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INTRODUCTON

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La répartition des hommes sur la terre dépend de l’attractivité et de la répulsion du milieu naturel. Ainsi, la population d’une région traduit un certain équilibre entre les ressources de cette région. Cette population varie non seulement par accroissement naturel, positif ou négatif, mais également par des mouvements migratoires (Derruau, 1976). Les migrations constituent l’un des phénomènes démographiques qui interviennent dans la dynamique de population avec la mortalité et la fécondité. Elles contribuent de ce fait à expliquer les contrastes de peuplement à l’intérieur d’un pays, entre les nations et à rendre compte de leurs inégalités de développement socio-économique (INSAE, 2002).

Dans un contexte de mondialisation, la migration humaine s’est transformée en un phénomène dynamique mu par de multiples facteurs qui contribuent au mouvement d’un nombre sans précédent de migrants sur d’immenses trajectoires géographiques (UA, 2006). Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire africaine, la circulation des hommes et des biens apparaît comme une constante bâtie autour de courants d’échanges dont la visibilité est commandée par la complémentarité régionale (Fall, 2003). Tout au long de son histoire, l’Afrique a connu d’importants mouvements migratoires, tant volontaires que forcés, qui ont façonné son paysage démographique d’aujourd’hui (UA, 2006).

Avant la période coloniale par exemple, les migrations avaient généralement lieu à l’intérieur des aires culturelles homogènes ou à l’intérieur des zones d’influences des différents royaumes ou chefferies, pour des raisons de sécurité (Bavi, 1996). Avec l’avènement de la colonisation, la disparition des barrières existantes entre les zones d’influences des chefferies traditionnelles a favorisé la libre circulation des biens et des personnes aussi bien à l’intérieur qu’au-delà des frontières des Etats actuels (Havet, 1986). Indifférentes aux frontières politiques et aux zones monétaires, trois aires d’échanges sont aujourd’hui identifiables à l’échelle de la partie occidentale du continent africain. Celles-ci sont animées par des groupes ethniques dont les traditions commerçantes se sont professionnalisées au fil des siècles : le bloc central est contrôlé par les groupes Fan et Dioula. Il est articulé autour de la Côte-d’Ivoire, du Ghana, du Togo, du Burkina Faso et l’est du Mali et a pour principal moteur le commerce du bétail ; le secteur ouest, qui correspond peu ou prou à la Sénégambie historique, fonctionne à l’image de la zone de contact entre le sahel et la savane. Il est structuré autour du groupe Mandingue également désigné sous le terme de Dioula et enfin le pôle du Golfe du Bénin (Nigeria, Cameroun, Tchad, Niger, Bénin) est contrôlé par trois groupes : les Haoussa-Kanouri, les Ibo dont le centre actif est Cotonou et les Yoruba qui développent leurs activités jusqu’au Sénégal (Fall, 2004).

Les phénomènes migratoires ont particulièrement pris de l’ampleur dans les régions d’Afrique de l’Ouest. Ce sont d’ailleurs les ressortissants de ces régions qui sont majoritairement concernés par les drames enregistrés lors des tentatives de traversée de la Méditerranée pour regagner l’Europe. L’intérêt de voir et de comprendre comment se manifeste ce phénomène dans cette région où pourtant l’on compte près de sept millions d’immigrés interne (Igue, 2005) est un enjeu de développement.

A l’échelle du Bénin, cette dynamique est orientée vers les pays voisins dont le Nigeria avec qui les relations commerciales sont très anciennes. Elles remontent probablement à la période du commerce caravanier (Alé cité par Dossia, 2010).

Au nombre des communes béninoises ayant encore des liens commerciaux avec le Nigeria se retrouve la commune de Pobè. C’est pour apprécier l’ampleur de ces relations et évaluer les effets socio-économiques des activités des immigrants nigérians dans la commune que le présent sujet intitulé « enjeux socio-économiques de l’immigration des Nigérians dans la commune de Pobè » a été choisi pour le présent mémoire de maîtrise. Il s’inscrit dans le but d’une meilleure connaissance de l’apport des immigrants nigérians sur le développement local de la commune de Pobè.

Le présent mémoire s’articule autour de quatre chapitres :

● Le premier chapitre porte sur la revue de littérature, la problématique et la démarche méthodologique ;
● Le deuxième chapitre aborde l’historique, l’origine et les facteurs de l’immigration des Nigérians dans la commune de Pobè ;
● Le troisième chapitre fait état de l’organisation et du mode d’exercice des activités des immigrants nigérians dans la commune de Pobè;
● Le quatrième chapitre porte sur les incidences socio-économiques des activités des immigrants nigérians, les contraintes liées à l’exercice de leurs activités et les suggestions.

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