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c) Un rôle fondamental, destiné à évoluer

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La mission dans laquelle s’est lancé le CNC fonctionne donc parfaitement, peut être même trop parfaitement d’ailleurs. Il est rare de voir aujourd’hui une production qui ne sollicite par le fonds au maximum de sa capacité d’intervention, soit 50% du budget. De fait, certains s’interrogent : le web documentaire, genre qui offre le plus de visibilité au fonds, existerait-il en France sans le CNC ? Une position dont se défend le CNC : « Ils seraient sans doute dans un mode de production un peu différent, il y en aurait moins effectivement, maintenant il y en a qui existent sans nous(59) », explique Guillaume Blanchot, Directeur du Multimédia et des Industries Techniques au CNC.

A ce sujet Joël Ronez, responsable du pôle web d’Arte France rappelle « que le genre documentaire est plutôt un genre du service public(60) ». Et pour cause, selon les chiffres CNC pour l’année 2009(61), les chaînes publiques sont à l’initiative de 44,7 % des heures de documentaires aidés par le CNC et de 62,9% des apports de l’ensemble des diffuseurs dans le genre, suivis par le CNC qui couvre 19,4% de l’ensemble des financements du genre. Il n’est donc pas étonnant de retrouver dans le web documentaire, les mêmes tendances que dans le documentaire audiovisuel, à savoir un genre très soutenu par les financements publics et concentré sur peu de diffuseurs.

Pour autant la régulation devrait en fait se faire d’elle-même. D’une part l’augmentation de la demande et le maintien d’une enveloppe constante devrait créer une sélectivité encore plus forte entre les projets et une plus grande répartition des moyens. Si dans le premier appel à projet, l’objectif du fonds était d’envoyer un signe fort envers les différents acteurs en permettant la réalisation des projets, progressivement, l’objectif serait davantage de créer un effet de levier comme il peut exister au cinéma ou en audiovisuel. L’intérêt grandissant d’autres institutions publiques sur ce type de production devrait également permettre de limiter l’intervention du CNC.

Enfin et surtout, la prochaine ouverture du COSIP aux projets non linéaires aura certainement pour conséquence une évolution à moyen terme des logiques de production des oeuvres et du fonctionnement du fonds en lui-même. En effet, 2010 devrait voir l’éligibilité au COSIP des projets non linéaires et/ou soutenus par un diffuseur purement internet, Web TV donc, mais aussi peut-être les plateformes de téléchargement. Cela signifie que les producteurs pourront mobiliser leur compte de soutien automatique sur ce type de production, sans avoir à le soumettre à une commission très sélective. Cette ouverture, certainement très encadrée pour éviter certaines dérives, devrait tout même permettre de donner une nouvelle impulsion à la production tout en redistribuant les cartes entre les acteurs du secteur.

59 Emission 116-1 de l’atelier des médias de Radio France Internationale consacrée à l’économie du web documentaire
60 Ibid
61 Bilan 2009/dossier #314 / mai 2010 CNC

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