Gagne de la cryptomonnaie GRATUITE en 5 clics et aide institut numérique à propager la connaissance universitaire >> CLIQUEZ ICI <<

Individualisme ?

Non classé

Selon certains auteurs spécialistes des évolutions de la famille, tel F. de Singly(13), les choix concernant la vie privée se font aujourd’hui en se basant sur une reconnaissance mutuelle, pour l’accomplissement de chacun, dans un contexte de désinstitutionalisation où les formes de vie choisies n’ont pas besoin d’une légitimité externe. Nous pouvons néanmoins relativiser ces constats. Ainsi, dans un article intitulé « L’individualisme dans la vie privée mythe ou réalité ? »(14), le sociologue T. Blöss cite une à une les raisons de relativiser cette évolution.

Tout d’abord, le fait que le mariage, même s’il concerne moins de couples, reste la norme, dans le sens où il y a peu ou pas de différences de fonctionnement domestique entre les couples mariés et ceux qui ne le sont pas, avec le maintien des inégalités entre hommes et femmes pour ce qui concerne les tâches ménagères et l’éducation des enfants. Les couples continuent à se former selon les lois de l’homogamie sociale. T. Blöss montre également que les contraintes sociales continuent de s’exercer, notamment pour les familles monoparentales, où les femmes ont plus de difficultés à se remettre en couple que leur ex-conjoint, et l’intérêt de l’enfant reste primordial. Il conclut que « Penser l’individualisme contemporain comme l’aspiration, voire la nécessité ressentie par les acteurs d’une recherche d’équilibre entre leur épanouissement individuel dans la famille et leurs propres responsabilités sociales (de conjoint ou de parent) s’avère en définitive un pari idéologique.

Cette recherche d’équilibre, sorte de processus d’émancipation individuelle, est le plus souvent contrariée ou freinée en raison de l’action de la socialisation notamment sexuée qui n’incline pas les hommes et les femmes à se convaincre de cette nécessité (dans l’idéal) d’équilibre. Ceci est particulièrement flagrant chez les femmes, y compris des milieux supérieurs, dont le rôle maternel prend une place et un sens très importants dans l’existence et agit comme un rappel à l’ordre permanent et contradictoire avec leur volonté d’émancipation personnelle».(15) Pour la présente recherche, ces propos sont importants à garder en mémoire dans le sens où ils éclaireront certains positionnements au cours du processus de décision.

15 Blöss T., septembre 2002, op. cit.

Page suivante : La domination masculine

Retour au menu : Etude sociologique du processus de décision dans le cas de figure d’une IVG