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INTRODUCTION

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La situation de la langue française dans le monde est un sujet qui fait aujourd’hui débat dans bien
des milieux autres que linguistique et dans bien des pays autre que la France. Et la question de la
diffusion du français, de même, se pose tous les jours dans les milieux culturels, artistiques, sportifs,
scientifiques sur les cinq continents. Les initiatives privées dans ce domaines sont très nombreuses
et indissociables de la chose publique. Ainsi les politiques linguistiques ont souvent pour but de
propager le français à l’étranger (notamment à travers le réseau des alliances française), alors que
cette diffusion sur le territoire de France se fait en réalité le plus souvent via des évènements
culturels. Ici comme à l’étranger, ces évènements n’ont lieu que grâce à la participation de personnes
passionnées dont ce n’est pas le métier principal.

Parmi tous ces domaines artistiques et culturels qui participent à l’évolution et à la propagation de la
langue française, il en est un qui reste éloigné des institutions officielles et des pouvoirs publics : le
punk/hardcore. Mouvement musical et culturel, l’une de ses spécificités est de fonctionner en circuit
fermé, au sein d’un réseau international organisé et vieux de 30 ans.

Ce mouvement culturel, comme beaucoup d’autres, fait la part belle à l’anglais : les échanges entre
personnes de langue différente se font généralement en anglais pour communiquer et organiser des
tournées internationales pour les groupes pratiquant ce style musical. Cependant la langue française
trouve aussi sa place dans ce milieu grâce à une scène vivante, à travers des groupes et activistes
reconnus, de Montréal à Genève en passant par Saint-Etienne. Toute la problématique de ce
mémoire est de savoir quelle est cette place pour les francophones de ce mouvement, et notamment
par rapport à l’anglais. Pour développer cette question je m’appuierai principalement sur mon
expérience personnelle, et sur l’organisation d’un concert punk/hardcore 100% francophone à Saint-
Etienne à l’occasion de la semaine internationale de la francophonie, le samedi 19 mars 2011. Le
rapport d’activité constitue ainsi la première grande partie de ce mémoire.

Pour répondre à cette problématique, il nous faudra tout d’abord faire le point sur différentes
composantes : présenter cette « scène » punk/hardcore, souvent inconnue du grand public car assez
limitée en nombre de personnes, également victime de certains clichés et dont les aspects positifs
ont parfois du mal à se faire connaître. Nous en ferons de même en ce qui concerne la diffusion du
français. Pour cela il sera nécessaire de définir un certain nombre de mots clés de ce mémoire.

Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons passer véritablement à l’explication du concert : comment est
née l’idée, comment les groupes ont été contactés, la préparation matérielle et logistique de
l’évènement, et le déroulement du spectacle à proprement parler. Ensuite viendra le bilan de cette
soirée, sur différents aspects : quantitatif (public et finances), qualitatif (satisfaction des
participants) et bien sûr respect et analyse de l’objectif principal : la diffusion du français. Nous
ferons la part des choses entre les aspects positifs et négatifs de cette soirée.

Nous nous concentrerons en fin de première partie sur le message passé par les groupes qui ont joué
ce soir là et dans le punk/hardcore en général, en guise de transition vers la partie recherche de ce
mémoire.
La deuxième grande partie s’intéresse donc à la langue française dans le mouvement punk/hardcore,
et s’appuie non plus sur un évènement concret mais sur les paroles des gens de cette scène : leurs
textes, ce qui est dit dans les chansons, mais aussi leurs pensées, grâce à une série d’interviews.

D’abord nous verrons quelle méthodologie a été utilisée pour cette recherche, puis le rapport des
groupes à la langue française premièrement via leurs paroles (champs lexicaux, particularités
grammaticales…) puis leurs réponses à l’interview.

Nous élargirons ensuite notre horizon en s’ouvrant vers d’autres langues que le français, pour
comparer la situations de celles-ci dans le mouvement punk/hardcore : nous aborderons les cas de
l’Allemagne, du Brésil et de deux langues régionales françaises : le basque et le breton. Il s’agira de
démontrer comment ces langues sont diffusés grâce à ce style musical, quel message est passé et s’il
correspond à celui des artistes qui chantent en français.

Enfin nous terminerons sur un retour à notre problématique, en analysant les forces et les faiblesses
de ce mouvement en ce qui concerne la diffusion du français, quelles relations ces deux disciplines
entretiennent ou pourraient entretenir, en quoi elles ont à voir avec les politiques linguistiques et
culturelles et le Français Langue Etrangère. Une fiche pédagogique à partir d’un texte de la
formation de Rambouillet Los Tres Puntos démontrera que ce mouvement culturel et le message
qu’il véhicule peut avoir sa place en classe de Fançais Langue Etrangère.

Ce mémoire était pour moi l’occasion de confronter mes activités professionnelles et artistiques de
prédilection, de porter un autre regard sur celles-ci et de me poser des questions quant aux rapports
qu’elles pouvaient entretenir, si je pouvais combiner les deux. En effet en ce qui me concerne la
langue française au sens large (politiques linguistiques, enseignement du FLE, diffusion du français,
utilisation du français dans les paroles de chansons) et le mouvement culturel punk/hardcore sont
aussi importants dans ma vie et pas du tout antinomiques. Pour illustrer cela j’aimerais citer
François Begaudeau, que je n’ai malheureusement pas réussi à interviewer, chanteur de feu
Zabriskie Point, écrivain et palme d’or au festival de Cannes en 2008 avec « Entre les Murs » : « Je
considère le punk rock comme un domaine artistique au même titre que pleins d’autres domaines.

Faire du punk rock c’est faire de l’art, pas mineur, et dans mon parcours les RAMONES ont autant
bouleversé ma vie esthétique que Rimbaud. »

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