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I.1. Développements empiriques sur les déterminants des IDE

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Les déterminants des IDE dans les pays en développement ont fait l’objet de plusieurs études. Ainsi les travaux de Morisset (2001), Dupuch (2004), et surtout Asiedu (2002, 2003, 2004 et 2006) y ont largement contribué. Toutefois, en dépit de l’importance croissante prise par les investissements internationaux dans les économies, et les différentes approches adoptées selon les écoles de pensée, il n’existe aucun cadre théorique unifié permettant de comprendre et d’identifier les déterminants des IDE. La littérature existante combine des aspects institutionnels (politique fiscale ou commerciale, risque pays), industriels (coûts de transport, coûts d’implantation, coûts salariaux, avantages technologiques, agglomérations d’activités) et des caractéristiques propres aux pays.

Au-delà des développements théoriques, différentes études empiriques sur les investissements directs étrangers, ont véritablement contribué à l’identification de leurs déterminants. Ainsi, les déterminants des IDE peuvent être regroupés en trois grandes catégories. D’abord les « pré requis » ou conditions initiales (Beyer, 2002) qui ont trait à l’environnement macroéconomique et institutionnel, le risque pays et le cadre juridique des investissements (Bevan et Estrin, 2004). Campos et Kinoshita (2002) étudiant les déterminants des IDE dans les économies en transition, montrent qu’en plus des réformes financières et des privatisations, les investisseurs étrangers sont attirés vers les pays ayant plus d’environnement macroéconomique stable, des niveaux plus élevés de développement économique et d’infrastructures. Prasad et Rajan (2008) soutiennent que la capacité d’absorption mesurée par le développement financier du pays d’accueil est une condition préalable aux entrées de capitaux étrangers pour une croissance plus élevée. Ensuite, la seconde catégorie regroupe les critères des firmes multinationales en termes de facteurs de demande (taille du marché, croissance, solvabilité de la demande), de facteurs de production (ressources naturelles, qualification et coût de la main d’oeuvre, les infrastructures), Asiedu (2006) et Morisset (2001). Enfin, la dernière catégorie s’intéresse aux facteurs incitatifs (avantages fiscaux, aides publiques à l’implantation, les programmes de privatisation), Asiedu (2003), aux facteurs d’agglomération (externalités) et aux effets de mimétisme ou niche d’investisseurs (présence d’autres firmes), Dje (2007).

Compte tenu de l’absence d’un cadre théorique unifié, les différentes études sur les déterminants des IDE aussi bien du point de vue des pays d’origine que des pays hôtes, retiennent principalement deux types d’approches : la théorie dite de « pull factors » en référence aux facteurs spécifiques aux pays d’accueil, et la théorie dite de « push factors » pour tenir compte des caractéristiques macroéconomiques des pays d’origine des capitaux. En effet, les « pull factors » sont des facteurs attractifs des IDE et reflètent les différentes opportunités qu’offrent une économie et les risques encourus par les investisseurs. Ils sont spécifiques à l’économie d’accueil et déterminent la structure géographique des investissements étrangers, (Bouklia et Zatla, 2001). Quant aux « push factors », ce sont des variantes se rapportant aux facteurs spécifiques aux pays d’origine et déterminent l’offre des IDE. Ils représentent le coût d’opportunité des IDE en direction des pays hôtes et décrivent l’environnement macroéconomique de l’investisseur. Du point de vue des économies d’accueil, ce sont des facteurs dissuasifs, décourageant les investisseurs étrangers.

La littérature sur les déterminants des investissements directs dans les pays en développement est également abondante. Ainsi, Asiedu (2002), explorant les facteurs explicatifs des IDE dans les pays d’Afrique subsaharienne, indique qu’un meilleur retour sur investissement, l’ouverture au commerce international et de bonnes infrastructures ont un impact positif sur les investissements directs. Toutefois, elle souligne que dans le cas de l’Afrique subsaharienne, le bénéfice marginal de l’ouverture accrue est moindre sur les IDE.

Dans le cadre des pays développés, Dupuch et Milan (2005) indiquent que les investisseurs ne semblent pas seulement être attirés par la faiblesse du coût de la main d’oeuvre, mais également par son niveau de qualification. Ils soutiennent aussi que les écarts de rémunération entre les pays de l’Est ne sont pas déterminants dans le choix de localisation des firmes mais le différentiel de coûts salariaux existant entre les Pays d’Europe Centrale et Orientale (PECO) et ceux de l’Union Européenne (UE). Dupuch (2004), analysant les IDE dans les nouveaux pays adhérents(20) à l’UE sur la période 1993-2001, montre que les perspectives d’intégration à l’UE ont favorisé la taille des marchés, la proximité géographique et l’intensité technologique des pays d’origine comme principaux déterminants des flux Ouest-Est.

Dans l’espace UEMOA, deux études majeures ont contribué à l’identification des déterminants des IDE en direction de l’Union. En effet, Kinda (2006), à partir d’une analyse sur données de panel sur la période 1970-2003, montre que les déterminants significatifs des investissements directs sont : les infrastructures, l’ouverture et l’instabilité politique. Parallèlement, Dje (2007), partant d’une étude économétrique sur données de panel, couvrant les années 1980-2002, démontre que certains facteurs traditionnels, à l’instar de l’ouverture de l’économie aux échanges internationaux, du taux d’investissement, notamment le taux d’investissement public, le capital humain, sont essentiels dans l’analyse des flux d’IDE à destination de l’UEMOA.

Asiedu et Gyimah (2007), en analysant l’effet des politiques de libéralisation de l’investissement sur l’emploi et l’investissement des FMNs en Afrique, portant sur 33 pays durant la période 1984-2003, montrent que la libéralisation a un effet positif considérable sur l’investissement. De même, elle stimule les investissements des firmes multinationales, qui en créant des emplois, contribuent à la réduction de la pauvreté.

Quant aux « push factors » relatifs aux pays d’accueil, Asiedu (2003), partant d’une étude sur données de panel pour 22 pays d’Afrique subsaharienne sur la période 1984-2000, examine l’impact du risque politique, le cadre institutionnel et la politique gouvernementale sur les flux d’IDE. Elle suggère que l’instabilité macroéconomique, les restrictions d’investissement, la corruption et l’instabilité politique ont un impact négatif sur les IDE en direction de l’Afrique, tandis que la stabilité macroéconomique, des institutions efficaces, la stabilité politique et un bon cadre réglementaire ont un impact positif sur l’IDE. Contrairement à Morisset (2001), elle souligne que, les IDE à destination de l’Afrique ne sont pas uniquement motivés par les dotations en ressources naturelles, (IDE primaire).

20 République Tchèque, Estonie, Slovénie, Hongrie, Slovaquie, Pologne, Lettonie, Lituanie, Bulgarie, Roumanie

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