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III.2. L’approche gravitationnelle

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Les modèles de gravité en économie sont inspirés des principes de gravité en économie spatiale appliqués pour l’étude des aires d’influence des économies modernes. En économie internationale, les modèles de gravité ont été introduits pour analyser les flux d’échange bilatéraux entre pays. On considère que les flux d’échanges sont une fonction linéaire de la puissance économique des pays, la richesse et la proximité géographique. Elle peut être exprimée de la façon suivante : nij = f(Yi,Yj,Eij). Avec nij : les flux des échanges entre les pays i et j ; Yi et Yj : les PIB respectifs des pays i et j ; Eij : un vecteur de facteurs de résistance des échanges entre les deux pays comme la distance (proxy des coûts de transport), les conflits. Par exemple, la population, l’existence de facteurs historiques et culturels constituent des facteurs d’attraction tandis que les couts de transport, les barrières tarifaires et non tarifaires sont des facteurs de résistance.

Les fondements théoriques du modèle gravitationnel depuis les travaux précurseurs réalisés simultanément par Tinbergen (1962) et Pöyhönen (1963) et prolongés par Linnemann (1966), se sont progressivement développés dans le cadre des travaux d’Anderson (1979), Bergstrand (1985 et 1989), Deardorff (1995), et Evenett et Keller (1998). Ces modèles se situent dans le cadre de la concurrence imparfaite et suggèrent que les échanges commerciaux et les IDE sont substituables. Anderson (1979) a donné une généralisation de l’équation de gravité en s’appuyant sur la théorie du commerce international d’Hecksher-Ohlin. Il postule que chaque pays se spécialise dans la production d’un seul bien pour lequel il est mieux doté par rapport aux autres pays et que les préférences des consommateurs sont identiques entre les pays. Anderson déduit ainsi, une équation de gravité à partir d’un système linéaire de dépenses.

Récemment, Josselin et Nicot (2003)(13) s’appuyant sur les travaux de Bergstrand (1985, 1989) et Festoc (1996) et de l’hypothèse d’une fonction de production identique entre les deux pays, fournit une équation généralisée du modèle gravitaire intégrant les IDE :

PXij

L’introduction des IDE dans le modèle gravitaire répond à un double objectif. Premièrement, comme variable explicative des flux commerciaux, et deuxièmement, identifier les secteurs industriels de concentration de ces IDE et analyser leurs impacts sur les deux économies.

D’autres auteurs ont également utilisé les modèles de gravité pour expliquer les flux d’IDE internationaux. Eaton et Tarnura (1994), et Kumar (2000) ont explicitement fait référence aux modèles de gravité dans leurs études sur la géographie des IDE. Les fondements des modèles de gravité dans l’explication du flux d’IDE se traduisent de la façon suivante. Pour le pays d’origine, plus sa taille économique est grande, plus il a la capacité d’investir à l’étranger.

Quant au pays d’accueil, plus sa taille économique est grande, plus il est susceptible de recevoir un montant plus important d’IDE. Par ailleurs, la distance devrait avoir un impact négatif sur les flux d’IDE, car la distance engendre des coûts et des barrières à l’IDE :

– la distance entraîne d’abord un coût de déplacement de personnels et de biens. Ce facteur est particulièrement important pour les IDE de type vertical ou de type exportateur, c’est-à-dire des implantations d’usines à l’étranger qui importent des produits intermédiaires et exportent des produits finis.

– d’une manière générale, la proximité facilite l’obtention des informations, tandis que l’éloignement implique souvent une barrière culturelle (y compris linguistique) et un coût psychologique pour les investisseurs étrangers.

Bien que les progrès récents dans le domaine des transports et des télécommunications aient contribué à réduire sensiblement les coûts de transport, force est de reconnaître qu’ils ont un impact non négligeable dans certains domaines.

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