3.2.1. Niveau de connaissance sur la gestion des déchets ménagers solides
3.2.1.1. Usage des poubelles à domicile
Nos recherches ont montré que les DMS produits dans les ménages des quartiers de la commune d’Ibanda à Bukavu proviennent de la cuisine et des activités connexes telles que le jardinage, l’élevage, etc. Ces déchets sont stockés dans les poubelles (81,9%) et ils ne sont pas triés (78.5%). Ces poubelles sont placées à l’extérieur, près de la maison (68,7%). Elles sont vidées une fois par semaine (43,7%) ou deux fois le mois (32,3%) a affirmé notre cible.
Les enquêtés qui utilisent les poubelles sont repris dans le tableau suivant :
Tableau 16 : Usage des poubelles dans les quartiers
x²=10,4399 α=0,0054 ≤ 0,01 ddl=2 SS
Il ressort de ce tableau que le nombre de ménage qui utilisent les poubelles dépend hautement des quartiers (α=0,0054 ≤ 0,01). Ceci pourrait s’expliquer par le niveau de vie et le niveau d’éducation qui diffèrent d’un quartier à l’autre. Les quartiers qui hébergent les ménages riches et instruits pourraient utiliser les poubelles. Les quartiers qui hébergent les ménages pauvres et non instruits pourraient ne pas disposer des poubelles car ils sont limités par les moyens financiers et ne sont pas sensibilisés.
Le triage des déchets dans les ménages est repris dans le tableau ci-dessous :
Tableau 17 : triage des déchets avant entreposage dans la poubelle
x²=10,1946 α=0,1167 > 0,05 ddl=2 NS
Au vu de ce tableau, nous avons remarqué que le tri des déchets ne dépend pas des quartiers (α=0,1167 > 0,05). Cette situation pourrait s’expliquer par le fait que les ménages de la commune d’Ibanda ne sont pas sensibilisés au système de stockage les DM. En effet, ces déchets ne sont pas préparés pour un traitement et valorisation éventuel qui pourrait pousser la population à trier les DM. La récente recherche menée dans la commune de Kadutu dans la ville de Bukavu a révélé que les DM ne sont pas triés (Abedi, 2012). Ce qui rejoint les résultats qui ont été obtenu dans la commune d’Ibanda.
La nature des poubelles dans les quartiers est reprise dans le tableau ci-dessous :
Tableau 18 : types de poubelle utilisés pour le stockage des DMS
x²=18,5223 α=0,0176 ≤ 0,05 ddl=8 S
Il ressort de ce tableau que le type de poubelle utilisé pour stocker les DMS dépend des quartiers (α=0,0176 ≤ 0,05) mais que la majorité de la population dans la commune d’Ibanda utilise des sacs pour stocker ses déchets (62.2%). Les ménages des quartiers Panzi et Nyalukemba stockent les déchets à domicile dans les sacs (55% et 49%) et les seaux en plastiques (31% et 36,7%) respectivement. Cependant, dans le quartier Ndendere, les DMS sont stockés à domicile principalement dans les sacs (70,9%). Ceci trouverait une justification dans le fait que le niveau de vie et le niveau de connaissance des habitants sur la gestion de DMS diffèrent d’un quartier à l’autre dans la commune d’Ibanda. En effet, les quartiers habités par les riches avec une connaissance suffisante de la gestion des déchets disposent des seaux en plastic dans lesquels les DMS sont stockés. Cependant, les pauvres se contentent des sacs, des sachets et des cartons (Photos en annexe 3, série 8). L’étude récente réalisée par SANA Congo (2010) au Congo Brazzaville a montré que les OM collectées dans les ménages sont stockés dans des poubelles constituées de demi-fûts, cartons, sacs, paniers en lianes usagés, des sachets, etc. Les stockages des DM varient selon que le quartier soit habité par les riches ou les pauvres mais aussi selon que le quartier soit habité par les intellectuelles. Au Ghana, les DM sont stockés dans les seaux et les sacs en plastiques ouverts à Accra. Cependant, les quartiers autour du centre ville habités par les moins riches, les déchets ne sont pas stockés dans les poubelles (Thompson 2010). Les résultats des ces recherches rejoignent effectivement ce que nous avons trouvé dans la commune d’Ibanda. Les déchets stockés dans des telles poubelles pourraient exposer la population aux maladies si elles ne sont pas régulièrement vidées. Ils pourraient se décomposer dans ces poubelles et servir des sites favorables pour le développement d’insectes vecteurs des maladies (Charnay, 2005).
L’emplacement de poubelles par rapport aux maisons d’habitation dans la commune d’Ibanda est repris dans le tableau ci-dessous :
Tableau 19 : Emplacement des poubelles
x²=24,3642 α=0,0001 ≤ 0,01 ddl=4 SS
Il ressort de ce tableau que l’emplacement de la poubelle dépend hautement des quartiers (α=0,0001 ≤ 0,01) et que la majorité des enquêtés les placent tout près de la maison (68.7%). En effet, dans certains quartiers, les poubelles sont éloignées des maisons d’habitation alors que dans d’autres quartiers, les poubelles sont positionnées à la porte d’entrée de la maison. Ceci peut être dû au fait que dans la commune d’Ibanda à Bukavu, les lois qui fixent les normes urbanistiques sont laxistes, la population morcelle les parcelles à son gré. Les ménages dont les parcelles sont spacieuses positionnent les poubelles à une distance considérable de la maison. Cependant, les ménages qui habitent dans des petites parcelles entièrement occupées par la maison d’habitation, positionne les poubelles proche de la maison et parfois même dans la maison comme ont montré les résultats de notre recherche. Ces mêmes résultats ont été trouvés à Kadutu (Abedi, 2012).
La fréquence de vidage des poubelles est représentée dans le tableau ci-dessous :
Tableau 20 : Fréquence de vidage des poubelles
x²=10,7180 α=0,2182 > 0,05 ddl=8 NS
Ce tableau montre que la fréquence de vidage des poubelles ne dépend pas des quartiers (α=0,2182 > 0,05) et que les poubelles ne sont pas régulièrement vidées (12.9% seulement les vident chaque jour). Les enquêtes menées sur terrain ont révélé que les poubelles sont vidées lorsqu’elles sont remplies Ceci fait que les poubelles soient vidées soit chaque semaine, soit une fois les deux semaines, etc. comme révèle le tableau ci-haut. Cette situation pourrait trouver la justification dans le fait que la population n’est pas suffisamment informée sur les dangers que pourraient présenter les déchets stockés pendant longtemps et par le fait que la mairie ne dispose pas d’un service chargé du ramassage des déchets.
Les familles qui ne disposent pas de poubelles, jettent les DMS dans l’environnement comme présenté dans le tableau suivant.
Tableau 21 : lieu de jet des déchets non stockés dans les poubelles
x²=34,2164 α=0,0002 ≤ 0,01 ddl=10 SS
Il ressort de ce tableau que la déchargé des DMS dépend hautement des quartiers (α=0,0002 ≤ 0,01). En effet, dans certains quartiers de la commune d’Ibanda, les déchets produits dans les ménages sont jetés dans les rues, les caniveaux, etc. (Annexe 3, séries 1, 2, 3, 4, 5 et 6). Ceci serait dû au manque d’information de la part de la population dans les ménages sur les dangers que présenteraient les déchets éparpillés dans la nature sur la biodiversité et sur la santé publique d’une part et à l’absence de la politique générale de l’état sur la gestion des DM d’autre part. Ces résultats peuvent être comparés à ceux trouvés par Citeretse (2008) sur la gestion des déchets à Bujumbura selon lesquels les déchets sont déchargés dans les voies publiques, dans les espaces vides des quartiers, etc.
Les quartiers habités par les familles aisées et sensibilisées sur la gestion des DM utilisent des poubelles ou payent des services qui se chargent du ramassage de ces déchets dans les ménages et de leur transport vers les décharges à l’extérieur de la ville.
Au vu des résultats précédents, il ressort que la cuisine est la principale source des DMS dans la commune d’Ibanda à Bukavu. Ces déchets, ne sont pas triés, ils sont stockés dans des poubelles constituées principalement des sacs et des seaux qui sont irrégulièrement vidées.
Les DMS stockés dans ces poubelles pourraient présenter des conséquences néfastes sur l’environnement et la santé de la population. En effet, pendant le processus de la décomposition des déchets dans les poubelles, la température et l’humidité internes pourraient favoriser le développement des microbes (Charnay, 2005 ; Citeretse, 2008 ; SANA Congo, 2010 ; Thompson, 2010). En plus, pendant le processus de la décomposition, les déchets émettent des liquides (lixiviats) infectés qui attirent les insectes vecteurs des maladies qui pourraient se transmettre à l’homme à travers les aliments, l’eau et les ustensiles de cuisine (Aina, 2006; Citeretse, 2008). Les recherches récentes ont montré que les maladies telles que la diarrhée, la fièvre typhoïde, le choléra, la malaria sont fréquentes dans la ville de Bukavu (Ntabugi, 2012). Ces maladies seraient liées en grande partie à la consommation de la nourriture et de l’eau contaminées et au mauvais assainissement du milieu (Dotrepp, 1975; N’Diaye, 2005 ; Citeretse, 2008 ; Thompson, 2010).
Les ménages qui ne disposent pas de poubelles à domicile, jettent les déchets dans la rue, la parcelle, les caniveaux, etc. Ces déchets peuvent boucher les caniveaux et empêcher le mouvement libre des eaux (Meena et al., 2010). Pendant les fortes pluies dans la ville de Bukavu, l’eau déborde les rivières et les canalisations et passe dans les avenues. Elle pourrait transporter dans le processus les microbes pathogènes, les ML, les nutriments qui pourraient contribuer à la pollution des eaux naturelles (UN-Water, 2011). La pollution de l’eau de surface pourraient être à la base des maladies telles la malaria, la fièvre typhoïde, la diarrhée, etc. (Kuitcha et al., 2008, Obasohan et al., 2009) qui sévissent dans la ville de Bukavu et particulièrement dans la commune d’Ibanda et pourrait présenter d’énorme conséquences sur la biodiversité.. En plus, les fortes pluies dans la ville de Bukavu entraînent des inondations au cours desquelles l’eau déborde les lits des rivières et des canalisations pour les raisons évoquées ci-haut. Dans ce processus, l’eau transporte, à son passage, les microbes, les ML ainsi que d’autres polluants vers les eaux de surface (lac Kivu et rivière Ruzizi par exemple). La pollution de ces eaux présenterait des conséquences sur la biodiversité aquatique et la santé de la population dans la ville de Bukavu.
Les déchets jetés dans la cours de la parcelle et aux bords des routes créent l’insalubrité dans la ville de Bukavu. Ils sont brulés lorsque le volume est suffisant.
L’incinération des déchets émet des gaz dans l’environnement qui sont à la base des maladies respiratoires (Dotrepp, 1975; Citeretse, 2008) la distribution des ML dans l’environnement (Mwashole, 2003 ; Rajaganapathy et al, 2011), des pluies acides et des changements climatiques (Courrier et al., 1973; Dotrepp, 1975; Charnay, 2005; Aina, 2006; Citeretse, 2008). Les maladies telles que la grippe, les rhumes, les bronchites, le cancer, etc. constatées dans la ville de Bukavu seraient liés à la mauvaise gestion des DMS dans la ville. Les déchets jetés dans les fosses s’y décomposent et produisent des lixiviats qui peuvent contribuer à la pollution des nappes aquifères (Charnay, 2005).
Nombreuses cellules de la commune d’Ibanda ne sont pas approvisionnées en eau potable fournie par la REGIDESO. Pour remédier à cette difficulté, la population fait recours à l’eau des sources ou creuse des trous dans des endroits marécageux pour accéder à l’eau (Ntabugi, 2012). La pollution des eaux de surface par les déchets pourrait exposer la population de la commune d’Ibanda à plusieurs cas d’infection mortelle.
La protection de l’environnement et de la santé de la population dans les ménages de la ville de Bukavu seraient bien assurés si les ménages pourraient être sensibilisé à stocker les DM dans les poubelles couvertes et régulièrement vidées. Ceci exige aussi bien la contribution de l’Etat et de toute la population dans son ensemble.
3.2.1.2. Usage des dépotoirs
Les investigations qui ont été réalisées dans la commune d’Ibanda à Bukavu ont révélé que les dépotoirs publics n’existent pas dans les trois quartiers de cette commune (85,4%).
Les dépotoirs et leur localisation dans les quartiers de la commune d’Ibanda sont repris dans le tableau ci-dessous :
Tableau 22 : les dépotoirs dans la commune d’Ibanda
x²=7,1579 α=0,1278 > 0,05 ddl=2 NS
Il ressort de ce tableau que l’existence des dépotoirs ne dépend pas des quartiers (α=0,1278 > 0,05). En effet, dans les quartiers de la commune d’Ibanda, les dépotoirs publics sont inexistants Cette situation pourrait s’expliquer par le fait que les autorités urbaines ne mettent pas des dépotoirs publiques aménagés à la disposition de la population. C’est pourquoi la population jette les déchets dans les rues, terrain de recréation, au bord des routes et des offices administratifs qu’elle considère comme dépotoirs (Annexe 3, séries 1, 2, 3 et 4). Les recherches menées par Abedi (2012) à Kadutu ont révélé que les dépotoirs existant étaient sauvages et sont distribués de façon hasardeuse sur des sites choisis par la population. Ces dépotoirs ne sont pas aménagés ou contrôlés et pourrait contribuer à la pollution de l’environnement. Thompson (2010) a montré qu’au Ghana la collecte des déchets se fait en PAP mais seulement 20% des quartiers sont desservis régulièrement. Les quartiers habités par la population pauvre disposent des containers dans les coins des quartiers dans les quels la population dépose les déchets. Ces containers sont irrégulièrement vidés par le service public. Les ménages éloignés des containers placés dans le quartier, jettent les déchets dans les caniveaux et ou les trous creusés dans les parcelles. Au Burundi, Citeretse (2008) a montré que dans la ville de Bujumbura, les services de ramassage des déchets existent mais alors ils possèdent la capacité de collecte insuffisante. Après collecte en PAP par des camions containers, les déchets sont vidés dans des décharges sauvages. Ces résultats paraissent identiques à ce que nous avons trouvé dans la commune d’Ibanda.
Les dépotoirs tels que conçus par la population de la commune d’Ibanda sont repris dans le tableau ci-dessous :
Tableau 23 : Dépotoirs tels que conçus par la population de la commune d’Ibanda
x²=88,0372 α=0,0000 ≤ 0,01 ddl=12 SS
Ce tableau montre que le lieu de vidage des poubelles (les dépotoirs sauvages) dépend hautement des quartiers (α=0,0000 ≤ 0,01). En effet, à Panzi, les poubelles sont vidées dans les caniveaux (39,1%) et dans les champs (37,3%). A Ndendere, les poubelles sont vidées dans les champs (26%), dans les caniveaux ou dans les espaces laissés libres dans le quartier (22,8%), alors qu’à Nyalukemba les poubelles sont vidées dans des camions qui collectent les déchets dans la ville (48,9%). Ces résultats pourraient être justifiés par le niveau de vie de ménages qui varie d’un quartier à l’autre, l’absence de service de ramassage de déchets distribués équitablement dans les quartiers, la grandeur de la parcelle et le manque de sensibilisation des ménages sur les dangers de déchets sur la santé et l’environnement. Les familles riches qui habitent le centre ville sont abonnées aux services de ramassage de DM. Cependant, les ménages pauvres, incapable de payer les services des ramassages de déchets, vident les poubelles dans les champs si la parcelle est spacieuse, et ou dans les caniveaux. Dans la commune d’Ibanda, les riches et les pauvres habitent les mêmes quartiers. Il n’est pas étonnant de trouver qu’un ménage évacue ses DM en payant un service de ramassage alors que son voisin direct ne le fait pas. Ceci fait que les DM soient visible dans les dépotoirs sauvages, autour des routes, terrain de recréation, édifices publics, etc. en plein centre ville.
Les dépotoirs identifiés dans la commune d’Ibanda sont purement sauvages, proche des habitations et irrégulièrement vidés (91,4%). (Annexe 3, séries 1, 2, 3, 4 et 7). Le vidage de dépotoirs de la commune d’Ibanda est repris dans le tableau ci-dessous :
Tableau 24 : vidage des dépotoirs
x²=8,5326 α=0,2016 > 0,05 ddl=2 NS
Il ressort de ce tableau que le vidage des dépotoirs ne dépend pas des quartiers (α=0,2016 > 0,05) et que les dépotoirs ne sont pas vidés (88.8%). En effet, dans les quartiers de la commune d’Ibanda, les dépotoirs sont distribués dans différent endroit comme montrent les photos de l’annexe 3. Cette situation pourrait s’expliquer par le fait que ces dépotoirs ne sont pas geré et échappent au contrôle des autorités publiques. Ils ont été choisis par la population elle-même selon que leur position facilite la décharge rapide des déchets.
Lorsque le volume de déchets dans les dépotoirs est considérable, la population s’en débarrasse par les méthodes non appropriées. Les modes utilisés pour vider ces dépotoirs pirates de la commune d’Ibanda sont repris dans le tableau ci-dessous et dans la figure 2 à la page suivante :
Tableau 25 : modes de vidage des dépotoirs
x²=28,3171 α=0,0016 ≤ 0,01 ddl=10 SS
Figure 7 : mode de vidage des dépotoirs de la ville de Bukavu
Le tableau 20 montre que la méthode utilisée pour vider les dépotoirs de la commune d’Ibanda dépend hautement des quartiers (α=0,0016 ≤ 0,01) et que les méthodes utilisées ne sont pas bonnes, seul 7.2% parlent de l’enfouissement. En effet, dans certains quartiers les déchets sont brulés alors qu’ailleurs ils se décomposent sur le site de décharge. Cette situation trouverait une justification dans le fait que la population n’est pas sensibilisée sur le système de gestion des déchets. Ceci fait qu’elle recourt à la méthode qui lui semble facile et moins couteuse pour se débarrasser des déchets encombrants les dépotoirs. Les quartiers dans lesquels les ménages disposent encore d’espace, jettent les DM dans les jardins. Ils fertilisent le sol par engrais organiques qui proviennent de la décomposition des déchets. Par ailleurs, les quartiers dans les quels les maisons occupent toutes la parcelle procèdent à l’incinération des DMS dans les dépotoirs et ou les laissent se décomposer sur le site de déchargement.
La figure ci-haut montre que le mode de vidage des dépotoirs le plus utilisé dans la commune d’Ibanda est l’incinération de déchets dans le site (Photo en annexe 3, série 7).
Ce mode de traitement de déchets dans les dépotoirs s’observe dans d’autres pays africains. En effet, Thompson (2010) a montré qu’au Ghana les déchets jetés dans les dépotoirs sauvages sont vidés par les récupérateurs informels et ou sont brulés par la population lorsque le volume devient important. SANA Congo (2010) a montré qu’à Brazzaville les dépotoirs ne sont pas vidés et pour éliminer les déchets, la population recourt soit à l’enfouissement et/ou au brûlage des déchets.
Ces modes de vidage de dépotoirs présenteraient des conséquences énormes sur l’environnement et la biodiversité dans ces villes en général et dans la ville de Bukavu en particulier. En effet, les déchets hétérogènes brulés émettent des gaz contenant des oxydes de carbone, de soufre et d’azote, des acides divers, des ML, des poussières, des composés organiques volatils et des organohalogénés. Ces substances émises diffusent dans l’environnement et sont susceptibles de présenter les impacts sanitaires sur la population environnante (Citeretse, 2008). Les fumées émises, en brulant les déchets, contiennent des CO, CO2, CFC, dioxines, dont certains sont capable d’affecter la couche d’ozone et ou de contribuer à l’effet de serre (Courrier et al., 1973; Dotrepp, 1975 ; Charnay, 2005; Aina, 2006; Citeretse, 2008).
Une autre catégorie de dépotoirs est celle dont les déchets ne sont pas vidés. Dans ce cas, les déchets se décomposent sur site et émettent des lixiviats dans l’environnement qui peuvent infiltrer la nappe aquifère (Charnay, 2005; Aloueimine, 2006).
Pendant la pluie, les effluents des dépotoirs, contenant les microorganismes, les ML, les antimicrobiens, etc., pourraient être transportés par l’eau de ruissèlement dans les eaux de surface (Meena et al., 2010 ; UN- Water, 2011). La pollution des écosystèmes aquatiques présente des conséquences sur la santé et l’environnement. Ces déchets peuvent favoriser des phénomènes d’eutrophisation et peuvent porter atteinte aux organismes aquatiques. En plus, les déchets qui se décomposent à l’air libre émettent des mauvaises odeurs qui attirent les insectes vecteurs des maladies. En outre, les fermentations anaérobiques se produisent sur les sites de stockage compactés et génèrent des traces de mercaptans toxiques (composés sulfurés capables de capter le mercure) ainsi que des quantités significatives d’Hydrogène sulfuré et de méthane, gaz à effet de serre et explosibles à certaines concentrations (Ademe, 2005; Aloueimine, 2006; Citeretse, 2008).
Les dépotoirs dans la commune d’Ibanda n’existent pas au vrai sens du terme. En effet, la population choisit les sites ou elle jette les déchets dans la ville selon ses intérêts (distance réduite, pas de poursuite du terrain receveur, etc.). Ceci fait que les déchets soient visibles le long des routes, à cotés des édifices publiques, les canalisations, etc. La salubrité de la ville de Bukavu devrait passer par la définition de dépotoirs par l’autorité publique, et cela au respect de normes internationales afin d’assurer la protection de l’environnement et de la santé de la population de Bukavu contre les conséquences des DM.
3.1.3. Ramassage des déchets dans le quartier
Le ramassage de déchets est un service important dans la gestion des déchets dans un milieu urbain donné. Il permet de définir le niveau de la salubrité atteint par la ville (Rwinikiza, 1998). Pendant nos enquêtes dans la commune d’Ibanda, nous avons constaté que des services de ramassage des DMS sont absents dans les quartiers (79%). Et là ou ils existent, ils ne sensibilisent pas la population sur le danger que présentent les déchets (71%).
Le tableau ci-dessous présente l’état de ramassage de déchets dans la commune d’Ibanda à Bukavu :
Tableau 26 : État de ramassage des déchets dans la commune d’Ibanda
x²=68,5050 α=0,0000 ≤ 0,01 ddl=2 SS
Il ressort de ce tableau que l’existence des services de ramassage des DMS dépend hautement des quartiers (α=0,0000 ≤ 0,01). En effet, les services de ramassage des déchets existent dans certains quartiers de la commune d’Ibanda et pas dans d’autres. Cette situation pourrait s’expliquer par le fait que les autorités urbaines ne s’impliquent pas dans le ramassage des déchets et dans la sensibilisation de la population. Elle pourrait aussi être due au niveau de vie de la population qui n’est pas le même dans tous les quartiers de la commune.
La figure ci-dessous montre l’état de ramassage de DM dans la commune d’Ibanda
Figure 8 : Etat de ramassage de déchets dans les quartiers de la commune d’Ibanda à Bukavu
Cette figure montre que le ramassage de DM est presque inexistant dans la commune d’Ibanda (79%). Cette situation a été observée dans d’autres PED. Au Rwanda, MINITERE (2002) a montré que dans la ville de Kigali, 60% des déchets sont collectés dans les quartiers habités par les riches. Au Ghana, 66% des déchets produits sont évacués (Thompson, 2010), en République du Congo, le taux de collecte des déchets par les services en charge est évalué à 5% (SANA Congo, 2010). Au Burundi, 75% des déchets ne sont pas collectés (Citeretse, 2008). Dans tout ces pays évoqués, seuls les déchets produits dans des quartiers habités par les riches sont évacués. Ce qui semble confirmer les résultats qui ont été trouvé dans la commune d’Ibanda.
L’absence de service de ramassage de déchets dans ces villes des PED pourrait s’expliquer par l’absence de l’implication des autorités urbaines dans la gestion des déchets. Cette irresponsabilité aurait des conséquences multiples sur la population de ces villes, et l’équilibre de la biodiversité dans les écosystèmes (Peter, 2002; Citeretse, 2008).
3.2.2. Les déchets ménagers liquides
Les déchets ménagers liquide (DML) produits dans les ménages de la ville de Bukavu proviennent de travaux ménagers (la vaisselle, la lessive, bain, etc.) et des latrines (100%). En effet, 98% des ménages enquêtés possèdent des latrines. La nature de ces latrines est reprise dans le tableau ci-dessous :
Tableau 27 : types de latrines
x²=95,7639 α=0,0000 ≤ 0,01 ddl=4 SS
Il ressort de ce tableau que le type de latrines dépend hautement des quartiers (α=0,0000 ≤ 0,01) et que toutes les latrines de la commune d’Ibanda se perdent dans le sol soit directement ou indirectement à travers les fosses septiques. Les quartiers de la commune d’Ibanda n’ont pas les mêmes types de latrine. En effet, à Ndendere, les latrines sont soit à fosse septiques (42%) ou soit à fosses arabes couvertes (33,5%). A Nyalukemba, les latrines sont à fosses septiques (74%) alors qu’à Panzi, elles sont à fosses arabes non couvertes (62,9%). Ces résultats pourraient s’expliquer par le niveau de vie des ménages qui varie d’un quartier à l’autre dans la commune d’Ibanda. Les familles qui habitent autour du centre ville et dans le centre ville, ayant le niveau de vie élevé, possèdent des toilettes à fosses septiques (Ndendere et Nyalukemba par exemple). Cette situation s’observe aussi bien dans d’autres PED. La recherche réalisée par SANA Congo (2010) ont montré qu’à Brazzaville moins de 14,4% de ménages disposent des fosses septiques, moins de 28,6% des ménages des latrines à fosses étanches, moins de 42,4% utilisent des latrines traditionnelles et le reste des ménages se soulagent chez les voisins ou dans la nature. Dans la ville de Kigali, MINITERE (2002) a montré que 1% de ménages détiennent des latrines avec systèmes de réseau conventionnels à petit diamètre, 79% ont des latrines en fosse arabe et 20% des fosses septiques alors que Thompson (2010) a montré qu’au Ghana 30% des ménages seulement disposent des latrines. Ces auteurs ont montré que la nature des latrines dépend du niveau de vie des ménages. Les ménages riches possèdent des moyens pour se payer des bonnes installations hygiéniques ce qui n’est pas le cas pour les pauvres.
Le lieu de la décharge des latrines dans la commune d’Ibanda est repris dans le tableau ci-dessous.
Tableau 28 : Lieu de vidage des eaux usées des latrines
x²=101,0738 α=0,0000 ≤ 0,01 ddl=10 SS
Ce tableau montre que le lieu de décharge des eaux provenant des latrines dépend hautement des quartiers (α=0,0000 ≤ 0,01). A Ndendere, ces eaux vont dans les fosses septiques (35,8%) ou dans une fosse simple (30,5%), à Nyalukemba, ils vont dans les fosses septiques (71,2%) alors qu’à Panzi ils vont dans les caniveaux (40,4%), dans des fosses (23%) ou dans les cours d’eau (16%). Ceci serait due au niveau de vie et d’information de la population sur la gestion des déchets ménagers Ces résultats pourrait être comparé à ceux trouvés dans nombreux pays en développement: Thompson (2010), a montré qu’au Ghana nombreux ménages ne disposent des latrines. Les quelques latrines qui existent sont mal aménagés, ils ouvrent dans les caniveaux, les rivières etc. Seul le contenu de quelques latrines est collecte par un service de ramassage des déchets. Au Congo, SANA Congo (2010) a montré que dans certaines villes, la municipalité et certaines organisations privées disposent des véhicules qui collectent les boues de vidanges des installations sanitaires qu’ils déversent, sans traitement, dans des excavations situées hors du périmètre urbain. Le secteur privé utilise aussi une autre forme de vidange qui consiste à transférer le contenu des fosses ou latrines dans un trou préalablement creusé dans la rue ou dans la parcelle laissé ouvert à l’air. D’autres ménages attendent le moment des fortes pluies pour vider les fosses dans la rue ou dans les canalisations des réseaux d’eaux pluviales pour que les excrétas soient emportés par les eaux de pluies qui ruissèlent et stagnent dans le voisinage. A Kigali au Rwanda, MINITERE (2002) a montré que 42,5% d’habitants sont connectés à un système de vidange des latrines. La population qui ne bénéficie pas de cette facilitation, laisse les matières fécales dans les fosses septiques ou les vident dans une fosse préalablement préparés dans les parcelles.
La libération de la matière fécale non traité dans l’environnement pourrait exposer la population aux infections par les microbes résistants (Blair, 2010). Aussi, les toilettes vidées dans une fosse émettent des odeurs qui attirent les insectes vecteurs des maladies (Masshood, 2011).
Les eaux provenant de divers travaux ménagers ne sont pas collectés (96,9%). Chaque ménage gère ces eaux usées selon son entendement. Les lieux de vidage des eaux sont repris dans le tableau suivant :
Tableau 29 : lieu de vidage des eaux ménagères
x²=36,3960 α=0,0003 ≤ 0,01 ddl=12 SS
Ce tableau montre que le jet d’eaux usées provenant des divers travaux ménagers dépend hautement des quartiers (α=0,0003 ≤ 0,01). Dans les quartiers Ndendere et Panzi, les eaux usées sont versées dans les caniveaux et ou dans la cour comme présenté dans le tableau ci- haut. A Nyalukemba, les eaux usées des travaux ménagers sont déversées dans les caniveaux (49%) et les fosses septiques (15,7%). Cette situation serait due à la petitesse des parcelles, mais aussi au manque d’information de la part de la population sur la gestion des DM. Ces résultats pourraient être comparés aux résultats des recherches menées dans certains pays de l’Afrique subsaharienne. Par exemple, la recherche menée par SANA Congo (2010) a montré que 86% des ménages jettent les eaux usées de ménages dans la cours, la rue, ou les canalisations d’évacuation des eaux pluviales, 14% utilisent des puisards ou des puits perdus, etc. Aucune ville congolaise ne dispose d’un réseau conventionnel d’évacuation des eaux usées et que ceux qui existaient ne sont plus fonctionnels.
Malgré que les DML produit dans la ville de Bukavu soient évacués des ménages à travers les caniveaux, on constate malheureusement que ces caniveaux ne sont pas en bon état.
L’état dans lequel se trouvent les caniveaux dans la commune d’Ibanda est représenté dans le tableau et dans la figure ci-dessous :
Tableau 30 : État des caniveaux bans la commune d’Ibanda
x²=53,9905 α=0,0000 ≤ 0,01 ddl=6 SS
Figure 9 : Etat des caniveaux dans la commune d’Ibanda
Il ressort de ce tableau que l’état des caniveaux dépend hautement des quartiers (α=0,0000 ≤ 0,01). En effet, les parties de la ville construite pendant la colonisation dispose des caniveaux vétustes en mauvais état. Cependant, les quartiers nouvellement habités n’en ont pas du tout. La figure 4 montre que les caniveaux en mauvais état sont plus nombreux (54.9%).
En effet, la majorité des caniveaux ont été construits à l’époque coloniale. L’érosion qui se vit quotidiennement dans le milieu, la croissance démographique, les constructions anarchiques et les manque d’implication de l’autorité publique dans le maintien et l’entretien des infrastructures préexistantes sont venus contribuer au délabrement des caniveaux qui existent dans la commune d’Ibanda. La situation analogue est observée dans la République du Congo. En effet, les réseaux d’évacuation des eaux usées de la ville construites à l’époque coloniale se retrouvent concentrés dans les quartiers du centre ville, sont vétustes et ne subissent aucun entretien du pouvoir public (SANA Congo, 2010). Dans la ville de Bujumbura, au Burundi, il a été constaté que les services chargés de l’entretien des caniveaux existent mais leurs services ne recouvrent pas tous les quartiers. C’est le cas du Services Techniques Municipaux (SETEMU), de Bujumbura Garbage Collection (BGC) et de l’Association pour le Développement et la Lutte contre la Pauvreté (ADLP) (Citeretse, 2008). A Kigali, au Rwanda, on déplore l’inexistence d’un système de canalisation, le délabrement et ou la défectuosité des caniveaux et l’hétérogénéité des déchets au niveau du système de drainage des eaux (MINITERE, 2002).
Les résultats de la recherche ont montré que les eaux des latrines et de diverses activités ménagères dans la commune d’Ibanda ne sont pas collectées par les autorités urbaines et les ONGs. Elles sont déversées dans l’environnement tel que montré dans les tableaux 23 et 24. Ces eaux usées finissent la trajectoire dans le lac Kivu, la rivière Ruzizi et dans la nappe aquifère. Les eaux usées de ménages sont un mélange hétérogène comprenant dans sa constitution les microorganismes, les ML, les antimicrobiens, les nutriments, etc. (UN-water, 2011). Les microbes qui se développent dans un tel environnement pourraient développer la résistance aux antibiotiques couramment utilisés dans le traitement des maladies y relatives (Abu and Egenonu, 2008; Wei and Wee, 2011; Czekalski et al., 2012). La contamination des organismes vivants par les microbes multi résistants pourrait conduire aux maladies qui pourraient présenter des difficultés dans le traitement et qui pourraient être très coûteux aussi bien chez les patient que chez l’Etat (Barifaijo et al., 2009; Blair, 2010). Les bactéries résistantes peuvent conduire à des maladies chroniques qui pourraient conduire aux complications et à un taux élevés de mortalité dans la biodiversité et les êtres humains, avec comme conséquences la diminution de la production, l’augmentation du cout de traitement à travers les consultations et le cout élevé des médicaments (Ran et al., 2010; WHO, 2012) qui pourraient retarder le développement de notre province.
Les latrines, qu’elles soient à fosse septique ou à fosse arabe, communiquent avec la nappe aquifère. Les enquêtés qui n’ont pas ces installations, rejettent tout simplement la matière fécale dans les caniveaux.
Après leur remplissage, les latrines se déversent dans les caniveaux (Annexe 3, série 9), les fosses, aux bords des routes et dans les espaces non construites des quartiers. Ces matières fécales déversées dans l’environnement sans aucun traitement pourraient exposer la population de la ville de Bukavu aux infections par des microorganismes résistants. La décharge de la matière fécale dans les caniveaux pourrait conduire à la pollution de l’eau de surface par les microbes pathogènes (Abu and Egenonu, 2008).
En plus, les eaux des latrines qui s’infiltrent dans les nappes phréatiques s’ouvrent à la surface du sol par des sources d’eaux et peuvent les polluer. La consommation des eaux des sources polluées par la matière fécale pourrait conduire aux infections par les microbes entériques (Ntabugi, 2012).
Des études récentes ont montré que nombreux cas de diarrhées surtout chez les enfants de moins de cinq ans seraient liées à la consommation des substances nutritives contaminées par les microbes entériques (Unicef, 2008; Corcoran et al., 2011). En plus, ces études ont montré que dans des régions où les eaux usées des latrines sont évacués dans les caniveaux, ces eaux usées se mélangent avec les DMS. Elles contribuent tous à la contamination des eaux des surfaces (Shuval et al., 1986; Peters, 2002; Osei et Duker, 2008).
Le rejet des DM non traités dans les caniveaux présente un danger aussi bien sur l’environnement que sur la santé humaine.
Ces dangers résultent de la présence des microorganismes pathogènes, des ML et des nutriments rejetés dans l’environnement sans traitement (Belaid, 2010).
Des études recentes ont montré que les pathogènes entériques comme les bactéries, les virus, les protozoaires et les helminthes constituent un potentiel pour l’infection humaine lorsqu’ils sont livrés à des concentrations élevées dans l’environnement (Shuval et al., 1986). Ils peuvent infecter les enfants et/ou les adultes qui y sont exposés (Belaid, 2010).
Les mauvaises installations sanitaires peuvent aussi être à la base du choléra, de la fièvre typhoïde et des maux de ventre fréquemment rencontrés dans notre milieu. En effet, V.cholerae, Salmonella typhi et Shigella dysenteriae pdelivrés dans l’environnement par la matière fecale peuvent survivre pendant plusieurs mois dans un environnement riche en nutriments (Pouget, 2006; Osei et Duker, 2008;Christopher et al., 2010; Meena et al., 2010; Obasohan et al., 2010) comme celui qui caractérise les cours d’eau de la commune d’Ibanda (Annexe 3, série 5)
Le mélange des DMS et les DML dans les caniveaux contribue significativement à la pollution des eaux dans les rivières et le lac Kivu (Muvunja et al., 2009; Mubwebwe, 2009) qui pourraient contribuer au déséquilibre des écosystèmes aquatique dans ces eaux.
Les ML qui seraient présents dans les DM peuvent être transportés par les eaux de ruissèlement vers les eaux de surface de la ville de Bukavu. En effet, la contamination de l’eau par les ML peut avoir des conséquences sur les organismes aquatiques (Bildad, 2008; Abdel et al., 2011; Rajaganapathy et al., 2011). Le danger des ML réside dans les faits qu’ils peuvent s’accumuler dans les tissus des organismes vivants et ils ne peuvent pas se transformer en des molécules moins toxiques comme c’est le cas des composés organiques (Mwashole, 2003; Salvarredy, 2008;Okaka and Woggu, 2011). L’accumulation des ML dans les tissus des pluricellulaires peut se transmettre a l’homme à travers la chaine alimentaire (Mwashole, 2003). L’accumulation des ML dans les tissus humains pourrait entrainer plusieurs maladies. En effet, l’excès de manganèse peut causer le cirrhose de foie, son inhalation génère des pneumonies, l’intoxication à l’arsenic cause l’arsénicisme (Salvarredy, 2008; Rajaganapathy et al., 2011). L’exposition au plomb cause le saturnisme et la néphropathie alors que d’autres ML tels que le mercure, le cadmium, etc. sont des puissants agents cancérigènes (Salvarredy, 2008; Rajaganapathy et al., 2011).