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Section 2 : Présentation des principaux concepts de l’étude et de la méthode d’analyse

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Certains concepts clés de notre recherche ainsi que la méthode d’analyse qui a aidé à mener cette étude, méritent d’être mieux appréhendés, et ce pour une meilleure compréhension de la suite du document.

Paragraphe 1 : Exploration des principaux concepts de l’étude

Les notions de croissance, d’inégalité et de pauvreté ont bénéficié de l’intérêt de plusieurs auteurs qui s’y sont attardés à travers une abondante littérature que nous avons essayé d’explorer au mieux pour en tirer les éléments nécessaires à la clarification desdits concepts. Par ailleurs, certains indicateurs de pauvreté, tels que le seuil, l’incidence, la profondeur et la sévérité, seront également explicités, puisqu’ils constituent des éléments de base de nos analyses.

I- Croissance et inégalités

A-) Croissance

« Dans un sens large, la croissance économique est une augmentation soutenue et durable du niveau d’activité. Pour une économie nationale, cette augmentation concerne plus spécialement la production en volume et elle est mesurée en général par la progression du Produit Intérieur Brut (PIB) en volume. » (Bialès C. et al., 2002).

Ainsi définie, la croissance économique représente la variation en pourcentage du PIB par tête.

Les concepts de croissance, d’expansion et de développement sont certes voisins et liés mais doivent être distingués :

La croissance concerne le long terme et a une dimension structurelle tandis que l’expansion concerne le court terme et a une dimension conjoncturelle.

La croissance a un aspect surtout quantitatif alors que le développement revêt non seulement un aspect quantitatif, mais prend également en considération une dimension qualitative.

Par ailleurs, certains pays connaissent la croissance à long terme et d’autres non. Il s’agit là d’une question importante en économie car, c’est un taux de croissance maintenu pendant une longue période qui apporte la richesse à une nation et conditionne son développement qui, de plus en plus, a pour ancrage la lutte contre la pauvreté.

En fait, la croissance peut être réalisée à partir des sources plus ou moins saines et prometteuses :

Selon la théorie néoclassique, une économie ne peut pas s’accroître indéfiniment par recours au seul facteur “capital”. En d’autres termes, si une économie ne cherche à se développer qu’en augmentant son taux d’investissement, elle ne parviendra pas à la croissance à long terme. A court terme, le capital, et par conséquent la production, augmenteront. Mais, comme le stock de capital reste élevé, le taux de croissance économique diminuera et il deviendra finalement nul.

Cette conclusion repose sur une démarche intuitive claire et robuste : la loi des rendements décroissants.

Quant au modèle néoclassique, il considère que le progrès technique est le principal facteur de croissance économique dans un monde où existe une concurrence parfaite.

Mais, depuis le milieu des années 80, s’écartant de la tradition néoclassique, un grand nombre de chercheurs ont redoublé d’efforts pour déterminer les sources exactes de la croissance. L’ensemble des travaux qui en est résulté constitue les « nouvelles théories de la croissance », notamment celles relatives à la « croissance endogène ». Il est difficile de résumer ce vaste corpus de travaux dans les limites étroites de cette section, mais on peut les répartir en trois grandes catégories que nous nous contentons, ici, d’énumérer : le capital humain, la technique et les Etats(2).

B-) Inégalités

Les inégalités constituent des différences de toutes natures (économiques, sociales, culturelles,…) entre individus et groupes sociaux, dont certaines sont mesurables, et qui font l’objet, au sein de chaque société, d’un jugement de valeur entraînant un classement au moins implicite.

Les inégalités économiques sont principalement des inégalités de revenu et des inégalités de patrimoine. Les inégalités de revenu les mieux connues sont les disparités de salaires.

S’il est vrai que l’échelle du revenu est unidimensionnelle, la répartition de ce revenu pose des problèmes multidimensionnels. On peut donc distinguer essentiellement deux sortes d’inégalités : l’inégalité monétaire et l’inégalité non monétaire.

1-) L’inégalité monétaire

« L’inégalité monétaire » ou « de revenu » (ou de consommation), est mise en valeur par la courbe de Lorenz qui fournit le pourcentage de population détenant une certaine proportion des richesses. Cette courbe se déduit de la courbe de distribution par tête qui donne le nombre de personnes par niveau de revenu et de la courbe de répartition qui donne le pourcentage de population au-dessous d’un certain seuil de revenu, etc. Les trois courbes sont, de par leur définition, reliées les unes aux autres, respectant toutes trois le pré-ordre des utilités.

2-) L’inégalité non monétaire

Elle retrace non seulement les différences qui existent dans les possibilités d’accéder à des services collectifs permettant de satisfaire aux besoins fondamentaux (santé, éducation, etc.), mais aussi, les différences dans les probabilités de pouvoir mettre en valeur des capacités (différences de potentialités) qui font que des individus n’ont pas au départ les mêmes chances de réussite.

Par définition, on considère qu’il y a égalité des chances si l’avenir d’un individu ne dépend pas du capital économique, culturel ou social, qui est mis à sa disposition, mais de ses seuls talents.

La pauvreté non monétaire résulte tout autant de l’insuffisance d’équipements, du temps d’accès et de la difficulté de communication, de l’insécurité alimentaire, des différences de niveau d’éducation, etc., que de la stricte différence de revenu.

Remarquons toutefois qu’en Afrique, et dans beaucoup de sociétés traditionnelles, ce sont surtout les inégalités sociales de pouvoir, retraçant l’opposition entre puissants et faibles, qui dominent. Ces formes d’inégalités engendrent ensuite les autres formes d’inégalités, plus économiques, qui retracent la différence entre riches et pauvres.

Toutefois, dans la suite du présent document, les inégalités font essentiellement référence aux disparités de revenu au sein de la population entière.

II- Pauvreté et quelques-uns de ses indicateurs

A-) Pauvreté

Il est difficile de donner une définition unique du terme « pauvreté » qui fasse l’unanimité des auteurs. Nous proposons ici trois définitions de ce concept :
Primo, la pauvreté est perçue comme une incapacité pour un individu, un ménage ou une communauté de satisfaire ses besoins primordiaux de la vie que sont : l’alimentation, le logement, l’éducation, la santé et l’habillement.

Secundo, elle désigne la condition dans laquelle se trouve un être humain qui est privé de manière durable des ressources, des moyens, des choix et du pouvoir nécessaires pour accéder à son autonomie économique et favoriser son insertion sociale.

Tertio, nous définissons la pauvreté comme « la situation des individus ou des familles dont les ressources sont si faibles qu’ils se trouvent exclus du mode de vie considéré comme acceptable dans le pays où ils vivent. »

Toutefois, l’insuffisance de revenu ne saurait être le seul critère de définition de la pauvreté. Il faut en outre qu’il s’accompagne de conditions d’existence jugées insuffisantes dans le pays considéré en matière de logement, d’habillement, de nourriture, mais aussi de loisirs et de relations sociales. La notion de pauvreté est ainsi relative et déborde surtout celle de pauvreté matérielle (monétaire) proprement dite.

En effet, la pauvreté est un phénomène multidimensionnel. On peut ainsi distinguer fondamentalement une dimension économique, sociale et politique.

Si l’on considère la seule dimension économique de la pauvreté, on distingue essentiellement, de façon fonctionnelle, deux sortes de pauvreté :

1-) La pauvreté monétaire « ou de revenu »

Elle exprime un aspect de niveau de vie et résulte d’une insuffisance de ressources engendrant une consommation insuffisante (expression d’un niveau de bien-être trop faible). Sa mesure s’appuie soit sur le revenu, soit sur la consommation, traduite en valeur monétaire.

La théorie du bien-être sert de référence à l’analyse de la pauvreté monétaire. Du fait de l’impossibilité de mesurer les utilités, elle s’appuie sur l’utilisation du revenu (ou de la consommation) comme mesure de bien-être(3).

On définit un seuil monétaire estimé soit à partir du revenu, très variable, soit à partir de la consommation qui est jugée plus stable dans le temps. Il est censé déterminé soit une pauvreté absolue(4) selon que l’on considère un panier de référence, soit une pauvreté relative selon que l’on considère un pourcentage de population sur la distribution des revenus ou de la consommation.

Il apparaît que ces deux concepts sont complémentaires. Une mesure de pauvreté absolue est plus adaptée dans les pays en développement, où une part importante de la population vit autour du seuil de survie minimal, alors que dans les pays développés, où la sécurité alimentaire est quasiment assurée, la pauvreté se fonde davantage sur des comparaisons (Cogneau et al., 1996).

De même, une mesure de pauvreté absolue est plus utile en période de crise économique, car elle permet de suivre le nombre de personnes qui tombent au-dessous d’un seuil objectif considéré comme détecteur de pauvreté, alors qu’en période de croissance une mesure de pauvreté relative met en valeur les « laissés pour- compte » de la croissance.

2-) La pauvreté non monétaire

La pauvreté peut être également perçue dans sa dimension d’exclusion par rapport à un certain mode de vie matériel et culturel, résultant de l’impossibilité de satisfaire aux besoins essentiels (référence à la théorie des besoins essentiels), ou encore, la pauvreté peut traduire le fait que l’on n’ait pas pu disposer des moyens (« différentes formes de capital ») qui auraient permis de vivre correctement et de mettre en valeur ses capacités individuelles.

La pauvreté non monétaire traduit alors une vision plus qualitative de la pauvreté et se présente essentiellement sous formes de « pauvreté des conditions de vie » ou de « pauvreté des potentialités ».

Dans la première approche, l’analyse est élargie à l’ensemble des besoins qui permettent de mener une vie décente dans une société donnée, ce qui renvoie à la notion d’intégration/exclusion sociale. La « pauvreté des conditions de vie » ou « pauvreté d’existence », traduit ainsi une situation de manque dans les domaines relatifs à l’alimentation (déséquilibre nutritionnel), à la santé (non accès aux soins primaires), à l’éducation (non scolarisation), au logement, etc.

Quant à la « pauvreté des potentialités », elle traduit une insuffisante «accumulation de capital(5)» qui engendre une insuffisante mise en valeur des capacités individuelles (Herpin et Verger, 1998). Cette approche permet d’aborder la pauvreté à sa source en la considérant comme le résultat d’une incapacité à saisir les opportunités qui se présentent en raison d’un manque de capacités résultant d’une santé déficiente, d’une éducation insuffisante, de déséquilibres nutritionnels, etc. Dans une vision dynamique, on devient pauvre du fait de modifications dans le patrimoine (par faillite), dans le capital humain (handicap) ou dans le capital social (exclusion ou rupture familiale) – (référence à la pauvreté en terme de « stock »).

La pauvreté se manifeste ainsi de plusieurs manières : insuffisance de ressources, insatisfaction de besoins essentiels, incapacité à réaliser son potentiel.

Ces différents aspects se complètent. On peut, en effet, observer que la pauvreté monétaire, qui fluctue à court terme, a un effet à moyen terme sur les conditions de vie et, à plus long terme, sur les potentialités.

Par exemple, au niveau microéconomique, un ménage se voit obligé de retirer ses enfants de l’école en raison de la baisse de son revenu. La pauvreté monétaire entraîne la non scolarisation des enfants et donc une pauvreté de conditions de vie, qui se traduit par l’arrêt de l’accumulation de capital éducatif, entraînant à terme une pauvreté de potentialités.

B-) Quelques indicateurs de pauvreté

Il existe une vaste littérature relative à la mesure de la pauvreté, et chaque mesure met en exergue différents aspects des conditions de la pauvreté. Mais l’indice de pauvreté doit résumer l’information sur l’incidence et l’ampleur de la pauvreté et satisfaire certaines propriétés fondamentales. Des auteurs et notamment Sen (1976), ont proposé les axiomes qu’un indice de pauvreté devrait satisfaire. Il s’agit des axiomes de concentration, de monotonicité, de transfert et de décomposabilité.

L’axiome de concentration stipule qu’une fois le seuil de pauvreté fixé, il faudrait se concentrer sur les informations relatives aux pauvres dans la détermination du niveau de pauvreté global. Le seuil de pauvreté est supposé être un montant réel constant, en dessous duquel, un individu ou un ménage est déclaré pauvre.

L’axiome de monotonicité révèle que toutes choses égales par ailleurs, une réduction du revenu d’une personne se trouvant en dessous du seuil de pauvreté doit se traduire par une hausse de la mesure de pauvreté.

L’axiome de transfert quant à lui, montre que ceteris paribus, un transfert de revenu d’une personne située en dessous du seuil de pauvreté à tout autre individu ayant un niveau de vie supérieur doit accroître la valeur de la mesure de la pauvreté, à moins que le nombre de ménages en dessous du seuil de pauvreté soit strictement réduit par le transfert.

L’axiome de décomposabilité assure que la mesure de la pauvreté est additivement décomposable par sous-groupes de population, c’est-à-dire en fait que la pauvreté agrégée peut être représentée comme une somme adéquatement pondérée des niveaux de pauvreté dans les différents sous-groupes de la population.

L’axiome de décomposabilité facilite la construction des profils de pauvreté et permet ainsi de garantir que lorsque la pauvreté augmente dans un sous-groupe, la pauvreté globale s’accroît si toutes choses restent sans changement par ailleurs.

Les mesures de pauvreté qui satisfont aux axiomes précédents captent trois aspects de la pauvreté que sont : l’incidence, la profondeur et la sévérité de la pauvreté.

L’incidence de pauvreté P0 représente le ratio du nombre de personnes considérées pauvres à l’ensemble de la population ou du groupe concerné. Elle est mesurée par la proportion de la population se situant sous la ligne de pauvreté, la profondeur par le déficit moyen par rapport à la ligne de pauvreté des individus considérés comme pauvres. Toutefois, ces derniers concepts ne prennent pas en considération la distribution de notre mesure de bien-être parmi les ménages définis comme pauvres. En conséquence, un transfert de la part de revenu d’un ménage très pauvre vers un ménage moins pauvre (mais demeurant sous la ligne de pauvreté) ne changera pas la valeur d’un indice reflétant ces concepts. Pour faire face à ce problème, le concept de sévérité tient compte de la distribution du bien-être parmi les pauvres. Les trois concepts précédents constituent des cas distincts de la classe Pα ou FGT des mesures de la pauvreté développée par Foster, Greer et Thorbecke (1984)(6) et donnée par l’expression suivante(7) :

Ps'

Quant α = 0, il n’y a aucune préoccupation au sujet de l’étendue de la pauvreté. L’indice Pα devient : Po = H = q / n qui est donc un indice de dénombrement de pauvres. Il mesure le ratio ou l’incidence de la pauvreté. Bien que P0 soit l’indice de pauvreté le plus souvent utilisé, il ne permet pas de saisir la gravité ou l’ampleur de la pauvreté et ne respecte pas les deux axiomes de Sen (monotonicité et transfert).

Lorsque α = 1, la préoccupation est uniforme au sujet de la pauvreté : une unité monétaire gagnée par les très pauvres aurait le même effet sur la pauvreté qu’une unité monétaire gagnée par les modérément pauvres. Contrairement à l’incidence de la pauvreté (P0), l’indice d’écart de pauvreté ne se prête pas à une interprétation immédiate et intuitive. Il permet d’estimer le déficit proportionnel, c’est-à-dire la distance pour chaque individu entre la dépense par tête et le seuil de pauvreté. Il s’agit donc d’un indice d’écart de pauvreté qui mesure la profondeur de la pauvreté.

Pour pouvoir élaborer des politiques d’intervention dans le domaine de la réduction de la pauvreté, il est important de savoir non seulement combien il y a de pauvres, mais également quel est leur degré de pauvreté. L’indice d’écart de pauvreté (P1) est utilisé à cette fin, à savoir, mesurer l’incidence mais aussi le degré de la pauvreté. Son expression est donnée par la formule suivante :

P1

Autrement dit, cet indice prend en compte, et le nombre de pauvres, c’est-à-dire H, et l’étendue de la pauvreté, c’est-à-dire I. L’indice P1 est par conséquent un instrument précieux pour comparer la pauvreté relative de divers groupes ou régions géographiques et permet à cet égard de diriger les interventions vers les plus nécessiteux.

Lorsque α = 2, il y a une différence entre les deux situations, et la différenciation s’accentue au fur et à mesure que α s’élève et qu’un poids plus grand est donné aux plus pauvres d’entre les pauvres. P2 mesure donc la relative inégalité de distribution des revenus parmi les pauvres. Il fournit l’intensité de la pauvreté.

Paragraphe 2 : Présentation de la méthode d’analyse : approche statique de Kakwani (1993)

Pour évaluer l’impact de la croissance et des inégalités sur la pauvreté, Kakwani (1993) a proposé une décomposition de l’incidence de la pauvreté en deux effets : un effet de la croissance qui laisse invariant l’inégalité dans la distribution des revenus et un effet lié à l’inégalité à revenu constant.

En fait, l’approche statique de Kakwani consiste à dériver des élasticités de la pauvreté par rapport au revenu moyen ou à la dépense moyenne et à l’inégalité, mesurée par la courbe de Lorenz, afin d’évaluer les changements de la pauvreté dus aux variations du revenu et de l’indice de Gini. Exposons brièvement les éléments de cette méthodologie.

Nanak Kakwani suppose qu’un indice de pauvreté, noté, est une fonction des trois éléments à savoir : le seuil de pauvreté (Z) ; le revenu (ou la dépense) moyen par tête d’habitant (μ) et l’inégalité de revenu captée par la courbe de Lorenz L(p). Donc :

θ

Si l’inégalité est mesurée par la courbe de Lorenz, toute modification de cette courbe induira une variation de l’inégalité. Considérons une courbe de Lorenz caractérisée par les k paramètres m1, m2, …, mk. Alors, les modifications de cette courbe seront attribuées aux variations des paramètres et l’on aura :

dL

Ainsi, à partir de l’équation (1), si le seuil de pauvreté (Z) reste constant, alors une modification de la pauvreté pourrait être représentée par :

dθ

Cette relation décompose la variation de la pauvreté en deux éléments : l’effet de croissance, obtenu en maintenant la distribution du revenu constante, et l’effet de distribution de revenu, obtenu en gardant inchangé le revenu total. Le premier terme du second membre de l’équation (3) est appelé “effet de croissance pure” alors que le second terme représente “l’effet d’inégalité”. Si la croissance économique est positive, alors l’élément de croissance pure sera négatif, et vice-versa. Cette approche permet à l’auteur de calculer ces deux effets en utilisant une seule base de données.

Afin de spécifier les deux effets précédents en prenant en considération un indice de pauvreté, Kakwani suppose, par la suite, que le revenu X d’un individu est une variable aléatoire de fonction de densité f(X) et de fonction de répartition F(X). A partir de la classe des mesures de la pauvreté (possédant des propriétés d’additivité et de séparabilité), dénotée par θ et donnée par :

F(X)

2 De nombreux économistes ont étudié comment les Etats peuvent infléchir le taux de croissance économique. Manifestement l’Etat est le plus puissant acteur de toute économie, et ses actions de politique influencent fortement le processus de croissance.
3 Si les individus partagent les mêmes préférences (et donc ont la même fonction d’utilité non observable) et s’ils font face au même système de prix, le classement par le revenu sera le même que le classement par les utilités à travers une relation de pré-ordre identique. La prise en compte des aspects de pauvreté dans un cadre qui n’est pas systématiquement marchand (biens collectifs, droits et obligations) invite cependant à reformuler certains fondements de la théorie du bien-être (principe de rationalité des agents, conditions de concurrence parfaite, etc.) : une adaptation est nécessaire.
4 Le concept de ‘‘pauvreté absolue’’ se rattache au ‘‘vitalisme’’ qui définit la vie comme ‘‘ l’ensemble des forces qui résistent à la mort’’. Le minimum vital correspond au montant des ressources nécessaires pour ne pas être entraîné dans la mort.
5 Il s’agit de moyens d’ordre matériel (équipements physiques ou capital financier) mais aussi de capital humain (niveau d’éducation ou d’expériences, espérance de vie) et de capital social (réseau de relations, stocks de droits, etc.). Sen (1985) parle de “functionings” pour définir les activités qu’un individu peut mener ou des états qu’il peut atteindre. Il ne s’agit pas de garantir l’atteinte d’un niveau mais seulement d’assurer la possibilité effective ou l’opportunité réelle d’y accéder (débats complexes entre les tenants de la responsabilité totale des individus (Rawls, etc.) et les tenants de la responsabilité limitée par le degré de choix et de contrôle (Sen, etc.), dont une voie moyenne peut être trouvée en se focalisant sur certaines réalisations jugées pertinentes du point de vue de l’égalité sociale, en négligeant celles qui renvoient à la responsabilité individuelle).
6 Pour une discussion plus détaillée des propriétés et de l’utilité de la classe des mesures FGT, voir Martin Ravallion, Comparaison de la pauvreté : Concepts et méthodes. LMS Working Paper N°122, World Bank, Washington, D.C.1996
7 Il faut noter que dans le cas où l’unité d’analyse est le ménage, chaque observation doit être pondérée par la taille du ménage. Ainsi, l’indice devient : Ps où wi représente la taille du ménage.

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