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3. L’Afrique

Pour divers peuples d’Afrique, il ne faut pas nommer le scorpion, de peur de le voir surgir et frapper ; ils voient d’abord les maléfices à l’oeuvre en cet animal angoissant. Les Maliens ont donné un nom aux deux cornes (pinces) du scorpion: la violence et la haine, tandis que la queue est le “poinçon de la vengeance”(Nicolas 2003).

Agressif, le scorpion incarne l’humeur belliqueuse, la mort prompte à surgir, mais aussi, assez bizarrement, le dévouement maternel, car une légende veut que les petits du scorpion se nourrissent des entrailles de leur mère.

Au Niger, certains croient que l’insecte meurtrier tire la puissance de son venin du natron ou du sel dont le milieu naturel regorge. D’autres plus superstitieux pensent que ce phénomène relève de la sorcellerie : « les hommes mal intentionnés se transformeraient en scorpions pour réduire au silence, à jamais, leurs ennemis ».

Au Maroc, selon certaines croyances, il faut que le scorpion coupable de la piqûre soit écrasé, sinon la personne piquée ne pourra pas guérir. D’autres macèrent le scorpion dans de l’eau ou dans de l’huile d’olive pour le donner aux enfants à titre prophylactique ou thérapeutique, ou alors ils l’utilisent comme cataplasme sur la piqûre pour soigner les piqués.

Dans certaines régions rurales du Maroc, les gens piqués par des animaux venimeux (serpents, vipères, scolopendres, scorpions, mygales…), croient aveuglément aux pouvoirs spirituels des « guérisseurs ». Ces derniers, prétendent pouvoir absorber toutes sortes de venins et l’évacuer du corps de « l’envenimé » suite à un rituel de mouvements descendants sur l’orifice de la piqûre et la narration d’une cantique orale « Ka –e–ka–a ».

Certains croient que la pierre noire déposée sur la piqûre a la propriété d’extraire le venin (exemple à El Kalaa).

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