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PRESENTATION et INTERPRETATION DES RESULTATS

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Le tableau 1 présente le nombre d’agriculteurs pratiquant l’une ou l’autre culture ou encore les deux à la fois.

Tableau 1 : Effectifs de paysans producteurs pratiquants la culture d’oignon et/ou de la pomme de terre

Effectifs de paysans producteurs pratiquants la culture d’oignon et ou de la pomme de terre

Les données du tableau ci – haut indiquent la spéculation qui prédomine dans l’aire d’étude, font constater que l’oignon est la culture la plus pratiquée par rapport à la pomme de terre suite à son faible cout d’intrants nécessaires pour la production. En effet l’acquisition de la semence de la pomme de terre coute plus cher que celle de l’oignon ; il en est de même pour ce qui est des produits phytosanitaires ( voir tableau 9 : cout d’acquisition des intrants pour la pomme de terre et oignon).En ce qui concerne la répartition des cultures dans les localités, les résultats du tableau 4 montrent que les agriculteurs qui font à la fois la pomme de terre et l’oignon sont plus nombreux dans la localité de Kajeje (40% des enquetés),suivis de ceux de Cibumbiro, avec 16%.

Selon les paysans, la pomme de terre ne donne pas bien dans les autres localités car les sols sont épuisés.

Les tableaux 2 et 3 renseignent sur la superficie moyenne qu’occupent l’oignon et la pomme de terre à Mudaka et leur répartition dans les différentes localités

Tableau 2 : La superficie moyenne occupée par la culture de l’oignon

La superficie moyenne occupée par la culture de l’oignon

En ce qui concerne la superficie disponible pour la culture de l’oignon par localité, Cituzo vient en première position avec une superficie moyenne de 3250 m², soit 0,325 ha. A Cituzo l’écoulement vers le marché est très facile par rapport aux autres localités, ce qui stimule les producteurs à accorder plus de surface à l’oignon. En suite vient Cibumbiro, qui, malgré la distance l’éloignant de tous les marchés locaux cette localité occupe une place considérable du point de vue de sa superficie moyenne .Une comparaison entre les résultats de cette étude et ceux de l’inspection provinciale de l’agriculture de 2007 où la superficie moyenne occupée par l’oignon était de 872,2 ha montre que la superficie occupée par l’oignon est en extension.

Pour la culture de la pomme de terre, la localité de Cibumbiro occupe la première place avec une superficie de 7800m², soit 0,78ha, cette localité est suivie de Kajeje avec une superficie de 5400m², soit 0,54ha. Il ressort donc de ces résultats que les producteurs accordent des vastes superficies à la pomme de terre vu l’importance de la culture favorisée aussi par les conditions agro écologiques (sols fertiles et haute altitude). La superficie moyenne par ménage qu’occupait la culture de la pomme de terre en 2007 selon l’IPAPEL était de 4128 m²,soit 0,41ha dans le groupement de Mudaka.Une confrontation avec les résultats de cette enquête prouve que la superficie disponible par ménage pour la culture de la pomme de terre est également en extension comme c’était le cas pour l’oignon.

Les tableaux 4 et 5 présentent successivement les dépenses des opérations engagées par les agriculteurs pour la culture de l’oignon et de la pomme de terre sur une superficie de 1 ha à Mudaka.

Tableau 4 : Opérations et dépenses réalisées en moyenne par ha et par agriculteur pour la culture de l’oignon

Opérations et dépenses réalisées en moyenne par ha et par agriculteur pour la culture de l’oignon


Au regard des résultats du tableau 8, on constate que le coût total pour les opérations culturales nécessaires à la production d’oignon sur une superficie d’un ha sont évalués à 200,51$ dans le groupement de Mudaka. Cependant l’opération la plus couteuse est le 1er labour, suivi du 2ème labour, qui nécessitent successivement 51,12 et 36,48$ par hectare. En suite viennent le sarclo binage qui sont aussi des opérations culturales qui coutent cher au paysan et nécessitent respectivement 31,6 et 25,6 $. Le piquetage et la troueson au moment du semis aussi assez d’investissement (31, 36$). L’arrosage et l’installation du germoir semblent être les opérations les moins chères et ne nécessitent pas assez de la main d’oeuvre dans la production de l’oignon à Mudaka.

Tableau 5 : Dépenses de la main d’oeuvre pour couvrir 1ha de la pomme de terre

Dépenses de la main d’oeuvre pour couvrir 1ha de la pomme de terre

Les résultats du tableau 5 montrent que le coût total de la main d’oeuvre liée aux opérations culturales pour emblaver 1ha de pomme de terre est en moyenne de 202,45$ et sont presque égaux à ceux de l’oignon. En ce qui concerne les labours et les sarclobuttages, les résultats de la pomme de terre sont similaires à ceux de l’oignon. En effet, chez la pomme de terre comme chez l’oignon, les labours et les sarclobuttages sont les opérations culturales qui nécessitent assez d’investissement de 51,12 et 35,84$.En suite viennent les opérations comme la récolte et le calibrage, le piquetage et la plantation ainsi que le hersage dont les dépenses nécessaires sont comprises entre 11 et 17$,tandis que les autres opérations exigent moins de 10$ par hectare.

Le tableau ci-dessous présente les dépenses en intrants (input) utilisées pour la culture de l’oignon et de la pomme de terre et la comparaison des coûts liés à l’acquisition d’intrants pour la production de l’oignon et de la pomme de terre sur une superficie de 1ha.

Tableau 6 : Coûts des intrants (input) pour la culture de l’oignon et de la pomme de terre

Coûts des intrants (input) pour la culture de l’oignon et de la pomme de terre

Les résultats du tableau 6 révèlent que les couts d’acquisition d’intrants à l’ha sont nettement plus élevés chez la pomme de terre que chez l’oignon. Ces coûts sont estimés à 653,14$ pour la pomme de terre contre 287,8$ chez l’oignon, soit le double. Ceci serait dû au faite que la production de la pomme de terre nécessite que l’agriculteur dispose des produits phytosanitaires comme les fongicides (Ridomil et Dithane) qui coûtent cher pour faire face aux bio-agresseurs. C’est ainsi que pour 1ha de pomme de terre, un producteur a besoin de 12,2Kg de matière active de Ridomil qui lui coûtent 9$ par Kg, soit au total 109,8$ ou soit 8Kg de Dithane qui valent 76$ à raison de 9,5$ par Kg. En ce qui concerne l’acquisition des semences, il ressort encore des résultats du Tableau 10 que la production de la pomme de terre nécessite de grandes quantités de semences à l’ha (722,1Kg) et qui nécessitent assez de moyens (288,84$).

Les besoins en fumure organique à l’hectare sont aussi élevés chez la pomme de terre que chez l’oignon, avec 510kg pour 178,5$ contre 532 kg qui coûtent 159,6$.

Les résultats du tableau 8 suggèrent que les coûts élevés de production à l’hectare de la pomme de terre par rapport à l’oignon sont dus à l’acquisition des produits phytosanitaires et à la semence, et confirment ceux des enquêtés de TANGANYIKA et al. (1999) sur la pomme de terre de terre et la patate douce au Bushi. Selon ces chercheurs, la disponibilité, les coûts des fongicides et l’acquisition des semences de bonne qualité constituent un problème majeur pour la production de la pomme de terre au Bushi.

Quantités moyennes d’output vendues par unité de référence

Les principales unités de mesure utilisées par les paysans au marché pour la vente de l’oignon sont les bottes et 100 pièces qui pèsent environ chacune 25kg, de 300 pièces qui pèsent en moyenne 40kg et celles de 500 pièces qui pèsent environ 50kg. Pour ce qui est de la pomme de terre, les unités de référence à la vente sont les sacs de 50,100 et 150kg.

Le tableau 7 présente les unités de vente, les prix et les quantités moyennes d’oignon et sacs de pomme de terre récoltées sur 1ha dans le groupement de Mudaka.

Tableau 7 : Unités de vente, les prix de vente et les quantités des produits récoltés en moyenne.

Unités de vente, les prix de vente et les quantités des produits récoltés en moyenne

Le résultat du tableau 7 relèvent ce qui suit : Pour l’oignon, les producteurs sont groupés en trois catégories selon leur capacité de production à l’hectare ;il ya ceux qui produisent en moyenne 25 bottes de 100 pièces, ayant chacune 25kg d’oignon à l’hectare, en suite ceux qui obtiennent 32 bottes de 300 pièces, ayant chacune 40kg par hectare et afin ceux qui obtiennent 15 bottes de 500 pièces, ayant environ 5okg d’oignon par hectare. Quant à la pomme de terre, il ya des producteurs qui obtiennent à l’hectare 35 sacs de 50kg (1750kg/ha) à l’hectare ; ceux qui produisent 2600kg par hectare soit 26 sacs de 100kg et afin la catégorie des producteurs qui obtiennent un rendement de 12 sacs de 150gk, soit 1800kg par hectare.

Les prix sont variables selon le calibre ou la grosseur des bulbes de l’oignon et des tubercules de pomme de terre. Il en est de même lors de l’emballage où on vient de constater au tableau 7 que les bottes sont classées selon l’importance de la grosseur des bulbes de l’oignon et les sacs selon le calibre des tubercules de pomme de terre.

Le tableau 8 renseigne les différents lieux d’écoulement de produits agricoles ainsi que le moyen de transport pour les différents marchés. Le coût de cheminement des produits de récolte vers les marchés dépend des distances leurs séparant des champs.

Tableau 8 : Lieu d’écoulement, principaux marchés, le moyen et coût de transport vers les marchés

Lieu d’écoulement, principaux marchés, le moyen et coût de transport vers les marchés

Il se dégage des résultats du tableau 8 que la plupart des producteurs amènent au marché leurs productions, à part quelques producteurs qui vendent leur production directement aux champs pour échapper au coût de transport. Les principaux marchés d’écoulement de l’oignon et de la pomme de terre sont :Mudaka, Kavumu, Bukavu et Katana.

Des tous ces marchés énumérés, le marché de Mudaka est le plus fréquenté (52,45%) par ce que c’est un marché central où les gens de Bukavu, des groupements et territoires voisins de Kabare y exercent des activités commerciales et s’y approvisionnent en diverses denrées alimentaires et produits manufacturés.
Les moyens utilisés pour le transport de la marchandise sont le véhicule et le dos, le prix de transport est également variable selon la distance et le moyen disponible. Le transport par véhicule coute plus cher que par dos.

Analyse différentielle de la rentabilité financière de l’oignon et de la pomme de terre

Le tableau 9 présente les résultats de la comparaison de la rentabilité financière de l’oignon et de la pomme de terre dans le groupement de Mudaka à Kabare.

Tableau 9 : Résultats de l’analyse de la rentabilité financière de l’oignon et de la pomme de terre à Mudaka.

Résultats de l’analyse de la rentabilité financière de l’oignon et de la pomme de terre à Mudaka

La comparaison des taux de rentabilité financière obtenus des deux cultures (oignon et pomme de terre) a montré que le taux de rentabilité financière de la pomme de terre est de loin élevé par rapport à celui de l’oignon, soit environ le double. Il en est de même pour ce qui du revenu total et du revenu net engendré par la pomme de terre, bien que sa production nécessite assez de moyens par rapport à l’oignon. La pomme de terre a donné un taux de rentabilité élevé de 105,78%, supérieur à 100%, ce taux de rentabilité est sécurisant car selon IFDC (2009) un taux de rentabilité supérieur à 100% est meilleur et sécurisant pour les petits producteurs.

La culture de l’oignon permet aussi d’obtenir un taux de rentabilité financier intéressant et non négligeable (52,95%) mais qui n’atteint pas le seuil de sécurité pour le petit producteur, mais cette culture présente l’avantage d’être produite à moindre frais et avec peu de recours aux produits phytosanitaires et/ou à de grandes quantités de semences suite à sa reproduction générative, contrairement à la pomme de terre qui nécessite de grandes quantités de matériels de propagation par multiplication végétative.

Des résultats de l’analyse de la rentabilité financière de cette étude, il se dégage que la culture de la pomme de terre est la culture la plus rentable par rapport à l’oignon et serait la plus susceptible d’améliorer rapidement le revenu des producteurs malgré les coût liés à l’acquisition des produits phytosanitaires et l’acquisition des semences suite à son rendement à l’hectare, son prix et à la demande de grandes quantités par les consommateurs par rapport à l’oignon où les producteurs n’ont pas besoin de très grandes quantités pour assaisonner les aliments.

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