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3.2.3 Les déplacements internes de la population

Eclatée le 19 septembre 2002 suite au conflit armé entre les forces loyalistes et les forces rebelles, la crise politico-militaire de la Cote d‘Ivoire aura provoqué d‘énormes pertes en vies humaines et matériels accentuées par la destruction des infrastructures socio-économiques dans les zones Centre, Nord et Ouest du pays ayant pour conséquences d‘importants déplacements de populations, la division du pays, la forte détérioration des conditions de vie dans certaines régions, notamment du Centre, de l‘Ouest et du Nord comme illustre la carte ci-après(118).

Carte VIII: L’illustration des déplacements internes de la population suite au conflit armé en Cote d’Ivoire, situation d’avril 2008

Source : IDMC, avril 2008.

Selon l‘Enquête sur les conditions de vie des personnes déplacées internes (PDIs) et des familles d’accueil en Côte d’Ivoire organisée par l‘Ecole Nationale Supérieure de Statistiques et d‘Economie Appliquée(ENSEA), Ministère de la solidarité, de la sécurité sociale et des handicapes appuyés par le Fond des Nations Unies pour le population(UNFPA),au total, environ 709 377 personnes déplacées internes (119) avaient été accueillies dans des ménages avec une proportion relativement importante (67,5 %) pour le département d‘Abidjan.

Cette population déplacée était composée de 48 % d‘hommes et de 52 % de femmes. La supériorité numérique de la population féminine était constatée dans tous les départements.

Les personnes déplacées interne(PDI) étaient dans l‘ensemble concentrées en milieu urbain (81% des déplacés) : ceci était lié au poids démographique de la ville d‘Abidjan et des possibilités offertes pour les accueillir. En revanche, la population rurale des déplacés était numériquement plus élevée dans les autres départements exception faite de Duékoué (43%) : Daloa 68%, Toulépleu 71%, Yamoussoukro 55%.

Selon les résultats d‘une étude pilotée par le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des affaires humanitaires en Côte d‘Ivoire(OCHA)(120), les régions des 18 Montagnes et du Moyen-Cavally avaient été les plus touchées par les effets négatifs de la crise en raison de l‘intensité des affrontements entre les armées, des mouvements de miliciens et de la contagion de la guerre du Libéria, faisant ainsi régner un mouvement de déplacement à l‘intérieur de ces mêmes provinces suivi d‘un état d‘insécurité chronique.

Carte IX: Illustration des déplacements internes de la population suite au conflit de 2002

Par ailleurs, tel qu‘avaient estimé les agences de l’ONU déployées sur le terrain pour subvenir aux besoins de plus de 200 000 déplacés internes et d’environ 177 500 personnes réfugiées dans les pays voisins depuis la crise postélectorale ; la situation humanitaire en Côte d’Ivoire était restée alarmante.(121).

“La situation humanitaire en Côte d’Ivoire reste alarmante pour des dizaines de milliers de civils malgré l’amélioration de la sécurité dans le pays”, avait déclaré un porte-parole du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Adrian Edwards, lors d’une conférence de presse à Genève, en Suisse122.
“Aux alentours et dans la ville d’Abidjan, nos équipes ont de nouveau accès aux déplacés internes que nous aidions avant que les affrontements armés ne nous forcent à interrompre nos opérations. Le nombre de déplacés a diminué sur les 31 sites identifiés passant de 35 000 déplacés à la fin du mois de mars à 14 000 “, avait souligné Adrian Edwards, déplorant les conditions de vie extrêmement précaires de ces populations.

Au nord-ouest et au centre du pays, les équipes du HCR étaient parvenues à atteindre des déplacés éparpillés dans 15 sites différents, la plupart étant logés dans des communautés survivant pour la grande majorité avec un seul repas par jour.

“La majorité de ces personnes souhaitent rentrer chez elles aussi vite que possible. Cependant pour un grand nombre d’entre elles leurs maisons ont été détruites et endommagées. Beaucoup sont traumatisées”, avait indiqué le porte-parole du HCR.

Environ 160 000 Ivoiriens étaient réfugiés au Libéria et environ 250 personnes passaient la frontière chaque jour. De nombreux jeunes militants pro-Gbagbo fuyaient la Côte d’Ivoire par peur des représailles.

Plus de 27 000 déplacés étaient toujours confinés à la Mission catholique de Duékoué située à l’ouest du pays. Le HCR prévoyait de transférer au moins 8.000 personnes dans un nouveau camp qui serait opérationnel et le site serait ensuite agrandi pour recevoir 7 000 personnes supplémentaires afin de désengorger la Mission catholique.

De leur côté, les équipes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avaient mené une mission d’évaluation dans l’ouest du pays. Selon les premières conclusions de l’étude, 55 centres de santé sur les 106 existants dans la région n‘étaient pas opérationnels. De même, cinq hôpitaux sur les huit existants ne fonctionnaient plus.

De récentes informations publiées par le Comité international de Secours(IRC) sont particulièrement inquiétantes sur le nombre de femmes et de jeunes filles qui avaient été victimes d’agressions sexuelles et de harcèlement par des hommes armés dans leurs maisons ou en fuyant les combats, avait déclaré une porte-parole du Bureau des Nations Unies en charge de coordination des affaires humanitaires (OCHA), Elysabeth Byrs.

D‘autre part, selon le rapport du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) publié le 14 juin 2011, il restait encore dans le pays quelque 300 000 personnes déplacées. Un chiffre auquel il fallait ajouter près de 200 000 réfugiés ivoiriens dans les pays voisins(123). «Au cours des trois dernières semaines, le HCR et ses partenaires ont enregistré 322 277 personnes déplacées à travers le pays dont l’enregistrement est en cours », avait déclaré une porte-parole de l’agence onusienne, Melissa Fleming. Ces réfugiés avaient été hébergés principalement dans des camps ou des familles d‘accueil. Dans l‘Ouest du pays, touché par de violents combats, notamment à Duékoué, la situation s‘améliorait et les quelques 162 000 déplacés retournaient progressivement chez eux. Dans le nord, près de 62 500 personnes avaient trouvé un refuge souvent précaire, tandis que la capitale économique ivoirienne Abidjan, qui avait été le théâtre de combats entre pro-Ouattara et pro-Gbagbo, avait accueilli environ 56 000 déplacés. Par ailleurs, la région du Sud-ouest et surtout aux environs de Sassandra, ne cessait d‘inquiéter le HCR. Quelque 17 000 personnes étaient encore déplacées dans cette zone, selon le HCR, à cause de « la présence continue de groupes d‟auto-défense armés ».

La carte ci-après illustre les déplacements de la population à l‘intérieur et vers l‘extérieur du pays au 25 mai 2011 suite aux violences causées par le conflit armé postélectoral.(124)

Carte X : L’illustration des mouvements des populations suite aux violences issues de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire

Source : http://www.internal-displacement.org

118 internal-displacement.org.- déplacements internes de la population suite au conflit armé en Côte d‘Ivoire.- Situation d‘avril 2008 http://www.internal-displacement.org/8025708F004CE90B/httpCountry_Maps?ReadForm&country=C%C3%B4te%20d’Ivoire&count=10000
119 Ecole Nationale des Statistiques et d‘Economie Appliquée-ENSEA .- Enquête sur les conditions de vie des personnes déplacées internes et leurs familles d’accueil.- Abidjan, 2005,p.xvi sur le lien www.internal-displacement.org/…/ENSEA+IDP+study+Mar06.pdf
121 flutrackers.com.- la situation humanitaire en Côte d’Ivoire est alarmante.-http://www.flutrackers.com/forum/showthread.php?p=407175
122 Rapporté par Xinhuanet (Chine)- 04/05/11
123 Blogspot.com.- La Cote d‘Ivoire : Plus de 500.000 refugiés.- http://batoto.blogspot.com/2011/06/cote-divoire-plus-de-500-000-refugies.html
124 internaldisplacement.org.- illustration les déplacements de la population à l‘intérieur et vers l‘extérieur du pays suite aux violences causées par le conflit armé postélectoral.-
http://www.internaldisplacement.org/8025708F004BE3B1/(httpInfoFiles)/46F50789B81F2247C125785D0046FD70/$file/cdi_ocha_pop-mvmts-violences_22mar2011.pdf

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