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Section I : HISTORIQUE DE LA CORRUPTION

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Historiquement, le concept corruption a été appliqué à la fois aux
comportements politiques et aux attitudes sexuelles. A l’instar du terme latin
corruptus, le mot corrompu évoque toute une série d’image du mal ; il renvoie
aux facteurs de destruction de ce qui est sain. Le mot a toute fois une résonance
morale. Cependant, les définitions ne sont pas statiques. L’idée que les sociétés
se font de ce qui doit être considéré comme corrompu évolue grandement.

C’est pourquoi l’une des définitions les plus citées décrit la corruption comme
étant : Une conduite qui se détourne des devoirs officiels liés à la fonction
publique en vue d’obtenir des avantages personnels, qu’ils soient pécuniaires ou
de statut ; ou qui violent les règles émises contre certains comportements à visée
personnelle.

L’une des raisons pour lesquelles la corruption est insuffisamment étudiée en
tant qu’objet d’action publique tient peut-être au sentiment lancinant qu’il y a
rien à faire contre ce phénomène. Après tout, toute la corruption est aussi vieille
que le gouvernement des hommes lui-même(1).

Ecrivant il y a quelque 2300 ans après Jésus Christ, le premier ministre
Brahmane de Chandragupta dénombrait « au moins quarante manières de
détourner des fonds publics ». Dans l’ancienne Chine, on donnait aux
responsables une allocation appelée yang-lien, c’est-à-dire destinée à nourrir
l’absence de corruption. Il semble que cet aliment ait souvent raté son but.

Abdul Rahman Ibn Khaldun(2) disait qu’à la racine de la corruption se trouve la
passion du luxe au sein du groupe dirigeant.

C’est pour répondre aux dépenses entrainées par leur vie luxueuses que le
groupe en question se livrait à des tractations malhonnêtes.

Platon, dans les lois, parle ainsi de la corruption: Les serviteurs de la nation
doivent s’acquitter de leurs services sans recevoir la moindre gratification […]. Se
forger une opinion et se tenir n’est pas chose facile, mais c’est pour un homme le
moyen le plus sur d’obéir loyalement à la loi qui lui dit : “Ne rends aucun service
en échange d‟un présent.”

En fait, l’histoire de la corruption à travers l’espace et le temps reste et demeure
comme par le passé un perpétuel recommencement avec seulement de nouveaux
acteurs où les uns seront plus incultes, plus médiocres, plus cupides, plus
avares et aussi plus ignorants que leurs devanciers.

A l’instar de la maladie, la corruption nous habitera toujours. Mais la tristesse
de ce constat ne nous interdit pas de tout faire pour réduire la maladie ; de
même ne devrait-elle pas paralyser nos efforts dans la lutte contre la
corruption(3).

1.- Yannick Lahens : La petite corruption, Imprimeur II, mai 1999, p41
2.- Abou Zeid Abd er-Rahman, surnommé Ouéli ed-Din. Célèbre historien et philosophe de l’histoire arabe et berbère, né à Tunis en
1332, mort au Caire en 1406. «Ibn Khaldoun (…) a été l’un des premiers théoriciens de l’histoire des civilisations. Arnold Toynbee
dit de lui qu’il a “conçu et formulé une philosophie de l’Histoire qui est sans doute le plus grand travail qui ait jamais été créé par
aucun esprit dans aucun temps et dans aucun pays”.»
3.- Verly Dabel : Zéro Tolérance, Nouvelle 2004, Edition Le Natal, p13

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