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III.2. LE RENFORCEMENT DES DISPOSITIFS MULITAIRES

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L’armée s’inscrit dans un dispositif d’une portée majeure dans le raffermissement de la puissance d’un Etat. Sa mission première est la défense nationale. Elle est chargée de protéger le pays contre l’ennemi qui viole l’intégrité territoriale. Les forces armées sont formées, organisées et instruites pour la guerre (104). Cette armée est définie et constituée comme un corps agencé et ordonné. Elle obéit aux règlements d’uniformisation, de standardisation, de formation et de motivation. L’uniformisation se traduit par l’adoption d’une langue unique. En RDC, le lingala est la langue de l’armée. Il ya également une tenue militaire uniforme. Par contre, la standardisation renvoie aux mêmes types d’armes de combat, aux mêmes moyens logistiques et aux mêmes critères d’avancement en grade. La formation des unités combattantes doit être la même et la motivation doit être équitable et régulière pour tous les éléments de rang.

Par ailleurs, La formation militaire doit intégrer toutes les branches des sciences existantes. Mais, le recrutement de l’académie militaire est réservé à ceux qui ont un intellect suffisant et des compétences requises pour avancer en grade supérieur de commandement. D’autres formations complémentaires doivent être liées à l’évolution des technologies et aux spécialisations opérationnelles. La discipline demeure la mère de l’armée.

De même, la puissance serait un feu de paille si elle n’est pas dotée d’une prédisposition de défense et de sécurité dissuasive dite Armée. Même un scandale géologique, non effectivement protégé, est un facteur de vulnérabilité et de fragilité.

Cependant, depuis l’indépendance, les autorités politiques de la RDC n’ont cessé de décrier l’absence d’une armée formidable, nationale et dissuasive. Il faut noter ici que la force publique était une armée d’occupation coloniale. Elle était au service du harcèlement des populations colonisées (105).

Après le coup d’Etat de MOBUTU, cette armée était devenue néocoloniale en appui du camp anti-communiste. Au fil de temps, elle est devenue ethnique et clientélistes.

En fait, pour que la RDC structure sa puissance, elle doit se doter d’une armée républicaine. Cette dernière se donnera pour mission de servir et de protéger la population et ses biens. Elle servira également à la protection des institutions de la République. Cette armée doit défendre la démocratie et l’intégrité territoriale du pays. L’absence d’une armée forte hypothèque la survie de la RDC.

En outre, la nouvelle armée du Congo ne pourra se bâtir par mixage, moins encore par brossage. Ces pratiques ne permettent pas la standardisation, l’uniformatisation et la formation homogène. Certes, la réforme d’une armée n’est pas une tâche aisée. Elle dépend aussi de la volonté politique avant de résulter d’un partenariat extérieur dans le domaine. Pour l’intérêt supérieur de la nation, le pays doit conclure un partenariat stratégique avec le carré des puissances du monde. C’est soit avec des alliées traditionnelles comme les USA, la France ou Belgique, soit encore avec des nouveaux alliés comme la Chine ou l’Inde.

Mais, le choix d’un partenariat extérieur doit être sur une expertise dont dispose le pays étranger. La formation ne doit pas être assurée par plusieurs pays à la fois. En RDC, la formation de l’armée dite nouvelle est tantôt formée par des Américains de l’AFRICOM, par la Belgique, par la France, par l’Angola, par le Rwanda ou encore par l’Ouganda. L’uniformatisation d’une armée nécessite le choix d’un seul partenaire au lieu de plusieurs.

Au regard de la montée de menaces, des périls de balkanisation, des pillages des ressources minières et forestières, de la destruction des populations depuis la guerre mondiale africaine de 1996 à 1998 et du protectorat Rwando-ougandais, jusqu’aux nouvelles guerres du Kivu, l’absence d’une armée républicaine est la première menace contre l’intégrité territoriale et contre le droit des congolais à l’autodétermination (106). L’absence d’une armée forte gage de la souveraineté et l’indépendance du pays, ne peut rien décider sans recevoir des injections de la part de l’extérieur.

C’est pourquoi, la constitution de cette armée nouvelle exige aussi la définition d’une stratégie de défense. Celle-ci consiste à la projection des forces impliquant la mobilité des groupes sur toute l’étendue du territoire national. Il faut une professionnalisation des compétences dans une armée hautement qualifiée à la technologie nouvelle. Il faut une analyse de la gabarie militaire, c’est-à-dire, déterminer le nombre des soldats pour défendre le territoire. L’effectif militaire doit être proportionnel au nombre de la population en général et à l’étendue du territoire national. Il faut aussi déterminer les conditions, les qualités de recrutement, les conditions de logement, de nourriture, d’équipement, de formation continue, de logistique (107), …. L’on doit tenir compte également de la fonction de l’intégration de l’armée dans le cadre des qualités égales, des recrutements dans toutes les régions et dans toutes les ethnies. L’armée doit ainsi être citoyenne (108).

Autrement dit, cette armée doit être bien équipée en armes et en moyens de protection et de surveillance du territoire. Elle doit avoir des radars, des satellites, des anti-missiles, des vaisseaux pour contrôler des cours et espaces d’eaux. Elle doit avoir des avions d’observation et de reconnaissance ou de repère, des hélicoptères antichars et de transport des troupes.

Et, pour avoir tous ces moyens, la RDC doit développer une industrie militaire. Cette dernière est importante pour un Etat à vocation de grandeur. Le pays doit produire lui-même des armes et des munitions pour se protéger. Et cela pour l’armée de terre, de l’air et de la mer. Ainsi, une coopération stratégique est à encouragé dans ce sens. La RDC doit trouver un partenaire stratégique avec qui elle négocie la fabrication sur le territoire congolais des outils de contrôle comme des missiles ou des fusées. Et cela pour le fait que le Congo dispose des matières premières démesurées pour le faire. Nous rappelons ici que l’exigence d’une industrie militaire est un défi à révéler pour la défense du vaste territoire de la RDC, de ses ressources, de sa souveraineté et cela pour la sécurité de son économie. Un pays en proie de l’insécurité n’attire pas des investissements étrangers en dépit du potentiel dont il regorge. Grâce au développement de l’université technologique, l’industrie militaire est tout de même envisageable. C’est dans ce sens que, même la génération des types et des qualités d’armes particulières à la RDC doit être réalisée par des cerveaux nationaux et vouées à la dissimulation (109).

C’est ainsi que la production d’armes pourra permettre la vente de celle-ci aux petits Etats, y compris les Etats voisins qui en ont besoin. Cela constitue une source d’argent, en même temps que l’on se donne une disposition de le déstabiliser ou de les tenir en laisse. Cela n’est aussi envisageable qu’à la faveur d’un dispositif des services secrets et de renseignements mis en place.

104 FREDERIC DE MULINEN, Manuel sur les droits de la guerre pour les forces armées, Ed C.C.R , Genève, 1989, p. XXI
105 ERENEST WAMBA DIA WAMBA, l’avenir du Congo ? rdc / Kisangani, 19 juillet , 2010, p. 18
106 MWAYILA Tshiyembe, la politique étrangère de la RDC , éd l’harmattan , Paris,2009 , P 139
107 Idem, p 80
108 SABAKINU KIVULU, les conséquences de la guerre du Congo en Afrique centrale, éd. l’harmattan, Paris, 2001, p 50
109 NZANZU MUKESYAYIRA, op cit , p. 65

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