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3.9.3 L’immixtion étrangère(161)

« Depuis quelques jours, des membres civils et militaires de certaines chancelleries occidentales à Abidjan ont entrepris d`approcher discrètement et individuellement des officiers généraux de notre armée nationale pour les persuader de faire allégeance » à M. Ouattara, reconnu président par la communauté internationale, avait déclaré le ministre de l`Intérieur Emile Guiriéoulou dans un communiqué lu à la télévision publique le 10 décembre 2010.

« Les mêmes démarches ont été entreprises auprès des responsables des organes de régulation” et des dirigeants des médias d`Etat », avait-il poursuivi. Leur but était de « trouver des militaires, gendarmes et policiers” qui soutiendraient M. Ouattara et d‘”associer les médias d`Etat à une entreprise de déstabilisation et de désagrégation de la paix et de la cohésion sociale », avait assuré le ministre. Le gouvernement « ne saurait tolérer plus longtemps d`immixtion de quelque diplomate, quel que fût son rang, dans les affaires intérieures ivoiriennes » avait-il averti.

M. Laurent Gbagbo était de plus en plus isolé au plan international. Les Etats-Unis, qui avaient brandi la menace de sanctions, avaient déjà dit réfléchir à la possibilité de « mettre une pression supplémentaire » sur lui. Rare voix discordante, la Gambie avait appelé les « puissances occidentales à arrêter leurs ingérences » en Côte d`Ivoire et avait demandé aux deux présidents proclamés de privilégier « les intérêts des Ivoiriens ». Le président gambien Yahya Jammeh, dont le régime est régulièrement critiqué pour ses violations des droits de l`Homme, était, semble-il du coté de Laurent Gbagbo.

161 Afp – 11/12/10 : « Le gouvernement de Laurent Gbagbo, l`un des deux présidents proclamés de Côte d`Ivoire, a accusé samedi des diplomates “occidentaux” à Abidjan de chercher à “déstabiliser” le régime en tentant de faire basculer des militaires dans le camp de son rival Alassane Ouattara ».

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