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3.1. Niveau de connaissance de la population du point de vue du savoir sur les déchets

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3.1.1. Entendre parler de la gestion des déchets

La majorité de nos enquêtés (95.2%) a entendu parler de la gestion des déchets. Les enquêtés ayant entendus et d’autres qui n’ont jamais entendu parlés de la gestion de déchets sont repris dans le tableau ci-dessous :

Tableau 11 : Nombre et pourcentage des enquêtés ayant entendu parler ou non de la gestion des déchets en fonction des quartiers étudiés.

Nombre et pourcentage des enquêtés ayant entendu parler ou non de la gestion des déchets en fonction des quartiers étudiés

x²=2,3903 α=0,3027 > 0,05 ddl=2 NS

Les résultats du x² appliqués aux données de ce tableau montrent que l’entente sur la gestion des déchets varie peu d’un quartier à l’autre car la différence n’est pas significative (α=0,3027 > 0,05). Ceci pourrait s’expliquer par le fait que la population de la ville de Bukavu en général a les mêmes sources d’information (services de l’état, ONGs, école, masses-média). Dans ce même tableau, on constate que 4,8% de la population totale étudiée n’a jamais entendu parler de la gestion des déchets. Cette situation étrange pourrait s’expliquer par le fait que les sources d’information constituées par les ONGs, école et mass-médias ne sont pas accessibles à toutes les couches de la population. En confrontant ces résultats avec les critères d’évaluation du niveau de connaissance tel que défini par Mager (1977), nous pouvons conclure que le niveau de connaissance la population de la commune d’Ibanda sur l’entente de la gestion des déchets n’est pas satisfaisant.

3.1.2. Services de sensibilisation

Les services communaux censés éduquer la population sur la gestion des déchets sont repris dans le tableau ci-dessous :

Tableau 12 : services qui informent la population d’Ibanda sur les déchets

Services qui informent la population d‟Ibanda sur les déchets

x²=76,1156 α=0,0000 ≤ 0,01 ddl=8 SS

Ce tableau montre que les services qui sensibilisent la population sur la gestion des DM sont au nombre de quatre (services étatiques, ONGs, école et masses-média) et les personnes sensibilisées varient hautement des quartiers (α=0,0000 ≤ 0,01). En effet, les quartiers situés dans le centre ville et qui hébergent les ménages abonnés aux ONGs chargés du ramassage des déchets sont sensibilisés par ces derniers c’est le cas du quartier Nyalukemba. Cependant, les quartiers éloignés du centre ville, habités par les ménages généralement pauvres, bénéficient de la formation sur la gestion des déchets par les services étatiques à travers leurs chefs de quartiers qui sont parfois non instruits. C’est le cas des quartiers Panzi et Ndendere. Au Ghana, Thompson (2010) a montré que les services chargés de sensibiliser la population sur la gestion des DM existent et 80% de ces services sont organisés par le secteur privé à travers les ONGs. A Bujumbura, les services chargés de sensibiliser la population sur la gestion des DM existent. Cette sensibilisation se fait à travers les services étatiques et privés qui travaillent sous le contrôle de la Direction Générale de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et du Tourisme (DGATET) (Citeretse, 2008). Les résultats obtenus pendant la recherche peuvent être comparé à ceux des auteurs ci-dessus. Selon ces auteurs, les ONGs et les services étatiques sont impliqués dans la sensibilisation de la population sur la gestion des déchets dans leurs pays respectifs. Cependant, les écoles et masses-média impliqués dans la sensibilisation de la population sur la gestion des déchets dans la commune d’Ibanda ne sont pas concernés par la sensibilisation sur la gestion des déchets dans leurs aires de recherche.

3.1.3. Connaissance sur la définition du mot déchet

Le mot «déchet» est connu par la population de la commune d’Ibanda. Les définitions données ce terme par la population sont reprise dans la figure ci-dessous.

Pourcentage des enquêtés en fonction des définitions attribuées aux déchets

Figure 2 : pourcentage des enquêtés en fonction des définitions attribuées aux déchets

Il ressort de cette figure que la moitié des enquêtés définit le déchet comme étant tout ce qui est inutilisable. L’autre moitié ne connait pas la définition d’un déchet. Elle le définit comme étant les restes d’aliments et les eaux usées alors que la tranche restante définit le déchet comme étant toute substance qui peut causer une maladie. Ces différentes données au terme déchets par la population de la commune d’Ibanda pourraient s’expliquer par les sources d’information de la population, le niveau d’études des sensibilisateurs, et le niveau d’instruction de la population.

Ces différentes définitions sont fournies à la population de Bukavu à partir des différents services publics de la ville.

Les sources d’information de la population de la ville de Bukavu sur les déchets sont reprises dans la figure suivante :

Source d‟information de la population sur les déchets et pourcentage des enquêtés informés par ces services

Figure 3 : Source d’information de la population sur les déchets et pourcentage des enquêtés informés par ces services

Cette figure montre que les masses-médias et les services étatiques constituent les principales sources source d’information de la population sur les déchets. Ces sources d’information présenteraient des lacunes : le message transmis par les masses-média n’est pas souvent accompagné par un feed-back et il serait formulé de manière à ne pas pousser directement la population à la protection de l’environnement. Les chefs de quartiers dans la ville de Bukavu ne sont pas élus sur base des critères scientifiques. Ceci ferait que les quartiers ayant des chefs instruits puissent bénéficier d’une sensibilisation importante par rapport à ceux qui ont des chefs non instruits. Pour une bonne sensibilisation des habitants de la ville de Bukavu, les ONGs et les services étatiques devraient disposer d’un cadre bien formé qui pourrait informer la population sur les déchets et surtout à lui apprendre une bonne définition du mot déchet.

Ceci est d’autant vrai comme la confrontation de nos résultats (50% des personnes qui connaissent définir les déchets) aux critères d’évaluation du niveau des connaissances montre que ce niveau est non satisfaisant (50%˂100% exigé par les critères).

3.1.4. Connaissance des dangers des déchets ménagers

Le niveau de reconnaissance des dangers des DM par la population de la commune d’Ibanda est repris dans le tableau suivant :

Tableau 13 : Nombre et pourcentage des enquêtés ayant ou non une connaissance des dangers des déchets

Nombre et pourcentage des enquêtés ayant ou non une connaissance des dangers des déchets

x²=2,6841 α=0,6120 > 0,05 ddl=2 NS

Ce tableau montre que la connaissance des dangers des déchets est presque totale au sein de la population (98.6%) et ne dépend pas des quartiers (α=0,6120 > 0,05). Ces résultats seraient dus au fait que toute cette population constate ces dangers lorsque leurs effets se font sentir sur leur santé. Malheureusement, cette connaissance qu’ils ont ne les pousse pas à l’action. Thompson (2010) a montré que 50% de la population d’Accra au Ghana reconnait que les déchets non évacués présentent un danger sur la santé et que plus du tiers de cette population creusent des fosses pour enterrer les déchets lorsque ces derniers ne sont pas évacués par les services de ramassage. Ces résultats sont donc contraires à ceux qui ont été trouvés pendant la recherche.

3.1.5. Connaissance des types d’effets des déchets ménagers

Les types d’effets probables des DM sur l’environnement et la population de la commune d’Ibanda sont repris dans le tableau et dans la figure ci-dessous :

Tableau 14 : Effets des déchets et nombre et pourcentage des enquêtés ayant connu ces effets dans le milieu d’étude

Effets des déchets et nombre et pourcentage des enquêtés ayant connu ces effets dans le milieu d‟étude

x²=45,1466 α=0,0000 ≤ 0,01 ddl=6 SS

Effets que causent les déchets et pourcentage des enquêtés ayant connu ces dangers dans la population étudiée

Figure 4 : Effets que causent les déchets et pourcentage des enquêtés ayant connu ces dangers dans la population étudiée

Ce tableau montre que le danger que présentent les déchets dépend hautement des quartiers (α=0,0000 ≤ 0,01). Toutefois la figure 5 montre que la majorité des ménages enquêtés (92.6%) reconnaissent que les déchets génèrent les microbes pathogènes mais ne connaissent pas les autres dangers des déchets. Cette situation pourrait s’expliquer par le fait que les services chargés de sensibiliser la population sur les dangers des DM sont moins fonctionnels ou n’existent pas dans les quartiers de la commune d’Ibanda. Les quartiers dans lesquels ces services sont fonctionnels, Nyalukemba par exemple, la population paraît avoir suffisamment des notions sur le danger que pourraient présenter les DM sur l’environnement.

3.1.6. Connaissance des stratégies de lutte contre les dangers des déchets

Les stratégies de lutte contre les dangers des DM sur l’environnement sont reprises dans le tableau et la figure suivants :

Tableau 15 : Moyens de lutte contre les dangers des déchets et nombre et pourcentage des enquêtés ayant connu ces moyens dans les quartiers étudiés

Moyens de lutte contre les dangers des déchets et nombre et pourcentage des enquêtés ayant connu ces moyens dans les quartiers étudiés

x²=18,9847 α=0,0042 ≤ 0,01 ddl=6 SS

Ce tableau montre que les moyens de lutte contre les dangers des déchets proposés par la population de la commune d’Ibanda dépendent hautement des quartiers (α=0,0042 ≤ 0,01) et montre que cette population ne connait pas les meilleurs moyens pour lutter contre ces dangers. Ceci trouverait une explication dans le fait que le niveau de sensibilisation et le niveau intellectuel diffèrent d’un quartier à l’autre dans la commune d’Ibanda. Les enquêtés ayant suffisamment d’information sur la gestion des déchets proposent l’adhésion aux ONGs chargent du ramassage des déchets (22.2%) ou le compostage des déchets (1.4%) soit un total de 23.6% qui donne des bonnes propositions alors que les non informés qui sont majoritaires (figure 5) proposent de brûler les DMS.

Moyens de lutte contre les dangers des déchets

Figure 5 : moyens de lutte contre les dangers des déchets

Cette figure montre que pour lutter contre les méfaits des déchets sur l’environnement, la population de la commune d’Ibanda brule les DM, creuse un trou dans la parcelle, ou soit s’abonne aux ONG chargée du ramassage des déchets dans la ville comme repris dans la figure 6. Ces modes de gestion des DM pourraient créer un problème aux habitants de la ville de Bukavu et à l’environnement. En effet, les déchets brulés pourraient distribuer les ML dans tout les composants de l’environnement (UNEPA, 2008); Les trous creusés à domicile pourraient entrainer la prolifération des microbes et agent vecteur des maladies (Citeretse, 2008). Les habitants de la commune d’Ibanda ont émis les voeux à l’égard des dirigeants de l’état congolais pour une gestion sans risque des DM. Ces voeux sont repris dans la figure ci-dessous :

Propositions faites à l‟état pour la gestion des déchets

Figure 6 : propositions faites à l’état pour la gestion des déchets

Ce graphique montre que la population de la ville de Bukavu souhaiterait que l’état congolais crée des services de ramassage des déchets et les dépotoirs publics afin de réduire les risques qui seraient liés aux DM de notre ville. L’accomplissement d’un tel souhait pourrait permettre de protéger l’environnement ainsi que la santé de la population de la ville de Bukavu des dangers que pourraient présenter les DM.

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