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Paragraphe 3 : Analyse de l’évolution des exportations, des importations et des indices de pauvreté

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Malgré les efforts déployés dans le cadre de l’assainissement des finances publiques à travers les PAS et les SRP et en dépit de la relance de la croissance, le Bénin enrégistre encore des déficits au niveau de sa balance commerciale et au niveau de sa balance courante. Les exportations, malgré leur nette augmentation de 1990 à 2007 n’ont jamais égalé les importations. De 63,55 milliards de FCFA en 1990, les exportations s’élèvent à 419,49 milliards en 2007 tandis que les importations étaient passées de 88,04 milliards à 652,10 milliards. Le Bénin reste tributaire de l’exportation des produits agricoles qui sont très peu diversifiés. Le coton est le principal produit exporté.

Graphique n°6 : Evolution du commerce extérieur béninois de 1990 à 2007

Source : FINANSTAT

L’allure d’ensemble des courbes laisse apparaître d’une part l’existence d’une tendance d’évolution à la hausse et d’autre part, une forte liaison dans l’évolution de ces différentes variables (existence de corrélation entre les variables). Ceci rejoint la théorie économique qui fait dépendre à titre principal les importations de la demande intérieure qui peut être représentée par l’activité économique ou le PIB. De même, les exportations sont étroitement liées au niveau du PIB et des importations.

Notons que la dévaluation du FCFA survenue en Janvier 1994 n’a pas eu les effets escomptés. Elle n’a pas permis la promotion des produits domestiques, ce qui toutes choses étant égales par ailleurs devrait réduire sensiblement les importations au profit des exportations.

Au cours de la période 1990-2007, le PIBn par tête a été multiplié par 3 environ, mais reste faible pour assurer la satisfaction des besoins vitaux aux populations béninoises. En 1990, il était de 106.000FCFA et a augmenté d’année en année jusqu’à atteindre 319.000FCFA en 2007.

Globalement, bon nombre de béninois sont encore tenaillés par la pauvreté. En effet, en 1995, la proportion des pauvres était estimée à 28,9% et en 1999 à 29,6%. De plus les tests statistiques ont montré que les deux chiffres ne sont pas significativement différents. Il y a peut être des problèmes de redistribution de la richesse nationale, mais ce n’est probablement pas l’écueil le plus important car, selon les travaux sur le profil d’inégalité, les inégalités ne sont pas aussi prononcées au Bénin. Au vu du rythme d’accroissement du PIB par tête, la difficulté réside plutôt dans les capacités à accroître sensiblement et durablement la richesse nationale.

Au Bénin, le caractère rural de la pauvreté se confirme. Les indices de pauvreté pour les années 1999, 2000, 2002 et 2006 sont présentés dans le tableau suivant :

TABLEAU №8 : Indices de pauvreté par milieu de résidence

Source : INSAE

L’analyse du tableau révèle que ceux qui vivent dans les milieux ruraux sont beaucoup plus tenaillés par la pauvreté que les citadins. En 2006, 38,3% des ruraux sont considérés comme pauvres contre 36,5% en ce qui concerne les citadins. Cette pauvreté dont il est question précédemment est celle qui est d’ordre monétaire. Quant à la pauvreté non monétaire fondée sur les variables de conditions de vie et de patrimoine, en 2006 son incidence et d’environ 41,88%. Ainsi une frange importante de la population béninoise subit de nombreuses privations en termes de conditions d’existence et de patrimoine. Les résultats montrent ainsi, la prédominance de la pauvreté non monétaire, en particulier celle relative aux conditions d’existence.

Sur le plan monétaire, le département de l’Alibori est celui qui est le plus touché par la pauvreté au Bénin. L’incidence de la pauvreté monétaire (PM) est estimée à 43%. Par contre le Littoral est le département le moins pauvre avec une incidence de 30,4%. Les départements économiquement viables qui sont l’Atlantique et l’Ouémé affichent respectivement une incidence plus élevée de 1,2 et 1,3 que le Littoral. Ce classement contraste avec la pauvreté non monétaire (PNM) fondée sur les conditions de vie et de patrimoine par actifs du ménage. Selon cette approche l’Atacora est le plus touché avec 72% de pauvres. Il est suivi de près par le département du Mono, avec une incidence de 59,5%. Les départements les moins touchés sont le Littoral et l’Ouémé, avec un taux respectif de 0,4% et 27,3%. Le manque ou la privation en terme de conditions de vie (PCV) est plus marqué dans les départements de l’Atacora (83,3%) et l’Alibori (75,7%). La tendance est la même pour la pauvreté en terme d’actif (PA). Il s’ensuit globalement sans ambiguïté que le département le moins pauvre suivant le critère objectif est le Littoral. L’Atacora, s’affiche comme étant le département le plus pauvre sur le plan non monétaire.

Tableau №9 : Différents indices de pauvreté selon les départements du Bénin

Sources : INSAE, 2006

A l’échelle communale, la pauvreté monétaire apparaît plus accentuée dans les communes de Banikoara et de Gogounou. Elle s’illustre par une incidence respective estimée à 56% et 52%. Ainsi, dans ces deux communes, plus de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Les deux communes les moins pauvres sont respectivement Adjarra et Cobly avec une incidence de 22,17% et 24,16%. Pour les communes à statut particulier qui sont Cotonou, Parakou et Porto- Novo, l’incidence est respectivement estimée à 30,38% ; 37,21% et 35,22%. Mentionnons que sur les 77 communes, 39 présentent une incidence de pauvreté supérieure à la moyenne nationale (37,4%). Ces résultats aussi inquiétants qu’ils puissent paraître, informe sur l’acuité de la pauvreté dans certaines de nos communes et la nécessité de favoriser une décentralisation capable de favorises les communautés à la base à trouver les moyens nécessaires pour mener une lutte efficace contre la pauvreté. Au niveau de la pauvreté non monétaire, la pauvreté d’existence et la pauvreté en termes d’actifs, les communes à statut particulier et la commune d’Abomey-Calavi apparaissent comme les communes les moins pauvres du fait des meilleures conditions de vie observées dans ces villes. La commune d’Adjarra est la moins pauvre sur le plan monétaire, elle l’est également sur le plan subjectif. Sans nul doute, l’aisance financière se traduit par une perception réaliste et positive des conditions de vie. Elle est d’autant vraie que la commune d’Adjarra s’affiche parmi les plus favorisées en terme de conditions de vie (10ème) et de patrimoine (13ème). Les communes de Kandi, de Banikoara et de Nikki apparaissent comme les communes oû les populations s’estiment les plus pauvres.

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