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III.3– Question de recherche

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La crise de l’insécurité qui a gagné la majeure partie du sahel ces douze et dix-huit derniers mois, en particulier en Mauritanie, au Niger et au Mali, constitue une menace et un défi majeur pour les Etats de la région et pour l’Afrique après son récent revers à résoudre la crise ivoirienne et libyenne. On a maintenant à faire avec un continuum d’instabilité dont le périmètre est toujours plus vaste, dessiné par ces relations internationales illicites que sont les activités criminelles associées aux actions de la terreur(74). Pour que le sahel ne devient pas un nouvel Afghanistan, les acteurs concernés par la situation sécuritaire au sahel ont intérêts à se mobiliser le plutôt possible afin qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique ne devienne Al-Qaïda au Sahel islamique. Il faut noter qu’AQMI a encouragé la naissance d’autres mouvements terroristes qui se sont ralliés à elle et qui se coordonnent avec d’autres filiales installés dans d’autres pays voisins.

Depuis les années 2000, l’enchainement d’événement témoigne de l’extension de l’insécurité au Nord du Mali et du Niger avec des connexions établies au Nigéria, consécutives à l’activité croissante de la branche saharienne d’AQMI, dirigée aujourd’hui par Yahia DJOUADI(75). Cette africanisation d’Al-Qaïda va de pair avec la montée en puissance d’un islam politique et l’influence croissante des imams wahhabites (qui prônent un retour à l’islam des origines) même s’il ne faut pas confondre ces religieux avec des combattants islamiques. De même que l’autre facteur à l’origine de l’insécurité dans la région concerne des intérêts stratégiques et à identités diverses des acteurs attirés par ce corridor riche. Ce qui fait dire à Lies BOUKRAA(76) qu’AQMI serait un « leurre cachant un projet de recolonisation du sahel »(77).

L’ampleur de la menace terroriste au sahel dicte donc aux différents acteurs de revoir leur politique et leur approche dans la manière de répondre à AQMI. La sécurité de cet océan sahélien ne saurait être atteinte tant que les Etats ne prendront pas au sérieux la réalité de la menace de cette nébuleuse.

Ainsi, à la lumière de ces développements, la question centrale qui s’en dégage, est celle de savoir en quoi Al-Qaïda au Maghreb islamique constitue-t-elle une menace stratégique pour le sahel ?

Entre une complexification de la situation au sahel et un risque de déstabilisation des Etats de la région face à la menace grandissante des groupes terroristes et des cartels de drogue qui peinent à trouver une réponse efficiente dans ce triangle de l’insécurité qui comprend le golf d’Aden et le golf de guinée, quels types de menaces affectent le théâtre sahélien et comment résorber l’insécurité transfrontalière dans cet espace qualifié de triangle des
Bermudes ou de triangle de la mort ?(78)

74 Laurence Aïda AMMOUR, op.cit. (Supra, note n° 67), p. 1.
75 Mehdi TAJE, op. cit., (supra, note n° 21), p.287.
76 Lies BOUKRAA, Directeur Général du Centre Africain des Etudes et Recherches sur le Terrorisme (CAERT).
77 Zine CHERFAOUI, « Derrière AQMI se cache un projet de recolonisation de l’Afrique », El Watan, 12 octobre 2010, http://www.algéria-watch.org/fr/article/pol/geopolitique/recolonisation_afrique.htm, (consulté le 10 juin 2012).

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