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3. Revue de la littérature

– Emergence des activités cynégétiques

TCHANOU Z. , 2005 La forêt et les formations végétales sont à l’origine de la chaîne alimentaire qui nourrit tous les animaux. Elle sert aussi d’habitat pour les mammifères, les oiseaux et les reptiles qui sont la plupart des temps chasser pour l’alimentation protéinique des populations rurales avec une partie commercialisée en ville sous forme de gibiers frais ou boucanés.

Au fil des ans , la chasse est passée d’une activité de subsistance à une activité économique, puis de loisir, puis sportive.

L’activité de subsistance est celle exercée par exemple par les pygmées et autres populations des zones faiblement peuplées à la périphérie des réserves de
faune . Comme activité lucrative, on considère que la chasse est parmi celle qui demande peut d’investissement et peut rapporter beaucoup d’argent en peu de temps …

– Importance des ressources forestières

La crise économique qui a frappé la région, les politiques d’ajustement structurels prônées par les institutions internationales, la dévaluation du Franc CFA et la mévente des produits agricoles tels que le Cacao ou le Café, ont augmenté le niveau de dépendance des populations rurales, mais aussi parfois urbaines, vis-à-vis des PFNL. C’est le cas pour les plantes médicinales (en remplacement des médicaments devenus trop chers) ou le vin de palme et les alcools locaux.

Ces populations sont à la recherche de revenus supplémentaires en dehors du secteur agricole et se tournent de plus en plus vers les PFNL. Les femmes sont très impliquées dans la collecte et la commercialisation de ces PFNL. Hormis dans le cas de la chasse, ces deux activités sont en effet traditionnellement réservées aux femmes et aux enfants. Le développement des filières concernées peut permettre à ces femmes d’augmenter leur indépendance financière et leur pouvoir dans le ménage. Cependant, en particulier au Cameroun, le manque d’opportunités d’emploi en milieu urbain amène de plus en plus les hommes à s’intéresser à la commercialisation des PFNL. Dans tous les pays, le chômage urbain les pousse aussi à retourner au village pour y exercer la chasse, une activité rapidement rémunératrice au regard de l’investissement relativement faible qu’elle demande. Elle a aussi l’avantage de pouvoir être pratiquée en fonction des besoins, sans avoir à se tenir à une activité régulière. L’étude menée par LIENGOLA I. renseigne que « l’exploitation durable des PFNL pourrait contribuer, non seulement à la préservation d’une part importante de la diversité biologique des forêts tropicales, mais également à l’amélioration du sort de nombreuses communautés locales, grâce à la création des revenus et à la distribution équitable des richesses de la forêt ».

Le secteur des PFNL en RDC suscite de plus en plus d’intérêt, tant pour sa contribution au bien-être des habitants des forêts que pour son potentiel commercial dans le développement de nombreux produits médicaux, cosmétiques et alimentaires. Toutefois, avant de pouvoir réaliser ce développement, des informations essentielles de base sont requises, afin de déterminer quels sont les PFNL de valeur et comment ils peuvent contribuer à l’économie locale.

Pour cette raison, des études préliminaires évaluent le degré d’importance des PFNL dans certaines zones choisies ont été réalisées. Des études réitérées complémentaires fourniront davantage d’informations sur le secteur des PFNL et sur les effets des variations saisonnières. Les objectifs de ces études sont entre autres, établir un inventaire sur les PFNL vendus dans les marchés urbains ; identifier les réseaux de distribution des PFNL, déterminer la partie des plantes utilisée ainsi que ses modes de préparation ; évaluer si les PFNL sélectionnés est durable, évaluer le potentiel (ou la nécessité) de domestication de certains PFNL.

– Contribution de la faune au revenu des ménages et au revenu national

L’utilisation de la faune sauvage considérée comme activité économique genere des revenus et est donc à l’origine d’une certaine valeur ajoutée nationale, constitue ce qu’on appelle le PIB faune

Le tableau I montre l’importance économique de la faune sauvage hors commerce ivoire et des animaux vivant en RCA :

Tableau 1: Importance économique de la faune sauvage hors commerce ivoire et animal

(Source : Chardonnet P., 1995).

Sur une étude de deux mois dans la forêt des Abeilles, (Boussougou R. ,1995 )a enregistré plus de 1000 animaux tués par des employés des sociétés forestières et leurs familles, y compris des espèces protégées telles que le gorille et le chevrotain.

Dans certaines parties du Congo, il a été prouvé que la chasse dans les concessions forestières avait un impact important sur les populations animales.

Au Gabon, une étude menée par le WWF a estimé qu’environ 17 millions de kg de gibier, d’une valeur approximative de 22 millions de $ (soit 10 milliards de FCFA), étaient consommés annuellement dans les zones urbaines. Ceci équivaut à presque 2% du PNB, et se réalise complètement en dehors de l’économie formelle.

La vente de PFNL est source de revenus généralement importants, mais concerne le plus souvent des produits tels que la viande de brousse, le vins de palme et ses produits dérivés, pour lesquels le marché est limité au niveau du village. L’extraction et la vente de PFNL, pour des marchés extérieurs au village, ne sont pas particulièrement bien développées. Le tableau 1 montre la part des PFNL et des produits agricoles dans les revenus des ménages. Ces chiffres sont basés sur des données préliminaires, provenant d’une recherche en cours auprès de 11 familles d’origine Bagyeli et 19 familles bantoues et ne prennent pas en compte les coûts d’investissement, tels que des fils métalliques pour fabriquer des pièges et des balles de fusil. Ces données reflètent les résultats obtenus lors d’une période de 4 mois à la fin de l’année 1997 (correspondant à la période où l’exploitation et la vente du cacao sont maxima). On a pu constater que même lors de cette période, la vente de viande de brousse génère un revenu équivalent à celui qui est obtenu par la vente de cacao. La viande de brousse représente en effet 75% du revenu obtenu grâce à la vente des PFNL.

Le tableau II présente la contribution des PFNL et des produits agricoles au revenu des ménages au cours de la période allant de septembre 1997 à janvier 1998.

Tableau 2: Contribution des PFNL et des produits agricoles au revenu des ménages lors de la période située entre septembre 1997 et janvier 1998.

(Source : NDOYE et al. 1997)

En tenant compte des données de ce tableau, on peut déduire que l’extraction commerciale de PFNL dans la région étudiée a un potentiel de développement et que la réalisation d’un inventaire des ressources peut contribuer à examiner les opportunités de ce développement.

L’inquiétude sur le sort des forêts tropicales et des populations dépendant de leurs ressources a suscité d’amples débats sur les perspectives d’extraction par les communautés traditionnelles en vue d’un développement économique rural et de la conservation de la forêt. Des études récentes effectuées notamment en Amazonie montrent la contribution importante des produits de la forêt ombrophile aux économies ménagères, locales, régionales et même nationales (Fearnside, 1989; Peters, Gentry et Mendelsohn, 1989; FAO, 1993). Encouragés par ces conclusions, un certain nombre d’organisations non gouvernementales et d’autres groupes s’efforcent d’aider les populations forestières autochtones à garantir leurs droits sur la forêt et à élaborer des régimes de gestion pour la récolte durable et avantageuse des ressources locales non ligneuses. Ce faisant, ces groupements espèrent préserver la forêt, conserver ses ressources et améliorer les conditions de vie rurale en augmentant les revenus des communautés forestières. Toutefois, praticiens et chercheurs reconnaissent de plus en plus la nécessité d’approfondir la connaissance des facteurs qui influent sur la création de revenus pour les habitants des forêts, au-delà de la valeur marchande du bois et des produits forestiers non ligneux (PFNL) (voir Godoy et Bawa, 1993; Coomes et Barham, 1997 et articles dans ce numéro). Cette connaissance est primordiale pour la conception de programmes adéquats et la formulation de politiques.

Le présent article soutient qu’un des facteurs clés qui conditionnent la manière dont les populations forestières utilisent leurs ressources locales – et créent ainsi des revenus – est le niveau et le type de richesse, c’est-à-dire les actifs fonciers et autres biens détenus par les ménages ruraux forestiers.

Les écarts de richesse apparemment minimes entre les familles et durant le cycle d’évolution passent souvent inaperçus; ils peuvent toutefois faire la différence dans les possibilités qui s’offrent aux ménages et entraîner une diversité et une spécialisation considérables dans les moyens d’existence des habitants de la forêt. Il est de fait que la richesse peut servir à jeter la lumière sur la diversité que l’on rencontre dans l’extraction des produits forestiers chez les populations forestières. Cette thèse est soutenue par les conclusions d’une étude en cours sur l’exploitation des forêts pluviales dans la région de la Réserve nationale de Pacaya-Samiria en Amazonie péruvienne, une des réserves forestières les plus étendues et renfermant la plus vaste biodiversité d’Amérique latine. Les auteurs en concluent que les initiatives visant à promouvoir l’utilisation durable des ressources et l’atténuation de la pauvreté chez les habitants de la forêt pluviale pourraient améliorer leur efficacité en se concentrant davantage sur le rôle de la richesse dans la formation de revenus et en cherchant des moyens d’améliorer les perspectives d’accumulation de la richesse des ménages ruraux de la forêt.

Selon cette littérature , les ressources forestières contribuent non seulement aux budgets des ménages ruraux et urbains mais elles améliorent les conditions de vie des populations à travers les revenus générés permettant ainsi de financer les activités de développement.

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