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De septembre 2002 à avril 2011, la Côte d‟Ivoire se retrouvera enfoncée dans une crise politico-militaire et postélectorale jamais connue dans son histoire.

Notre étude se base sur un double objectif, à savoir :

• L‟identification, la quantification de l‟ampleur et l‟analyse des enjeux, indicateurs, points de repère et des défis de la période de la transition politique et humanitaire ;
• La discussion de l’efficacité de différentes stratégies et mécanismes de coordination, de plaidoyer et de réponses humanitaires, politiques, diplomatiques, militaires, socioreligieuses, médiatiques et juridiques entreprises pendant la crise, l‟identification de leurs implications opérationnelles et stratégiques ainsi que la contribution à la formulation des voies et des solutions permettant de garantir la stabilité nationale et sous régionale.

Cette recherche se fonde sur les aspirations suivantes:

• Faire une analyse du contexte politico-sociale, historique, économique et postélectorale de la Côte d‟Ivoire ;
• Mettre en évidence les causes profondes du conflit ivoirien ainsi que ses conséquences multiformes;
• Faire une analyse des mécanismes et des stratégies de coordination, de plaidoyer et de réponse mis en place durant la période de crise politico-militaire et postélectorale ;
• Discuter le processus de gestion politique et diplomatique de la crise politico-militaire et postélectorale en Côte d‟Ivoire ;
• Dégager les leçons propres à la Cote d‟Ivoire et celles applicables à la sous-région et à l‟Afrique;
• Identifier et analyser les indicateurs, les points de repère et les défis de la transition politique et humanitaire en Côte d‟Ivoire ;
• Détecter les risques et les conséquences y relatives, les analyser et en suggérer les pistes de solutions susceptibles de garantir la stabilité sociopolitique et économique en Côte d‟Ivoire, dans la sous-région et en Afrique ;

Notre étude intitulée « Les enjeux de la transition politique et humanitaire : le cas de la crise politico-militaire et postélectorale en Côte d’Ivoire », aura permis de démontrer l‟impact socioéconomique, politique et humanitaire de la crise politico-militaire et postélectorale dus aux affrontements armées entre les forces de défense régulière et la rébellion venue du nord du pays. Ces combats qui ont entrainé des répercussions profondes sur l‟intégrité du territoire national ont ainsi provoqué de mouvements intenses des populations exposées à la violence des affrontements, créant des besoins humanitaires multisectoriels.

Depuis lors, la situation sociopolitique et sécuritaire restera en constante évolution. Une assistance politico-humanitaire coordonnée et conjointement mise en oeuvre sera fournie par les partenaires internationaux, sous régionaux et locaux en faveur des belligérants et des différents groupes de personnes rendues vulnérables par les effets directs ou indirects de la crise, notamment les personnes déplacées à l‟intérieur du pays ou celles spontanément retournées dans leurs villages d‟origine.

Par ailleurs, depuis la signature de l‟Accord de paix d‟Ouagadougou en mars 2007, qui avait amorcé le contexte de transition politique et humanitaire, il y a eu plusieurs avancées politiques remarquables. Le Secrétaire Général des Forces Nouvelles avait été nommé Premier Ministre et le nouveau gouvernement de réconciliation nationale comprenant des représentants de presque toutes les fractions politiques avait été mis en place. Un Centre de Commandement Intégré(CCI) pour les militaires avait été créé mais le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) n‟avait pas avancé comme on le prévoyait. Il en va de même pour la création d‟une armée intégrée. Il y avait eu des débuts de redéploiement des autorités locales de l‟Etat (en particulier les préfets et sous-préfets) dans les zones autrefois contrôlées par les rebelles, mais le redéploiement des autorités gouvernementales avait été lent et les services sociaux avaient subi une forte pression.

Depuis la signature de l‟Accord de paix, le climat de stagnation qui caractérisait le contexte sociopolitique avait commencé à s‟améliorer. Les autorités nationales et locales avaient commencé à s‟intéresser à certaines questions humanitaires, telles que les personnes déplacées internes(PDI), la cohésion sociale, la protection, ou la fourniture de services sociaux de première nécessité ainsi que l‟enregistrement général et la délivrance des pièces d‟identité en préparation de l‟élection présidentielle. Le progrès réalisé dans la mise en oeuvre de l‟accord, quoique avec quelques retards, avait eu un impact positif sur la situation sécuritaire et humanitaire, et avait conduit à la réduction des contraintes opérationnelles auxquelles faisaient face les acteurs humanitaires, permettant ensuite la mise en place progressive des projets et programme de relance économique dans tout le pays, suivi de la restructuration de tous les mécanismes et stratégies de coordination, de plaidoyer et réponse humanitaires répondant ainsi aux besoins de transition.

Le progrès politique considérable matérialisé par la signature en Mars 2007 de l‟Accord de Paix d‟Ouagadougou avait aussi conduit à quelques améliorations en matière d‟assistance et de protection des populations vulnérables civiles. L‟accord sur la suppression de la zone de confiance et le déploiement progressif de l‟administration locale et des patrouilles de brigades mixtes dans les ex-zones de confiance avait favorisé la réussite de l‟opération de retour de certaines personnes déplacées dans ses zones d‟origine. Toutefois, la cohésion sociale demeurerait fragile, largement due à des disputes de terre et à des tensions inter et intra-communautaires, en particulier à l‟Ouest du pays, d‟une part et, la culture d‟impunité avait beaucoup persisté à cause de l‟absence de l‟Etat de droit dans certaines zones du Centre, du Nord et de l‟Ouest du pays, d‟autre part.

Pour la communauté internationale, la signature de l‟Accord Politique de Ouagadougou avait permis, de façon concrète, une nette amélioration des conditions de vie, de sécurité, de libre circulation des populations civiles vulnérables avec l‟élimination de la zone de confiance, la sécurisation de la zone par les brigades mixtes et le redéploiement progressif de l‟administration. La signature de l‟accord de paix avait également permis le démarrage des activités de relèvement économique parallèlement à la diminution progressive des activités humanitaires surtout au Centre, au Nord et à l‟’Ouest du pays.

Cependant, il aura été démontré que six fois reportée depuis 2005, l‟élection présidentielle ivoirienne qui s‟est déroulée en octobre et en novembre 2010 et qui était censée clore la crise ouverte par le putsch de 1999 et aggravée par le coup d’Etat raté de 2002 a plutôt entraîné une guerre et la partition du pays (pourtant longtemps donné en exemple pour sa stabilité et son “miracle” économique dans la sous-région). L‟élection s’est plutôt déroulée dans un pays traumatisé par la division nord/sud. Latente au cours de la campagne électorale, la tension avait commencé à monter dès le premier tour. Les reports successifs de l’échéance, avaient perverti le débat, empoisonné par la tentation populiste et le calcul ethno-régional. Ceci a ainsi conduit au second tour d‟élection présidentielle en novembre 2010, qui s‟est achevée avec deux (2) présidents et deux(2) gouvernements à la tête d‟un seul pays, ramenant ainsi la situation politico-humanitaire au contexte d‟avant la transition, avec les besoins multisectoriels additionnels et croissant.

Par ailleurs, le recours aux différents mécanismes et stratégies de coordination, de réponse et de plaidoyer politico-humanitaires, diplomatiques, militaires, socioreligieuses, médiatiques et judiciaires, aura finalement permis de mettre fin à la crise postélectorale ivoirienne qui s‟est terminée en avril 2011après les affrontements sanglantes entre l‟armée loyaliste et les rebelles sur tout le territoire contrôlé par l‟armée loyaliste, y compris Abidjan, la capital économique et surtout au tours du palais présidentiel.

La crise postélectorale sera soldée le 11 avril 2011 par la capture et l‟emprisonnement du Président sortant, Laurent Gbagbo, suivi de l‟intronisation le 05 mai 2011 du Président élu et reconnu par la communauté internationale, Mr Alassane Dramane Ouattara. Par contre, l‟impact négatif de la crise postélectorale demeurera lourdement ressenti sur les secteurs humanitaire, politique, socio-économique, sécuritaire et financier de tout le pays et de la sous-région de l‟Afrique de l‟Ouest.

Amorcée dans un contexte politico-militaire volatile et face aux besoins multisectoriels croissants, la présente analyse aura permis de faire un aperçu sur les fondements sociopolitiques, économiques et historiques de la crises politico-militaire et postélectorale en Côte d‟Ivoire, identifier toutes les causes profondes et les conséquence multiples , les mécanismes et les stratégies de coordination, de plaidoyer et de réponses mises en place pendant la période de crise , leur points forts, leurs points faibles et leur valeur ajoutée ainsi que les leçons tirées de la gestion de la crise pour la Côte d‟Ivoire, la sous-région et l‟Afrique toute entière.

Comme suggestion, nous pensons que la transcendance de toutes les contradictions sociopolitiques suivie de la réconciliation nationale et le relèvement des vrais défis politiques, économiques et sociaux pourront être une base solide pour la stabilité nationale, la paix et le développement durable pour la Côte d‟Ivoire.

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