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Section 2 : Les conséquences sanitaires et sociales pour la population

ADIAL

L’impact de l’alcool ne s’arrête pas au seul domaine économique, l’alcool à des répercussions directes sur la population. Est entendu par-là, les conséquences sanitaires et sociales résultants de la consommation d’alcool (§1). Sans oublier d’évoquer ses effets les plus dévastateurs en cas de dépendance (§2).

§1. Les répercussions de l’alcool sur le plan sanitaire et social

L’alcool fait des ravages dans la société, en ce sens qu’en plus d’être à l’origine de nombreux accidents mortels sur les routes, il provoque chez les consommateurs de graves maladies qui peuvent leur être fatales (A). Le plus inquiétant est que ces consommateurs sont de plus en plus jeunes à boire de l’alcool (B).

A. L’alcool un fléau pour la société ?

En 2003, le nombre de décès dus à l’alcool était en moyenne de 37 000 par an selon OFDT.(19)Ce nombre regroupe « 10 000 décès par cancer, 6 900 décès par cirrhose, 3 000 décès par psychose et dépendance alcoolique. Et 2 200 décès par accidents de la route.

Sur ce nombre, 14% des décédés sont des hommes et 3% sont des femmes ».

Ces chiffres reflètent que ce sont les hommes qui sont les principales victimes de l’alcool.

Sans compter que le nombre de personnes ayant recours à des soins à cause de leur consommation d’alcool est en constante augmentation.

En additionnant toutes les maladies liées à l’alcool (celles précitées) cela fait 1,3 million de séjours hospitaliers en 2003. Et plus de 130 000 personnes ont consulté des centres spécialisés pour des problèmes liés à une dépendance ou à une consommation nocive d’alcool en 2007.

Ces chiffres datent des années 2003 et 2007 mais ils montrent déjà que le taux de mortalité attribuable à l’alcool est conséquent en France. En tout état de cause, ces chiffres n’ont cessé d’augmenter au fil des années et ils correspondent, avec une majoration certaine, à la situation actuelle en France.

C’est tout à fait ce que démontre une récente étude qui estime qu’en France, le nombre de décès dus à l’alcool est de 50 000 par an.(20) Le nombre de décès par cancers est désormais évalué à 15 000. S’agissant des maladies cardio-vasculaires, elles atteignent les 12 000 morts.

Il faut rajouter en plus 8 000 morts dues à des maladies digestives telles que les cirrhoses. Il est frappant de constater que toutes ces infections mortelles ont fortement augmenté, faisant ainsi grimper le taux de mortalité imputable à l’alcool.

En effet, le taux de mortalité masculine est de 13 %, ce qui représente 36 500 décès. Cette proportion en comparaison à d’autres pays européens est plus élevée qu’ailleurs. Ainsi le pourcentage de mortalité des hommes en Italie est de 3 %. De même qu’au Danemark, il est seulement de 1 %.

Concernant le taux de mortalité des femmes, celui-ci est plus faible que pour les hommes mais il représente tout de même 5 % de la mortalité totale soit 12 500 décès chaque année. Ce taux est également supérieur à celui constaté dans les autres pays de l’Union européenne comme en Italie et au Danemark avec des taux respectifs de 2 % et 1 %. L’alcool est également responsable de 40 % de mortalité prématurée en France à cause de toutes les maladies qui lui sont attribuées.

Il faut également savoir, que le nombre d’infractions commises sous l’emprise de l’alcool est lui aussi en nette progression.

Ainsi, selon les données du ministère de l’Intérieur(21), la conduite en état d’ivresse qui est l’infraction liée à la consommation d’alcool la plus connue, a représenté en 2008, 100 621 contraventions (dans le cas d’un taux d’alcoolémie supérieur au taux légal mais inférieur à 0,8g/l de sang) et 176 443 délits (dans le cas d’un taux d’alcoolémie supérieur à 0,8g/l de sang ou un refus de contrôle de l’alcoolémie).

D’autres infractions moins connues mais liées à l’alcool sont également à dénombrer, comme les agressions, les crimes ou encore les agressions sexuelles. Selon un rapport de l’Académie nationale de médecine(22), l’alcool serait impliqué dans 26 à 39 % des agressions physiques ou sexuelles et dans 40 voire 50 % des homicides. Mais ces infractions ne peuvent être quantifiées de manière précise car elles ne font pas l’objet de données statistiques exhaustives.

Par conséquent, les impacts réels de l’alcool restent pour certains d’entre eux encore méconnus car ils sont difficiles à évaluer faute de chiffres reflétant la réalité et laissant supposer des chiffres bien plus importants que ce qu’il n’y parait.

B. Les jeunes de plus en plus touchés et de plus en plus tôt

Monsieur Roger NORDMAN est un membre titulaire de l’Académie nationale de médecine, il a publié en 2007 un rapport intitulé « Evolution des conduites d’alcoolisation des jeunes : motifs d’inquiétude et propositions d’action »(23).

Ce rapport met en évidence la nécessité de s’adresser de manière ciblée à chaque catégorie de personne pour délivrer son message car il apparait que le mode de consommation de l’alcool diffère selon les tranches d’âge. Pour les jeunes, il faut réussir à les toucher mais sans stigmatiser leur comportement.

C’est à l’occasion des journées de l’appel à la défense que les enquêtes sur les jeunes sont réalisées. Ces enquêtes « ESCAPAD » concernent la santé et les comportements des jeunes.

Grace à celles-ci, il est révélé que ce sont les hommes majoritairement qui ont un usage régulier de l’alcool et que 46 % des jeunes ont bu de l’alcool au cours du mois écoulé.

Le rapport utilise le terme « d’intoxication alcoolique aigue » pour désigner le phénomène de « binge drinking » et indique que les jeunes recherchent intentionnellement à être dans un état d’ivresse. Ce type de comportement a été décelé dès l’âge de 12 ans et pourtant il est très
nocif pouvant conduire à des comas éthyliques qui peuvent s’avérer mortels.

Dans l’enquête ESCAPAD, 2,3 % des jeunes âgés de 17 ans ont reconnu avoir pratiqué le « binge drinking » au cours du dernier mois.

L’inquiétude de cette pratique est légitime car il apparait que l’intoxication alcoolique aiguë concerne même les plus jeunes, ce qui a des conséquences désastreuses sur leur cerveau. Une étude a mis en avant que la consommation d’alcool à un âge précoce détruisait la matière grise dans les zones cérébrales.

En Angleterre le phénomène est bien plus important, un ouvrage publié sur le sujet indique même que les jeunes filles s’enivrent plus que les garçons.

Au Danemark, le nombre de jeunes ayant été au cours du dernier mois, en état d’ivresse au moins trois fois est de 26 %.

Bien que ce mode d’alcoolisation soit moins répandu en France que dans les autres pays européens, l’étude de leur modalité de consommation est nécessaire.

Ainsi, il ressort de ce rapport que l’usage de l’alcool commence dès l’adolescence et le paroxysme est atteint entre 20 et 25 ans. Les jeunes consomment de l’alcool surtout le weekend à l’occasion de fêtes ou entre amis.

Mais cette enquête révèle que 30 % des jeunes de 17 ans disent avoir bu au cours du mois passé de l’alcool avec leurs parents.

Les jeunes consomment essentiellement de la bière et des alcools forts. Le danger s’accentue encore plus lorsqu’il y a une association de l’alcool avec d’autres produits, c’est ce qui s’appelle la polyconsommation. Le nombre de jeunes âgés de 17 ans reconnaissant avoir déjà mélangé des produits simultanément à l’alcool est respectivement de 35 % avec du cannabis et de 10 % pour une prise médicamenteuse.

Pour lutter contre l’alcoolisme des jeunes, des mesures législatives sont mises en place. Ainsi, les articles du Code de Santé Publique baptisés « Protection des mineurs » ont récemment fait l’objet d’une réforme pour simplifier leur mise en oeuvre.

En effet, selon les anciens articles, il était interdit entre autres, de vendre ou d’offrir des boissons alcoolisées à un mineur de moins de seize ans et il fallait également distinguer selon le type d’alcool en cause. L’application de ces articles était jugée trop complexe sans parler qu’il était difficile pour un commerçant d’apprécier l’âge d’un jeune.

La Loi EVIN, interdit purement et simplement la vente de tout type d’alcool à un mineur de moins de dix-huit ans.

De même que la publicité et la propagande des boissons alcooliques sont strictement réglementées et interdites pour les publications à destination de la jeunesse.

Ces lois sont une nécessité car il faut rappeler que selon une étude de l’Observatoire de l’Institut de recherches scientifiques sur les boissons menée en 2005, « plus de 9 jeunes sur 10 ont déjà consommé de l’alcool à 17 ans et 11% déclarent en boire au moins dix fois par mois.

Et près de 6 adolescents sur 10 ont déjà été ivres ».

L’alcoolisation aiguë est de plus en plus fréquente dans le milieu étudiant. Dans le monde universitaire, de nombreuses soirées étudiantes sont organisées au cours desquelles l’alcool est souvent à un prix incitatif voire même offerte, ce qui favorise une consommation excessive mais également un risque accru d’un usage régulier qui peut conduire jusqu’à la dépendance.

§2. Les effets de l’alcool et les risques liés à une consommation excessive

L’alcool, lorsqu’il en fait usage de manière modérée et contrôlée, peut être un outil culturel de socialisation et à peu de conséquences.

Cependant, l’absorbation d’alcool conduit inévitablement à des effets physiques et à une accentuation des risques au volant (A).

De plus, dès lors que la consommation d’alcool devient fréquente voire systématique, celle-ci à des conséquences néfastes pour la santé et engendre une dépendance (B).

A. Les effets de l’alcool sur l’organisme et en cas de conduite au volant

Les effets de l’alcool sur l’organisme et en cas de conduite au volant

1. Les effets immédiats de l’alcool sur l’organisme

L’alcool est considéré comme une drogue, il produit divers effets sur l’organisme et peut même conduire à la dépendance. Lorsque l’alcool est ingéré, il est absorbé directement à travers l’estomac et passe rapidement dans les vaisseaux sanguins.

En quelques minutes, il se diffuse dans tout le corps et notamment dans le cerveau. La consommation d’alcool entraine toute une série de risques pour le consommateur.

Les risques immédiats sont tout d’abord, ses effets psychotropes. Rapidement après l’absorption, il active le circuit de la récompense ce qui provoque un état d’euphorie, il entraine une désinhibition et donne l’impression de mieux s’exprimer, de mieux gérer ses émotions et les relations sociales.

Ensuite, l’alcool cause des effets physiques, il entraine des troubles digestifs et des vomissements. Il agit sur les fonctions motrices et provoque des troubles de la vision et de la coordination. L’alcool influe également sur l’état psychologique en altérant la mémoire immédiate et la capacité de jugement.

2. Les effets de l’alcool au volant cause de mortalité routière

La conduite en état d’ivresse peut se révéler très dangereuse.

En effet, il est prouvé que le taux d’alcoolémie accroit de manière exponentielle le risque d’accident.

Les premières manifestations de l’alcool sont qu’il empêche d’avoir des mouvements coordonnés et produit une diminution de l’attention et des réflexes. Le temps de réaction est plus long et des troubles de la vision peuvent apparaitre dont un rétrécissement du champ de la vision. L’effet désinhibant peut amener le conducteur à mal évaluer les dangers et à transgresser les interdits.

Enfin, l’alcool expose à des risques majeurs, à savoir des comportements violents, des agressions, des homicides et suicide car il favorise le passage à l’acte et induit une perte de contrôle de soi.

Les effets de l’alcool sont rapides mais son élimination de l’organisme est lente. Après son absorption l’alcool produit pleinement ses effets au bout d’une demi-heure seulement. Par contre, il diminue très lentement, il faut patienter entre une et deux heures pour éliminer de l’organisme un verre d’alcool. Et il n’existe aucun moyen pour accélérer ce processus d’élimination. A savoir également que le taux d’alcoolémie peut varier selon la personne, son sexe, son âge, son poids etc… mais dans tous les cas, l’élimination de l’alcool dans le sang est longue.

L’action de l’alcool ne s’arrête pas là, lorsque son usage est répété quotidiennement il peut provoquer une dépendance qui cette fois, en plus des effets directs sur l’organisme entraine des effets néfastes à plus longs terme.

B. La dépendance à l’alcool : l’alcoolisme et ses effets

1. La dépendance

La dépendance à l’alcool se caractérise par une consommation répétée, compulsive et excessive.

Une personne est dite alcoolique lorsqu’elle est incapable de réduire ou d’arrêter sa consommation et ce, malgré les répercutions délétères sur sa santé.

Les symptômes de l’alcoolo-dépendance se manifestent à travers des troubles du comportement, des tremblements et des crampes ainsi que de l’anorexie dans certains cas.

En France l’alcoolisme chronique est à l’origine de 30 000 décès chaque année.

Le nombre de buveurs dits « problématiques » s’élève à environ 5 millions. Selon les critères de l’OMS(25), cela concerne les personnes buvant quotidiennement plus de trois verres pour les hommes et plus de deux verres pour les femmes.

Il y a une catégorie intermédiaire composée de consommateurs ayant un usage excessif de l’alcool avec des effets nocifs sur leur santé, sans pour autant être dépendant.

Les malades alcoolo-dépendants représentent entre 1 à 1,5 million des consommateurs d’alcool. Ils peuvent être dépendants sur le plan physique, c’est-à-dire qu’ils ressentent un besoin irrépressible de boire de l’alcool. Mais ils peuvent également développer une dépendance psychique qui signifie qu’ils ne parviennent pas à s’abstenir de boire.

Le pourcentage d’adultes qui connaissent des difficultés avec l’alcool est estimé à 10 %, les hommes sont plus touchés que les femmes.

2. Ses effets dévastateurs sur l’organisme

Une consommation régulière et excessive de l’alcool entraine de graves risques sur la santé à long terme.

En effet, le mésusage de l’alcool multiplie le risque de nombreuses pathologies, provoquant ainsi des cancers des voies aérodigestives supérieures, à savoir, la gorge, la bouche, le larynx et l’oesophage.

L’alcool est directement responsable de certaines maladies du pancréas et du foie. Les cirrhoses alcooliques et les hépatites sont exclusivement imputables à l’alcool.

De plus, l’alcool est un facteur de risque aggravant pour certaines pathologies, il est à l’origine notamment, des troubles cardiovasculaires et de l’hypertension artérielle.

Sans oublier qu’un usage toxique de l’alcool engendre d’importants troubles psychiques (dépression, anxiété) et des maladies irréversibles du système nerveux, détruisant les neurones.

L’alcool consommée de manière récurrente et excessive a donc des conséquences catastrophiques sur l’organisme et peut entrainer de graves maladies incurables.
Enfin, la dépendance s’accompagne également de difficultés majeures d’ordre professionnel, relationnel, et social tel que le repli sur soi, la marginalisation etc…

19 http://www.alcoolinfoservice.fr
20 http://sante.lefigaro.fr
21 http://www.alcoolinfoservice.fr
22 http://www.academie-medecine.fr
23 http://www.academie-medecine.fr
24 http://sante.lefigaro.fr: Alcoolisme : le sevrage par l’abstinence en question
25 http://sante.lefigaro.fr: Alcoolisme : le sevrage par l’abstinence en question

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