Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

L’entreprise dépendante du risque climatique

ADIAL

Le but d’une entreprise est de maximiser la valeur, sous la contrainte des risques. La gestion d’une entreprise passe par l’analyse des différents risques susceptibles de l’affecter. Il est alors nécessaire d’appréhender et de diminuer leurs effets néfastes. Or, aujourd’hui, le risque climatique est encore sous estimé par les entreprises. Ce risque est éclipsé par les autres risques connus et ancrés comme le risque de taux, d’augmentation des prix des matières premières, de l’énergie. Cependant, le climat ne doit pas être sous estimé dans la gestion des risques, car l’une des causes de la volatilité du résultat
d’une entreprise peut être expliquée par le climat (§ 2). La plupart des entreprises du secteur économique sont touchées, de la construction à l’énergie, de l’agro-alimentaire à l’agriculture… tous sont dépendants du risque climatique (§ 1). En tout, c’est prés de 80% de l’économie qui est soumis à la météo. Malgré cela, toutes les entreprises n’adoptent pas une politique de couverture de ce risque (§3)
§1. L’économie des entreprises, dépendante des variations climatiques
C’est l’ensemble du tissu économique qui est concerné par le climat. En effet, 80% des entreprises sont météo-sensibles. Il s’agit « de la variabilité quotidienne ou saisonnière du climat, dans une zone ou une région définie, susceptible d’avoir un impact financier sur l’entreprise »(18) en termes de chiffre d’affaires et résultat. Il en est ainsi pour les résultats d’exploitation des compagnies énergétiques qui sont sensibles aux aléas climatiques (A). De même en matière d’agriculture, viticulture (B), tourisme(C) et construction (D). Ces exemples permettent de mieux cerner le problème de l’influence du climat sur l’économie des entreprises. Evidemment, ces quatre domaines ne sont pas les seuls à être dépendants des aléas climatiques; il en existe tant d’autres comme le transport, le textile, la grande distribution, la santé, les vendeurs de glaces, de bière…
A/ L’activité de l’énergie
L’aléa climatique influence de manière notable les résultats d’exploitation des compagnies énergétiques. L’économie de ces entreprises est dépendante des variations de température et du réchauffement climatique. L’évolution de la demande en énergie dépend de la température extérieure. Ce facteur est pris en compte depuis 1997 par les compagnies qui essayent d’anticiper la consommation en fonction des variations climatiques. Normalement, en été, la consommation de l’électricité pour faire fonctionner les appareils de refroidissement et de climatisation est directement liée à la température estivale, et inversement en hiver, la consommation de gaz et d’électricité dépend du besoin en chauffage. Ainsi, les hivers plus doux et les étés moins chauds ont alors un effet immédiat sur la consommation d’énergie et par conséquence sur les résultats des compagnies énergétiques. Pour corriger ce phénomène, ces compagnies doivent mettre en place des couvertures pour diminuer l’impact du climat sur leurs résultats d’exploitation.
En plus des variations climatiques connues, les compagnies doivent redoubler d’efforts pour s’adapter au réchauffement climatique, qui accentue ces variations. Selon certaines études météorologiques, le réchauffement climatique a un impact plus important en hiver. Par conséquent, la consommation sera moins importante. Ainsi, d’après les résultats des travaux menés dans le cadre du groupe interministériel sur les impacts du changement climatique, « l’augmentation des températures pourrait entraîner un repli de la consommation annuelle d’énergie à des fins de chauffage dans le logement, les lieux de travail et les transports de la France de l’ordre de 2% à l’horizon 2030 et de plus de 3% à l’horizon 2100 »(19).
Pour autant, ce repli de la consommation en hiver sera compensé par une demande plus importante d’énergie en été, en matière de climatisation. Par conséquent, pour pouvoir améliorer leurs résultats, les compagnies d’énergies ont développé un moyen de couverture adaptée : les contrats de couverture qui sont indexés sur le climat(20).
B/ Le monde de l’agriculture et de la viticulture
L’agriculture est l’un des secteurs d’activité économique le plus dépendant du climat. Les exploitants sont confrontés aux risques de gel, de grêle, d’absence de précipitation, de défaut de soleil et de sécheresse. L’une de ces expositions peut entrainer pour les exploitants une perte de rendement importante et une diminution de la qualité de leurs produits, qui aura pour conséquence une diminution de leurs recettes(21). En plus d’être dépendant du climat, ce secteur d’activité économique subit de plein fouet le bouleversement du changement climatique. L’un des exemples les plus frappants est la viticulture.
Ainsi, depuis 1945 les dates des vendanges sont avancées de trois semaines pour le Chateauneuf-du-Pape ; ce qui bouleverse leur gestion. De plus, les périodes de sécheresse, comme en 2003, ont des conséquences sur la qualité du vin, avec des degrés d’alcool plus élevés. Les viticulteurs doivent alors sans cesse surveiller le climat afin d’éviter toutes modifications importantes de leurs produits. Les arbres fruitiers sont également sensibles au changement climatique. Les dates de floraison sont avancées de 10 à 15 jours et de ce fait, l’exposition de la culture au risque de grêle printanière est plus importante. La chaleur à également un impact important sur ces cultures, de sorte qu’en 2003, la canicule a eu pour conséquence une diminution du rendement de 25% sur toute la France.
Il en va de même dans le domaine de l’élevage qui est soumis au risque de fourrage. Une sécheresse estivale a pour conséquence une diminution de l’herbe, les exploitants doivent alors nourrir leurs bétails avec la paille et le foin qui étaient prévus pour l’hiver. La canicule de 2003 a diminué la production de fourrage de 30% au niveau national(22).
Ainsi, ce secteur d’activité est exposé à une grande variation des risques du changement climatique, il est alors difficile pour les exploitants d’obtenir des moyens de couvertures adaptés. L’assurance reste le moyen de protection le plus adapté. Certains d’entre eux se spécialisent dans ce secteur, tel que la filière TETARD de Gras Savoye.
C/ Les activités liées au tourisme
Le tourisme est une activité importante en terme économique, ainsi, en 2008 il a engendré 944 milliards de Dollars. La France est la première destination pour les touristes du monde entier. Il représente 6,3% du PIB et crée environ deux millions d’emplois directs et indirects dans 235.000 entreprises françaises(23). Le tourisme est largement lié aux conditions climatiques. Par exemple, le réchauffement climatique est une menace pour les exploitants de remontées mécaniques et les commerçants des stations d’hiver.
Inversement pour les stations balnéaires, où le défaut d’ensoleillement et les précipitations ont un impact sur la durée des réservations pour les campings, les hôtels et les restaurants, ayant pour conséquence une diminution de leurs chiffres d’affaires. En contrepartie, faute de beau temps, comme au mois de juillet 2011, les touristes compensent par le cinéma et les musées, qui ont vu leurs fréquentations augmenter et donc leurs chiffres d’affaires. Il en va de même pour les concerts et les festivals en plein air qui sont tributaires de la météo. S’il pleut, ce sont tous les acteurs de l’événement qui seront impactés, autant l’organisateur que les sponsors, et les publicitaires. C’est d’ailleurs dans ce contexte que s’est développée la couverture de leurs résultats en cas d’annulation pour cause de mauvais temps.
D/ La construction
Le domaine de la construction dépend de différents facteurs comme le coût de la main d’oeuvre, le prix des matériaux, la croissance économique mais également des risques climatiques. Ce dernier a une influence importante sur un chantier, car il peut entrainer un arrêt de chantier de quelques jours à plusieurs semaines, des pénalités de retards, des matériaux détruits et donc une augmentation des coûts imprévisibles. Qu’il s’agisse du vent, de la grêle ou de la pluie, ces événements ont un effet néfaste pour les constructeurs. Ainsi, le gel peut empêcher le coulage du béton ou peut faire éclater les conduites d’eau qui ne sont pas encore isolées. Le vent peut également entrainer un arrêt de chantier du fait de l‘impossibilité d’utilisation des grues. Pour mieux comprendre ces enjeux, voici un exemple frappant: lors de l’hiver 2001, un chantier de construction londonien a du arrêter ses travaux à cause du vent violent. Ce dernier empêchait l’utilisation des grues, indispensables pour la construction. En plus d’entrainer un arrêt de trois semaines pour ce chantier, les grues étaient louées pour un autre chantier et ne furent pas acheminées à temps.
C’est ainsi que plusieurs chantiers londoniens ont été retardés avec toutes les conséquences financières que cela implique. Ainsi, de nombreuses entreprises sont soumises à ce risque climatique. Pour autant, la majorité d’entre elles n’a pas totalement conscience de l’impact du climat sur leurs résultats ; alors que de nombreuses études démontrent le lien entre la volatilité des indices climatiques et leurs résultats. Cette volatilité des indices climatiques permet d’expliquer la fluctuation de leurs chiffres d’affaires au même titre que la volatilité des risques « traditionnels » gérés par les entreprises.
§2. L’étude de la volatilité des indices climatiques
Le climat est un facteur de risque important pour les entreprises, au même titre que le taux de change, le taux intérêt ou le cours du change. Dans différents secteurs d’activité, la volatilité du résultat des entreprises est impactée de manière beaucoup plus importante par les indices climatiques que par la variation du cours de change ou du taux intérêt. Les entreprises ne mettent pas systématiquement en place une couverture du risque climatique pour différentes raisons. En effet, les entreprises ne sont pas conscientes de l’enjeu de la gestion des risques climatiques et ont une méconnaissance du marché des produits dérivés climatiques. Pour autant, la légitimité d’une gestion du risque climatique au sein d’une entreprise repose sur le constat que la volatilité des indices climatiques est égale, ou parfois plus importante, que celle du marché.
Pour prendre conscience de l’enjeu de la gestion du risque climatique, il suffit de comparer les niveaux de volatilité des indices climatiques et ceux du marché. Ainsi, la volatilité du prix du pétrole est proche de 40% comme celle de la pluie, qui pour une même période est proche de 39%. Il en va de même pour la volatilité de l’euro et du dollar qui est estimé à 10%. Cette volatilité s’approche de celle de la température au mois d’Août, qui est fixé à 10,3%(24).
Enfin, la volatilité de la vitesse du vent est d’environ de 20% ce qui est proche de celle du taux de change. Il est bien plus facile d’estimer le risque du taux de change ou d’intérêt d’une entreprise que son risque climatique. Le risque de change d’un actif financier est la variation du cours de change de cet actif par rapport à une autre devise résultant d’une variation du taux de change. De manière simple, le risque du taux de change pour une entreprise va dépendre d’une part de ses flux commerciaux, importations et exportations, et d’autre part des flux financiers. Ainsi, une entreprise Française faisant du commerce avec une entreprise Américaine, va être exposée au risque de variation du taux de change de la monnaie de facturation de son concurrent. Le fait qu’une société se fait payer en France en dollars peut, selon le cours du dollar et euros, subir une baisse de valeur de l’argent ou inversement, elle peut en gagner. Ce risque à un impact négatif sur le patrimoine de l’entreprise.
Une entreprise française faisant du commerce avec une entreprise américaine peut être exposée au risque de fluctuation de son chiffre d’affaires, causé par la variation du cours de change euros/ dollars. Ainsi toute diminution de la monnaie américaine entraine une amélioration de la compétitivité et du prix de son concurrent. Par conséquent, ce dernier va pouvoir en profiter pour élargir sa part de marché. Ce risque est minimisé par les entreprises internationales. Elles étudient l’élasticité du prix de la demande pour l’atténuer et le maitriser. Le risque climatique s’appréhende de la même façon que les risques de marché, c’està-dire au regard de la demande.
En matière de risque climatique, cette demande se manifeste en volume de fréquentations ou de ventes. Son niveau va dépendre des indices climatiques et de la sensibilité des consommateurs à ces derniers. Pour pouvoir apprécier la relation entre l’activité économique d’une entreprise et les indices climatiques, il faut identifier le facteur dépendant de cet indice, il peut s’agir du chiffre d’affaires, du volume de vente ou encore de la fréquentation. Cette identification est le trait d’union entre la volatilité des indices climatiques et celle des indices économiques. Afin de mieux appréhender cette relation entre ces indices, il convient de l’illustrer par deux exemples concrets dans le domaine du textile et de la bière. En effet, la relation entre la volatilité de l’activité économique et celle du climat est parfaitement illustrée par l’industrie de la bière.
Comme l’illustre le graphique(25) le parallèle entre l’augmentation de la vente de bières et l’augmentation de la température est considérable.
graphique ASSURANCE DE L’ENTREPRISE ET RISQUE DE NATURE CLIMATIQUE  2
De plus il a été constaté que lorsque la température dépasse 25°C, le chiffre d’affaires augmente de 7%. Dans le domaine du textile, une étude(26) menée entre janvier 1997 et septembre 2002, démontre qu’il existe une corrélation entre la vente de textile et la température. Les consommateurs vont acheter leurs vêtements d’été dès le printemps si celui-ci est chaud et inversement, si l’automne est doux, ils vont tarder et différer leurs achats d’hiver. Ainsi, les entreprises du textile craignent les automnes doux et les printemps froids. Ces entreprises peuvent anticiper les demandes à partir des données météorologiques sur un ou deux mois dans le but d’optimiser leurs approvisionnements. Ainsi, « l’adéquation de régression ventestempérature permet de transformer les prévisions météorologiques en prévisions de ventes, et d’ajuster en conséquence le niveau d’approvisionnement. »(27).
Il en va de même dans le domaine de l’énergie où la corrélation entre la consommation d’électricité utilisée pour le chauffage et la climatisation est évidente au regard de l’augmentation ou la diminution de la température(28). Par conséquence, le niveau de volatilité des indices climatiques est équivalent à ceux des marchés financiers. Pour autant, ce phénomène n’est pas encore ancré dans les moeurs, les entreprises déploient des moyens considérables pour gérer les risques liés au marché et délaissent la gestion du risque climatique qui a un impact beaucoup plus important.
§3. Les différentes considérations des entreprises face au risque climatique
Le risque climatique est encore sous estimé en France, (A) même si de nombreuse études montrent l’impact de ce risque sur le résultat des entreprises. Cette sous estimation s’explique par la mauvaise culture de l’appréciation des risques. Pour autant quelques grandes entreprises mettent en place une politique de couverture du risque climatique (B).
A/ Un préjudice économique encore sous-estimé
En effet, même si de nombreux dirigeants reconnaissent l’importance du risque climatique, peu d’entre eux mettent en place une gestion adéquate. Les justifications reposent sur la complexité de la mise en place d’une couverture du risque climatique. Pour cela les entreprises doivent évaluer leurs sensibilités aux aléas climatiques, en déterminant les pertes qu’elles peuvent subir dans le cas d’un climat défavorable à leur activité. Cette opération est identique à celle qu’elles effectuent pour déterminer leur risque en matière de taux de change, intérêt. Elle est complexe et couteuse. Seules les grandes entreprises, notamment dans le secteur industriel, mettent systématiquement en place une politique de gestion des risques climatiques, mais dans l’unique but de diminuer leur impact sur l’environnement. Ce mouvement est alors justifié par une politique imposée par l’Etat en matière de risque de carbone(29) et non par une réelle prise de conscience de l’impact du risque climatique sur l’activité de l’entreprise. Ce manque d’attention peut être illustré par un titre de journal : «La dure conversion des industriels à la gestion de leur risque climatique »(30).
D’ailleurs certaines entreprises ont conscience de cet impact mais ne réagissent pas. Telle est le cas de GDF, qui souligne que « les résultats du groupe sont affectés principalement par trois facteurs externes : le prix du pétrole, le taux de change entre l’euro et le dollar américain et les conditions climatiques. […] Les conditions climatiques ont une incidence importante sur la consommation de gaz naturel, surtout la consommation des particuliers, qui est principalement utilisée pour le chauffage. [Elles] ont donc un impact significatif sur les résultats du groupe ». Par conséquent à « moyen terme, GDF accepte une volatilité de son résultat relative aux aléas climatiques »(31).
Il faut attendre un risque climatique majeur pour qu’il soit appréhendé correctement par l’ensemble des entreprises météo sensibles. Pour le moment qu’une partie des grandes entreprises ont décidé de faire face aux risques de nature climatique. Il est souhaitable que les grandes entreprises, qui ont les moyens financiers, mettent en place une politique de gestion de ce risque. Ainsi, cette opération deviendra de plus en plus « commune » avec des méthodes développées et par conséquent, elle sera par la suite accessible aux petites et moyennes entreprises.
B/ Les grandes entreprise montrant la voie
La mise en place d’une politique de gestion du risque climatique suppose des moyens financiers et humains importants, car il s’agit d’une opération complexe et coûteuse. C’est pourquoi, seules les grandes entreprises en France, peuvent montrer la voie en mettant en place cette couverture. Dès lors que l’entreprise accepte que son résultat dépende du risque climatique, elle peut mettre en place une couverture adéquate. Celle-ci passe par cinq étapes nécessaires(32), mais il faut noter que la mise en place de cette couverture va également dépendre des spécificités propres à chaque entreprise. De manière générale, la première étape, qui est la plus essentielle, consiste à étudier la relation entre le chiffre d’affaires de l’entreprise et les indices climatiques. Autrement dit, il s’agit de déterminer le niveau de corrélation entre l’activité économique et les indices climatiques. Cette étude permet d’établir des statistiques qui montrent l’influence du climat sur le volume des ventes. Pour pouvoir obtenir ces données, il est nécessaire d’avoir le chiffre d’affaires de l’entreprise sur une durée de dix à vingt ans ainsi que les données météorologiques de ces mêmes années. L’obtention de ces données représente un coût non négligeable(33).
Chaque étude est spécifique à l’entreprise, il est alors impossible de reprendre le résultat d’une étude et de le rapporter à une autre entreprise même si elle fait la même activité, car chaque entreprise à son propre chiffre d’affaires et secteur géographique. Une fois les données acquises, les décideurs doivent déterminer s’il faut transférer le risque ou non.
En cas de transfert du risque, ils doivent choisir la couverture adéquate, à travers un dérivé climatique. Pour ce faire, le marché financier propose différentes possibilités de protection, telle qu’une couverture totale ou partielle, avec différents modes de déclenchement de la garantie ainsi que le choix offert en matière d’instrument. Ils doivent également choisir sur quel marché intervenir, soit sur le marché de gré à gré soit sur le marché organisé(34). Ils vont ainsi mettre en place une couverture adaptée par rapport à l’impact du risque climatique sur son résultat.
La quatrième étape consiste à adapter le risque et la couverture. Les entreprises peuvent opter pour une des deux approches du marché, soit une approche assurantielle, soit une approche économique. L’approche économique de marché, impose à l’entreprise la modification de la couverture en fonction des évolutions du risque. Autrement dit, Elle doit alors réajuster, en temps réel, sa couverture en fonction des prévisions climatiques. C’est une gestion dynamique de couverture, qui nécessite beaucoup de moyens humains, financiers et informatiques. Cette gestion est confiée au trésorier de l’entreprise ou au « risk manager » dans les grandes entreprises.
A contrario, une entreprise peut avoir une approche assurantielle du marché, c’est-à-dire qu’elle considère la couverture du risque climatique « comme un processus d’assurance, et n’a pas le souhait de gérer sa position dans le temps. »(35). Cette approche impose donc moins de moyens humains, informatiques et financiers à l’entreprise, mais sa couverture n’est pas aussi efficace. Enfin la dernière étape est l’enregistrement comptable. La réglementation impose aux
entreprises de faire une distinction entre les opérations de spéculation et celles de couverture dans leurs comptes. Elles doivent correctement enregistrer les fonds, qu’elles touchent, en cas de réalisation du risque pour se conformer à la législation.
Ainsi, le climat influence de manière notable tout un pan d’activité économique. Il impacte le chiffre d’affaires des entreprises au même titre que les risques de taux, d’intérêt ou de matière première. Malheureusement, les entreprises sensibles aux climats n’ont pas toujours les moyens de mettre en place une politique de gestion de ce risque. Seules les grandes entreprises peuvent le faire. Il est alors indispensable que les grandes entreprises développent cette couverture, afin qu’elle entre dans les moeurs et devienne accessible, au point de vue financier, à toutes entreprises météo sensibles. En plus que les entreprises soient dépendantes du risque climatique, elles en sont également les victimes et les responsables.
18 BEAUSOLEIL.R, Ciel dégagé sur le risque météorologique, La Tribune de l’Assurance, 2008, p 95.
19 MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DE L’ÉNERGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA MER, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat, Plan d’adaptation du changement climatique, Rapport des groupes de travail de la concertation nationale, 17 juin 2010, p 78.
20 Voir infra titre II, Chapitre 2 p70.
21 FOURNEAUX S, HOLZ R, MORENO M, CARLE J, MARTEAU D, La Gestion du Risque Climatique, economica, 2004, p 103.
22 MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DE L’ÉNERGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA MER, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat, Plan d’adaptation du changement climatique, Rapport des groupes de travail de la concertation nationale, 17 juin 2010, p 69.
23 MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DE L’ÉNERGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA MER, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat, Plan d’adaptation du changement climatique, Rapport des groupes de travail de la concertation nationale, 17 juin 2010, p 90.
24 FOURNEAUX S, HOLZ R, MORENO M, CARLE J, MARTEAU D, La Gestion du Risque Climatique, economica, 2004, p15 à 18.
25 Graphique de météo France, analyse de la variation des ventes de bières et de la température, www.meteofrance.com, voir également l’annexe 2.
26 MARTEAU et R. HOLZ.R, Etude de corrélation entre les ventes textiles et les indices climatiques, en collaboration avec le Centre d’Economie Textile, Ernst et Young, 2003.
27 MARTEAU et R. HOLZ.R, Etude de corrélation entre les ventes textiles et les indices climatiques, en collaboration avec le Centre d’Economie Textile, Ernst et Young, 2003, p14.
28 Voir annexe 3.
29 Voir infra section 2, p.33.
30 LE PAGE.S, La dure conversion des industriels à la gestion de leur risque climatique, Les Echos, 2006, p32, voire l’annexe 4.
31 Rapport GDF, 2005, p 11.
32 FOURNEAUX S, HOLZ R, MORENO M, CARLE J, MARTEAU D, La Gestion du Risque Climatique, economica, 2004, p 45 à 47. Voire annexe 5.
33 Voir infra Chapitre 2, page 37.
34 Voir infra Titre II Chapitre 2, p70.
35 FOURNEAUX S, HOLZ R, MORENO M, CARLE J, MARTEAU D, La Gestion du Risque Climatique, economica, p 46.