La modalité épistémique est principalement exprimée à l’aide des modaux, mais
d’autres expressions de modalité sont également utilisées, même si c’est différemment. C’est
pourquoi le degré de certitude de chacune des expressions de la modalité épistémique
(modaux, périphrases, etc.) sera unique et deux expressions parfaitement synonymes sont
impossibles à trouver. Les modaux Ø placent l’estimation sur un plan différent des modaux –
ED et les autres expressions de modalité sont également sur un plan différent, puisqu’elles
n’ont pas les mêmes caractéristiques que les modaux. En conclusion, il n’est pas pertinent
d’établir une échelle des degrés de probabilité d’un évènement en incluant tous les éléments
dans le même classement.
Tout d’abord, les modaux Ø ont un caractère virtuel et peuvent être classés dans cet ordre :
MAY – CAN – MUST – WILL / SHALL.
Pour ce qui est des modaux +ED, comme nous l’avons vu, ils se situent sur un plan fictif et,
en dehors des cas de concordance des temps, ils ne permettent pas de faire une évaluation
passée. C’est l’infinitif parfait qu’il faut utiliser dans ces cas. Leurs places sur l’échelle de
probabilité d’un fait est assez proche que précédemment :
MIGHT – COULD – SHOULD – WOULD.
Nous n’incluons pas must ici, car il n’a pas de prétérit et il ne comporte pas la valeur que -ED
ajoute aux modaux, c’est-à-dire le plan fictif. Seul lorsqu’il y a concordance des temps, must
peut être inclus dans cette liste, laquelle correspond alors tout simplement à celle établie pour
les modaux Ø :
MIGHT – COULD – MUST – WOULD / SHOULD.
Enfin, les autres expressions de modalité (périphrases, adjectifs modaux, etc.) expriment une
estimation objective et à caractère factuel :
BE LIKELY TO – OUGHT TO – BE SURE / CERTAIN TO – BE BOUND TO – BE GOING
TO.
Cette étude n’a pas traité d’autres éléments qui traduisent aussi la modalité épistémique, tels
que les adverbes (perhaps, undoubtedly, etc.). L’estimation du degré de certitude plus ou
moins élevé d’un évènement peut en fait s’exprimer de bien des façons, tout en apportant un
degré de subjectivité plus ou moins grand, mais les auxiliaires modaux comportent des
caractéristiques particulières qui offrent la possibilité d’évaluer une relation prédicative de
manière unique. Compte tenu des valeurs de base de chaque modal, il est important de garder
à l’esprit que ceux-ci servent également à exprimer une modalité radicale qui parfois permet
de mieux comprendre le fonctionnement d’un modal à valeur épistémique. C’est pourquoi il
est possible de se demander si les deux principales modalités ne devraient pas être traitées
ensemble, voire s’il n’y a pas qu’une seule modalité, mais différentes interprétations.
