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II.2.2.1 Les actionnaires dirigeants

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Nous pouvons distinguer ici deux conceptions : la thèse de la convergence et celle de l’enracinement. Dans la thèse de la convergence des intérêts, la détention par les dirigeants d’une part du capital constitue une excellente incitation à gérer l’entreprise conformément à l’intérêt des actionnaires (Berle et Means, 1932 ; Jensen et Meckling, 1976 ; Cole et Mehran, 1998). Plus la part de capital détenue par les dirigeants est importante, plus les divergences d’intérêt entre les actionnaires et les dirigeants seront faibles.

Ainsi, les systèmes de rémunération des dirigeants sous forme de stock-options sont destinés à réduire les divergences d’intérêts entre les propriétaires de la firme et les agents chargés de la gérer (Mehran, 1995). Cependant comme l’ont montré Jensen et Meckling (1976), lorsque les dirigeants ne possèdent pas la totalité du capital, ils sont incités à accroître leurs prélèvements dans l’entreprise puisqu’ils ne supportent pas entièrement le coût de leur opportunisme.

Les équipes dirigeantes réalisent des arbitrages entre les avantages qu’elles peuvent retirer de leurs prélèvements dans l’entreprise (avantages en nature, rémunérations etc.) et leurs avantages en tant qu’actionnaires. Plus la part de capital que les dirigeants détiennent est importante et plus ces arbitrages se feront en faveur des avantages perçus en tant qu’actionnaires. Il faut cependant accepter le fait que les intérêts des actionnaires et des dirigeants ne seront jamais parfaitement alignés, sauf lorsque ces derniers possèdent la totalité du capital de l’entreprise. Dans la thèse de l’enracinement, Charreaux (1997) remarque que les dirigeants qui possèdent une fraction importante du capital de l’entreprise peuvent utiliser leurs droits de vote pour s’enraciner.

Ce comportement n’est pas nécessairement nuisible à la richesse des actionnaires car les dirigeants propriétaires peuvent souhaiter se protéger et conserver leur pouvoir, mais ils resteront confrontés à l’arbitrage précédemment décrit concernant les avantages qu’ils peuvent percevoir en tant que dirigeants et ceux qu’ils retirent en tant qu’actionnaires. Ajoutons que cette situation d’enracinement peut les inciter à investir à long terme dans l’entreprise et à accroître leur investissement en capital humain spécifique à la firme.

Il existe d’autres caractéristiques concernant le capital, qui permettent d’accroître l’efficacité du contrôle exercé sur la gestion des entreprises. La présence d’actionnaires financiers ou institutionnels peut notamment jouer un rôle déterminant sur la performance de la firme. Ces actionnaires sont supposés plus actifs et plus puissants que des actionnaires individuels. Ainsi, Mello et Parsons (1998) montrent que la vente d’actions à des actionnaires « actifs » a une incidence positive sur la performance de la firme.

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