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3) Punk en France

« Il ne faut pas croire que c’était un mouvement énorme. Ce n’était qu’une poignée de gens, le punk
en France. »

Marc Zermati, producteur et gérant de l’Open Market, premier disquaire punk à Paris.

Pour une fois, la France n’était pas trop en retard dans le mouvement punk, d’ailleurs le tout premier
festival punk a eu lieu en France, à Mont de Marsan le 21 août 1976 avec à l’affiche notamment
Eddie & the Hot Rods et the Damned. Paris accueillera également un concert des Sex Pistols le 3
septembre de la même année.

Quant aux groupes, le critique rock Patrick Eudeline fonde dès 1978 le groupe Asphalt Jungle,
Starshooter voir le jour à Lyon un an plus tôt. Mais c’est surtout Metal Urbain qui restera dans
l’histoire, car grâce à son 45 tours « Paris Maquis » sorti le 14 février 1978, il deviendra le premier
et à ce jour unique groupe français à être invité dans les studios de la BBC pour les fameuses « John
Peel Session ».

Le mouvement est donc présent en France dès ses débuts, et avec des groupes qui chantent en
français. Malheureusement cette première vague (qui sera restée très marginale et ne regroupe que
quelques dizaines d’initiés dans le pays) ne sera qu’un feu de paille. Il faudra attendre le début des
années 80 et la naissance du mouvement alternatif pour voir arriver une nouvelle génération de
groupes, qui choisiront eux aussi le français pour s’exprimer.

De ce mouvement alternatif, grâce auquel naîtront les structures nécessaires au développement d’un
mouvement musical (labels, fanzines, café concerts, studios) retenons deux groupes majeurs :
Bérurier Noir et Mano Negra.

Les premiers resteront toujours fidèles aux principes d’indépendance et d’autogestion du mouvement
punk ainsi qu’à une musique minimaliste (guitare/boîte à rythme/voix), les seconds connaîtront le
succès populaire en signant sur Virgin et s’éloigneront petit à petit de la scène en ajoutant à leur
musique des cuivres, des instrumentations et un travail studio plus sophistiqué. Aujourd’hui encore,
le succès et l’influence des ces deux groupes sont très présents.

« Cette chanson, je n’ai pas encore écrit les paroles, c’est la raison pour laquelle je vais la chanter
en anglais ».

Gad Elmaleh

Dans les années 90, et après la dissolution de Bérurier Noir en 1989 (commémorée par trois
concerts à l’Olympia immortalisés par l’album « Viva Bertaga ») le mouvement alternatif est réduit à
la portion congrue. L’heure est au succès des groupes américains, et plus précisément californiens :

The Offspring en tête, ainsi que Green Day, NOFX, Rancid. La France « surfe sur cette vague »
avec l’apparition de groupes chantant en anglais et pratiquant pareillement ce nouveau style qualifié
de « hardcore mélodique » ou parfois de « skate punk » (dû au mélange des deux disciplines par les
principaux intéressés) : Burning Heads (toujours en activité), Second Rate, Seven Hate.

Les années 2000 seront un peu un mélange de ces deux facettes du punk/hardcore, avec une frange
plus « traditionnelle » (chant en français, paroles engagées, musique moins technique) et des
groupes « à la californienne » comme ceux que l’on vient de citer. Certains groupes particulièrement
talentueux arrivent à rallier les deux côtés du public à leur cause comme les Sheriff (qui chantent en
français, avec des paroles « légères », mais de manière très mélodique) ou les Burning Heads (qui
par leur activité incessante dans les petits concerts et la production d’autres groupes restent proches
de la scène alternative).

Inutile d’essayer de dresser une liste des groupes les plus influents dans l’histoire ou aujourd’hui, elle
serait toujours trop longue ou trop courte et sujette à discussion, mais nous pouvons citer en France
quelques groupes « leaders » de cette scène en 2010 : Tagada Jones, Guerilla Poubelle, La Fraction,
les Apaches, Charge 69, Tanker Chaos, Burning Heads, Banane Metalik, sans oublier les Wampas,
seul groupe né dans les années 80 à n’avoir jamais cessé de sortir des albums et faire des concerts.

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