La pragmatique linguistique a ainsi émergé au début du XIX siècle avec Charles Sanders Peirce et son étude du processus sémiotique. Il a défini une triade du signe constituée d’un representamen, d’un objet et d’un interprétant. Le signe est la chair du langage, avant même que la syntaxe ne l’organise. Le representamen est le signe brut qui désigne l’objet avant qu’il soit interprété : il est l’équivalent du signifiant de Saussure. L’objet se rapporte au réel, c’est ce dont on parle, ce que le signe désigne. L’interprétant est l’image mentale, le concept que l’on se fait de l’objet. Il est propre à chacun, selon son expérience personnelle et professionnelle ou sa culture par exemple. Ainsi, le representamen « bombe » peut correspondre à différents objets selon les critères précédemment cités. Par exemple, un soldat produira l’interprétant « arme » ou « explosif », un cavalier pensera « casque », un jeune homme pourra penser « belle femme » et une ménagère « produit d’entretien ».
La définition triadique du signe de Peirce permet donc de rendre compte de la polysémie des mots (Dardier, 2004).