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I.1 Sens, typologie et efficacité productive.

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La productivité peut être considérée globalement comme une mesure qui permet de saisir la relation entre output et input et plus précisément une relation d’efficience ou d’économie des ressources qui existe entre des résultats et les moyens mis en œuvre pour atteindre ces résultats (Arena, De Brandt et Romani, 1991). De façon concrète, la productivité peut se présenter sous forme d’un rapport entre les valeurs ayant trait à l’output et celles inhérentes au(x) facteur(s).

En clair, la productivité est la quantité de produits (ce qui est crée) par unité de facteur de production utilisé. Ainsi, selon Leray (1983), la productivité, contrairement à la rentabilité qui est une mesure exogène de l’efficience, est une mesure endogène au processus de production. Mais, il est possible de donner une dimension plus opératoire au concept. En fait, la productivité pourrait aussi se définir comme le taux d’accroissement de l’output moins la moyenne pondérée des taux de croissance des différents inputs, où les pondérations représentent la part de chaque input dans le coût total. On peut ainsi distinguer deux approches de la productivité :

– L’approche partielle de la productivité dans laquelle les quantités d’outputs sont rapportées à celles d’un input.
– L’approche totale de la productivité dans laquelle les quantités d’outputs sont rapportées à celles d’un input total agrégé.

Ces deux approches seront développées plus en profondeur par la suite dans le cadre de la mesure de la productivité. Soulignons d’ores et déjà que le but recherché dans l’étude de la productivité d’une firme est, de façon implicite de saisir le degré d’efficacité de celle-ci. D’où la nécessité de s’appesantir sur la notion d’efficacité productive.

L’analyse de la notion d’efficacité productive partira du fait que la fonction de production est la quantité maximale d’output qui peut être obtenue avec une quantité considérée d’input, étant donné une technologie de production (Agnier, Lovell, Schmidt, 1977). La productivité peut ainsi être étudiée par la mise en rapport du vecteur input-output avec sa frontière que constitue la fonction de production. Cette mise en rapport s’effectue à travers le concept d’efficacité productive (Farell, 1957 ; Sadoulet et De Janvry, 1995), selon que la fonction est mono-output (y)/ mono-input (x) ou alors mono-output(y)/multi-input.

• Fonction mono-output (y)/mono-input (x).

Ce cas de figure suppose que l’output unique est obtenu à partir d’un seul input. La fonction de production peut alors être représentée graphiquement comme suit :

Figure 3 PRIVATISATIONS ET PERFORMACE DES ENTREPRISES CAMEROUNAISES

Graphique III.1 : Fonction de production mono-output/mono-input

Les états représentés sous la courbe (à l’exception de M et N) sont qualifiés de réalisables et pourraient toutefois être améliorés. En effet, pour ces états, une plus faible quantité d’input permet d’obtenir la même quantité d’output. Notamment, la quantité d’input XK est plus faible que XM, mais conduit à l’obtention d’une même quantité d’output y0. Par contre, les points situés au dessus de la courbe (comme L) ne peuvent pas être atteints avec la technologie utilisée. Ces points représentent des états non-réalisables avec la technologie de production disponible.

La distance d’input est celle qui existe entre le niveau d’input de l’état réalisable et la frontière de production. Cette distance constitue une mesure de l’inefficacité de l’entreprise considérée. Ainsi, le passage de M à K constitue une amélioration de l’efficacité dans l’utilisation des inputs avec la technologie disponible. En revanche, le passage au point L ne peut s’effectuer sans un changement de technologie de production.

• Fonction mono-output/multi-input.

Il s’agit du cas où la production de l’output unique se fait à partir de plusieurs inputs. Nous illustrerons par souci de simplification la configuration dans laquelle y = f(x1, x2), c’est-à-dire celle où l’output s’obtient à travers la combinaison de deux inputs x1 et x2.

L’efficacité productive est le fruit de la combinaison de l’efficacité technique et de l’efficacité allocative (Farell, 1957), d’où le graphique III.2 ;

Figure 3' PRIVATISATIONS ET PERFORMACE DES ENTREPRISES CAMEROUNAISES

Graphique III.2 : Illustration des efficacités technique et allocative.

Ainsi, on peut dire que :

– L’efficacité technique est obtenue lorsque le niveau de production se situe sur la frontière de production. Sur le graphique ci-dessus, l’ensemble des points techniquement efficaces correspond à l’isoquant SS’. Ainsi, tous les points au dessus de l’isoquant SS’ sont techniquement inefficaces à l’exemple du point F. En ce point, Farell (1957) mesure l’efficacité technique par le rapport OE/OF. Ce rapport varie entre zéro et l’unité. Toutefois, l’on pourrait noter que quoique tous les points de l’isoquant soient techniquement efficaces, ils ne le sont pas allocativement.

– L’efficacité allocative quant à elle, est obtenue lorsque la combinaison des facteurs est faite de façon à ce que le taux marginal de substitution technique des inputs soit égal au rapport des prix de ces inputs. Sur le graphique III.2 ci-dessus, l’efficacité technique est obtenue au point de tangence de l’isoquant SS’ avec la droite d’isocoût HH’. Tous les points situés au dessus de cette droite sont allocativement inefficaces. Notamment, le degré d’efficacité allocative de F (ou de E) est donné par le rapport OG/OE.

Eu égard au fait que l’efficacité productive résulte de la combinaison de l’efficacité technique et de l’efficacité allocative, pour chaque point considéré, cette première sera le produit des deux dernières. Pour le point F par exemple, l’efficacité productive est le produit OE/OF X OG/OE = OG/OF.

Par ailleurs, l’on peut remarquer que l’inefficacité technique est due à une utilisation excessive d’input pour obtenir une quantité donnée d’output, l’inefficacité allocative, en revanche provient de l’usage des inputs dans des proportions inadéquates. Il faut néanmoins souligner que dans la pratique, l’efficacité technique est la plus utilisée comme indicateur de productivité. Cela se justifie en l’occurrence par le fait que :

– A long terme, les principaux gains de productivité sont dus à l’efficacité technique.
– Il est difficile d’obtenir les prix des inputs, sans lesquels l’efficacité allocative ne peut être mesurée.
– Dans l’étude de l’efficacité productive, l’hypothèse faite est que les entreprises adoptent au moins un choix optimal quant à la combinaison des inputs.

Après avoir mis en exergue les sens et typologie de la productivité, il convient maintenant de s’intéresser à sa mesure.

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