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I-1 STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT ENERGETIQUE DE LA CEMAC

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L’élaboration d’une stratégie énergétique de développement d’un pays ou d’une sous-région comme la Zone CEMAC est un exercice qui vise tout d’abord à estimer le taux de croissance de la demande en énergie électrique par rapport à l’offre, le coût du kilo watt chez le consommateur, l’évolution des programmes d’électrification rurale et urbain visant à déterminer le taux d’électrification rurale (TER) des régions et le niveau des infrastructures électriques sur l’ensemble du territoire. Toutes ces opérations visent à effectuer des prévisions et une planification nationale ou sous-régionale dans le secteur énergétique afin d’estimer une comptabilité énergétique, entreprendre des opérations d’efficacité énergétique ou une modernisation du réseau électrique local ou national.

La zone CEMAC et le Cameroun en particulier connaîtront dans les années à venir un véritable boom de développement économique et social avec la réalisation de grands chantiers déjà lancés ou programmés : la modernisation de l’agriculture, la redynamisation de l’industrie, la transformation des matiéres prémiéres, l’extension et la multiplication des infrastructures autoroutières, portuaires et aéroportuaires, la construction de nouvelles villes, les besoins en diverses formes d’énergie vont croître à un rythme annuel soutenu de 5% en moyenne.

Dans la volonté d’assurer une meilleure adéquation entre l’offre et la demande d’électricité, le Cameroun dans le PDSE a étudié des scénarios de développement des infrastructures dans le secteur de l’énergie électrique à horizon 2030, favorisant respectivement le jumelage entre les énergies renouvelables et non-renouvelables. La nouvelle stratégie énergétique nationale déclinée en plans d’action à court, moyen et long terme contenue dans le PDSE visant à relever les défis dans le secteur de l’électricité, devrait avoir pour objectifs majeurs d’assurer la sécurité d’approvisionnement et la disponibilité en énergie sur tout le territoire, l’accès généralisé à l’énergie à des prix raisonnables, la maîtrise de la demande, l’introduction des nouvelles technologie dans le but d’effectuer des économies l’énergie électrique à travers une stratégie d’efficacité énergétique dans différents secteurs (résidentiel et tertiaire, industriel, des transports) et la préservation de l’environnement.

La mise en oeuvre d’une politique résolue d’efficacité Energétique, véritable devrait être un axe prioritaire de la stratégie énergétique du Cameroun si elle est élaborée selon les objectifs ci-dessus. Car les programmes qui suivraient l’efficacité énergétique devaient cibler les principaux secteurs consommateurs. Ils devront également cibler nos villes, CTDs et de manière intégrée et concertée (planification urbaine; transports; habitat ; flux énergétiques des collectivités : éclairage, déchets,…etc.).

Pour parvenir à atteindre cet objectif de développement du secteur de l’électricité avec un objectif d’efficacité énergétique, d’importantes actions doivent être menées en amont sur les plans institutionnel, législatif et financier exemple :

– Elaboration d’un projet de loi sur l’efficacité énergétique (audits énergétiques périodiques et obligatoires, contrôle technique, etc.)
– Mise en place du Fonds de Développement Energétique
– Signature entre le MINEE et des CTDs de conventions-cadres de partenariat afin de prolonger au niveau Régional les actions menées sur le plan national en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables.

Le développement du secteur énergétique figure en première ligne parmi les axes prioritaires de la Vision Stratégique de la CEEAC et du Programme Economique Régional de la CEMAC. Mais celui d’une efficacité énergétique et de maîtrise de la demande n’est pas encore abordée dans ses documents. Les objectifs couvrent à la fois la mise en valeur du potentiel hydroélectrique existant, l’interconnexion des réseaux électriques des Etats membres et la création d’un marché régional de l’électricité. La CEMAC poursuit ainsi la mise en oeuvre du Plan d’Action pour l’Accès à l’Energie (PAEC) établit en 2007-2011 avec deux composantes : l’opérationnalisation dans les six Etats d’un système d’information énergétique communautaire (SIEC) et un projet pilote d’électrification intensive périurbaine. Le SIEC, ambitionne de doter les Etats de structures nationales de planification énergétique à mêmes d’élaborer des bilans triennaux.

Le Programme d’Electrification Périurbaine Intensive comprend un volet ‘’Planification’’ et un volet ‘’Branchement’’ dont la mise en oeuvre est suivie par un Comité Régional de Coordination (CRC) composé des représentants des Ministères en charge de l’Energie et des compagnies d’électricité des Etats membres, et une Cellule Facilité Energie (CFE-CEMAC) mise en place à Douala (Cameroun) avec le concours technique et financier de l’Union Européenne. Pour le volet ‘’Planification’’, les études en cours portent sur :

– l’ouvrage hydroélectrique de Di moli (120 MW) destiné à l’alimentation des zones voisines, et injection dans les réseaux RCA-Cameroun-Congo ;
– les ouvrages Memve’élé (20 MW) et FeII (36 MW) des régions frontalières et réseaux Cameroun-Gabon ;
– l’interconnexion Gabon-Congo entre les ouvrages d’Imboulou et de Gand Poubara ; et
– l’interconnexion Maroua (Cameroun)-Ndjaména (Tchad).

Le volet ‘’Branchement’’ du Programme Electrification périurbaine’ porte su r la réalisation, dans le cadre d’une phase pilote, de 125 000 branchements dits ‘’économiques’’ dans des zones test périurbaines présentant des indicateurs avérés de pauvreté, la phase ‘’démultiplication’’ devant être assurée par les sociétés d’électricité. La mise en oeuvre de la première tranche du projet (57000) connaît toutefois une évolution très contrastée, en raison des retards enregistrés dans la mobilisation des contreparties financières nationales et CEMAC, seul le Tchad ayant libéré la totalité de sa contribution au 31/12/2010.

Au niveau de la CEEAC, la politique énergétique poursuivie a deux composantes majeures. La première porte sur l’élaboration du schéma directeur d’interconnexion des réseaux électriques dont le processus lancé en 2007 sur financement BAD de 3,5 millions de dollars a abouti, en novembre 2010, à la validation de l’étude préliminaire, de l’étude de faisabilité et de l’étude d’Avant Projet Détaillé. L’option d’interconnexion retenue à long terme est un réseau à courant continu associé au développement d’Inga, qui servirait au transport interrégional de grandes quantités d’énergie sur de longues distances. Sur le moyen terme, un réseau interrégional en courant alternatif (400 et 220 Kv) serait mis en place le long d’une dorsale dite ‘côtière’ Angola-Cameroun, avec les interconnexions ci-après :

– Soyo (Angola) – Inga (RDC)
– Mongo Kamba (Congo) – Chutes de l’Impératrice (Gabon)
– Ntoum (Gabon) – Bata (Guinée Equatoriale)
– Bata (Guinée Equatoriale) – Memve’élé (Cameroun)
– Maroua (Cameroun) – Ndjaména (Tchad).

Le corridor ainsi choisi serait complété par les lignes Yokadouma (Cameroun) – Dimoli (RCA), Mobaye (RDC)-Kembé (RCA) et quelques chaînons faisant l’objet d’autres études ou laissés à la charge des Etats (Inga-Cabinda-Pointe Noire, Chutes de l’Impératrice-Ntoum au Gabon et Memve’élé-Maroua au Cameroun). Le Congo et le Gabon ont toutefois exprimé le besoin d’étudier une autre variante à l’interconnexion Mongo Kamba-chutes de l’Impératrice, eu égard aux implications de la stratégie de développement du secteur de l’électricité récemment adoptée au Gabon.

1.1.1. Interconnexion des réseaux électrique de la CEMAC pour une intégration énergétique

La région d’Afrique Centrale a moins d’interconnexions électrique que les autres régions. Géographiquement, cette région est dominée par la forêt tropicale centre-africaine qui complique les interconnexions. A l’exception de l’interconnexion électrique prévue entre le Cameroun et le Tchad, l’interconnexions électriques mineures entre la République Démocratique du Congo (DRC) et le Congo (Brazzaville) et entre la DRC et l’Angola, il n’y a aucune liaison entre les pays de la région. La DRC, qui est potentiellement la centrale électrique de la région, a été ravagé par les conflits politiques et les guerres et les autres pays de la région se sont concentrés sur les exportations de pétrole, laissant inexploité le potentiel énergétique du gaz naturel. Le géant des projets d’intégration du potentiel électrique de l’Afrique centrale est le projet Inga sur le Congo. Plusieurs voisins du Cameroun ont exprimé leur intérêt pour l’acquisition d’énergie hydraulique, le pays ayant de grandes possibilités dans ce domaine (799 MW de capacité en 1999).

Il existe une interconnexion entre la République Démocratique du Congo et le Congo Brazzaville. Mises à part les interconnexions déjà mentionnées, la plupart des pays de la région sont isolés et n’ont pas de liens avec les autres pays.

La réalisation des grands projets industriels de développement qui animent chaque Etat de la CEMAC énoncé dans le Programme Economique Régional (PER) nécessitera de fortes demandes d’énergie électrique. De telles exigences imposent à la CEMAC de valoriser au maximum son potentiel électrique dans une démarche de mutualisation. Pour ce faire, les projets d’interconnexions électriques retenus dans le cadre du PER ont été extraits de l’ensemble des projets du Pool Energétique de l’Afrique Centrale (PEAC). Ainsi, les projets d’interconnexions suivants ont-ils été retenus :

.. Projet 25 : interconnexions à 400 kv :

Composante :

– Pointe noire – Chutes de l’Impératrice sur fleuve Ngounié – Libreville – Guinée Equatoriale – Mvemlé – Douala – Calabar ;
– Pointe-Noire (Congo) – Chutes de l’Impératrice (Gabon) ;
– Libreville (Gabon)– Guinée Equatoriale – Menvelé – Douala (Cameroun).

Composante :

– Brazzaville – Ouesso – Souanké – Sangmélina – Yaoundé – Douala :

.. Projet 26 : interconnexions à 220 kv

Composante :

– Douala – Lampanga – N’Djaména.

Composante :

– Oyo – Lékoni – Kabala – Franceville – Ntoum.

Composante :

– Bangui – Dimoli – Yaoundé et Bangui – Ouesso.

Composante :

– Souanké – Mékambo – Franceville.

.. Projet 27 : Construction des barrages et centrales électriques

Afin d’approvisionner la sous-région CEMAC et éventuellement exporter, il est envisagé la réalisation des études et la construction des barrages et centrales électriques ci-après :

Cameroun :

– Construction du barrage électrique à Warack ;
– Construction de la centrale hydroélectrique de Mvemlé (200 MW) ;
– Aménagement de Lampanga.

Centrafrique :

– Construction du barrage électrique de Dimoli (130 à 180 MW) ;
– Construction du barrage électrique de Kembé (50 MW).

Congo

– Construction de la centrale de Chollet (600 MW) en partenariat avec le Cameroun ;
– Construction de la centrale hydroélectrique de Sounda (1000 MW) ;
– Construction de la centrale hydroélectrique de Kouembali (180 MW) ;
– Construction de la centrale à gaz de Pointe-Noire (900 MW) ;
– Etudes des sites aménageables le long du fleuve Congo (14000 MW).

Gabon

– Construction du barrage hydroélectrique Grand Poubara 1ère phase 160 MW et 2ème phase portera la puissance à 280 MW ;
– Construction du barrage hydroélectrique Impératrice de 42 MW sur le fleuve NGOUNIE ;
– Construction du barrage hydroélectrique FE2 de 32 MW sur le fleuve OKANO ;
– Construction de la centrale thermique à gaz de Libreville de 70 MW ;
– Construction d’une centrale à gaz d’une puissance devant aller progressivement à 1000 MW à Port Gentil.

Guinée Equatoriale :

– Aménagement hydroélectrique à Djibloho et Sendje.

Tchad :

Le Tchad s’alimentera à partir de l’interconnexion de la ligne Maroua-N’djamena, par l’utilisation des excédents de LAGDO au Cameroun et de la ligne Ngaoundéré-Maroua. La construction du barrage de Warak sur la Bini (46 MW) permettra d’alimenter les zones voisines des deux pays.

.. Projet 28: Electrification transfrontalière de moyenne tension :

Gabon :

– (Gabon – Guinée Equatoriale
– Mendjen (Nord du Gabon) – Mongomo (Guinée Equatoriale).

Gabon – Cameroun

– Sud du Cameroun – Woleu-Ntem

Gabon – Congo

– Bakoumba – Lekoko – Mbinda ;
– Divenié – Malinga.

Cameroun – Tchad :

– Yagoua – Bongor.

Centrafrique – RD Congo

– Bangui – Zongo

Pour établir ses orientations, en matière de définition de stratégies de développement, les pays de la CEMAC doivent disposer d’un point de vue commun en matiére de politique d’aménagement du territoire en vue du développement des infrastructures productrices d’énergie électrique. Il n’y a pas de développement sans infrastructures. Ni d’intégration. C’est pourquoi, pour atteindre sa vision de bâtir une économie émergente à l’horizon 2025, la CEMAC a décidé durant la décennie de relever le défi des infrastructures. La CEMAC nourrit l’ambition de devenir une puissance énergétique d’ici 2025, au regard de son énorme potentiel de génération d’énergie électrique propre, basé essentiellement sur l’hydroélectricité, le gaz et la cogénération à partir des déchets de l’exploitation du bois. L’objectif est d’atteindre le cap d’une puissance de production installée de 25 000 MW, couvrant la demande des pays de la CEMAC et exportant sur le marché régional (Nigéria & pays d’Afrique de l’Ouest). Pour atteindre cet objectif, des infrastructures interconnectant les réseaux des différents pays CEMAC entre eux, puis avec ceux du Nigéria sont nécessaires.

Six grands projets d’interconnexion sont aujourd’hui identifiés :

1. les lignes d’interconnexion Cameroun-Nord Nigéria et Cameroun – Tchad – RCA ;
2. la ligne Brazzaville–Calabar (au Nigéria) quis’inscrit dans le cadre du projet d’autoroutes d’échanges d’électricité porté par le Pool Électrique d’Afrique Centrale (P.E.A.C.) ;
3. l’aménagement hydroélectrique du site du Dimoli (RCA) pour une alimentation des zones frontalières du Cameroun, de la Centrafrique et du Congo ;
4. l’interconnexion du Réseau Interconnecté sud du Cameroun et du Gabon via l’aménagement hydroélectrique de Memvé’élé (Cameroun) et FéII (Gabon) ;
5. l’interconnexion des Réseaux Interconnectés sud du Congo et du Gabon via l’aménagement hydroélectrique des sites Grand Poubara (Gabon) et Imboulou (Congo) ;
6. l’aménagement des sites de Djibloho et Sendje en Guinée Equatoriale et enfin ;

L’interconnexion Brazzaville – Calabar devant relier notamment les quatre pays côtiers de la CEMAC ne devrait se réaliser qu’à l’horizon 2020, mais doit faire l’objet d’études de faisabilité technique, économique et environnementale, laquelle doit être lancée d’ici à 2012 et être finalisée avant 2015. Au-delà de l’infrastructure d’interconnexion, cette étude devra préciser les conditions de mise en place d’un véritable marché régional d’échanges d’énergie électrique de la CEMAC, avec les organes de régulation et de gestion des contrats d’échanges et de comptabilisation des mouvements d’énergie.

1.1.2. Potentiel énergétique de la CEMAC

La zone CEMAC est riche en sources d’énergie renouvelables, dont les plus massives sont

– L’hydro énergie répartie par ordre décroissant entre le Cameroun, le Gabon, le Congo, la République Centrafricaine et la Guinée équatoriale (seul le Tchad dispose d’un faible potentiel). Malgré un coût d’investissement élevé et des délais de réalisation importants, les cinq Etats qui en sont dotés pourraient assurer l’intégralité de leur développement électrique à partir de cette source, mais encore pourraient-ils optimiser l’exploitation de cette ressource et fournir le Tchad, en construisant un réseau régional planifié dans le cadre du PEAC ;

– L’énergie solaire, à son plus haut niveau au Tchad, puis au Nord Cameroun et en RCA, et encore d’un niveau intéressant dans les régions équatoriales. Du fait de son coût très cette technique est réservée à des applications spécifiques telles que le pompage pour le service collectif d’eau ou l’alimentation des relais de télécommunication, ainsi qu’aux usages de faible puissance tels que les lampes basse consommation, les radios et télévisions, la recharge de téléphone, la petite informatique. L’énergie solaire peut aussi être développée à moyenne échelle, sous forme de fermes solaires de quelques mégawatts dans le but d’injecter de l’énergie renouvelable sur le réseau public d’électricité ;

– La biomasse constituée de la production annuelle de bois et autres matières ligneuses telles que les broussailles et grande herbes des forêts et savanes. Le bois énergie est le combustible domestique le plus intéressant dans le contexte rural. A condition d’assurer son cycle de renouvellement et en recourant aux techniques d’efficacité énergétique. Un important potentiel de déchets de biomasse existe également dans les agro-industries [17].

La CEMAC à l’horizon 2025 vise la création de 600 entreprises qui vont générer environ 15 000 emplois directs [9]. La production d’électricité sera le secteur phare de ce pilier. La valorisation du potentiel de la CEMAC permettra d’atteindre une production de 25 000 MW en 2025, assurant l’autosuffisance de la CEMAC, et l’exportation de l’excédent, essentiellement vers le Nigéria et toute l’Afrique de l’Ouest (accessible grâce au système d’échanges d’énergie électrique de l’Afrique de l’Ouest). Dans ce cadre, une cinquantaine de centrales de production d’électricité verra le jour, grâce en amont à d’importants investissements dans l’aménagement des barrages hydroélectriques, présentant les meilleurs conditions (coûts de production et durabilité) avec en aval l’insertion de producteurs privés indépendants (IPP, Independent Power Producer) dans l’exploitation.

Il est sans oublier que le développement de la production électrique ne peut se faire sans les énergies fossiles. Mais au regard des difficultés de tous ordres qui se présentent pour l’exploitation des énergies fossiles, il paraît opportun de se retourner vers les sources d’énergies renouvelables principalement (l’hydroélectricité, le solaire et la biomasse forestière.) pouvant produire 25 000 MW d’ici l’année 2025 pour accompagner le développement industriel et exporter vers le Nigéria et l’Afrique de l’Ouest. Cette source d’énergie durable au combien proche des besoins quotidiens des ménages, moins dangereux pour l’environnement et moins coûteuse devrait être revalorisée à travers des stratégies de planification énergétiques permettant d’atteindre une efficacité énergétique. Elle conduirait à résorber l’offre électrique actuelle de la CEMAC très faible qui se situe à 1513 MW dont 1009 MW d’origine hydroélectrique et le taux d’accès à l’électricité est l’un des plus faibles au monde, avec moins de 17% de la population de la CEMAC qui a accès à l’électricité. Par ailleurs, avec 400 kWh par an de consommation électrique moyenne par habitant, la CEMAC est encore en dessous de la norme de 500 kWh par an définie par le Conseil Mondial de l’Energie (CME) pour prétendre à un niveau de vie décent.

Pour atteindre le cap des 25 000 MW de puissance installée en 2025, une production supplémentaire d’environ 18 000 MW est requise. Elle s’appuiera sur le potentiel hydroélectrique restant, mais également sur la génération d’électricité à partir du gaz grâce aux Turbines à Gaz (TAG) à cycle combiné. Elle profitera des importantes potentialités qu’offre la génération d’électricité à partir des énergies renouvelables comme le solaire et de la biomasse (notamment forestière) .Au total, 23 970 MW viendront s’ajouter d’ici 2025 à un parc existant de 1 513 MW dont 1/3 sera déclassé : + 1 975 MW pour la période 2008-2010, + 6 390 MW pour la période 2011- 2015, + 8 616 MW pour la période 2016-2020, + 6 989 MW pour la période 2021-2025 [9].

Tableau 1.1 : projets de construction des centrales électrique en zone CEMAC

projets de construction des centrales électrique en zone CEMAC

Source document du P.E.R 2010-2015 [9]

Tableau 1.2 : Projets répertoriés d’électricité thermique (centrales gaz)

Projets répertoriés d’électricité thermique (centrales gaz)

Source document du P.E.R 2010-2015

Tableau 1.3 : Projets d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique

Projets d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique

Source document du P.E.R 2010-2015

Evolution de la puissance électrique installée 2008 - 2025 (en MW) [9]

Figure 1.1 : Evolution de la puissance électrique installée 2008 – 2025 (en MW) [9]

Tableau 1.4 : Grands projets d’hydroélectricité

Grands projets d’hydroélectricité

Source document du P.E.R 2010-2015

L’ambition régionale dans le secteur de l’électricité baptisée « CEMAC, CAP 25 000 MW » cible trois objectifs stratégiques spécifiques :

1. Un accès universel à l’électricité (100% à l’horizon 2025 contre une moyenne de 17% aujourd’hui);
2. Un prix moyen du kWh compris entre 30 et 40 F CFA en 2025 (supérieur à 100 F CFA en 2008);
3. La valorisation de 54% du potentiel hydroélectrique (contre moins de 3% en 2008) et d’au moins 5% du potentiel gazier pour la production d’électricité (moins d’1% en 2008) [9].

Cependant, cela doit se faire dans le cadre d’une démarche proactive de négociation et de partenariat étroit avec les clients cibles que sont les pays limitrophes, le Nigéria en particulier. A cet effet, la CEMAC se doit d’être au fait des projets majeurs d’électricité de la zone Afrique subsaharienne et doit ainsi positionner comme un acteur de choix, présentant une offre compétitive et durable.

La réussite de cette ambition nécessite donc une approche régionale à mettre en oeuvre à travers quatre leviers stratégiques. Cette approche n’est possible que s’il existe un marché régional et si la coopération avec les pays limitrophes est renforcée (Figure 1.2 ). Pour concrétiser cela, la CEMAC devra actionner quatre leviers d’actions :

– L’interconnexion électrique
– La régulation régionale des échanges d’électricité et les réformes institutionnelles
– Le renforcement de la gouvernance des sociétés d’électricité
– L’environnement des affaires favorable au PPP (Partenariats Public Privé) et IPP

Schéma simplifié du flux d’électricité

Figure 1.2 : Schéma simplifié du flux d’électricité. Source : AIE (2005)

L’interconnexion électrique (Figure 1.3) intéresse d’abord les pays de la CEMAC mais également d’autres marchés cibles plus importants comme le Nigéria et au-delà toute l’Afrique de l’ouest accessible par l’interconnexion des réseaux électriques entrepris dans le cadre du West African Power Pool (WAPP). Elle est indispensable car seule permettant d’atteindre la demande d’un vaste marché régional. Cette disponibilité d’achat d’électricité permettra aux pays d’accéder à une pluralité d’offres lui permettant d’arbitrer entre le recours à une production locale et l‘achat d’énergie électrique pour optimiser son mix d’énergie électrique.

Schéma d’interconnexion prévu dans le cadre du PEAC [9]

Figure 1.3 : Schéma d’interconnexion prévu dans le cadre du PEAC [9]

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