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Partie 2 : Enquêtes et résultats

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V] Méthodologie

J’ai choisis de mener une enquête exploratoire afin de déterminer les causes de la précarité chez les jeunes. Tout d’abord je présenterais à quoi consiste l’enquête exploratoire, puis je vous décrirais les différentes étapes que j’ai dû effectuées lors de mon enquête.

1) Les éléments pour l’enquête

1.1) L’enquête exploratoire

L’objectif de l’enquête exploratoire est de permettre de concevoir la problématique, c’est-à-dire, la ou les questions la ou les plus pertinentes que l’on peut, que l’on doit se poser.

Le travail de terrain préalable de l’enquête exploratoire ne se propose pas encore de répondre à une ou des questions.
L’enquête exploratoire est alimentée par le recherche bibliographique, son ambition est simplement de participer à l’élaboration de cette ou ces questions.

1.2) Les outils

→ L’observation : on observe sur le terrain, soit de manière distante, soit de manière très présente en s’intégrant dans le groupe.
→ L’étude documentaire : on recueille des informations par le biais d’archives, d’articles, de dossiers…
→ L’approche quantitative par le questionnaire :
→ L’approche qualitative par l’entretien semi directif :

J’ai tout d’abord commencé à observer le public cible, puis à poser des questions aux bénévoles sur ces jeunes et enfin à les interroger eux sur leur situation.

2) Sujets interrogés

Mon enquête, concernant la précarité chez les jeunes, a été effectuée auprès de la responsable de l’association, de la secrétaire, d’une bénévole ainsi qu’auprès d’une population de jeunes de 18 à 25 ans au sein des « Restos du Cœur » de Soultz et inscrite durant l’année 2010/2011.

Soit 156 jeunes c’est-à-dire 10 % de jeunes inscrits en plus que l’année précédente. Ces jeunes constituent pour la majorité des jeunes sans diplômes.

La première partie de ma recherche consiste à identifier ces trois catégories de jeunes, celle constituant une famille monoparentale, une catégorie constituant un foyer sans diplôme et une dernière constituant des jeunes étudiants, et à étudier la plus pertinente et la plus répétitive.

La deuxième partie de ma recherche va être d’identifier les besoins des jeunes, de trouver le besoin le plus pertinent et répétitif afin de pouvoir élaborer un projet d’action en direction des jeunes. Deux outils d’enquête ont été utilisés durant ma période de stage. L’enquête exploratoire et l’entretien semi directif.

Le choix des enquêtés a été délicat. Nombreux jeunes accueillis aux « Restos du Cœur » sont d’origine étrangère et ne comprenaient pas très bien le français.

J’ai donc été très vigilante et est choisi des jeunes dont la langue maternelle est le français.

De plus, étant régulièrement présente au sein de l’association et à leurs différentes manifestations, un contact permanent et amical a pu s’établir avec les jeunes ainsi que les bénévoles. Ces contacts m’ont permis de recueillir des informations et de pouvoir mieux cerner les réels besoins de cette association et surtout des jeunes.

3) Instrumentation

Mon enquête a débuté par de l’observation et de l’écoute, par une enquête exploratoire. J’ai commencé par observer le comportement des jeunes s’ils sont ouverts aux autres ou s’ils se replient sur eux-mêmes. J’ai porté mon attention sur les relations qu’entretiennent les jeunes entre eux, avec les bénévoles ou les autres bénéficiaires. J’ai établi des contacts avec ces jeunes, notamment par le dialogue pour essayer de mieux connaître leurs besoins, leurs motivations et leurs ambitions. J’ai pu obtenir auprès de la responsable les fiches d’inscriptions de ces jeunes pour savoir s’ils ont déjà travaillé ou ont actuellement un travail.

J’ai obtenu auprès de la responsable des « Restos du Cœur », qui s’occupe de recueillir les inscriptions des bénéficiaires, l’accord pour faire passer plusieurs entretiens. J’ai choisi de faire passer des entretiens semi directifs (78) pour pouvoir obtenir des réponses plus ouvertes et plus larges. Parmi les jeunes bénéficiaires des Restaurants du Cœur, j’ai choisis d’en interroger 15. J’ai eu à disposition les locaux autant de fois que je le voulais et sans limite de durée.

4) Déroulement

– de l’enquête exploratoire :

Régulièrement, c’est-à-dire trois fois par semaine, les mardis, jeudis et vendredis, je me rendais aux « Restos du Cœur » pour échanger quelques mots autour d’un café avec les jeunes. Les mercredis matin, seul le bureau était ouvert. Je m’y rendais pour pouvoir m’entretenir et discuter avec la responsable, la secrétaire et certains bénévoles. Ainsi, j’ai pu recueillir un certain nombre d’informations auprès de la responsable, de la secrétaire et des bénévoles mais également auprès des jeunes, ce qui m’a beaucoup aidé dans mon questionnement et ma réflexion.

– des entretiens semi directifs :

Les entretiens semi directifs ont été menés auprès de dix-huit personnes. Trois d’entre elles font partie des bénévoles de l’association et les quinze autres sont des jeunes de 18 à 25 ans. Parmi ces personnes, j’ai interrogé la responsable des « restos du Cœur » de Soultz, la secrétaire, une bénévole faisant partie de l’accueil et s’occupant de l’administration, sept hommes et huit femmes bénéficiaires.

Les entretiens se sont déroulés sur plusieurs semaines. Suite aux informations recueillies lors de l’enquête exploratoire, j’ai commencé par ordonner ces informations et les classer pour me permettre de pouvoir préparer mes questions pour les entretiens. J’ai choisi deux grands thèmes pour mon questionnement que j’ai élaboré grâce aux résultats de ma première enquête sur les causes de la précarité chez les jeunes et aux informations recueillies lors de ma période de stage et de mon enquête exploratoire.

J’ai demandé à la responsable ses disponibilités pour pouvoir l’interviewer ainsi qu’à la secrétaire et la bénévole. Je lui ai également demandé si je pouvais interroger les jeunes à n’importe quel moment de la semaine. Elle n’y voyait pas d’inconvénients si ces jeunes m’autorisaient à les interviewer.

Les entretiens ont été réalisés en face à face avec un support textuel et un dictaphone. Les entretiens menés auprès de la responsable, de son adjointe et de la bénévole se sont déroulés le même jour, un mercredi matin, et dans le bureau de la responsable. La responsable ainsi que la secrétaire ont été interrogées en même temps. La bénévole a été interviewée juste après la responsable et la secrétaire. J’ai posé une première question à la responsable ainsi qu’à la secrétaire, et le dialogue s’est tout de suite installé sans grande difficulté. Il y a des moments où je n’intervenais pas, je les laissais parler entre elles. Il en était de même avec la bénévole. Ces entretiens ont duré une vingtaine de minutes chacun et se sont très bien passés.

Les entretiens menés auprès des 15 jeunes, se sont déroulés lors des jours d’ouverture pour les bénéficiaires, les mardis, jeudis et vendredis, dispatchés sur plusieurs semaines. J’ai tout d’abord demandé aux jeunes l’autorisation de les interviewer. Je les ai mis en confiance et à l’aise en leur expliquant, que j’étais stagiaire depuis l’année dernière, l’objet de mon enquête, et en leur parlant de mon mémoire. Comme pour les entretiens de la responsable, la secrétaire et la bénévole, j’ai utilisé un support textuel et un dictaphone. Les entretiens ont été passés dans une petite salle ou au coin café au sein même des « Restos du Cœur ». J’ai interviewé les jeunes sur cinq semaines. La première semaine, j’ai passé des entretiens semi directifs avec deux femmes de 18 et 25 ans et un homme de 22 ans. La semaine suivante, j’ai interviewé deux femmes de 22 et 24 ans et deux hommes de 21 et 23 ans. La troisième semaine, j’ai passé des entretiens semi directifs avec trois femmes de 19, 23 et 25 ans. Trois autres ont été interviewés la quatrième semaine, il s’agissait d’une femme de 22 ans et de deux hommes de 18 et 25 ans. La dernière semaine d’entretiens, j’ai interviewé deux hommes de 18et 20 ans.

Les questions posées à l’ensemble des personnes interviewées, étaient principalement en rapport avec les besoins des jeunes, leurs motivations pour suivre une formation ou trouver un travail. Les entretiens se sont en général bien passés. Lors des premières questions, certains jeunes ne semblaient pas à l’aise, puis au fil de la discussion ils se sont détendus et dévoilés. Certains entretiens ont duré une vingtaine de minutes tandis que d’autres ont à peine duré une dizaine de minutes. Certains jeunes répondaient seulement aux questions posées et ne parlaient de leur vie personnelle comme d’autres.

La transcription des dix-huit entretiens a été effectuée après chaque interview. Certaines transcriptions ont été courtes, tandis que d’autres plus longues. Je n’ai pas ressenti de réelles difficultés à retranscrire les entretiens étant donné que j’ai une bonne capacité à retenir les choses. Les premières transcriptions ont été effectuées en une trentaine de minutes et au fil des transcriptions les minutes ont diminuées.

5) Méthode d’analyse

Une méthode d’analyse a été utilisée. La méthode qualitative de la demande auprès des « Restos du Cœur ». J’ai choisi une méthode qualitative, largement utilisée en sociologie qui présente des techniques d’observation directes. Cette méthode m’a permis de collecter des données en faisant passer des entretiens semi directifs.

– Analyse qualitative de l’enquête exploratoire :

Grâce à l’enquête exploratoire, j’ai pu me rapprocher des jeunes par le dialogue et pouvoir mieux connaître leurs besoins, leurs envies. Toutes les informations recueillies auprès des jeunes ainsi que des bénévoles ont été transcrites dans un petit carnet ou journal de bord que j’emmenais régulièrement aux « Restos du Cœur ». A travers différents témoignages, j’ai pu me rendre compte que ces jeunes ont honte de venir aux « Restos du Cœur » mais n’ont pas le choix pour pouvoir se nourrir. J’ai également remarqué que beaucoup de jeunes mamans avaient besoin des « Restos du Cœur » pour pouvoir nourrir leurs enfants. Sur les visages de nombreux jeunes ont pouvait voir de la tristesse et des carences alimentaires. J’ai constaté que beaucoup de jeunes désespéraient de ne pas trouver du travail par manque de diplômes ou d’expériences malgré leur volonté de chercher un emploi.

– Analyse qualitative des entretiens semi directifs :

Trois principaux thèmes ont été abordés dans ma grille d’entretien : Les besoins des jeunes, le travail et la formation.

Grille d’entretien

Age :
Situation actuelle :
Durée du statut de bénéficiaire :
Niveau d’études :

◦ Thème 1 : Les besoins réels des jeunes

Question posée à la responsable, la secrétaire et une bénévole des « Restos du Cœur » : « Selon vous, de quoi ont besoin les jeunes pour ne plus venir aux « Restos du Cœur » ? »
A travers cette question, j’ai voulu savoir si mon questionnement, ma réflexion et mon idée de projet allaient se concrétiser grâce aux réponses données par les bénévoles.
Au vu des résultats, j’ai pu constater que leurs idées se rapprochaient des miennes. L’idée principale étant de trouver du travail à ces jeunes en passant tout d’abord par une formation « tout commence par une formation d’abord, parce que s’ils n’ont pas de spécialité, il faut les former dans quelque chose ».

Question posée aux jeunes : « Pour vous, à ce jour, quels sont vos besoins, vos motivations, pour ne plus venir aux « Restos du Cœur » ? »

Cette question a été posée pour connaître les réelles motivations des jeunes. Et pour savoir si mon projet de formation allait pouvoir être mis en place.
Au vu des résultats, nous pouvons constater que la majorité des jeunes interrogés veulent un travail « j’aimerais bien un travail », pour pouvoir gagner de l’argent, mais veulent également suivre des formations « je vais m’inscrire à la mission locale. Ils vont me proposer de suivre une formation et je serais payée 390 euros », pour améliorer leurs compétences et pour pouvoir trouver du travail plus facilement

◦ Thème 2 : Intégration ou difficultés des jeunes au travail.

Question posée aux jeunes : « Avez-vous un travail ou avez-vous déjà travaillé ? »

A travers cette question, j’ai souhaité savoir si ces jeunes avaient eu connaissance du milieu professionnel ou s’ils avaient une expérience professionnelle.

Au vu des réponses que j’ai pu recueillir, nous pouvons constater que la plupart de ces jeunes ont un travail qui ne leur permet pas de vivre convenablement ou ont déjà travaillé « j’ai déjà travaillé ».

« Dans quels domaines travaillez-vous ou avez-vous travaillé ? »

A travers cette question, j’ai voulu connaître leur domaine de compétences afin de pouvoir mieux les diriger vers une éventuelle formation.
Au vu des réponses que j’ai recueillis, nous pouvons constater que les domaines de compétences des jeunes sont connus et recherchés et ont une place importante sur le marché du travail. Les jeunes accumulent les domaines de compétences « j’ai travaillé en usine, puis au sein d’une maison de retraite ».
Ces domaines de formations restent très accessibles aux jeunes. Certains domaines sont récurrents chez ces jeunes comme la mécanique automobile « dans le domaine de la mécanique auto. Je réparais des voitures », de la restauration « j’ai également travaillé comme extra dans des restaurants », ou encore la petite enfance.

« Pour quelle(s) raison(s) ne travaillez-vous pas ou plus ? »

Avec cette question, j’ai voulu savoir pourquoi ces jeunes ne travaillaient pas ou plus afin de mieux cerner leurs réels besoins pour pouvoir établir un projet.

A travers les résultats obtenus, on remarque principalement que ces jeunes n’ont pas de travail à cause d’un manque de diplômes « (…) il fallait un diplôme pour s’occuper des personnes âgées. Je n’ai pas de diplômes », « le patron ne voulait pas me garder car il fallait un diplôme de mécanicien auto ».

◦ Thème 3 : La formation

Question posée aux jeunes : « Seriez-vous intéressée pour suivre une formation ? »

A travers cette question, j’ai voulu connaître la réelle motivation des jeunes à vouloir suivre une formation pour trouver du travail et évoluer dans leur vie future.

Les résultats obtenus ont été majoritairement positifs, puisque 14 des 15 jeunes interviewés veulent suivre une formation dans leur domaine de compétence pour pouvoir trouver du travail « j’aimerais bien passer le CAP petite enfance pour pouvoir travailler avec les enfants ».

D’après les résultats obtenus par le biais des entretiens semi-directifs, la formation courte rémunérée est la plus plébiscitée par les jeunes avec un total de 60 % contre 13,33 % pour suivre une formation en continue et 20 % pour suivre une formation en alternance.
Les femmes sont majoritaires à vouloir suivre une formation courte rémunérée avec 33,33 % contre 26,67 % des hommes. Cette différence est due à la volonté des jeunes femmes de vouloir trouver du travail le plus vite possible afin de pouvoir, pour certaines d’entre elles, élever leur(s) enfant(s) le plus convenablement possible. Pour d’autres, c’est le fait d’avoir une situation stable et un apport financier.

5.1) Conclusion de l’analyse qualitative :

Les « Restos du Cœur » sont une aide sociale ouverte aux plus démunis. Cette aide s’adresse aux personnes à partir de 18 ans et n’ayant pas assez de ressources. Non seulement, elles reçoivent une aide principalement alimentaire, mais également elles viennent partager un moment convivial autour d’un café, soit entre bénéficiaires, soit en discutant avec les bénévoles. Ces personnes sont de toutes origines et de tous âges, néanmoins de plus en plus de jeunes franchissent les portes des « Restos du Cœur ».

Les « Restos du Cœur » proposent beaucoup d’activités comme par exemple le bricolage, la cuisine, les cours de langue… Ce sont principalement les personnes d’âges mûres qui vont aux activités proposées. Aux dires de la responsable, des formations étaient proposées aux jeunes bénéficiant de l’aide des « Restos du Cœur », aujourd’hui plus personne ne s’en occupe alors que le nombre de jeunes bénéficiaires ne cesse de s’accroître. Les ateliers d’aide pour la recherche d’un emploi ont également été supprimés, par manque de bénévoles et de temps.

VI] Résultats

1) Une étude documentaire des données

Ma population compte 140 jeunes inscrits aux « Restos du Cœur » soit 25,45 % de l’ensemble des bénéficiaires (550). La population est répartie de manière disproportionnelle entre les différentes catégories de jeunes présents aux « Restos du Coeur ». Parmi eux, j’ai pu constater que 95 jeunes étaient sans diplômes, 15 étaient étudiants et 30 constituaient des familles monoparentales soit respectivement 67,86 %, 10,71 % et 21,43 % de l’ensemble de la population.
Les jeunes femmes sont plus nombreuses, elles représentent 116 jeunes soit 82,86 %.

Elles se répartissent de manière distincte en fonction des trois catégories énoncées puisqu’elles sont 11,20 % à être étudiantes, 65,52 % à être des jeunes femmes sans diplômes et 24,14 % à constituer une famille monoparentale.

Il y a donc plus de jeunes familles étudiantes, à la différence de la population masculine. En effet, la majorité des jeunes hommes se retrouvent sans diplômes (79,17 %). 28 femmes sont célibataires soit 24,14 % et déclarent avoir au moins un enfant. Les hommes eux représentent 8,33 % à constituer une famille monoparentale. Les femmes seules avec un enfant sont plus présentes aux « Restos du Coeur » que les hommes. 32 jeunes ont un emploi soit 22,86 % et 108 sont au chômage soit 77,14 %.

La part de la population en situation d’emploi est plus importante du côté féminin que du côté masculin. 12 jeunes n’obtiennent pas d’allocations ou autres contre 128 qui en perçoivent. Les jeunes hommes sont en majorité dans ce cas puisqu’ils représentent 37,50 % contre 2,59 % pour les femmes. Enfin 15 jeunes sont considérés comme étudiants, ayant un niveau supérieur au baccalauréat. Les jeunes femmes sont encore plus nombreuses à être étudiantes, elles représentent 11,20 % contre 8,33 % chez les hommes.

Ces jeunes sont pour la majorité, issus d’une même catégorie socio professionnelle qui est celle d’ouvrier. Tous ces jeunes sont pour la majorité dans la même situation : ils ont quitté le foyer familial trop tôt, sont sans diplômes et ont des enfants.

Tableau n°7 : Situations des jeunes de 18-25 ans en 2010

Situations des jeunes de 18-25 ans en 2010

Ressource : dossiers d’inscription des « Restos du Cœur »

Données : janvier 2010

2) Une analyse qualitative des données

Mon étude a porté sur un panel de 18 personnes soit la responsable de la structure, la secrétaire, une bénévole ainsi que 15 jeunes inscrits aux Restaurants du Cœur.

Les jeunes se retrouvant le plus souvent face à la précarité seraient en majorité des jeunes sans diplômes. Les femmes sont plus nombreuses à ne pas posséder de diplômes (37,5 %) contre 25 % chez les hommes.

Les résultats développés ci-dessous ont permis de montrer des différences entre les populations, que l’on soit des jeunes sans diplômes, étudiants ou constituant une famille monoparentale. On constate ainsi des différences en fonction du sexe, de la situation familiale, de la situation professionnelle, du niveau d’études et de l’obtention d’une aide financière ou non.

D’après les résultats obtenus par le biais des entretiens semi directifs, on constate que les hommes et les femmes sont en majorité des jeunes sans diplômes.
On n’observe pas, cependant, de différence dans la répartition des hommes et des femmes étant étudiant.

Les femmes sont majoritaires à constituer une famille monoparentale avec 12,50 % contrairement aux hommes. Les résultats montrent bien que les jeunes les plus touchés par la précarité sont les jeunes sans diplômes avec 62,50 % contre 25 % des étudiants et 12,50 % des familles monoparentales. Cette différence est essentiellement due au manque de motivation et de formations de la part des jeunes.

Les femmes sont plus touchées que les hommes par ce manque de diplômes puisqu’elles représentent 37,50 % contre 25,00 %. Cette différence est due à la maternité des jeunes femmes et donc à l’abandon de leurs études.

Ma recherche sur les causes de la précarité chez les jeunes montre que le fait de ne pas posséder de diplômes pénalise les jeunes sur le fait de trouver un emploi et donc de pouvoir sans sortir financièrement, professionnellement et socialement.

Tableau n°8 : Analyse des résultats sur les causes de la précarité chez les jeunes

Analyse des résultats sur les causes de la précarité chez les jeunes

Enquête réalisée auprès de 8 jeunes de 18 à 25 ans le premier trimestre de 2010

3) Synthèse des résultats portant sur les causes de la précarité chez les jeunes

Si l’on doit donner une conclusion sur les causes de la précarité chez les jeunes, objet de cette recherche, je peux conclure que, pour ce public la catégorie la plus représentée et la plus pertinente est celle des jeunes sans diplômes. En effet, l’analyse qualitative portant sur les causes de la précarité chez les jeunes a permit de montrer que c’est dans la catégorie des jeunes sans diplômes que le taux de précarité est le plus élevé et que dans la catégorie des jeunes constituant une famille monoparentale, le taux est le moins élevé.

Tableau n°9 : Analyse des résultats sur les besoins des jeunes

Analyse des résultats sur les besoins des jeunes

Enquête réalisée auprès de 15 jeunes de 18 à 25 ans le premier trimestre de 201

4) Conclusion

En France, la déclinaison des causes de cette précarité chez les jeunes trouve une expression à travers les diagnostics suivants (79) : l’entrée dans la vie adulte des jeunes se fait de plus en plus tardivement, les figures de l’adulte sont plus floues.

Les jeunes sont davantage perçus comme des victimes, du chômage, de l’augmentation des inégalités de ressources entre les générations, des changements majeurs affectant le système de protection sociale et salariale à la française.

« Les jeunes se trouvent en effet tous en situation de dépendance soit de leurs parents, soit de leur conjoint, soit d’allocations » (80). Les jeunes sont devenus inactifs par choix ou par devoir afin de pouvoir s’occuper de leur (s) enfant (s). L’inactivité des jeunes est largement plus choisie qu’imposée, mais il semble qu’elle ne soit pas vécue comme définitive.

La catégorie sociale des parents, le niveau de formation des jeunes, l’arrêt des études ou encore le manque de motivation joue un rôle important sur cette précarité. « Les jeunes sont plus souvent touchés par les emplois à temps partiel contraint ou sur statut précaire. Ils sont également moins bien rémunérés, ce qui, pour un certain nombre d’entre eux, freine l’accès à l’indépendance financière » (81).

Pour les à priori sur les jeunes, il convient de balayer quelques idées reçues. Les jeunes ne sont pas dépolitisés (Muxel, 2001) (82). Ils ont une grande défiance vis-à-vis des représentations traditionnelles mais se montrent très préoccupés par la chose publique (Muxel, 2001).

Les permanences d’accueil du Secours Populaire ou des « Restos du Cœur » le constatent : « Nous recevons de plus en plus de jeunes en précarité. Certains sont en rupture familiale et se retrouvent à la rue, d’autres squattent. Il y a aussi des mères seules, des couples avec enfants qui ne s’en sortent plus et des étudiants » (83).

Actuellement, diplômés ou non, les jeunes sont en grande partie touchés par la précarité (INSEE, 2011) (84). « L’insertion dans la vie active est un cap difficile » pour ces jeunes non diplômés (Frémeaux & Nahapétian, 2009) (85). Les entreprises préfèrent recruter une personne ayant déjà travaillé plusieurs années auparavant, c’est-à-dire quelqu’un d’opérationnel (Rodier, 2011) (86). La précarité chez les jeunes est un phénomène qui ne cesse de s’accroître (Galland, 2007) (87).

En effet, comme je l’ai montré tout au long de ma partie théorique, les jeunes ne cessent d’être confrontés aux difficultés à trouver un emploi, notamment les jeunes non diplômés.

C’est pourquoi, je souhaite proposer à ces jeunes ainsi qu’aux Restaurants du Cœur, un contrat d’insertion dans la vie professionnelle permettant aux jeunes de rentrer dans la vie professionnelle sans diplômes. Avant de présenter le projet que j’ai construit, je présenterais la dynamique de l’ingénierie de formation que j’ai expérimenté dans l’élaboration de ce projet.

78 Cf Annexes 29 à 45
79 Loncle, P. (2007) « Les jeunes, question de société, question de politique », La documentation Française.
80 Phrase tirée du site www.sun1.cereq.fr/cereq/colloques/longitudinal/greletthomas.pdf, visité le 20 novembre 2010.
81 Phrase tirée du site www.sun1.cereq.fr/cereq/colloques/longitudinal/greletthomas.pdf, visité le 20 novembre 2010.
82 Muxel, A. (2001). Extrait de l’article « L’expérience politique des jeunes », presses de Sciences Po.
83 Rapport 2011 sur les jeunes, www.secourspopulaire.fr/dossiersarticle.o.html?&chash=94dcf59fea&id_article=212&id_dossier=32, visité le 15 janvier 2011.
84 www.insee.fr
85 Frémeaux, P. & Nahapétian, N. (2009). Article sur « les jeunes non diplômés », alternatives économiques n°277.
86 Rodier, A. (2011). Article sur « les jeunes diplômés : quand la précarité devient la norme », Journal Le Monde.
87 Olivier Galland, « Sociologie de la jeunesse », Armand Colin, 2007.

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