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Chapitre I : Historique des institutions financières islamiques

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Le commerce a était l’une des principales activités économiques des cités arabes dans le passé et a fait la richesse de ces provinces qui entretenaient des relations commerciales avec les Etats voisins. La course à la richesse à cette époque conduisait les gens a adopté dans leurs activités commerciales des conduites contraires aux principes de l’Islam. On pouvait ainsi noter une utilisation abusive du taux d’intérêt dans les opérations de crédit et cette pratique fut à l’origine du point de départ de la réflexion sur un modèle financier islamique.

La présence occidentale due à la colonisation, dans ces provinces, a laissé des traces sur le plan économique et social. Cette colonisation qui s’est étendu jusqu’aux années 1900 a favorisé l’installation de banques classiques dans ces pays à majorité musulmane. Le système bancaire classique a largement dominé l’activité économique pendant cette période malgré l’interdiction par l’Islam des activités liées à l’intérêt.

Les musulmans ne se reconnaissant pas dans ce système bancaire qui pourtant est indispensable à l’activité économique, devaient donc trouver une alternative à ce système.

Les premiers essais pour la création d’une finance islamique remontent aux années 40 et se sont déroulés dans l’Etat de la Malaisie. Cette première tentative échoua, puis ce fut le Pakistan qui se lança dans l’aventure en 1950. Cette tentative aboutit aussi à un échec. Il faudra attendre les années 60 pour voir la première et véritable banque islamique digne de ce nom en Egypte.

C’est entre 1963 et 1967 que fut créée la caisse d’épargne rurale du Mit-Ghamr, une communauté rurale du delta du Nil en Egypte. C’était en fait une expérience dont l’instigateur fut l’économiste Egyptien Hamed Al Naggar qui est réputé être un grand admirateur du mouvement coopératif Allemand. C’est après un voyage d’étude en Allemagne sur les institutions d’épargne locales et les coopératifs qu’Hamed Al Naggar décida d’adapter ce modèle à la société musulmane dans laquelle il vit. C’est ce qui déclencha le processus de création de la caisse d’épargne du Mit-Ghamr et fit d’Hamed Al Naggar le pionnier de la finance islamique. Cinq ans après sa création, la caisse d’épargne du Mit-Ghamr enregistrait plus d’un million de clients. Malgré ce bon résultat, la banque fut obligée de fermer pour des raisons purement politiques. En effet elle n’entretenait pas de bonnes relations avec les autorités politiques de l’époque.

Dans les années 70 éclata la guerre du Kippour qui opposait l’Israël à un certain nombre de pays arabe défendant la cause Palestinienne, cette crise a eu pour conséquence le premier choc pétrolier. Le choc pétrolier a contribué à l’enrichissement rapide des pays du golf exportateurs de pétrole. L’afflux de pétrodollars dans ces pays accentuait la nécessité de la création d’institutions financières pour une gestion durable de ces fonds et surtout une gestion conforme aux valeurs de l’Islam. Ainsi les pays concernés, regroupés au sommet de Lahore au Pakistan en 1974 décidèrent la création de la banque islamique de développement (BID).

A sa création, la banque islamique de développement disposait d’un capital de plus 2.270 millions de Dollars. La création de la BID ouvrit la voie aux banques et autres institutions financières islamiques. La Dubaï Islamic Bank (DIB) créée en 1975 fut la toute première banque privée islamique. La création de banques islamiques dans les pays du golf va ainsi s’accélérer avec l’apparition des banques comme la Faysal Islamic Bank (FIB) au Caire en Egypte, la Faysal Islamic Bank à Khartoum, la Jordan Islamic Bank of Finance and Investment, la Kuwait Finance House… A ce nombre important de banques il faut ajouter la création de la puissante société holding d’investissement nommé “Dar Al Maal Al Islami” (DMI) par le prince saoudien Mohamad Al Faysal Al Saoud en 1981, dont le siège se trouve à Gène en Suisse et qui est un peu présent partout dans le monde.

Au début des années 80 certains Etats ont entamé l’islamisation de tout leur système financier. En 1979, le Pakistan fut le premier Etat à appliquer cette politique d’islamisation des banques mais de manière progressive. Aujourd’hui toutes les banques au Pakistan sont islamiques. Après le Pakistan, l’Iran emboita le pas et profita de sa révolution islamique pour islamiser une fois pour toute, toutes les banques présentes sur son territoire. Ainsi le Pakistan, l’Iran et le Soudan sont les premiers Etats au monde qui ont islamisé entièrement leur système financier.

L’introduction de la finance islamique en Afrique surtout dans la zone UEMOA fut une initiative du groupe financier saoudien Dar Al Maal Al Islami qui, dans les années 1980 a signé des accords avec les gouvernements des pays de la sous région pour l’ouverture de banques islamiques. Ainsi fut créée la Banque Massraf Fayçal Al Islami (MFIN) du Niger le 22 Février 1983, la Société Islamique d’Investissement du Niger (SIIN) le 9 Mars 1983, la Banque Massraf Fayçal Al Islami du Sénégal (MFIS) le 22 Février 1983, la Société Islamique d’Investissement du Sénégal (SIIS) le 9 Mars 1983. Au Maghreb c’est le groupe financier international Albaraka qui fut le premier a y installé des banques islamiques. Aujourd’hui on trouve des banques islamiques dans beaucoup de pays africains comme la Guinée Conakry, la Gambie, l’Afrique du Sud…

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