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IV.3. IDE et investissements domestiques en zone UEMOA

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La littérature indique qu’il peut y avoir soit un effet de stimulation des firmes locales, soit un effet d’éviction des IDE sur les investissements domestiques. Les résultats des régressions concluent quant à une stimulation majeure des firmes locales des pays de l’UEMOA.

IDE et investissements domestiques en zone UEMOA

Les investissements directs étrangers sont un outil d’accroissement des encours de capitaux domestiques, qui permet d’éviter l’endettement extérieur, OCDE (2002). En effet, la participation des investisseurs étrangers au développement des infrastructures physiques et au développement des marchés financiers peut contribuer à améliorer l’efficacité des investissements domestiques.

L’estimation de l’équation de l’investissement domestique vise à tester l’existence ou non d’effet d’entrainement ou d’éviction entre le capital étranger et le capital domestique. L’IDE a un signe positif, ce signifie que dans la zone UEMOA, les entrées des investissements directs stimulent l’investissement domestique par le biais d’effets de report technologique et organisationnel aux entreprises locales. Ainsi, Markusen et Venables (1999) soutiennent que les firmes multinationales peuvent générer des externalités financières au profit des entreprises locales. En effet, ces externalités sont générées à travers la réduction des coûts ou par l’augmentation des revenus. Il s’agit essentiellement des revenus de l’impôt pour l’Etat, de l’augmentation de la demande globale adressée aux entreprises locales suite aux revenus distribués par les multinationales. De plus les investissements étrangers stimulent les investissements domestiques au moyen des activités connexes qui se développent au voisinage de zones d’implantation des entreprises étrangères.

En outre, les effets de stimulation peuvent avoir lieu via un effet de démonstration et/ou d’imitation, un effet de concurrence. Ainsi, les entreprises locales imitent les technologies et modes de production des firmes étrangères, mais aussi, l’entrée des firmes multinationales exerce une pression concurrentielle sur les firmes nationales en les poussant à améliorer leur gestion ou à adopter de nouvelles technologies. Ces effets ne sont plus ou moins perceptibles qu’à long terme.

Les variables investissements directs étrangers, l’épargne intérieure et le crédit accordé au secteur privé expliquent les investissements locaux au seuil de 1%. Ainsi, une augmentation des entrées d’IDE de 1% entraine une augmentation des investissements domestiques de 2,57%, toutes choses égales par ailleurs. Borenztein et al (op.cit) indiquent le coefficient de l’IDE permet de capter l’intégralité des effets de report associés aux investissements directs étrangers. L’effet marginal de la croissance économique sur les investissements domestiques est significatif au seuil de 5%, et est de 0.47% pour une variation de la croissance de 1%. De plus si les crédits accordés au secteur privé croissent de 1%, l’investissement domestique s’améliore de 0,51%. Le coefficient de l’épargne est positif et significatif au seuil de 1%, indiquant qu’une augmentation de l’épargne de 1% engendre une hausse de l’investissement domestique de 0,26%. Ce qui signifie que les investissements domestiques sont financés par les ressources domestiques. Cette causalité est conforme à la thèse néoclassique selon laquelle l’épargne constitue un préalable à l’investissement. Ainsi, l’épargne stimulera la croissance économique par transformation systématique en investissement. De ce fait la politique économique doit favoriser l’épargne.

Par ailleurs le taux d’intérêt n’a pas le signe attendu et non significatif. Cela peut s’explique principalement par la structure des taux d’intérêt réel qui à certaines périodes sont négatifs, traduisant un coût du capital quasiment nul dans l’Union. Le dit phénomène était plus prononcé dans la période post dévaluation du FCFA jusqu’en 2006.

Au niveau global, le R-Between est égal à 0,7841, suggérant que la variation inter individuelle (entre les pays) de l’investissement domestique est expliquée à 78,41% par l’ensemble des variables explicatives, tandis que les effets individuels aléatoires des pays permettent d’expliquer 11,73% des investissements locaux.

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