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III.1.1 Un constat mitigé

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Depuis plus de dix ans, l’Office du Tourisme de Paris participe au développement de l’offre touristique adaptée aux personnes handicapées, en particulier par :

– la promotion du label “Tourisme et Handicap”,
– la sensibilisation et l’accompagnement de ses adhérents dans l’amélioration de leur établissement,
– la mise en avant des sites accessibles,
– l’accueil et l’information des visiteurs handicapés.

Malgré tout, sur les 180 musées et monuments qu’il recommande, seulement 51 sont adaptés aux personnes sourdes (dont 21 labellisés “Tourisme et Handicap”).

III.1.1.1 Des efforts notables de la part des structures culturelles

Certains établissements font figure de proue en matière d’accessibilité. La Cité des sciences par exemple, prévoit des médiateurs sourds pour l’accueil des visiteurs sourds, elle met en place des visites et animations en LSF, et en LSI pour les visiteurs sourds étrangers. Plus inédit, le musée propose des visites en langue des signes tactile pour les visiteurs sourds-aveugles. De plus, l’accueil, les caisses, les salles de spectacles et de conférences sont équipées de boucles magnétiques. Certaines conférences sont même transcrites en temps réel. Enfin, les audio visuels utilisés dans les expositions sont soustitrés en français.

Le Musée du quai Branly apparaît de la même manière comme un exemple. En plus des visites guidées proposées en LSF, il met en place des visites guidées codées en LPC et en lecture labiale. Il organise également des visites contées bilingues français/LSF. D’autre part, un interprète LSF est présent aux rendez-vous du salon de lecture pour pouvoir traduire les débats. Enfin, des outils tels que des boucles à induction magnétique, un guide vidéo LSF ou encore une application Ipad sont mis à disposition du public gratuitement.

Nous pourrions nous demander pourquoi ces établissements affichent une telle avance par rapport aux autres. En fait, nous pouvons remarquer que ces aménagements sont rendus d’autant plus possibles que le musée est vaste et récent : en effet, il paraît plus difficile de mettre en place tous ces mêmes outils dans des structures plus anciennes.

III.1.1.2 Mais des lacunes persistantes

Les études réalisées en classe concernant l’accessibilité dans les musées ont montré qu’encore beaucoup d’établissements avaient des progrès à faire dans ce sens. C’est le cas du musée Rodin par exemple, qui bénéficie d’un matériel adéquat mais dont le personnel n’est pas en mesure de se servir. En effet, l’acquisition des boucles magnétiques étant récente, le personnel n’a pas encore eu l’occasion de l’utiliser et n’est donc pas familiarisé avec cette technologie.

Si tous les musées accueillent gratuitement les personnes handicapées, certains n’appliquent pas ce même principe aux accompagnateurs, freinant ainsi la démarche de visite. C’est le cas du musée d’Orsay par exemple. Par ailleurs, bien que bénéficiant d’un service d’accueil personnalisé, le musée d’Orsay prévoit la nécessité de prendre rendez-vous pour bénéficier de ce dernier (et donc des renseignements pratiques nécessaires pour visiter le musée). Ces rendez-vous peuvent aller jusqu’à 6 mois… décourageant alors toute tentative de visite. Le site internet quant à lui paraît très complet, mais il présente aussi des lacunes : impossibilité de télécharger le plan-guide spécifique pour les personnes en situation de handicap, ainsi que les commentaires des 27 chefs d’œuvres en LSF.

On voit donc bien qu’il ne s’agit pas d’une quelconque réticence de la part des structures culturelles – la démarche étant réalisée et les efforts effectués – mais c’est réellement la mise en pratique qui n’est pas encore toujours au point.

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