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IV.5. Test de robustesse des résultats

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Le test de robustesse consiste à tester l’influence de chaque pays sur la significativité des résultats des régressions du modèle. Ainsi, le modèle est estimé en retirant à chaque fois un pays. Ce test permet de voir si les résultats des régressions sont significativement déterminés par la taille des économies de la Côte d’Ivoire et du Sénégal.

Ainsi, les investissements domestiques sont partout significatifs pour expliquer la croissance quelque soit le pays retiré de l’analyse. La variable investissement domestique est alors globalement significative. En revanche, les investissements directs étrangers n’expliqueront de manière significative la croissance qu’en retirant le Bénin de l’échantillon. Ainsi, une hausse des entrées d’IDE de 1% entraine une amélioration du niveau de croissance du produit intérieur brut par habitant de 1,97% au seuil de 5%(23). Cela peut s’expliquer par le fait que le Bénin a enregistré un taux de croissance plus volatile que les autres pays de l’Union.

Par ailleurs l’analyse de la causalité au sens de Granger entre IDE et croissance économique(24) indique qu’au Burkina Faso et au Togo, la croissance économique cause les IDE au seuil de 5% et non l’inverse. On ait en présence d’une causalité unidirectionnelle allant de la croissance vers les IDE. Par contre, au Bénin la croissance ne cause pas les IDE au seuil de 10%, tandis que les IDE stimulent la croissance au seuil de 10%. Toutefois, en Côte d’ôte d’Ivoire, au Mali, Niger et au Sénégal, la causalité est plutôt bidirectionnelle. Enfin, au niveau de l’UEMOA dans son ensemble, la causalité est plutôt bidirectionnelle, mais faible de l’IDE vers la croissance.

Conclusion

La littérature empirique sur les déterminants des IDE indique qu’il existe une pléthore de facteurs susceptibles d’influencer l’entrée de capitaux privés étrangers dans un pays. Ainsi la stabilité macroéconomique et politique, le niveau de développement financier, la croissance économique, les ressources naturelles et la taille du marché intérieur constituent des éléments d’attractivité des IDE. En revanche la corruption, l’instabilité politique et l’absence d’un cadre juridique des investissements ne favorisent pas l’afflux des capitaux internationaux vers un pays. En ce qui concerne leurs impacts sur les économies d’accueil, la littérature relève un impact globalement positif sur la croissance économique. Toutefois, certaines études mentionnent l’existence d’un impact mitigé, voire même un impact négatif sur la croissance.

L’analyse des flux entrants d’IDE dans l’espace UEMOA montre que les pays de l’Union reçoivent moins d’IDE comparativement à leurs poids économiques (PIB) et à d’autres zones comme la CEMAC. En outre les principaux bénéficiaires au sein de l’Union sont la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Mali, tandis que les pays les moins attractifs sont le Togo et la Guinée Bissau. Les secteurs les plus attractifs sont le secteur minier, le secteur bancaire pour le Sénégal et le Togo et le secteur des télécommunications pour l’ensemble de l’Union en raison de la forte expansion de la téléphonie mobile ces dernières années. Par ailleurs, les principaux investisseurs sont essentiellement les pays de l’Union Européenne.

Au niveau de l’espace UEMOA, l’estimation économétrique montre que le capital humain, le niveau de croissance économique, la stabilité macroéconomique approximée par le taux de change, et le niveau de développement financier déterminent significativement les flux entrants d’IDE en zone UEMOA. Quant à l’impact sur la croissance économique, les investissements directs étrangers influencent positivement la croissance économique des pays de l’UEMOA. Mais cet impact n’est pas significatif même au seuil de 10%. Toutefois, cette conclusion reste à relativiser au regard de l’impact positif et significatif que les IDE ont sur les investissements domestiques. Or, ces derniers déterminent significativement la croissance économique de l’UEMOA. Ce faisant nous pouvons dire que les IDE agissent indirectement sur la croissance par le biais des investissements domestiques. L’impact non significatif peut s’expliquer par une inadéquation entre les objectifs des firmes multinationales et ceux des gouvernements des pays d’accueil.

23 Voir annexe n°6 pour les résultats du test de robustesse
24 Voir annexe n°7 pour les résultats détaillés des tests de causalité au sens de Granger entre IDE et croissance économique

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