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Section 1 : Le besoin de réassurance

ADIAL

Le besoin de réassurance peut tout d’abord s’expliquer par le fait que nous observons depuis plusieurs années une recrudescence des évènements naturels catastrophiques, entraînant des coûts de plus en plus importants pour l’industrie de l’assurance (cf. ANNEXE 4). En 2007, plus de 500 catastrophes naturelles ont été recensées dans le monde, soit une progression de 20% par rapport à l’année précédente. De plus, entre 1997 et 2006, le nombre de catastrophes a augmenté de 60% par rapport à la période allant de 1987 à 1996, soit de 4241 à 6806 catastrophes(59).

Afin de mieux comprendre les causes de cette augmentation, beaucoup pointent du doigt l’activité humaine et le réchauffement climatique, même si selon la plupart des climatologues, il est encore très difficile d’attribuer tel ou tel évènement, surtout extrême, aux changements en cours. D’ici quinze ou vingt ans, cela deviendra peut être évident, mais à ce jour rien n’est encore certain. Pour la Banque mondiale, « les catastrophes naturelles devraient augmenter en termes de fréquence et de changement climatique, de la croissance démographique, de l’urbanisation rapide et de la dégradation de l’environnement ». Un rapport conjoint du PNUD(60) et du FNUAP(61) publié en 2008 dresse le même constat : « la portée des catastrophes naturelles et l’augmentation de leur fréquence et gravité indique que les conséquences du changement climatique ne feront qu’empirer, notamment en raison de l’urbanisation rapide actuellement en cours »(62).

Face à la hausse incontestable des évènements catastrophiques, les capacités financières des assureurs de première ligne semblent largement insuffisantes. Il a donc fallu trouver des solutions et c’est pour cette raison que le marché de la réassurance s’est fortement développé ces dernières années.

La technique de la réassurance pourrait schématiquement être présentée comme l’assurance des sociétés et des compagnies d’assurance. Juridiquement, il s’agit d’un contrat par lequel un assureur obtient la prise en charge par un autre assureur (dit réassureur) de tout ou partie des risques qu’il supporte à l’égard de ses assurés. La réassurance ne modifie toutefois en rien les contrats d’assurances primitifs(63) puisqu’il s’agit d’un partage « vertical » et non « horizontal » du risque comme cela peut être le cas pour les situations de coassurance. En effet, dans le système de réassurance, le souscripteur ne connaît bien souvent pas l’existence du réassureur et n’a aucun lien juridique avec ce dernier.

En matière de catastrophes naturelles, l’assureur ne peut pas maîtriser totalement les risques qu’il assure puisque la mesure probabiliste laisse beaucoup trop d’incertitudes : la fréquence et l’intensité des sinistres n’est pas maîtrisable. Cette grande volatilité du risque entraîne donc nécessairement un fort besoin de réassurance, puisque cette dernière permet une prise en charge mutualisée des catastrophes naturelles au niveau mondial. En effet, l’assureur est financièrement limité dans sa capacité à supporter le coût des sinistres, et encore plus particulièrement en ce qui concerne les grandes catastrophes naturelles. Les limites des assureurs sont à la fois techniques (fonds propres, provisions techniques) et règlementaires (règlementation et contrôle national), et elles imposent des limites à son activité.

59 Source : Sigma, www.swissre.com
60 Programme des Nations Unies pour le Développement
61 Fonds des Nations Unies pour la Population
62 www.notre-planete.info
63 Lexique des termes juridiques, Dalloz 15ème édition, 2005.

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