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INTRODUCTION GENERALE

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Depuis le début de l‟épidémie du SIDA, la stigmatisation et la discrimination ont alimenté le débat de la transmission du VIH et ont largement aggravé les répercussions négatives de l‟épidémie. La stigmatisation et la discrimination associées au VIH continuent à se manifester dans tous les pays et dans toutes les régions du monde et constituent des obstacles majeurs à la prévention de nouvelles infections, à l‟atténuation de l‟impact et à la fourniture d‟une prise en charge, d‟un soutien et d‟un traitement adéquats.

En Afrique, des pseudonymes ou anecdotes à connotations péjoratives sont utilisées pour désigner le SIDA et ceux qui en sont infectés ou affectés.

Au Niger, le sida est associé à la mort avec des dénominations du genre « Dori Lala » terminologie djerma qui veut dire mauvaise maladie et celui qui en est atteint est condamné à mort ou bien « Kabari Salam Aleykoum ». C‟est là une terminologie Haoussa qui veut dire bienvenue dans la tombe, qui veut également signifier que celui qui est atteint du VIH/SIDA va inéluctablement à la tombe.

Compte tenu des effets pervers et injustes du phénomène de la stigmatisation, et de la discrimination sur les personnes vivant avec le virus du SIDA (PVAVS) mais aussi et surtout du fait qu‟elles leur soient un obstacle à tout effort de lutte contre le VIH/SIDA, l‟ONUSIDA en a accordé une place de choix. C‟est ainsi que la Campagne mondiale contre le SIDA 2002-2003 a été axée sur la stigmatisation, la discrimination et les droits de la personne humaine. Le principal objectif de cette campagne était de prévenir, de réduire et enfin d‟éliminer la stigmatisation et la discrimination associées au VIH/SIDA, où qu‟elles se produisent et sous toutes leurs formes.

Pour ce faire, l‟un des outils de communication le plus adéquat et sensé avoir plus d‟impacts auprès des communautés reste et demeure la fiction télévisée.
Au Niger, on ne dispose pas de données statistiques récentes sur le taux de stigmatisation. Néanmoins, 70 % des femmes vivant avec le virus du SIDA ont exprimé être victimes d‟un comportement stigmatisant et d‟une attitude discriminatoire(1) en 2000.

Ainsi, notre étude nous permettra de savoir si le lever des barrières psychologiques qui favorisent la stigmatisation des femmes vivant avec le virus du SIDA dans la Communauté Urbaine de Niamey peut réduire cette stigmatisation dont souffrent les femmes.

Nous verrons enfin si la fiction est un outil pertinent de lutte contre la stigmatisation des femmes vivant avec le virus du SIDA.

Si c‟est le cas, alors il est temps d‟agir par la production et la diffusion des films de fiction qui contribueront au processus de changement de comportement auprès des communautés.

Les raisons qui nous ont inspiré le choix du thème : « l‟apport de la fiction télévisée dans la lutte contre la stigmatisation des femmes vivant avec le virus du SIDA dans la Communauté Urbaine de Niamey» sont d‟ordre objectif et subjectif.

A l‟Institut de Formation aux Techniques de l‟Information et de la Communication IFTIC de Niamey, les textes en vigueur font de la rédaction et de la soutenance d‟un mémoire de fin de cycle, une des conditions sine qua non d‟obtention du diplôme de technicien supérieur.

Chaque mémoire doit porter sur un thème qui répondra à des exigences académiques et scientifiques.

La stigmatisation des femmes vivant avec le Virus du SIDA est un theme qui touche en grande partie le milieu urbain. Nous savons encore qu.au Niger, les femmes sont les plus pauvres et ont moins de chance d.aller et de se maintenir a l.ecole.

Aussi, notre theme est d.actualite car depuis l.apparition du VIH/SIDA au Niger en mars 1987, les Personnes Vivant Avec le Virus SIDA (PVAVS) continuent a payer un lourd tribut pas seulement a la pandemie mais aussi a la communaute sensee leur venir en aide. Tres peu d.entre elles arrivent a y faire face alors que les actions de sensibilisation et de prise en charge continuent a etre menees.

Aujourd.hui, la prise en charge medicale est assuree par le systeme public et associatif (un acces aux ARV est disponible dans toutes les regions du Niger a l.exception de celle de Tillabery). Aussi il est necessaire de souligner son importance. Et c.est a travers ce theme que nous voulons faire notre premier pas dans la recherche en production/Realisation.

Cela nous permettra egalement d.apporter une contribution, aussi modeste soit elle dans l.amelioration des conditions de vie des PVAVS necessiteuses qui vivent seules et qui sont sans grand soutien.

Le choix d.un theme d.etude peut aussi etre motive par des raisons personnelles. En tant qu.etudiant en Production/Realisation et volontaire engage dans la lutte contre la pandemie du VIH/SIDA depuis 2003, nous ne pouvons pas oublier ou du moins negliger l.importance des PVAVS pour leur contribution dans la lutte contre ce fleau a travers des temoignages a visages decouverts. Ces temoignages ont permis a beaucoup de gens de se faire depister et d.annoncer leur statut serologique a leur famille et aux autres membres de la communaute.

L.analyse de cette situation, particulierement dans la Communaute Urbaine de Niamey, nous permet de contribuer ne serait-ce que de manière modeste à comprendre l‟impact de la stigmatisation des femmes vivant avec le virus du SIDA et prendre des mesures idoines pour y mettre fin.

L‟objectif général visé par notre étude est d‟emmener les populations à réduire leur comportement stigmatisant envers les femmes vivant avec le virus du SIDA dans la communauté urbaine de Niamey, à travers la fiction télévisuelle.

Pour atteindre notre objectif général, nous avons décliné des objectifs spécifiques suivants :

– rechercher les films de fiction traitant de la stigmatisation des femmes vivant avec le virus du SIDA, réalisés au Niger et diffusés sur les antennes de Télé Sahel ;
– réaliser un film de fiction sur la stigmatisation des femmes vivant avec le virus du SIDA dans la communauté urbaine de Niamey,
– Projeter le film réalisé afin de mesurer l‟impact de la fiction télévisuelle dans la lutte contre la stigmatisation des femmes vivant avec le virus du SIDA (FVAVS).

Cette situation n‟est pas sans conséquence. En effet, la stigmatisation des femmes vivant avec le virus du SIDA accentue les difficultés liées à la lutte contre le VIH/SIDA, et, en particulier, sur le dépistage volontaire et anonyme. Il en découle des problèmes liés au traitement anti rétroviral.

C‟est pour aborder ces problèmes que nous avons choisi la communauté urbaine de Niamey qui a accueilli la plupart des populations victimes de sécheresse, de pauvreté et de chômage. Afin de délimiter plus clairement notre champ de recherche et de réflexion sur cette vaste question, nous nous sommes intéressés à un nombre restreint de femmes vivant avec le virus du SIDA.

Le présent travail est structuré en deux principales parties dont la première dresse d‟une part la présentation sommaire de la zone d‟étude et d‟autre part un bref rappel sur la stigmatisation, ses causes et conséquences en passant par le fondement et le rôle que peut jouer la télévision à travers la fiction.

Suivra, ensuite, la deuxième partie qui mettra en évidence le changement de comportement souhaité à travers la production d‟une fiction intitulée « Balki ». Cela permettra de dresser un constat de la situation, d‟analyser les problèmes liés à la stigmatisation des femmes vivant avec le virus du SIDA, afin de mieux mesurer les relations entre les différents acteurs et les logiques qui les guident.

1 SOURCE : ENQUETE MICS 2 République du Niger/UNICEF décembre 2000 (résumé)

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