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Chapitre I : Cadre théorique

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I) La problématique

Le début de ce nouveau millénaire a vu la croissance très rapide des banques islamiques dans le milieu de la finance. Cette position qu’occupent les institutions financières islamiques (IFI) dans le monde de la finance s’explique par la part de marché grandissante (en progression de 11 % sur ces dix dernières années) qu’elles gagnent dans le monde musulman mais aussi dans les pays non musulmans.

Cette présence des banques islamiques en Afrique tombe à pic pour compléter les sources de financement dont disposent les PME de plus en plus nombreuses dans le paysage économique africain.

En effet, les financements islamiques représentent pour les PME africaines une chance de plus pour assurer leur développement et la survie de leurs activités dans le contexte hautement concurrentiel d’aujourd’hui. Tout bon manager de nos jours sait que seuls des investissements réguliers permettent de survire à cette guerre économique entre les entreprises sur le plan national comme international.

Les banques islamiques dans ce contexte constituent donc des partenaires de très grande importance pour nos PME. Les PME pourraient jouir de ce partenariat seulement grâce au seul fait que les banques islamiques n’utilisent pas de taux d’intérêt dans leurs transactions financières. Car le taux d’intérêt étant considéré comme l’usure par la loi islamique et son interdiction dans les opérations financières constitue la base même de la finance islamique. L’existence des banques islamiques se trouvant donc conditionnée par l’observation et le respect strict de la Shari’a, la loi islamique.

Le problème est que les institutions financières islamiques (IFI) sont encore très peu connues dans les secteurs économiques et financiers surtout en Afrique et cela pour diverses raisons. Elles sont en effet très timides par rapport aux autres banques c’est-à-dire les banques classiques, d’où une absence un peu remarquée des banques islamiques auprès des PME et des autres acteurs économiques.

Les quelques promoteurs et agents économiques qui connaissent ou qui entretiennent des rapports financiers avec les ifi de la place ne manquent pas de faire des remarques sur les conditions difficiles d’accès aux financements auprès de celles-ci.

En effet, comme toute banque, les banques islamiques tiennent à avoir une bonne rentabilité et sont contraintes à respecter un certain nombre de ratios imposés par la banque centrale, ce qui pourrait expliquer ces conditions d’octroi de crédit plus ou moins contraignantes pour les promoteurs qui sont amenés à tourner le dos aux financements islamiques.

Le constat est que la coopération entre banques islamiques et PME dans ce contexte économique et financier en Afrique est indispensable, car nous pouvons d’une certaine manière remarquer que les banques islamiques (comme toutes les autres banques) ont besoin des PME pour leur développement et les PME des banques islamiques pour financer leur croissance.

Les questions qui ressortent de toute cette réflexion sont donc les suivantes :

– Quel est le principe à partir duquel fonctionnent les banques islamiques ?
– Quel peut être l’apport des banques islamiques aux PME africaines ?
– Comment les institutions financières islamiques financent-elles les besoins de financement des PME ?
– Quelles sont les conditions préalables aux financements des PME ?
– Comment faciliter la coopération financière entre PME et banques islamiques ?

Toute une panoplie de questions tourne autour des institutions financières islamiques et du financement islamique des PME, celles citées ci-dessus permettent au lecteur d’avoir une idée sur nos objectifs de recherche.

II) Les objectifs de la recherche

Nous définirons dans cette partie nos objectifs de manière succincte et en plusieurs étapes. D’abord nous commencerons par énoncer les objectifs généraux et compléter la suite de la réflexion par les objectifs spécifiques.

1) les objectifs généraux

D’une manière générale nous ferons une étude de la finance islamique à travers son histoire, ses principes de base et ses instruments de financement susceptibles d’intéresser les PME/PMI.

2) les objectifs spécifiques

La définition des objectifs spécifiques de notre étude nous amènera à :

– Voir l’histoire de la finance islamique et la problématique liée à l’usage du taux d’intérêt dans les opérations financières.
– Définir la notion de Riba (l’usure dans la religion musulmane).
– Expliquer le fonctionnement des banques islamiques.
– Expliquer les différentes techniques de financement islamique proposées aux PME par les banques islamiques
– Mesurer les avantages et inconvénients des ces instruments de financement islamique.

3) Les hypothèses de travail

On constate que la finance islamique enregistre aujourd’hui une très forte croissance à laquelle on ne s’attendait pas dans le monde de la finance. Cette connotation islamique et cette croissance rapide nous amènent à supposer que :

• Le référentiel qui préside au fonctionnement des banques islamiques s’inspire de la loi islamique.
• Les PME peuvent tirer avantage du financement des banques islamiques.

Ces hypothèses nous révèlent donc l’importance de ce sujet du point de vue social, économique et financier.

4) La pertinence du sujet

L’importance de ce sujet tient au faite que c’est un thème d’actualité parce que d’une part, la finance islamique aujourd’hui se trouve au cœur de tous les débats entre professionnels de la finance. Ce regain d’intérêt s’explique tout simplement par la performance des banques islamiques. Cette performance qui est le résultat des recherches des théoriciens de la finance islamique, étonne beaucoup de personnes qui n’arrivent pas à comprendre comment des banques qui n’utilisent pas de taux d’intérêt dans leurs transactions financières peuvent-elles être rentables.

D’autre part, cette importance du sujet s’explique aussi par le fait que la majorité des Etats africains se trouvent confrontés aux problèmes de financement des PME _ acteurs de la croissance économique _ dans un contexte où les banques font de moins en moins confiance en ces dernières.

La pertinence de ce sujet est soulignée par la mise en relation de ces deux entités (B.Isl et PME africaines) et par l’étude de cette coopération financière qui en résulte. Car il est possible que les résultats de cette étude permettent de répondre aux nombreuses questions liées aux banques islamiques, à leur fonctionnement et les aides financières qu’elles sont en mesure d’accorder aux PME.

L’originalité de ce sujet est tout simplement liée à celle des institutions financières islamiques elles-mêmes.

En effet, les banques islamiques qui conditionnent leur existence par l’interdiction de l’utilisation de l’intérêt (usure) se trouvent en parfaite contradiction avec les principes de base de la finance traditionnelle et de la gestion bancaire. Et les instruments de financement et d’investissement qu’elles (les IFI) utilisent pour compenser l’absence de l’usage de l’intérêt, sont tout aussi impressionnants qu’ingénieux. Ce qui fait des banques islamiques une espèce nouvelle un peu en marge des autres banques et évoluant dans un monde totalement régi par la loi islamique (1).

Notre attention a été attiré par les banques islamiques pour la première fois par une émission de la radio française nommée RFI. Cette émission était un reportage sur les banques islamiques et leur performance sur le marché européen en particulier en France. Très intéressé par ce reportage, nous avons décidé de faire un peu de recherche afin d’enrichir notre connaissance sur les IFI. A l’issue de ces recherches, ce que nous avons découvert nous a beaucoup passionnés.

D’où le choix de ce sujet. Le choix de cette étude se justifie aussi par l’importance et la place qu’occupent les IFI dans le monde de la finance et par le rôle qu’elles jouent en particulier dans le développement économique des pays du tiers monde surtout en Afrique. L’importance de ce rôle sur le continent africain se démontre par les nombreux investissements effectués par la Banque islamique de développement dans les pays de la sous région. Par exemple au Sénégal la BID a financé plus de 47 projets pour un montant de 345 millions de Dollars et plus de 18 conventions d’assistance technique pour une valeur de 9 millions de Dollars(*)…

5) La revue critique de la littérature

Sur le plan de la documentation on se rend compte très vite que les institutions financières islamiques ne font pas l’objet d’une grande attention de la part des écrivains spécialistes de la finance.

En effet nous n’avons pu trouver qu’un seul livre concernant les IFI et qui s’intitule « les banques islamiques» dont l’auteur est Hamid Algabid ex premier ministre du Niger et secrétaire général de l’OCI . Ce livre traite de manière très détaillée, pour des raisons liées à la formation même de l’auteur, les principes et le fonctionnement des banques islamiques.

En effet, les institutions financières islamiques furent le thème de la thèse de Doctorat de monsieur Hamid Algabid à l’université de la Sorbonne en 1988. Le problème c’est que ce livre ne donne que des informations datant des années 80 (la genèse de la finance islamique) et ne fait pratiquement aucune analyse des relations IFI – PME.

En dehors des livres, il existe une panoplie de textes très intéressants sur la finance islamique. On trouve ainsi des essais parus dans différents journaux et revues nationaux et internationaux, des rapports sur les différentes conférences organisées par la BID ou des universitaires dans le monde entier. Aussi, plusieurs études ont été faites par l’institut islamique de recherche et de formation (IIRF), la banque mondiale et le FMI sur la finance islamique et les ifi. Comme le livre d’Hamid Algabid, la plupart de ces documents ne traitent uniquement que les institutions financières islamiques à travers leurs modes de financement et de fonctionnement. Seule une étude effectuée par Mr Ibrahima Ba (PME et institutions financières islamiques) prend réellement en compte les relations entre les banques islamiques et les PME. Mais comme le livre de monsieur Algabid les informations offertes dans cette étude ne sont presque plus d’actualité car datant des années 1970. Il faut aussi souligner que du côté de la BIS les publications sont un peu limitées, nous n’avons donc obtenir que les rapports annuels des années 2005 et 2006.

Par contre, concernant les PME africaines et leur fonctionnement on trouve une littérature assez abondante tout simplement parce que la problématique du financement des PME intéresse tous les acteurs sociaux. On peut citer des études faites par Mamadou Bocar Sall et par Issa Barro et qui traitent à la fois la question du financement des PME et celle du développement de la microfinance.

Toute cette documentation nous a permis d’assoir notre méthodologie de recherche appliquée au sujet et de faire face aux différents problèmes que nous avons rencontré au cours de nos recherches.

En outre, ce travail sera un apport de plus à la littérature disponible sur les banques islamiques et sur les problèmes de financement auxquels se trouvent confrontées les PME en Afrique. L’objectif de l’étude sera de donner quelques éléments de réponse à tous ceux qui s’intéressent à la question du financement des PME par les banques islamiques.

(1) NB : les banques islamiques ne sont autarcie, elles entretiennent des relations financières avec les autres banques
(*) revue Reussir n°13-Jui-Aoûte 2007

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