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3.1.1. L’analyse du cadre macroéconomique des pays de l’union

Nous nous intéressons ici à examiner le respect de la cible de 3% fixé par la commission de l’UEMOA avant de présenter succinctement la politique monétaire de l’union.

– Le pacte de convergence

Les pays de l’UEMOA ont adopté, en 1999, un pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité. Le but premier du pacte est d’imposer des contraintes aux politiques budgétaires nationales de manière à préserver la crédibilité et la convertibilité de la monnaie commune. Les pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) sont en effet engagés dans une démarche d’harmonisation des politiques économiques qui prolonge une coopération longtemps limitée à la monnaie et au régime de change.

Parmi les critères dits de « premier rang » figurent le ratio du solde budgétaire de base rapporté au PIB nominal, le taux d’inflation, le ratio de l’encours de la dette publique totale rapporté au PIB nominal et la non accumulation d’arriérés de paiement intérieurs et extérieurs sur la gestion de la période courante.

Tableau 1 : Les pays ayant respecté les critères primaires (1 er rang) de convergence de l’UEMOA


Source : Commission bancaire de l’UEMOA (2006)

Dans l’ensemble, le non respect des critères ne semble pas dû à un manque de volonté politique, mais principalement au manque de vigueur de l’activité économique et à la forte vulnérabilité des économies aux chocs extérieurs, en particulier les chocs naturels pour certains (Niger), des termes de l’échange pour d’autres (Mali, Burkina, Cote d’Ivoire, etc.) et des conflits (Cote d’Ivoire, Guinée Bissau, Togo). En outre, l’on peut constater que la majorité des pays ont particulièrement des difficultés à respecter la norme de 3% fixé par la commission. Ce fait pourrait traduire le fait que ce taux ne serait pas optimal.

– Une politique monétaire commune

La politique monétaire consiste à réguler l’évolution de la masse monétaire en fonction d’objectifs tels que la stabilité des prix ou la relance de l’activité économique (Faugère, 1994). Dans la pratique, certaines banques centrales articulent leur politique monétaire autour d’un objectif final unique (la stabilité des prix), d’objectifs intermédiaires (par exemple, des règles d’évolution de la masse monétaire) et d’instruments (taux d’intérêt et réserves obligatoires).

Les pays de l’UEMOA ont une politique monétaire commune. L’objectif principal de la politique monétaire conduite par la BCEAO est la préservation de la valeur interne et externe de la monnaie. De façon spécifique, elle vise l’ajustement de la liquidité globale de l’économie en fonction de l’évolution de la conjoncture économique pour assurer une stabilité des prix et promouvoir la croissance économique.

Cette politique a connu depuis la réforme de 1975, une modification en Octobre 1989, puis un renforcement en Octobre 1993. Le nouveau dispositif de gestion monétaire de l’UEMOA se fonde sur un recours accru aux mécanismes de marché, privilégiant ainsi les méthodes de régulation indirecte de la liquidité. Cette politique repose sur :

– L’utilisation de taux d’intérêt directeurs propres à l’institution d’émission ;

– Le marché monétaire rénové ;

– La libéralisation des conditions de banques.

Plus généralement, les innovations portent sur le remaniement de la grille des taux directeurs de la BCEAO, avec l’instauration d’un taux de prise de pension, dont l’évolution est adaptée à celle du taux de marché monétaire, qu’il influence et pour lequel il peut servir de signal. Le marché monétaire a également subi de profonds changements, dans le but de constituer un instrument privilégié de gestion des trésoreries bancaires et des interventions de l’institut de l’émission. La banque centrale y participe désormais comme intervenant. Le volume de la nature de ses interventions est déterminé en fonction des orientations qu’elle propose d’impulser au marché et au comportement des banques, au regard de ses objectifs en matière de politique de la monnaie et du crédit et de la situation conjoncturelle de liquidité.

La coopération monétaire existant avec la France est illustrée par l’existence du mécanisme dit du « compte d’opérations », qui contribue à garantir le maintien d’une parité fixe entre le franc CFA et l’Euro. Dans ce cadre la recherche de la stabilité des prix apparait comme un objectif susceptible d’assurer la soutenabilité à long terme du taux de change et la compétitivité des économies de l’Union.

Ainsi, la politique monétaire se caractérise par une croissance modérée de la masse monétaire, un revenu de seigneuriage faible et une relative autonomie de la banque centrale par rapport à chaque Etat membre.

A l’instar de la plupart des banques centrales, la politique monétaire de la BCEAO s’est fixé pour objectif principal la stabilité des prix. Pour atteindre cet objectif, la banque centrale agit notamment sur le niveau de la liquidité globale qui devrait avoir un impact sur l’évolution de l’inflation et la croissance économique.

La monnaie en circulation échappe au pouvoir discrétionnaire de chaque pays et l’évolution de la masse monétaire s’y trouve régulée en fonction de l’évolution prévisible du PIB en volume et d’une cible d’inflation voisine de celle des économies européennes, gage de préservation du rapport de change fixe envers l’euro.

Selon la théorie économique, en régime de change de fixes, la banque centrale intervient sur le marché des changes pour empêcher la dépréciation du taux de change. Pour cela, elle offre des devises et demande de la monnaie nationale. Dans ce contexte la masse monétaire en circulation dans le pays se trouve donc réduite. La diminution de la masse monétaire signifie un recul de l’offre de monnaie et implique une hausse des taux d’intérêt sur le marché monétaire. Cette situation pourrait engendrer une baisse de la demande effective.

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