vraiment, avec mon fils, on parle vraiment en anglais. Samuel, mon garçon, il est allé à l’école maternelle, 1ère année, en français. Puis, là on a déménagé à Montréal, puis il est allé en anglais, mais immersion, donc… Mais je voulais que… il connaisse l’anglais aussi, donc… je lui parle en anglais tout simplement. Alors (rire)… pour que ça soit plus facile pour moi, je regarde la télé en anglais. Parce que, bon, pour moi, c’est une détente. J’écoute pas en français, ça me… ça m’oblige à porter plus attention. Bah, tu sais, je suis des cours qui se donnent en français. Tu sais, je prends des cours de tango. Si c’est donné en français, mais je vais les prendre en français. Ça me dérange pas de le prendre en français…. Les choses comme ça.

89 A : D’accord. Et est-ce que vous avez un regard sur la politique par exemple Québécoise ?

90 P : Ho Je… Ça me… C’est sûr que, en autant que ça m’implique, j’écoute, tu sais. S’il y a quelque chose qui change, que je suis pas d’accord, bah, bon ça me dérangerait. Moi, je suis contente que je sois capable d’envoyer mon enfant en… dans les deux langues… Parce que je trouve que dans les écoles francophones, on n’apprend pas assez d’anglais, tandis que dans les écoles anglophones, on apprend plus de français. Donc je trouve que ça l’avantagerait, alors je suis contente qu’il puisse venir en immersion.

91 A : C’est pour ça que vous avez choisi l’immersion ?

92 P : Oui Oui, oui, oui. Parce que quand il était allé en… pour les premières 2 années à l’école en français, bah il apprenait pas l’anglais. Puis même, il avait un cours en anglais peut être une ou deux fois par semaine, et qu’est-ce qu’il faisait, c’est chanter… Il avait des mauvaises notes en anglais parce qu’il chantait pas, parce que c’était des chansons débiles (rire)… En 1ère année, il chantait : “If. you’re. happy85”, and. you.know86, il trouvait ça trop (rire)…

93 A : Oui. Donc ça, il était en école francophone d’abord ?

94 P : Oui.

95 A : Jusqu’en quelle année ?

96 P : 1ère année.

97 A : D’accord. Et vous l’avez changé en immersion, parce que vous avez vu que ça convenait pas.

98 P : Bah, c’est parce qu’on a déménagé à Montréal. Puis c’est là que j’ai, tu sais, je me suis posé la question, parce que quand il a commencé l’école, je m’étais pas trop posé la question. Je savais pas trop… Je sais même pas si à Châteauguay87 qui a une école en anglais, tu sais. Mais quand je suis venue à Montréal. Bah là, j’ai… regardé tout le sujet.

99 A : D’accord. Donc c’est vraiment… Vous avez… Pour vous, c’était un choix important de le mettre en immersion et pas en école francophone.

100 P : Oui. Oui, c’est important pour qu’il garde… Bah, je trouve aussi, à d’autres niveaux, qu’il y a des différences dans les écoles anglophones et francophones. Je trouve que l’approche est différente. Peut-être c’est juste la manière que moi je le vois de l’extérieur, mais je trouve que… dans les écoles anglophones, c’est plus… visé sur l’enfant et c’est moins formel que dans les écoles francophones où c’est plus visé sur ce que vous allez apprendre. C’est pas que c’est moins bon au niveau de l’apprentissage, ça revient peut être à la même chose, mais je trouve que c’est plus porté sur la matière et non pas l’enfant, que ici. Tu sais, je me rappellerais toujours : quand j’apprenais… quand j’allais pour parent. teacher. night88 , dans les écoles francophones, bah, ils disaient même pas bonjour à l’enfant Ils disaient bonjour aux parents, l’enfant était juste comme…, tu sais. Tandis que ça… j’imagine que ça arrivera pas ici. On dit bonjour à tout le monde (rire). Moi, j’étais comme… Bah, en tout cas, peut-être c’est juste cette école-là, mais j’ai l’impression que c’est moins formel dans les écoles anglophones. Et puis j’aime ça, ce style-là. Donc…

101 A : Est-ce que ça correspondrait mieux à votre culture aussi ?

102 P : Oui, je pense que c’est ça. Oui. Puis c’est sûr que, dans cette décision, je voudrais que ça me garde la culture anglophone aussi. Mais… avec l’autre… Tu sais, le reste des possibilités d’avoir tout le reste aussi.

103 A : … Bon, c’est ça, pour vous, c’est important qu’il connaisse bien le français aussi ?

104 P : oui.

105 A : … En plus de l’anglais.

106 P : Oui.

107 A : Est-ce que le bilinguisme c’est quelque chose pour vous qui est important pour lui par exemple ?

108 P : Oui Bah oui. Absolument. Parce que… bah (rire)… Présentement, il veut déménager en Californie, mais là il a juste 11 ans (rire)… J’ai un frère qui vient de déménager en Californie. On va l’apprendre l’espagnol, si je comprends bien Non, mais je trouve que vraiment, si on reste dans le coin, puis je vois pas pourquoi on déménagerait, à moins que ça soit dans le sud (rire), tu sais, c’est super important d’avoir les deux langues. D’abord au niveau du travail, puis aussi au niveau de… l’ouverture à la culture.

109 A : C’est ça, pour vous, le plus important, qu’il connaisse les deux langues puis le français, c’est d’abord professionnel ?… Et puis, ce serait culturel ?

110 P : Bah, c’est vraiment les deux ensembles, parce que je vois pas, tu sais… Moi, je me vois pas vivre dans un… ici, juste en anglais. Je trouve que ça serait plate, ça serait pas respectueux envers les autres, puis ça serait fermer la porte à… beaucoup d’opportunités, tu sais. Mon conjoint A on est divorcé maintenant, mais en tout cas – mon conjoint était francophone. Est-ce que si je parlais juste en anglais, est-ce qu’on se serait marié ? Puis… tu sais, si j’avais, tu sais… On sait pas.

111 A : Et… est-ce que l’immersion, c’est un programme qui serait plus facile ou plus difficile qu’un autre pour un enfant ? Est-ce que vous voyez des difficultés ?

112 P : …(soupir) Bah, j’ai entendu dire qu’il y a des difficultés, mais mon enfant… est bien (rire). Il est bon en français. Puis…

113 A : quelles difficultés ?

114 P : Bah, ce que j’ai entendu dire… c’est que… au niveau de grammaire, si on apprend deux langues, ça serait plus difficile d’en maitriser une. Mais je le vois pas vraiment avec… avec Samuel.

115 A : C’est ça, de… d’apprendre le français en plus de sa langue première, ça voudrait dire de connaitre moins bien l’anglais par exemple, c’est ça que ça voudrait dire ?

116 P : Au niveau de l’épeler. Mais, moi je trouve pas…

117 A : De l’épeler, c’est à dire… ?

118 P : Bah, au niveau de….spelling.?..spelling.?.Yeah.89

119 A : Ha de l’écriture

120 P : L’écriture. Au niveau de l’épellation des mots. Mais, moi je trouve pas de problèmes avec Samuel en tout cas.

121 A : Mais est-ce que vous pensez qu’il y aurait d’autres enfants pour lesquels il y aurait des problèmes ?

122 P : Bah, c’est sûr que s’il y a un enfant qui est vraiment… 100% en anglais à la maison, ça serait plus difficile… d’être en immersion… Mais Samuel, peut-être le fait qu’il soit déjà allé en école en français, et quand il voit son père quand même, il parle en français. C’est pas leur langue là, mais en tout cas, ils parlent en français aussi.

123 A : Et vous à la maison, vous dites oui vous parlez plutôt en anglais avec lui.

124 P : Oui, toujours.

125 A : Et est-ce qu’il a l’occasion de parler en français en dehors de l’école et de la maison par exemple ?

126 P : … Non. Non, pas maintenant non. Non. Ce qui est dommage hein ? Mais tous ses amis sont des anglophones, parce que c’est une école… C’est peut-être là que… ça pourrait peut-être les limiter. C’est au niveau de… de côtoyer des enfants anglophones.

127 A : Et… mais jusque maintenant, est-ce que vous êtes satisfaite du programme en immersion ici à Willingdon ? Vous êtes contente ?

128 P : Ha oui, oui, oui. Bah, il y a eu des problèmes avec un enseignant cette année. Il a changé d’enseignant là, en français, mais ça s’est… ça s’est des choses qui arrivent. Mais non, ça va. Je trouve qu’il apprend bien. quand il parle en français, c’est pas souvent avec moi, mais… tu sais, s’il parle au téléphone avec son père, je l’entends dire des mots en anglais aussi (rire)… tu sais, mais… tu sais… C’est un peu normal…

129 A : … Oui, on parlait tout à l’heure un peu du bilinguisme et je me souvenais qu’il y a eu… un anniversaire au New Brunswick, au Nouveau-Brunswick pardon… qui fêtait les 20 ans du bilinguisme officiel de la province. Il fêtait, alors il y avait un anniversaire, je sais pas ce qu’ils ont fait exactement, mais… en tout cas, c’était une date importante pour le New Brunswick, et est-ce que… qu’est-ce que vous pensez de ce type de célébration ?

130 P : Moi je trouve que c’est une très bonne idée. Parce que… Je trouve qu’au lieu de… limiter les choses, il faut tou… surtout célébrer… tu sais. Je sais pas, c’est sûr que moi je suis pas né ici au Québec. je m’implique pas beaucoup dans la politique. Mais, au lieu de dire bah, on veut moins d’anglais, on veut moins d’anglophones, on veut limiter ça, je comprends pourquoi, mais ça serait plus de célébrer qu’on a le français, qu’on a cette culture-là. Puis ça serait peut-être une manière… de célébrer les deux en même temps.

131 A : Oui. Je sais plus si je vous ai posé la question, je pense pas, tout à l’heure. Est-ce que vous vous sentez Québécoise, maintenant que vous habitez Montréal ?

132 P : Non, non, je peux pas dire.

133 A : Vous vous sentez plutôt…

134 P : Bah… je sais pas (rire)… Moi je pourrais vivre n’importe où Peut être pas en Afrique, j’aimerais pas ça, mais… Je pourrais déménager ailleurs…

135 A : Mais pourquoi pas Québécoise ?

136 P : Bah, juste parce que je me sens pas vraiment… je sais pas… Si je voyageais, est-ce que je dirais que je suis Québécoise ? Non. Non, puis ça serait plutôt… moi, je dirais Canadien, mais, pas parce que le monde connait plus le Canada, mais c’est plus parce que… moi, je vois ça d’une manière plus comme… Parce que c’est plutôt les francophones d’ici qui m’ont fait sentir que je ne suis pas Québécoise. C’est peut-être ça, moi, parce que je ne suis pas Québécoise de souche, alors déjà, là, je suis anglophone, alors, je suis pas Québécoise. Tu comprends ? C’est peut-être plus, ça vient plus de là que… que je voudrais pas appartenir au Québec. C’est… Je pense que c’est plus ça.

137 A : … D’accord. (je consulte mon guide). Je regarde si je n’ai pas oublié des choses importantes. Bon, il y a une petite… Vous pourriez me dire ce que vous pensez de ce petit graphique qui correspond aux inscriptions des élèves qui sont admissibles au programme d’immersion, dans tout le Canada. C’est pas qu’au Québec. Alors, ici, vous voyez un petit peu la courbe depuis 1978 jusque 2000. Alors, je sais pas, est-ce que vous avez quelque chose à dire sur cette évolution des inscriptions ?

138 P : Ça reste le même. Bah, je trouve que ça…. Mois, ce que ça me dirait, c’est que ça a pris sa place. Puis, c’est quelque chose que les gens veulent garder… comme ça l’est… Je sais qu’il y a eu, au niveau politique, il y a eu beaucoup de monde qui sont parti de Montréal ici, dans ces années-là, non ? Si je me… Puis là, tranquillement, ils sont revenus.

139 A : … Je pourrais pas vous le dire. J’ai pas réfléchi là-dessus.

140 P : Parce que je sais que… il y a beaucoup des gens que je connaissais à Toronto, il y en avait qui habitaient ici avant, qui ont déménagé à Toronto. Puis, tranquillement, il y en a qui sont revenus.

141 A : Et pourquoi ils seraient revenus alors ? Pour…

142 P : Bon, je sais pas. Je connais pas trop les politiques, mais, en tout cas, je sais, c’était un peu avant mon temps, mais, parce que… Bon, ils avaient déménagé parce que c’était… contre qu’est-ce qui se passait ici au niveau politique. Puis, tranquillement, par la suite, ils sont revenus quand c’était plus calme. quelque chose comme ça.

143 A : Donc c’est ça, des connaissances anglophones qui venaient ici.

144 P : Oui. Oui, oui, qui vivaient ici.

145 A : Ha, OK, oui, oui, c’est un bon point de vue. Oui, c’est vrai.

146 P : Mais je sais pas si c’est… si c’est pas rapport à ça.

147 A : Mais en tout cas, mais… est-ce que vous auriez d’autres choses à me dire sur le bilinguisme, quelque chose que vous aimeriez dire, l’immersion, le programme…

148 P : Bah, je trouve que c’est vraiment important. Puis je trouve ça dommage que les écoles francophones n’apprennent pas plus d’anglais aussi. Mais, comme je dis, moi, je… je regarde ça d’une manière de l’anglophone. Mais, je sais que… j’ai une nièce qui veut déménager d’Ontario à ici. J’ai appelé le EnglishE
Montreal.School.Board90.la semaine passée, puis j’ai demandé… tu sais, comment faire pour les papiers et tout ça parce qu’elle va avoir besoin d’un certificat. Puis elle a dit : “Pour les secondaires, il faudra s’incrire le plus tôt possible parce que ça remplit”. Je lui dit : “Mais… comment ça ?

Pourquoi ?” Tu sais, comme… Westmount91, je pensais que Wesmount, ils prenaient tout le monde qui venait. Puis elle a dit non. Je pense qu’il faut quand même… ça peut se remplir pareil. Puis elle a dit pourquoi. C’est parce qu’il y a beaucoup de francophones qui viennent en… elementary.school92 en français, puis ils vont en secondaire en anglais. Donc… peut-être que ça éviterait ça si on avait la possibilité d’avoir plus d’anglais dans les écoles francophones, peut-être que plus de parents anglophones enverraient les enfants en français aussi.

149 A : Ça équilibrerait.

150 P : Bah, c’est ça. C’est ça.

151 A : Mais vos enfants en secondaire, vous comptez les mettre en français ou en anglais ?

152 P : Mon garçon à moi ? Bah, en anglais, parce qu’il va plus… Tu sais, c’est au niveau de… d’apprentissage, il sera plus à l’aise, oui… Mais s’il y a l’immersion comme Royal West93, je pense que c’est l’immersion, bah, ça serait mon choix premier. Ça serait l’immersion aussi.

154 A : Oui, vous aimeriez en immersion ?

155 P : Oui, oui. C’est sûr. Ça serait mon choix aussi. S’il peut aller à Royal West, j’aimerais ça le mieux. C’est sûr. Je le garderais toujours en immersion. Et je l’enverrai pas dans une école francophone maintenant par rapport à… s’il peut pas avoir immersion, bah, ça serait plutôt anglophone, parce que… oui.

156 A : Bon, c’est bien. Bah, écoutez, merci beaucoup de m’avoir accorder votre temps.

157 P : De rien

75 Ville de 90 000 habitants dans la province de l’Alberta (ouest du Canada)
76 à London, en Ontario (Province à l’ouest du Québec)
77 formation
78 baccalauréat (équivalent à la licence française)
79 copain
80 phonétique
81 Ville située au centre de l’ile de Montréal
82 école primaire en… français et son collège en anglais
83 ennuyeux (terme familier québécois)
84 concise je dirais
85 Si tu es content
86 et tu sais
87 Ville située au sud-ouest de Montréal
88 rencontre parent-enseignant
89 Orthographe ? Ortographe ? Oui.
90 Commission scolaire English-Montreal
91 école secondaire (collège) anglophone
92 école primaire
93 École secondaire (collège) anglophone en immersion française

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