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Introduction générale

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Les années 80 ont été marquées par une révolution rapide au niveau du commerce international. Un changement a été constaté à l’égard de structure des échanges, du rôle de l’Etat et de l’activité de l’entreprise. La nécessite de la présence des autorités de contrôle et de réglementation du commerce international est devenu un atout à l’égard de l’économie mondiale. Le passage des accords de Brettoon Woods (1944), GATT (General Agreement on Tarifs and Trade) en 1947 à l’organisation mondiale de commerce (OMC) en 1994 à Marrakech, a donné l’Etat « un rôle régulateur essentiel (1)» et a assuré la bonne régulation du marché et du libre-échange.

Etant donné que le commerce international est dominé par les pays développés, l’OMC a veillé à garantir que les pays en développement « tirent profit de leur participation au commerce international et du système commercial multilatéral(2) ». Selon FMI(3), le niveau de commerce mondial dans le pays en développement au cours des 20 dernières années a devenu un tiers des échanges internationaux au lieu d’un quart au début des années 70.

Mais cette croissance, n’arrive pas à combler le problème de l’endettement de ces pays à l’égard du pays développés qui a été accru avec le temps. La dette du PED a été estimée à 2450 milliards de dollars et le service de la dette d’Afrique Subsaharienne a atteint 38% de leur budget total(4). Pour sortir de leur situation, les pays d’Afrique ont cherché des solutions pour remédier leurs insuffisances au niveau des ressources internes.

A partir des années 1985, un développement rapide des investissements directs étrangers a vu la lumière.

Selon le rapport sur l’investissement dans le monde 2010: « Les pays en développement et les pays en transition attiraient la moitié des entrées mondiales d’IED, et représentaient le quart des sorties mondiales d’IED. Ces pays tirent le redressement de l’IED et ils resteront des destinations de choix pour les investissements étrangers(5)».

De ce fait, ces flux constituent l’une de solution à sortir de problème des endettements et de trouver une source de financement qui ne contribue pas à une charge. En conséquence, les pays d’Afrique comme étant un pays en développement ont essayé d’améliorer leurs situations macroéconomiques pour attirer le regard des investisseurs étrangers. Ces politiques visent à améliorer leur ouverture économique, le taux de croissance (Morisset ,2000), à développer leur marché financier et à maitriser le taux de change (Alfaro et al(2004), Abdallah et al (2009)) et à améliorer le capital humain (Wang(1990), Borensztein et al(1998)).

Ils ont enregistré en 2009, 52,6 milliards de dollars. Ce chiffre a baissé en 2011 à 42,7 milliards de dollars .La CNUCED l’a expliquée comme suit : « Ce repli des flux d’IED vers le continent en 2011 doit beaucoup cependant à la baisse constatée en Afrique du Nord; en particulier, les flux vers l’Égypte et la Libye, qui étaient des bénéficiaires importants de l’IED, se sont arrêtés en raison de leur situation prolongée d’instabilité(6)». L’instabilité ici désigne le bouleversement social et politique de ces pays.

Certains économistes (Singh and Jun (1995), Friedrich and Frey (1995), Batana (2005), Zhao (2003)..) ont étudié l’effet de l’instabilité politique et ils ont montré qu’il existe une relation négative entre la crise politique et le flux des IDE.

Ainsi la Tunisie qui fait partie du pays en développement et en particulier de l’Afrique de Nord, a travaillé sur des politiques qui s’avèrent adéquates pour l’attraction des investisseurs étrangers. Son application de plan d’ajustement structurel (PAS) en 87-88 et l’application de consensus de Washington a visé à réaliser un certain seuil de stabilité économique.

Elle a enregistré 3308 milliards de dollars des flux des IDE en 2006 à l’encontre de 1688 milliards de dollars en 2009 (CNUCED, 2012).
La Tunisie est un pays reconnu par sa stabilité politique mais à la fin de l’année 2010, une perturbation sociale a été constatée suite au suicide d’un citoyen Tunisien. Cette crise politique a développé la violence, les manifestations, les crimes… et Certains ont affirmé que : «les printemps arabes ont porté un rude coup aux investisseurs directs étrangers(7) ».

Au cours de l’année 2011, les IDE ont enregistré une baisse de 29,7% (MAC SA, 2011(8)). L’usine du groupe automobile Leoni et le cableur Japonais Yazaki sont parmi les investisseurs qui ont quitté le territoire tunisien après la révolution à cause des perturbations de l’activité à travers le « sit-in » qui entrainent des retards de livraison.

Le constat général des investissements directs étrangers en Tunisie montre le faible niveau d’entré des firmes multinationales malgré l’emplacement géographique de ce pays.

A ce niveau, il est très intéressent pour une économie en développement à savoir la Tunisie de préciser les facteurs déterminants qui stimulent les investisseurs étrangers à s’implanter dans son territoire.

Quelles sont les variables explicatives de flux des IDE en Tunisie ? La stabilité économique sera-t-elle plus importante que la stabilité politique à l’égard de l’investisseur étranger ? La stabilité interne est-elle plus souhaitable que la stabilité externe du pays aux investisseurs étrangers ? Ce sont les principales interrogations qui viennent à notre esprit.

Notre étude consiste donc à déterminer d’une part, les principaux facteurs qui orientent le choix d’investisseur et qui les encouragent à investir en Tunisie. Et d’autre part d’analyser l’effet de la stabilité économique /politique et interne/externe du pays.

Les véritables hypothèses qui nous allons les tester dans cette étude sont :

H1 : les variables choisis sont significatifs : la stabilité macroéconomique de la Tunisie est un facteur déterminant du choix des investisseurs étrangers
H2 : la stabilité économique et la stabilité politique sont deux facteurs inséparables dans le choix du pays d’accueil.
H3 : la stabilité interne du pays est plus importante que la stabilité externe pour la décision de la firme de s’implanter en Tunisie.

Pour répondre à ces hypothèses, notre travail est divisé en trois chapitres. Le premier donne une présentation générale du concept des IDE en mettant en évidence les principales stratégies qu’ils peuvent les prendre (Michalet(1999), Yeaple(2003)).

L’impact de ces flux sur les économies de pays en développement sera aussi soigné en s’intéressant à la croissance (Borensztein et al (1998), De Gregorio (1992), Barthélemy et Démurger(2000)), les investissements domestiques (Noomen Lahimer(2009), Agosin et Mayer(2000)), la structure d’exportation (ANIMA, 2010) et le capital humain (Jamal Bouoiyour et al, 2009). Ainsi qu’une multitude de revue de littérature sur les déterminants est également présentée.

Le deuxième chapitre est consacré à analyser les flux des IDE en Tunisie, en déterminant leur évolutions et leurs géographies. Le cadre règlementaire et l’importance de ces flux dans ce pays seront traités par la suite.

Enfin, le dernier chapitre est une modélisation empirique des déterminants des IDE en Tunisie. Le cadre méthodologique sera de retenir la méthode «VAR » comme méthode d’estimation qui nous aide à interpréter économétriquement et économiquement les différents résultats obtenus durant la période 1980-2011.

1 http://www.dauphine.fr
2 http://www.wto.org
3 FMI : « libéralisation du commerce mondial et pays en développement, », Service du FMI, Novembre 2001. www.imf.org
4 Eric Berr : « La dette des pays en développements : bilan et perspectives», Maitre de Conférence –IFReDE, Université Montesquieu, Bordeaux.
5 CNUCED : « Rapport sur l’investissement dans le monde : Investir dans une économie à faible intensité de carbone », Nations Unies, New York et Genève ,2010
6 CNUCED : « Rapport sur l’investissement dans le monde : vers une nouvelle génération de politiques de l’investissement », Nations Unies, New York et Genève, 2012.
7 http://www.liberte-algerie.com
8 MAC SA : « l’économie tunisienne au premier trimestre 2011 : une situation sous la pression de la révolution mais des perspectives s’ouvrent à long terme », Département de recherche, Avril 2011.

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