Institut numerique

2.Une approche non exempte de critiques

Un commentateur observait que se fondant sur une « interprétation large de son mandat », la Commissaire Kroes et ses collègues imposaient des contraintes structurelles et comportementales trop poussées (110).

Alexer Weber, le président de la banque centrale allemande critiqua ainsi ouvertement l’approche de la Commission. Il s’inquiétait que la volonté de recentrer l’activité des banques sur des domaines spécifiques ne conduise celles-ci à retirer des opérations à dimension paneuropéenne, afin de rechercher la sécurité et la familiarité des marchés domestiques, ce qui serait préjudiciable à l’émergence d’un marché unique des services bancaires. Or par un repli du secteur bancaire sur les territoires nationaux « L’Europe se priverait d’un fort potentiel de croissance » (111). Il affirma même que les plans de restructurations imposant de se séparer des activités profitables risquait d’augmentait les probabilités d’un resserrement du crédit au lieu de les réduire.

La Commission resta néanmoins de marbre, Mme Kroes répondit abruptement aux commentaires de Mr. Weber indiquant qu’ils montraient une « claire incompréhension » du travail de la Commission et de ses conséquences (112). Il transparait bien à travers cet échange, que le programme mis en œuvre par la Commission, bien que favorablement accueilli par certains était loin de faire l’unanimité. Peut-on alors dire, avec le peu de recul dont nous disposons que l’action de la Commission fut la plus à même de faire face à la crise financière ?

Avant de répondre à cette question, il convient d’envisager ce que prévoit la Commission quant au futur du régime (temporaire) des aides d’État au secteur bancaire.

110 « The muscles from Brussels », The Economist, 5 novembre 2009.
111 WILSON James , ATKINS Ralph, « Brussels ‘at crossroads’ over bank integration », Financial Times, 22 avril 2009.
112 WILSON James, ATKINS Ralph, TAI Nikki « Bundesbank chief hits out at Brussels », Financial Times, 23 avril 2009.

Page suivante : E.Un regard vers l’avenir: prolongation du cadre temporaire jusqu’au 31 décembre 2011

Retour au menu : Le contrôle européen des aides d’État au secteur bancaire pendant la crise de 2007