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II.2.3. Vision libérale du rôle de l’Etat

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Partant du principe que les hommes politiques et les fonctionnaires sont motivés par la même recherche de l’intérêt personnel qui fonde l’analyse néoclassique, la théorie des choix publics suppose qu’ils cherchent alors à maximiser leur utilité personnel (utilité qui peut contenir des composantes plus complexes que simplement leur revenu : l’intérêt collectif, l’altruisme, la recherche du pouvoir, etc.).Elle utilise ensuite les outils de l’analyse néoclassique pour expliquer le processus de prise de décision politique, afin d’exposer les dérives systématiques en faveur des politiques gaspilleuses.

Par contraste avec la pensée économique classique qui cherche à savoir quelles politiques seraient les plus efficaces si elles étaient mises en places, les libéraux traitent de la question de savoir quelles décisions ont le plus de chance d’être prises étant donné le contexte politique ? A partir de là, et dans un second temps, elle traite la question de comment faire en sorte que les politiques les plus efficaces gagnent les meilleures chances d’être mises en oeuvre.

Egalement dans le processus de choix publics, on doit tenir compte d’autres intermédiaires que sont les groupes d’intérêt formés par les citoyens qui ne sont pas vraiment des intermédiaires. Toutefois, il est clair que ce ne sont pas tous les intérêts qui s’organisent de manière aussi efficace et que les groupes d’intérêt les mieux organisés deviennent un interlocuteur privilégié du Gouvernement et de l’Administration, dressant une barrière entre les préférences des citoyens et les choix publics.

D’une part Mancur OLSON pense que les petits groupes ont moins de difficultés de s’organiser que les groupes plus nombreux. Dans les grands groupes en effet, le passager clandestin, celui qui profite des avantages des autres sans participer aux coûts, risque d’avantage de faire dérailler l’action collective. Chaque individu se dit que l’impact de sa propre participation, qu’il s’agisse de manifester ou de payer une cotisation, sera négligeable, alors qu’il devra supporter des coûts bien tangibles. D’autre part, il est plus difficile de contrôler les passagers clandestins, en les intimidant ou en les boycottant, dans un grand groupe impersonnel que dans un petit groupe. Donc les petits s’organiseront mieux pour exploiter les grands que l’inverse. Le fait que les petits groupes ont souvent des intérêts concentrés (chaque membre retire beaucoup de l’action collective du groupe) alors que les grands groupes ont fréquemment des intérêts diffus (par exemple chaque contribuable paie une partie infime d’une subvention) ajoute à la surreprésentation des petits groupes dans l’action collective.

Il importe alors de comprendre que la force des intérêts organisés vient essentiellement du pouvoir de l’Etat d’accorder des mesures protectionnistes, monopoles, subvention et autres privilèges. C’est pour obtenir ces avantages que les groupes d’intérêt s’engagent dans le lobbying, les campagnes d’opinions publiques et d’autres moyens de pression. C’est ce que les économistes appellent la course aux rentes ou le rent seeking.

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