Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

Section II : La presse quotidienne burkinabè

Non classé

La presse quotidienne désigne les titres paraissant chaque jour à l’exception des jours non ouvrables ou fériés. Au Burkina, le rapport 2011 du Conseil supérieur de la communication (CSC) fait état de cinq quotidiens, (L’Observateur Paalga, Sidwaya, Le Pays, L’express du Faso et Le Quotidien). Mais, il faut ajouter à ces titres deux nouveaux venus : Le Soir et Journal Actualité.

En France, Jean-Marie Charon a écrit dans son ouvrage intitulée Presse quotidienne : « Aujourd’hui, cette presse, que les Britanniques qualifient de « quotidiens de qualité (21) » , se trouve représentée par trois titres : Le Figaro, Libération et Le Monde ». Sans procéder à un classement des quotidiens burkinabè, admettons qu’il existe dans la presse quotidienne nationale cette trilogie. Elle serait composée de L’Observateur Paalga, de Sidwaya et du quotidien Le Pays. Ne sont-ils pas les quotidiens qui paraissent les plus lus et les plus connus du public ?

A. L’Observateur Paalga

C’est le doyen de la presse privée écrite burkinabè. Porté sur les fonts baptismaux le 28 mai 1973, il a d’abord été appelé L’Observateur. Sous la période révolutionnaire, L’Observateur va « laisser des plumes (22) », pour reprendre la célèbre formule d’Enock Kindo. En effet, dans la nuit du 10 au 11 juin 1984, un incendie mystérieux ravage les locaux du journal. La reprise de ses activités prévue par ses promoteurs pour le vendredi 27 janvier 1989 n’a pas eu lieu. L’édition a été saisie ce jour-là et les locaux mis sous scellés quelque temps après. Il a fallu attendre le 15 février 1991 pour que L’Observateur renaisse de ses cendres. Le journal prend alors le nom de L’Observateur Paalga (Nouvel Observateur).

Nous nous intéresserons à son organisation (1), à sa fabrication et à sa diffusion (2).

1. L’organisation de L’Observateur Paalga

Dans l’organigramme, il y a le directeur de publication, un coordonnateur, un chef du service administratif et des ressources humaines et la rédaction dirigée par un directeur des rédactions ainsi que l’imprimerie et le laboratoire.

Le directeur de publication est le premier responsable de la publication. Il assume la responsabilité des articles publiés par le journal. Il pose au nom du journal les actes de la vie civile ou délègue à cet effet ses pouvoirs à d’autres mandataires. Le directeur de publication du journal s’appelle Edouard Ouédraogo. Il est également son fondateur.

A côté du directeur de publication, on retrouve le coordonnateur. Il assure le lien entre les différents compartiments de l’entreprise. Il a une vue d’ensemble sur l’activité de celle-ci.

En outre, il y a le chef du service administratif et des ressources humaines. Comme son nom l’indique, il pilote l’activité administrative de l’organe de presse et assure le volet ressources humaines. En effet, il occupe une place de choix dans le recrutement du personnel. Il est également chargé de la gestion des carrières des employés.

Par ailleurs, le journal dispose de services financiers tels que le service de la comptabilité et celui des annonces et abonnement.

La rédaction, l’imprimerie et le laboratoire interviennent dans la fabrication du journal

2. La fabrication et la diffusion de L’Observateur Paalga

Il s’agira d’énumérer les organes participant aux différentes étapes de la fabrication du journal (1) avant d’aborder comment le produit final est diffusé(2).

a. La fabrication de L’Observateur Paalga

Elle est en partie l’œuvre de la rédaction dirigée par un rédacteur en chef secondé par deux adjoints, tous coiffés par un directeur des rédactions. Le terme directeur des rédactions fait allusion à l’existence de deux rédactions animant les deux produits de l’Agence Paalga. En plus du quotidien, le journal édite un hebdomadaire appelé L’Obs Dim réservé à l’actualité culturelle et sportive.

Concernant le quotidien L’Observateur Paalga, son menu est déterminé au cours d’une conférence de rédaction qui se tient du lundi au vendredi à partir de 9h. Elle connaît la participation de tous les journalistes à qui sont confiées des tâches pour la confection du journal. Elle est également une instance où la rédaction critique ses productions antérieures afin d’améliorer son contenu.

La rédaction est organisée en desk, au nombre de trois. Il y a les desks politique, juridique et sport dont les noms des premiers responsables sont mentionnés dans l’ours du journal. L’Observateur Paalga est le seul quotidien à avoir créé le poste de grand reporter au profit d’un journaliste dont le nom est également mentionné dans l’ours.

A la rédaction sont rattachés des services comme le secrétariat de rédaction, la cellule de correction, le service PAO (Publication assistée par ordinateur) et celui de la saisie, contribuant chacun à sa manière à la fabrication du journal.

Le montage est l’œuvre des infographes et autres opérateurs relevant de la PAO. Une fois montées, les pages sont traitées au laboratoire pour tenir compte des options de coloration et transmises à l’imprimerie pour impression. Le chef de l’imprimerie et du laboratoire coordonne cette étape de la fabrication du journal.

Toutes ses opérations se déroulent sous l’œil vigilant d’un chef de fabrication. Celle-ci s’achève par le pliage et la mise en colis effectuée par les agents chargés du routage.

b. La diffusion du journal

Diffusé dans les 45 provinces du Burkina, L’Observateur Paalga dit être un « journal populaire ». Tiré parfois à 1000 exemplaires, le journal est diffusé à la criée, par abonnement, par dépôt dans les supermarchés et autres points de vente. Il est également acheminé en province.

B. Sidwaya

Comment Sidwaya est –il organisé ? Comment le journal est-il fabriqué et comment est-il diffusé ? Nous répondrons à ces questions dans les développements suivants.

1. L’organisation de Sidwaya

Les Editions Sidwaya ont été créées en 1984 en pleine Révolution. Le quotidien Sidwaya participe aux côtés de l’agence d’information du Burkina(AIB), de Sidwaya Sport, de Sidwaya Magazine et de Carrefour africain à la réalisation du service public de l’information. Au plan administratif, les Editions Sidwaya ont le statut d’Etablissement public de l’Etat(EPE). Sidwaya a un Conseil d’administration, une direction générale et des services centraux érigés en directions.

Le conseil d’administration est composé de neufs membres dont un administrateur représentant l’Etat au titre de la présidence du Faso, d’un représentant du Premier ministère, d’un représentant du ministère de la Communication, d’un représentant du ministère des Finances, d’un représentant du ministère des Postes et de deux représentant du personnel. Le conseil d’administration assure la responsabilité de l’administration de l’établissement. Il examine et approuve le budget et les conditions d’émissions des comptabilités administratives et de gestion. Il autorise le directeur général à contracter tout emprunt.

La direction générale, elle, détient les pouvoirs les plus étendus pour agir au nom du Conseil d’administration. Le directeur général assume la responsabilité de la direction technique, administrative et financière ou de toute autre direction qu’il représente dans les actes de la vie civile. Co-directeur de publication avec le ministre de la Communication, il répond de toutes les publications des Editions Sidwaya devant les instances compétentes.

L’actuel directeur général des Editions Sidwaya s’appelle Rabanki Abou Bakr Zida.

L’organigramme de la direction générale de Sidwaya est en pleine modification.

Le projet d’organigramme prévoit 9 directions et services centraux qui s’ajoutent à la cellule des conseillers techniques, au Secrétariat particulier, au contrôle interne et au secrétariat général.

La direction de l’Administration et des finances est chargée de préparer, d’élaborer et suivre l’exécution du budget et du compte administratif. Elle est aussi chargée de la gestion des crédits budgétaires et de l’entretien des biens meubles et immeubles de Sidwaya.

La direction des ressources humaines a pour missions de concevoir et de mettre en application les dispositions visant à accroître le rendement du personnel des Editions Sidwaya.

La direction commerciale et du markéting a pour missions de définir et de mettre en œuvre les stratégies en matière commerciale.

En outre, il y a l’agence comptable, l’agence d’information du Burkina ainsi que les directions régionales de Sidwaya.

Enfin, la direction des rédactions et la direction de l’imprimerie et de la maintenance participent techniquement à la confection du journal. La direction des rédactions couvre les rédactions de Sidwaya quotidien, de Sidwaya Sport, de Carrefour africain. La rédaction Internet, le service de photojournalisme et celui des Archives et de la documentation relèvent aussi de la direction des rédactions.

2. La fabrication et la diffusion du quotidien Sidwaya

La fabrication du quotidien Sidwaya(a) est l’œuvre de la rédaction de ce journal. Une fois le journal confectionné, s’ensuit sa diffusion (b).

a. La fabrication de Sidwaya

La fabrication du journal fait intervenir la direction des rédactions, celle de l’imprimerie et de la maintenance puis bien d’autres maillons de la chaîne. Selon le directeur de l’imprimerie, Sidwaya quotidien tire à 5000 exemplaires.

Une équipe de journalistes, de photographes et de techniciens mettent ensemble leurs efforts pour permettre la confection du journal. Le rédacteur en chef qui a reçu mandat du directeur des rédactions pour le traitement de l’information ainsi que pour sa conception technique préside la conférence de rédaction. Au cours de celle-ci, les journalistes déterminent le menu du journal. En clair, ils procèdent au choix des sujets et des angles de traitement puis à la critique des productions antérieures.

Au sein de la rédaction, les journalistes sont organisés en desk. Sidwaya en comporte trois : le desk politique et actualité internationale, le desk Economie et développement et le desk Société et culture. Il existe un quatrième desk, Sport, qui publie parfois des informations sportives dans le quotidien. Mais, ce desk est autonome et chargé de l’animation de Sidwaya Sport.

Chaque desk a un chef. Celui-ci est chargé de réceptionner et de corriger les articles des journalistes placés sous son autorité, avant de les transmettre au rédacteur en chef. Après lecture, le rédacteur en chef achemine à son tour les papiers reçus des chefs de desk au secrétariat de rédaction.

Dans la fabrication de l’information, intervient le secrétariat de rédaction qui regroupe outre les secrétaires de rédactions proprement dits, les correcteurs, le service de la saisie et celui du montage. Son rôle est de corriger les fautes qui ont échappé à la vigilance des autres maillons de la chaîne et de vérifier les maquettes avant tirage. Les secrétaires de rédactions sont, entre autres, chargés de perfectionner les titres proposés par les journalistes et de trouver des intertitres aux différents articles pour en faciliter la lecture.

Entre le traitement de l’information et sa production, se trouve l’imprimerie. Sa tâche consiste en l’impression des journaux de Sidwaya. Mais, elle peut fournir des prestations à titre onéreux à tout client.

b. La diffusion

Sidwaya dit s’adresser à tous les Burkinabè. D’où son slogan : « Le journal de tous les Burkinabè ». Sidwaya tire à 5000 exemplaires et est diffusé sur tout le territoire national. Sa diffusion se fait à la criée, par abonnement, par dépôt dans divers points de vente.

C. Le Pays

Les Editions Le Pays ont été créées le 3 octobre 1991 par Boureima Jérémie Sigué. En plus du quotidien Le pays, cet organe de presse édite un hebdomadaire culturel et sportif appelé Evasion et un mensuel, le magazine Votre Santé. Nous nous intéresserons à l’organisation du journal, à sa fabrication et à sa diffusion. Puis, nous aborderons ses sources de revenus.

1. L’organisation des Editions Le Pays

A côté du fondateur, il y a un directeur général qui joue le rôle de directeur de publication. C’est donc le directeur général qui assume, en principe, la responsabilité des articles publiés dans le journal. Il coordonne également les activités administratives du journal. L’actuel directeur de publication s’appelle Cheick Beld’Or Sigué. En dehors de la direction générale, l’administration comprend une direction des affaires administratives et financières, une direction des ressources humaines et un contrôleur général.

La direction des affaires administratives et financières est composée des services financier et comptable. Les services de la régie, des abonnements, des recouvrements, et de gestion des stocks relèvent du contrôleur général.

La direction des ressources humaines est chargée du recrutement et de la gestion des carrières des agents.

Par ailleurs, il y a une direction de l’imprimerie qui, avec la rédaction, intervient dans la fabrication du journal.

2. La fabrication et la diffusion du quotidien Le Pays

a. La fabrication

Au centre de la fabrication du journal se trouve la rédaction. Elle est dirigée par un rédacteur en chef, assisté du secrétaire général des rédactions, chargé des provinces et du rédacteur en chef délégué chargé des reportages.

Le rédacteur en chef dirige la conférence de rédaction au cours de laquelle le menu du journal est déterminé et les productions de la veille critiquées. Il n’y a pas de desk à proprement parler aux Editions Le Pays. En dehors des informations sportives dont le traitement est généralement confié à des journalistes considérés comme des spécialistes de la matière, les autres types d’informations sont collectées et traitées par tous les journalistes de la rédaction indifféremment de la matière concernée.

A la rédaction, sont rattachés les services de saisie et de montage. Toutefois, le service des corrections relève de l’imprimerie dont le rôle est déterminant dans la fabrication du journal.

b. La diffusion

Les responsables du journal estiment « qu’il s’adresse à toutes les catégories socioprofessionnelles, allant de l’agent de liaison au ministre ». Le Pays est également diffusé à la criée, par abonnement et par dépôt dans les différents points de vente. Grâce aux sociétés de transport, le journal est acheminé en province.

Ses responsables disent tirer au moins 10 000 exemplaires par jour. Le tirage évolue selon que l’on est en début ou en fin de semaine, en pleine semaine, en début ou en fin de mois. Le nombre de pages varie en fonction de l’abondance de l’actualité.

21 Charon Jean- Marie, La presse quotidienne, Editions La Découverte, Paris, 1996, P.11
22 Kindo Enock, Etudes caractéristiques de trois quotidiens burkinabè, Mémoire de maîtrise en science et technique de l’information et de la communication, cité par Balima Serges Théophile, Loada Augustin, Sangaré Nestorine dans Médias et démocratie, Codesria, 2012, P. 48

Page suivante : CHAPITRE II : LES PRATIQUES RESPECTANT LA PRESOMPTION D’INNOCENCE DANS LA PRESSE QUOTIDIENNE BURKINABE

Retour au menu : La présomption d’innocence dans la presse quotidienne burkinabè